Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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jeudi 26 juin 2025

jacques halbronn La vie Astrologique en France et en Belgique, 1926- 1928. Phase Hessed.

jacques halbronn La vie Astrologique en France et en Belgique, 1926- 1928. Phase Hessed. (paru sur NOFIM) ICONOGRAPHIE: La RFA précéde la fondation des Cahiers Astrologiques, et comporte déjà l'écusson, Revue française d'astrologie / publiée sous les auspices du Centre d'études astrologiques de France ; directeur : A. Volguine | 1927-01-01 | Gallica Gallica Les Cahiers astrologiques : revue d'astrologie traditionnelle paraissant tous les deux mois / sous la direction de A. Volguine | 1938 | Gallica Dans notre étude "Les revues astrologiques de langue française au XXe siècle" -(en ligne sur notre blog NOFIM), nous nous étions intéressés à la fin des années 1920. On retiendra notamment le rôle de Volguine, alors installé à Paris, rue Flatters, dans le Ve arrondissement de Paris, non loin de la rue Claude Bernard où seront installes les Ed. Guy Trédaniel. On trouve sur Gallica la page de couverture de la Revue Française d'Astrologie (RFA) sous les auspices du Centre d'Etudes Astrologiques de France (CEAF) sous la direction d'A. Volguine. On y annonce la naissance, à Bruxelles de l'Institut Astrologique de Belgique, Avenue Albert.(cf article Wikipedia, sur Brahy) Au regard de l'astrologie septénale, en ces années 1926-27, Saturne est en phase Hessed, (fin Scorpion, début Sagittaire) favorable aux savoirs marginaux qui prétendent accéder à un certain statut officiel. Nous notions "« En juin 1926 se forma à Paris un groupement de quelques personnes s’intéressant à l’astrologie. Sous le nom de Centre d’Etudes Astrologiques de France, il tint plusieurs réunions et créa même un cours lequel n’a jamais cessé de fonctionner. A la date du 24 novembre 1927 les membres du groupement décidèrent de se constituer en Association (.) Les statuts furent approuvés par l’AG du 5 décembre qui procéda à l’élection de son bureau et confia la présidence au Lt Colonel Maillaud (…) Le 21 janvier 1928, le CA ayant décidé de changer la dénomination antérieure adopta celle de SAF » . Ce dernier est en partenariat avec une revue dirigée par A. Volguine, la Revue Française d’Astrologie (on y trouve déjà le même motif en couverture que pour les Cahiers Astrologiques). Mais en changeant de nom pour « Société Astrologique de France (reprenant en fait le nom d’une association fondée en 1909), elle fera désormais paraitre séparément son propre « Bulletin de la Société Astrologique de France » qui parait dès la fin de 1927. On apprend par le premier numéro du bulletin de la SAF qu’elle avait rencontré certaines difficultés (N°1 Avril 1928) Bibliographie numérique https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb421284200/date;https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Lambert_Brahy https://iapsop.com/archive/materials/rhttps:// gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&query=%28 gallica%20all%20%22Les%20Cahiers%20astrologiques%22%29%20and%20arkPress%20all%20%22cb375838312_date%22&rk=21459;2evue_francaise_dastrologie/revue_francaise_dastrologie_n1_jan-feb_1927.pdf JHB 26 06 25

mercredi 25 juin 2025

jacques halbronn Théorie des aspects: base 180 degrés ou 90 degrés ? Influence d'Albumasar

jacques halbronn Théorie des aspects: base 180 degrés ou 90 degrés ? Influence d'Albumasar Il semble que la base 180 degrés ait servi de référence à la tradition des aspects. Les aspects s'échelonnent depuis la conjonction jusqu'à l'opposition en passant par le semi sextil, le semi carré, le carré, le trigone, le sesqui-carré et l'opposition; Toutefois, les 4 saisons nous apparaissent comme le référentiel par excellence, ce qui confère à l'aspect de quadrature une place centrale . Il y a d'autres aspects dont il est relativement peu question, celui de 22°30 et celui de 67°30 dont le double donne 45° et 135°/ Pour une astrologie à base 90, les aspects de 22°30 et 67°30 jouent un role majeur en ce qu'ils établissent la division en 4 du quadrant saisonnier, avec entre les deux, l'aspect de 45°(semi-carré). Pour l'astrologie septénale, le semi- carré entre Saturne et le point gamma des axes équinoxiaux et solsticiaux, constitue la frontière entre la zone "Din" et la zone "Hessed" Le semi-carré équivaut à un signe et demi, soit 30° plus 15°, ce qui confère aux signes fixes, une position intermédiaire, de transition entre signes cardinaux et signes mutables, classification qui s'articule précisément sur une division en 4 du cercle, de l'écliptique. Autrement dit, la division en 2 du cercle - ou si l'on préfère le doublement de 90°- ne nous semble, a contrario, guère pertinente et cela vaut pour le sesqui-carré de 135°(67°30 x2) et tout ce qui dépasse 90° à savoir le trigone (120°, base des triplicités) En astrologie mondiale septénale, ce sont les aspects de Saturne aux 4 points gamma qui importent et non à quelque autre planéte comme le pensait Albumsar (AbouMashar) lequel sanctifiera l'aspect de trigone, au prétexte que les conjonctions de Jupiter à Saturne se produisaient successivement avec des intervalles de 120° et donc en passant d'un Elément à un autre.(cf Richard Lemay. — Abu Ma'shar and Latin Aristotelianism in the Twelfth Century : the Recovery of Aristotle's Natural Philosophy through Arabic Astrology; c.r. par Guy Beaujouan, Cahiers de Civilisation Médiévale Année 1965) JHB 25 06 25

jacques halbronn Autour de 1964, la crise mondiale de 1965 (Ed A. Michel) d'André Barbault

jacques halbronn Autour de 1964, la crise mondiale de 1965 (Ed A. Michel) d'André Barbault Au chapitre "le Ciel et ses secrets", Barbault apporte certaines précisions sur son traitement des aspects eb Astrologie Mondiale. (p21) "L'opposition ne constitue pas une étape de déclin mais de dépassement dans un affrontement ultime. C'est pourquoi l'opposition (..) présente une signification ambivalente, au résultat difficilement prévisible. Par constre,les phases intermédiaires, du semi-carré au sesqui-carré ont une signification relativement fixe. Il est intéressant de lire ce que Barbault écrivait (pp 24 et seq) sur la série des conjonctions, ce qui annonce son travail autour de l'indice cyclique, dès 1963. "De 1900 à 1913 on ne compte que 4 (conjonctions' Puis de 1914 à 192&, on en trouve soudain (sic) six dont quatre dans les 5 années de la première guerre mondiale. C'est à nouveau un vide ou presque dans les 17 années qui vont de 1922 à 1939; trois conjonctions dispersées. Apparait une nouvelle concentration de 5 conjonctions durant les six années de la deuxiéme guerre mondialen de 1940 à 1945. C'est ensuite le retour d'une période peu occupée;on note en effet 6 conjonctionq non groupées durant les 19 années qui vont de 1946 à 1964. Nous arrivons maintenant à une étape concentrée avec 4 conjonctions comprises entre 1965 et 1971, une zone complétement vide se présentant ensuite dans les 9 années qui vont de 1972 à 1980." Force est de constater que les crises majeure du début des années soixante (construction du Mur de Berlin, avancées soviétiques sur Cuba) La période 1946 -1964 est qualifiée de 'période peu occupée"/ Pourtant, Barbault n'est pas en train de prévoir puisque ces années sont déjà accomplies au moment de la publication et certanement ecore toutes fraiches! Tout se passe comme si Barbault, imperturbablement, avait décidé d'interpréter les évéenements de la dite pétiode à la lumière de son systéme conjonctionnel de la même façon qu'un Léon Lasson, dans son Astrologie Mondiale -(Ed Revue Demain) avait pu annoncer, en 1937, 15 ans de paix sur l'Euroope, ai vu du petit nombre d'éclipses. Barbailt en 1963 (date du dépot legal) annonce étrangement une crise mondiale qui venait tout juste d'avoirlieu: Dans la 4e de couverture, il est écrit que l'on est "à la veille d'une nouvelle grande crise générale." , ce qui revenait à minimiser délibérément ce qu'il n'avait pas su annoncer le conduirait à annoncer ce qui ne se produirait pas, comme le note Jacques Reverchon dans son étude sur les prévisions.(1971) au lendemain de l'opposition Saturne Neptune qui était censée marquer un aboutissement. Il convient de revenir sur les propos que tenait Barbault en 1963 sur l'aspect d'opposition. Il refuse d'y voir une antithèse de la conjonction, ce qui irait à l'encontre de son idée de triomphe de l'URSS à cette date. En tout cas, dès 1963, Barbault avait déjà opté pour une théorie générale des conjonctions et dépassé le cadre Saturne-Neptune auquel il s'était tenu en 1955 dans sa Défense et Illustration de l'Astrologie (Grasset, 1955) avec en perspective 1989. JHB 25 06 25

jacques halbronn Psychosociologie de la « Science infuse » Relativisation de l’Education. Le mirage du mimétisme

jacques halbronn Psychosociologie de la « Science infuse » Relativisation de l’Education. Le mirage du mimétisme La recherche de la Vérité exige de faire appel à des personnes qualifiées, certifiées pour ce faire. Ce qui va à l’encontre d’un principe égalitaire selon lequel toute personne pourrait prétendre, à terme, à pouvoir discerner le vrai du faux, le bon grain et l’ivraie. En ce sens, il s’agit de faire appel à la « bonne » personne au lieu de s’illusionner sur ses propres aptitudes. On débouche ainsi sur une problématique d’altérité, à savoir que nous ne sommes pas « autrui » et ne saurions chercher à le devenir. On ne devient pas philosophe, on naît philosophe, quel que soit le milieu d’origine. Le système, la ‘matrice » veulent qu’il y ait au sein d’une certaine population une certaine proportion de « Justes », au sens de ceux qui voient juste. (cf Génése sur la destruction de Sodome. Les tsadiqim) comme l’on doit trouver en un corps sain une certaines proportions de globules d’un certain type. Dans une civilisation marquée par la fonctionnalité technologique, la Société ne saurait faire l’impasse sur le niveau de compétence et croire que nous savons fabriquer des machines à formater les individus selon tel ou tel modéle, à notre guise. C’est bien là une grande Illusion humaniste. Pour notre part, nous penchons pour un certain Ordre, préétabli (cf Leibniz) à respecter, duquel on ne saurait déroger.(cf la Nouvelle Alliance, in Livre de Jérémie XXXI, 31) Astrologiquement (en Astrologie septénale), il y a des périodes où la Société est capable de reconnaitre ceux qui sont programmés pour la guide (c’est la phase « Din »à et d’autres, où elle perd -en phase Hessed)une telle aptitude et laisse décider, trancher le tirage au sort, dans une attitude d’indétermination, Selon notre religion, le temps du DIN est celui de l'acceptation de la supériorité des "élus".= alors que le temps du HESSED est la tenattive de faire croire à la valeur de l'imitation et du mimétisme JHB 25 06 25.

jacques halbronn Astrologe mondiale septénale. Neptune, le mauvais démon de astrologues français

jacques halbronn Astrologie mondiale septénale .Neptune , le mauvais démon des astrologues français. Tous les 7 ans, c'est l'heure de vérité avec le passage de Saturne dans l'un des 4 signes cardinaux, à savoir 0° bélier, 0° Cancer, 0°balance, 0°Capricorne, et ce, indistinctement. Ce transit de Saturne dure 3 ans et demi mais doit se décomposer en deux "quarts" de temps de 22°30'pour la phase "Din". Il n'est donc aucunement question ici d'une quelconque conjonction entre deux planétes, panacée chère à André Barbault. Il nous revient évidemment de trouver des équivalences tous les 7 ans (ou multiples de 7) mais aussi des "contretemps"au bout de 3 ans 1/2. C'est de l'astrologie en dentelle. L'affaire iranienne actuelle est, en tout cas, tout à fait caractéristique de ce retour Saturnien qui fait dire que "le roi est nu", que son pouvoir est surfait, qu'il faut qu'il se dégonfle/ C'est bien là l'heure de vérité. Que s'est-il donc passé de comparable il y a 15 ans, il y a trente ans, par exemple? Il y a 30 ans, on était en 1995 et nous avions traité de cette période dans notre "Astrologie selon Saturne." Mais est-il se simple de savoir qui est le gagnant et qui est le perdant? En 1967, Saturne était exactement sur le même point du Zodiaque qu'actuellement et ce fut la Guerre des Six Jours. On ne peut, en vérité, d'établir un paralléle entre l'Egypte et l'Iran et les mesures en quelque sorte préventives prises par Israel qui conduiront à la "Guerre des Six jours" mais dans ce cas, force est de constater qu'en 1967, Neptune (en Scorpion)n'était nullement conjoint à Saturne en Bélier!Si l'on remonte une entrée de Saturne en Bélier, on trouve 1939 avec Saturne en bélier et .... Neptune en vierge! Le scénario est comparable à celui de 1967 et 2025 et cette fois c'est la France qui est vaincue en 1940. Elle prendra sa revanche en 1944 -45, avec Saturne dans le signe cardinal du Cancer,3 ans et demi plus tard.(débarquement allié en Normandie) Notons qu'en octobre 2023, Israel avait été gravement atteint, car Saturne était à la fin du signe du verseau, correspondant au début d'une phase "Hessed" aors qu' Israel est porté par les phases "Din". Décidément, Neptune est en surnombre et totalement supeflu, ce qui se conçoit d'ailleurs, anthropologiquement car quelle peut être la fonction d'un astre invisible à l'oeil nu dès lors que l'astrologie a pour objet de structurer le temps de la Cité? A ce mirage se seront laissés prendre aussi bien Barbault que Nicola (voir aussi Lenoble, Guinard, Pellard), entrainant derrière eux des générations d'astrophiles. Mais examinons les conséquences de la polarisation de Barbault sur le pseudo cycle Saturne-Neptune - comme si telle planéte tournait autour de telle autre, ce qui, astronomiquement, est irrecevable. Barbault n'a pas vu venir les crises de 1961-1962 qui ne faisaient qu'annoncer celle de 1989, 28 ans plus tard, donc dans les deux cas avec Saturne en Capricorne. Ces crises se révélent avec le recul bien plus graves que celle que Barbault présageait avec son indice cyclique pour 1983 (cf notre récente étude sur la revue L'Astrologue) sur le web 1962 : la crise des missiles de Cuba, le jour où le monde a failli disparaître Lundi 25 avril 2025, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré que la Russie allait poursuivre les négociations de paix avec l’Ukraine, tout en mettant en garde les Occidentaux contre le danger « réel » d’une troisième guerre mondiale. Le risque d'une escalade menant à une troisième guerre mondiale, avec en filigrane la menace nucléaire, voilà qui n'est pas sans rappeler la crise des missiles nucléaires de Cuba." sur le web Gordon Barrass écrit que le 11 novembre, les Soviétiques « ne bougèrent pas, car ils savaient qu’ils observaient un exercice Selon lui, le rapport du PFIAB fut une « mascarade » Fritz E. Ermarth, l’officier de renseignement en charge de l’Union soviétique, auteur principal d’un rapport initial de la communauté américaine du renseignement en 1984 plutôt rassurant sur les événements, maintient lui aussi que l’Union soviétique ne craignait pas réellement une attaque alliée. Le comportement de Moscou au cours de la crise ne fut en effet, selon lui, pas cohérent avec ce que les Américains connaissaient des mesures de précaution que les Soviétiques prévoyaient de prendre en temps de crise grave. Les Soviétiques, dira-t-il plus tard, n’avaient fait que « taper sur des casseroles" Dont acte. ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ WIKIPEDIA LA Loi de Bode La loi de Titius-Bode ou Rang des planètes, souvent appelée loi de Bode, est une relation empirique entre les rayons des orbites des planètes du Système solaire, qui utilise une suite arithmético-géométrique de raison 2. Elle a été énoncée en 1766 par Johann Daniel Titius, qui avait trouvé une relation numérique dans les termes de la suite des distances des planètes, citées en 1724 par le philosophe Christian Wolff. Celui-ci n'avait fait d’ailleurs que recopier la suite des nombres 4, 7, 10, 15, 52, 95, mentionnée en 1702 par le mathématicien écossais David Gregory, qui représentait les distances des planètes en 1/10 du rayon de l’orbite terrestre. Mais c’est à Johann Elert Bode qu’est longtemps revenue la paternité de cette « loi », qu'il avait publiée en 1772 dans Anleitung zur Kenntniß des gestirnten Himmels (« Instruction pour la connaissance du ciel étoilé »). Corroborée en 1781 par la découverte d'Uranus, la loi de Bode est mise en échec en 1846 par celle de Neptune et ne donne plus de résultats probants au-delà. Notre commentaire; ce n'est pas tant la loi de Bode qui est misse en échec à partir de 1846 par la Loi de Bode mais c'est bien l'astrologie neptuniene qui est mise hors jeu! JHB 25 06 25

jacques Reverchon Son jugement sur les pronostics émis par André Barbault dans les années soixante

jacques Reverchon Son jugement sur les pronostics émis par André Barbault dans les années soixante Valeur des Jugements et Pronostics Astrologiques (Value of the Astrological Judgements and Forecasts) par Jacques Reverchon Value of the Astrological Judgements and Forecasts (for the English version: see below) Note P.G.: Cette brochure recherchée et devenue introuvable, a été publiée à Yerres (Essonne) en juillet 1971. La partie française est rééditée au format Texte, et la partie anglaise au format Image. Ce document, à l'appui et en illustration de l'article de l'historien Jacques Halbronn publié simultanément sur ce site, analyse les prévisions astrologiques faites dans les années 60 par l'astrologue André Barbault. On ne sera pas surpris de constater que le bilan de l'astrologie prédictive, prévisionnelle, "expérimentale", conjoncturelle, ou quel que soit le nom dont elle se dote, soit quasi nul, compte tenu des postulats de cette école, tentant de cerner l'événementiel à l'aide d'outils inadéquats. Comme je l'ai signalé dans mon Manifeste, c'est faire fausse route et desservir la cause de l'astrologie que de s'obstiner à rechercher ce qui n'est pas à sa portée, même si d'autres études de nature prospective, avec des techniques autres, ne parviennent pas, souvent, à de meilleurs résultats. La tendance prédictive, à l'opposé de la compréhension, individuelle ou collective, a été et reste, au vu de la production internationale de ces dernières décennies, la Circé des astrologues et des apprentis. On pourrait, semble-t-il hélas, pour qui aurait le temps et l'intérêt à leur consacrer, répéter ces analyses comparatives avec des matériaux plus récents, au besoin avec des auteurs différents, sans que les constats et conclusions de cette étude doivent être remaniés. Barbault en mai 1968 Note Scriba Revocatus (juillet 2004): Foin des boniments et bobards! M. Barbault s'entête dans un article posté sur son récent site, dénie le fiasco de ses prédictions pour les années 60, comme d'ailleurs pour bien d'autres qui suivront, mais semble en revanche avoir compris qu'il importe peu qu'on se trompe presque à coup sûr, pourvu qu'on puisse rattraper la sauce a posteriori auprès d'un lectorat crédule, enclin à oublier très vite le passé, tout en maintenant une curiosité malsaine et jamais assouvie pour un avenir auquel il se croit destiné. Autrement dit, dire qu'on n'a pas dit ce qu'on a dit, et écrire qu'on a écrit ce qu'on n'a jamais écrit, font sans doute partie de l'arsenal de l'adepte du "grand art conjonctural", ou conjoncturel - on s'y perd. M. Barbault voudrait faire croire aux jeunes générations qui ne peuvent plus se procurer son livre, et qu'on avait déjà du mal à se procurer dans les années 70 car il avait été rapidement soldé ou pilonné, que le pauvre Reverchon (lequel est un des rares astrologues d'une certaine envergure à n'avoir pas eu "l'honneur" d'une notice nécrologique dans le journal L'Astrologue), aurait été le seul à mal déchiffrer en 1971 les "nuancées" analyses du maître ès prédiction. Mais c'est oublier Alain Yaouanc (alias Hadès, in Cahiers Astrologiques 135, 1968) et Michel Gauquelin avant lui ("Qui est M. André Barbault?", in Cahiers Astrologiques 117, 1965) qui montrent à quel point "notre Trarieux d'Egmont d'après-guerre" (Cahiers, 117, p.217) s'est leurré sur les cas Kennedy et Khrouchtchev, Thorez, Togliatti, comme sur la plupart des autres. A quoi Barbault répond, d'abord par une bordée d'injures, puis que l'année 1965 n'est pas écoulée, évocant "la perspective d'une nouvelle crise mondiale s'étalant de 1965 à 1971" (ibid., p.227). Loin de reconnaître ses bévues, Barbault reconduit sa prophétie apocalyptique pour le début des années 80: "1982 et 1983 se présentant comme les années les plus critiques du siècle! (...) 1981-1984 risque d'être la troisième tache noire du siècle où la mort triomphera de la vie, quels que soient les aspects sous lesquels elle sévira." (in "La loi fondamentale de l'astrologie mondiale", L'Astrologue 28, 1974), aussi traduite et propagée en anglais : "We await the risk of an important world crisis in 1982-83" ("The foundations of mundane astrology", in Kosmos 6.4, 1974, p.26). Les années qui suivront verront la perspective d'un cataclysme mondial s'amenuiser dans l'esprit du futurologue, et ses déclarations se faire moins tonitruantes et de moindre conséquence, bien que tout aussi erronées. Qu'on en juge par ces cinq ans de "prédictions" glanées dans le journal L'Astrologue (97-117, Janvier 1992 à Janvier 1997). L'Astrologue 98 (1992, pp.108-109): prévision d'un tandem Bérégovoy/Delors (ou Delors/Bérégovoy?) aux élections présidentielles de 1995 : "Jacques Delors porte un flambeau conjoncturel qui le dote d'un pouvoir d'accession à une assez prochaine nomination suprême de sa carrière politique... Mais ces deux mêmes astres [Uranus et Neptune] passeront sur le Jupiter de Bérégovoy à 26° du Capricorne sur les années 1995-1997. Qui sait si...?" 28 mars 1993 : défaite des socialistes aux législatives 29 mars 1993 : démission du gouvernement de Pierre Bérégovoy 29 mars 1993 : Edouard Balladur nommé 1er ministre 1er mai 1993 : Bérégovoy se suicide à Nevers 7 mai 1995 : victoire de Jacques Chirac aux présidentielles L'Astrologue 99 (1992, p.164): Menaces sur Fidel Castro? : "Le dictateur de Cuba ne risque-t-il pas tout simplement d'être renversé l'année prochaine?" Sans commentaire. L'Astrologue 99 (1992, p.171): Ombre sur la famille royale britannique: "Ne faut-il pas s'interroger sur la possibilité - le point commun MC-Soleil entre mère et fils étant concerné - d'une transmission du pouvoir royal?" Sans commentaire. L'Astrologue 105 (1994, p.2): Un retour de la monarchie en Bulgarie? [pour 1995] Sans commentaire. L'Astrologue 106 (1994, p.72): La paix Israélo-Palestinienne : "Le chemin vers une paix réelle devrait ainsi se poursuivre jusqu'à une normalisation prévisible pour le trigone Saturne-Pluton de 1997." Sans commentaire. L'Astrologue 106 (1994, p.97) : Paix dans l'ex-Yougoslavie [pour oct-nov. 1994] Sans commentaire. L'Astrologue 112 (1995, p.30) : Elections anticipées et nouvelle cohabitation "inverse à celle du duo antérieur Mitterrand-Chirac" pour le début de l'année 1997 Décès de François Mitterrand le 8 janvier 1996. L'Astrologue 117 (1997, p.36) : Une forte reprise économique: "Le retour ascendant du cycle Jupiter-Saturne avec la remontée de l'indice laisse augurer une reprise de l'expansion économique, voir le climat d'un grand boom." Crise asiatique de 1997. Se leurrer ainsi avec une inquiétante régularité est déjà dommageable pour la cause de l'astrologie, et ravira les railleurs. Mais plus grave est de présenter cette sous-littérature de la prévision politique et événementielle comme une pratique légitime de l'astrologie. Dans le numéro 128 de L'Astrologue, à la page 27, André Barbault glisse quelque recette de son cru, et rapporte à l'astrologue l'art de faire de la bonne cuisine. Ça commencerait, paraît-il, avec l'habilité à réussir la sauce. Espérons pour au moins quelques lecteurs qu'elle n'aura pas pris, avec ou sans grumeaux, et qu'ils auront pu échapper à l'indigestion! Valeur des Jugements et Pronostics Astrologiques Cet essai est dédié à tous ceux qui estiment encore que l'astrologie est une chose sérieuse, qui du moins peut, à l'occasion d'un phémomène étrange et difficile à interpréter [i.e. la relation statistique entre une définition particulière de l'état céleste lors d'une naissance humaine, et la structure, le comportement original de l'individu ainsi venu au monde], ouvrir des perspectives neuves sur les relations fondamentales entre l'homme et certaines structures fines de son milieu naturel. Ce pourquoi elle ne devrait pas être ravalée au rang de jeu de société et de passe-temps pour dilettantes, comme s'y emploient quelques rivaux de Mme Soleil. Du temps où on pouvait espérer un proche et authentique renouveau des recherches sur ce terrain, H. Selva écrivait :"Lorsqu'on discute des preuves que l'on peut apporter à l'appui de la croyance que les astres exercent une influence sur les êtres vivants, l'adversaire profane croit généralement trancher la question ... en disant: "annoncez-moi un fait aussi simple que vous voudrez, mais qui devra se réaliser à la date précise que vous m'indiquerez; et je croirai à l'astrologie". Selva concluait :"Cette manière d'envisager le problème peut paraître décisive; au fond, elle est singulièrement déraisonnable ". (Quelques considérations sur la véritable portée des prédictions astrologiques, Paris, Vigot, 1918, p.5). Constatation à la portée du reste de tout esprit réfléchi, même quand on se veut plus radical, moins prudent que Selva, pour qui il était "manifestement" absurde d'imaginer que le déterminisme astral soit seul à régir le cours des événements", - le facteur astral se composant selon lui avec différents facteurs terrestres (ibid., p.33-34; cf les piètres rêveries pseudo-psychanalytiques évoquant "la grande figure du ciel ... reflet extérieur de nos propres évolutions" - ou "quelque accord de l'horloge sidérale" favorisant électivement les initiatives sublunaires ?). Et pourtant, il s'est trouvé naguère un astrologue, l'un des plus considérables quant au poids du papier imprimé à son nom, pour inviter quelques-uns de ses confrères à un ridicule tournoi prévisionniste, prétexte pour lui à un surcroît de publicité. Comme il ne s'agit plus ici d'un quelconque " adversaire profane", mais de quelqu'un qui se présente comme un spécialiste averti, il devient indispensable de ré-étudier les conditions sous lesquelles une preuve par la datation et la description d'un fait serait réellement recevable. Trois types de tests peuvent être envisagés: I - définition de la structure d'un individu et des particularités de sa carrière, d'après son horoscope ; II - détermination par le même moyen de l'époque (et de la nature) des événements marquants de l'existence ; III - prédiction des fluctuations générales (atmosphériques, telluriques, politiques, économiques), en fonction des configurations et révolutions sidérales. En ces trois domaines, les modernes conjectures astrologiques, sans être aussi sybillines que celles de Nostradamus, s'entourent presque toujours d'un halo d'imprécision et gardent une ambiguïté, une plurivalence surtout, qui leur laissent toutes chances d'échapper à des fiasco trop flagrants, pour peu que le censeur soit indulgent, sans perspicacité, voire seulement inattentif. - Par exemple, les appréciations couramment émises sur le caractère, par des astrologues sans compétences véritables en psychologie, restent assez vagues et disparates pour ne se laisser réduire à aucun des portraits typologiques classiques, et par suite ne donner prise à aucun constat formel d'échec expérimental. - De même, il est rarissime que l'annonce d'un événement comporte une singularité, un détail spécifique qui, en identifiant assez péremptoirement le fait, puissent rendre ensuite la prévision très convaincante. Or, celle-ci concerne le plus souvent des accidents vraisemblables a priori, fort communs et dont la fréquence (et la probabilité) sont logiquement grandes; sa réalisation pouvant donc vérifier une simple extrapolation à partir d'informations très terrestres. - Enfin, la prédiction des météores, cataclysmes et autres pertubations à l'échelle mondiale, jouit évidemment d'une très large marge d'ajustement et d'approximation quand elle ne s'assigne pas de strictes limites dans le temps et dans l'espace : de tels phénomènes se produisant chaque année en un point ou l'autre du globe. De cette analyse préalable, il ressort que les risques de prendre pour preuve ce qui ne serait qu'analogie contestable ou concordance fortuite entre le fait observé et la supputation astrologique, sont constamment très importants. - Mais comment évaluer objectivement l'efficacité des méthodes astrologiques, par exemple en astrologie dite mondiale ? En examinant l'accord plus ou moins satisfaisant entre le processus historiquement enregistré dans une période donnée, et la description qu'en avait pu fournir d'avance l'astrologue. En tant que corrélation globale, et non comme convergences sur tels points particuliers qui pourraient être choisis pour les besoins de la cause, ou retenus de bonne foi comme frappants, sans souci suffisant au contexte. Bien entendu, il ne saurait s'agir de confronter une simple nomenclature des faits (trop touffue et ne respectant pas l'échelle des valeurs), aux intuitions ou déductions de l'astrologue qui en principe s'appliquent aux tendances prépondérantes, aux incidents marquants. Du moins pourrait-on exiger qu'à tout "temps fort" relevé dans les annales (d'après les comptes-rendus synoptiques, annuels et mensuels, publiés dans certaines revues comme Le Spectacle du Monde, ou les chronologies dressées par les historiens), corresponde une conjecture catégorique, - et vice-versa -. D'autre part, pour reconstituer avec le maximum d'impartialité le message du devin, on se fondera principalement sur les sous-titres et les accentuations qu'il a placés dans son texte. Dès lors, l'efficacité de l'astrologue et de ses procédés pourra se juger : - d'après le nombre des concomitances relevées entre les deux ensembles descriptifs, proportionnellement au nombre total des assertions notables de l'astrologue pour la période en cause ; - d'après la qualité de ces concomitances, c.à.d. la véracité relative du commentaire astrologique dans chaque cas. Autrement dit, il faut établir : 1°) les chronologies parallèles des péripéties principales, A - d'après Le Spectacle du Monde ou une oeuvre historique citée ; B - selon les alinéas significatifs de l'oeuvre prédictive, avec référence aux sources. 2°) la comparaison entre la nature des faits enregistrés et celle des tendances annoncées, quand une convenable coïncidence d'époque est observée. Hors d'une telle critique systématique des présomptions astrologiques, on ne peut espérer aboutir à aucune conclusion défendable (surtout si l'astrologue se fonde sur des circonstances célestes qui se répètent fréquemment, tout en visant - sans aucun contrôle statistique - l'ajustement à des péripéties terrestres aux contours mal définis, ayant de multiples occasions de se produire ici ou là, dans un monde mouvant et instable : "pulsions pacifiantes" ou menaces de "crise", entre autres). A titre d'exemple, une investigaton de ce genre a été appliquée ici à deux séries prévisionnelles qui chacune forment un tout, l'une pour le thème, l'autre pour l'intervalle de temps concerné. Il s'agit des pronostics sur le déroulement - et surtout sur le dénouement - de la guerre d'Algérie (Cahiers Astrologiques, du n° 75, VII-VIII 1958, au n° 91, III-IV 61), et de La Crise Mondiale de 1965 (Paris, Albin Michel, 1963), - deux ouvrages du populaire André Barbault.(1) (1) Barbault s'est principalement illustré en tant que créateur d'Ordinastral, puis de l'entreprise internationale baptisée Astroflash. Cette dernière promet, à partir de 5 facteurs seulement de l'horoscope, une analyse strictement personnelle du caractère en profondeur, et la prédiction de l'avenir pour six mois. Si de telles performances pouvaient réellement s'accomplir avec une information aussi mince - voire sans la connaissance de l'heure natale -, nul doute que l'astrologie eut été prouvée depuis longtemps ? Mais on connaît du reste les conclusions, à la fois instructives et cocasses, de l'enquête menée par Michel Gauquelin à propos de cette affaire d'astrologie électronique : "L'Astrologie parée d'I.B.M.", Science et Vie, n° 611 (VIII 1968), p.80-89. La guerre d'Algérie En voici les étapes essentielles, notamment d'après le memento de Jean Delorme (professeur à la Faculté de Toulouse), P.U.F., 1967 : - (Fin de la bataille de Dien-Bien-Phu le 7 V 1954) ; - début de la guerre le 1er XI 1954 ; - (chute de Mendès-France le 5 II 1955) ; - (fin du protectorat français au Maroc le 6 XI 1955) ; - (fin du protectorat français en Tunisie le 20 III 1956) ; - Sécession d'Alger le 13 V 1958 ; - ministère de Gaulle le 31 V 1958 ; - constitution de la Vème République le 28 IX 1958 ; - élection de de Gaulle à la présidence de la République le 21 XII 1958 ; - offre de l'autodétermination à l'Algérie par de Gaulle le 16 IX 1959 ; - semaine des Barricades à Alger du 24 au 31 I 1960 ; - début de la conférence d'Evian le 20 V 1961 ; - accords d'Evian le 18 III 1962 ; - referendum les ratifiant en France le 8 IV 1962 ; - indépendance de l'Algérie le 1er VII 1962 . Et voici comment l'astrologue a pressenti l'épilogue du processus engagé, par retouches successives : (n° 75 à n° 91 des Cahiers Astrologiques) - Fin de la guerre d'Algérie pour la Toussaint 1958 (28 X à 7 XI) ; - courant discerné pouvant se concrétiser par un paix négociée entre février et mai 1959 ; - configurations pacifiantes vers 18 XI et 5 XII 1959 ; - relance des négociations autour du 15 II 1960 ; - idem vers le 6 V 1960 ; - armistice suggéré entre 20 VI et 16 VII 1960 ; - vagues pacifiantes vers 20 III 1961, 10 IV 1961, 28 V 1961, 20/25 IX 1961 ; - et, puisque tout a une fin (y compris les meilleures plaisanteries) : vague plus imposante au début de 1962, dans la 1ère décade de février. Soit, pour environ 40 mois, 11 périodes "possibles", couvrant au total un peu plus de 7 mois ; le présage s'égrène sur près de 3 ans, suivant pas à pas le déroulement de l'affaire algérienne. A 15 jours près, 3 coïncidences de dates entre les 2 listes, de mi-septembre 58 à fin mars 62 : selon la loi binomiale, résultat très normal, de probabilité 0,26 pour p = 11/42,5 et n = 11 ; avec 2 définitions sur 3 tombant à faux quant à la qualité des effets : février 1960 et avril 1961. - C'est ce jeu puéril que l'auteur appelle "un banc d'essai significatif", en assurant avoir signalé "pour ainsi dire toutes les dates déterminantes" du dialogue, entre 1958 et 1962. Le procédé a été repris à propos de la guerre du Viet-Nam (10 périodes "pacifiantes", souvent d'une quinzaine de jours, proposées sur un intervalle inférieur à 4 ans et demi : entre mi-juillet 1966 et le 23 novembre 1970. (Cahiers Astrologiques, XI-XII 1965). Cette "méthode" serait d'une candeur désarmante si elle ne visait d'évidence à frapper l'imagination d'un public crédule. Lequel, peu soucieux de rigueur en la matière, réalise mal d'ordinaire que des "mises (conjoncturales) répétées", au sujet d'une éventualité qui doit se produire relativement à court terme, selon les vraisemblances, - équivalent à augmenter la chance de vérification par le fait d'une quelconque des échéances stipulées dans la chaîne prévisionnelle. Dans une "expérience" comme celle de Barbault - qui s'achève forcément quand la circonstance attendue se produit -, la probabilité que l'un des jalons fixés (ce ne peut être, stricto sensu, que le dernier), corresponde à l'événement, dépend de l'ensemble des présomptions avancées ; elle est ici supérieure à 1/6 pour l'intervalle 28 X 58 -10 II 62. Les détails de l'analyse présentée ne sont pas moins édifiants. Ainsi (Cahiers Astrologiques, V-VI 59), Barbault annonce avec beaucoup de sagacité que si une paix négociée n'intervient pas avant l'été 1959, il y aura relance de l'action militaire - vers le 1er XI -. A la même époque, il déclare redouter une internationalisation du conflit ... si celui-ci ne demeure pas localisé entre la France - en position avantageuse vis à vis du FLN -, et l'Algérie. Il estime aussi qu'à défaut de mettre un terme à cette affaire, la Vème République et de Gaulle seraient menacés d'être balayés avant le printemps 1970 ; mais il perd l'occasion de prédire la guerre civile qui a failli éclater entre le début 1960 et le printemps 1961. La date à laquelle de Gaulle devient "l'artisan (pas du tout) involontaire de la libération de l'Algérie" (cf Cahiers Astrologiques, n° 72), à la fin de l'été 1959, - et qui constitue le tournant capital -, est complètement ignorée du prévisionniste. Il est vraiment superflu d'insister davantage. 1964 - La Crise Mondiale de 1965 (Paris, Albin Michel, 1963) Les pronostics relatifs à 1964 forment en quelque sorte l'introduction à "La Crise Mondiale de 1965", qui était appelée à se développer jusqu'en 1971 ? (p.176). Ces pronostics comportent déjà, en quelques pages, un lot de bourdes de haute graisse dignes de marquer dans la carrière d'un praticien : - Kennedy "a de fortes chances d'être reconduit à la présidence aux élections de novembre 1964" (p.88), tandis que Khroutchev "restera au pouvoir pendant toute cette période historique", soit d'octobre 64 à décembre 66 (p.103), ce qui permettait d'augurer "la poursuite du dialogue des deux K". Or Kennedy a été assassiné en novembre 63 et Khroutchev a été brusquement évincé du pouvoir en octobre 64. - De Gaulle : "le gaullisme en perte de vitesse, allant sur sa fin dès le printemps 65" (p.140-144) ; "départ du président de la République par maladie ou accident au cours de l'année 1965". Or, de Gaulle a été réelu en décembre 65 malgré le ralliement du P.C. à la candidature de son concurrent Mitterrand, et on n'a pas oublié le raz-de-marée gaulliste de 1968 ("la chambre introuvable", seconde édition). - Pompidou : "son avenir politique au delà de 1965, très improbable ; ses chances sont minimes" (p.158). Depuis... - Thorez : "temps d'opportunités nouvelles et renflouement de puissance au printemps 1964". En fait, mort en juillet 1964 après plusieurs mois de déclin physique inexorable. - Duclos, au contraire, "est (alors) menacé d'une proche retraite". Tout se passe comme si les horoscopes des deux leaders communistes s'étaient trouvés par mégarde intervertis? (Duclos a été candidat aux présidentielles contre Pompidou et sa verdeur s'est encore récemment manifestée dans un face-à-face télévisé). - Mollet : son redressement politique, qui devait se donner "plein cours en 1965", - sans doute parallèlement à l'effacement de de Gaulle ? -, est passé totalement inaperçu (et pour cause). - Harold Wilson : devait être touché en 1963-64 par configuration dépressive, compromettant son avenir politique. En réalité, les travaillistes ont remporté les élections en Grande-Bretagne (Octobre 64). - Ehrard : influences favorables en 1964, mais "menaces de chute à partir du printemps 1965". Ce nonobstant, Ehrard a été réélu chancelier en octobre 1965. - Nasser : "quelques progrès en 1964, ... mais tout risque d'être remis en question en 1965 ?". Or, c'est en mars 1965 que Nasser a été élu président de la République. Trois jours après mourait l'ex-roi Farouk; la prédiction concernait peut-être ce dernier, par quelque "transfert" ? - Nehru : "bilan d'échec entre printemps 1964 et printemps 1965". Ce bilan n'a pas eu besoin d'être établi, Nehru ayant encouru un échec personnel définitif dès mai 1964 (date de sa mort). - Hassan II, Franco, auraient affronté des "échéances très critiques", pour leur personne ou leur pouvoir, le premier dans la seconde quinzaine de février 1964, le deuxième au printemps et à l'été 1965. La presse s'est montrée d'une discrétion absolue à cet égard ? Les appréciations générales sur l'évolution de la situation dans le monde sont d'une justesse de ton non moins stupéfiante. - Ainsi, André Barbault insiste lourdement (titres de chapitres) sur le contraste entre la grandeur (actuelle) des USA, - pour la richesse, la puissance et le prestige -, et leur proche décadence, leur éclipse au profit de l'URSS, appelée par son "grand essor économique" à devenir entre 1965 et 1969 "la première force planétaire". C'était là le défi de Mr. K. ("battre l'économie américaine avant la fin de 1970"), c'est aussi le pari de Barbault. Malheureusement pour eux, en 1971, le produit national de l'URSS dépassera de peu la moitié seulement du produit national des USA - une légère erreur d'appréciation, d'environ 500 milliards de dollars -. (Valeurs Actuelles, n° 1791, p.25). - La Chine nouvelle (i.e. populaire) a manifestement manqué de prendre le "tournant ultime" (?) qui lui était solennellement assigné entre avril 65 et février 66 (après une "heure cruciale" d'une durée de 10 semaines, entre mi-mars et fin mai 65); elle ne s'est donc pas retrouvée avec Washington et Delhi au "carrefour" situé au "niveau de la prochaine conjoncture internationale" (p.112) : expansion dynamique de la révolution chinoise (hors frontières ?), les choses se gâtant en Inde, notamment autour du 1er IV 65 ? En fait, Pékin s'est borné à faire exploser sa 2ème bombe atomique, le 14 V 65. (La révolution culturelle n'a commencé qu'en VIII 66). - A. Barbault envisageait clairement (p.130) l'entrée de l'Angleterre dans la communauté européenne, avec départ corrélatif de de Gaulle en 1965 (p.132). Selon lui, le train Europe, "remis en marche en avril-mai 1964" ?, après s'être orienté vers "une destination critique vers juillet 65" ?, devait "filer à toute allure, à la satisfaction de tous les voyageurs, à partir de juillet 66" ? - début d'une intégration supra-nationale des pays à l'Europe" (p.136). Cette esquisse lyrique s'avère sans rapports aucuns avec la réalité observée. - "L'effervescence dans le Tiers-Monde" devait affecter l'Afrique du Nord, spécialement le Maroc d'Hassan et la Tunisie de Bourguiba. Pourtant, c'est l'Algérie de Ben Bella (renversé en juin 65) qui en a éprouvé quelques effets mineurs, tandis qu'Hassan faisait plus figure de chasseur que de gibier (enlèvement de son adversaire Ben Barka en octobre 65). - La république Sud-Africaine célèbrerait "son 4ème et (soi-disant) dernier anniversaire sous la (sinistre) éclipse du 30 V 65". En foi de quoi, elle continue, 6 ans après, à se bien porter. - A Cuba, Castro a très bien surmonté le déclin qui devait le frapper entre novembre 64 et mars 65. Pour sa part, le président du Brésil n'a eu aucune peine à éviter "son élimination entre octobre et fin 65", car c'est justement fin octobre que le maréchal Branco, installé depuis la chute de Goulart en avril 64, a pris les pleins pouvoirs. Mais le présage s'appliquait peut-être à Goulart, avec une erreur d'un an et demi ? - Par contre, la révolution congolaise (déchéance de Tchombé, puis de Kasavubu) en octobre-novembre 65, les putschs en Indonésie (X 65), l'attentat contre le Chah (IV 65), ont été superbement dédaignés par l'astrologue. - Rien non plus au sujet de l'indépendance de la Rhodésie (novembre), qui souleva des passions dans plusieurs pays africains, provoquant la rupture des relations avec Londres (décembre 65). - Quant à Israël qui, "après de rudes difficultés en 1964, aurait la possibilité d'en finir (?) en 1965", trois faits seulement sont à retenir: - la decision de Bonn de ne plus livrer d'armes à Israël (février); - l'établissement de relations diplomatiques entre Bonn et Israël (mars); - le succès d'Echkhol aux législatives israéliennes (octobre). De manière plus systématique, on recense en 1965, sur 146 journées mémorables citées dans Le Spectacle du Monde (p.14-19, N° de I 66), 105 événements assez symptômatiques à divers titres, qui seront énumérés ci-après dans l'ordre chronologique. Aucun d'eux d'ailleurs n'atteint la dimension d'un fait de grande portée : en tous domaines, on observe la continuité ou le conservatisme, - rien qui évoque une nouvelle "crise mondiale" (p.24), une grande flambée (p.56) ou un bouleversement universel se déroulant à partir du printemps 65 (p.85). On remarquera pourtant que, dans cette année banale, on peut dénombrer sept événements pouvant être regardés comme l'expression d'une "pulsion pacifiante", et quatorze assimilables à des crises à retentissement international. Une proportion qui paraît assez logique en général, et qui donne à penser sur les chances de tomber à peu près juste, offertes en toutes circonstanes (sur ce plan) à tout prévisionniste même sans talent spécial, pourvu qu'il soit tant soit peu astucieux. 2 I L'Indonésie quitte l'ONU. 24 I Mort de Churchill. 27 I Khanh reprend le pouvoir à Saïgon. 28 I Mort de Weygand. 6-7 II Arrivée de Kossyguine à Hanoï, via Pékin. Début des bombardements du Nord-Vietnam par l'aviation américaine. 11 II Bonn cesse de livrer des armes à Israël. Mgr Duval et le clergé d'Alger choisissent la nationalité algérienne. 12 II Création en Mauritanie d'un groupement d'Etats francophones. 15 II Bonn cesse son aide à Nasser. 17 II Indépendance de la Gambie (ex-Guinée Britannique). 21 II Fièvre à Harlem, assassinat de Malcom X. 27 II Démission du gouvernement hollandais. 28 II Décès du président de la République Autrichienne. 7 III Marche des Noirs en Alabama, et répression. 9 III Mobilisation de la RAU contre les biens de l'Allemagne Fédérale. 14 III Nasser élu président de la République. Succès péroniste massif aux élections argentines. 17 III Mort de Farouk. 18 III Lancement de Voskhod II, marche d'un des pilotes dans l'espace. 19 III Nationalisation des compagnies pétrolières en Indonésie. Mort du chef de l'état roumain. 22 III Accord France-URSS au sujet du SECAM. 23 III Lancement de Gemini III. 30 III Rencontre Chou-en-Lai / Ben Bella. 8 IV Fusion des 3 exécutifs dans l'Europe des Six. 12 IV La France refuse d'admettre le contrôle du Parlement européen sur le budget de la Communauté Agricole. 17 IV Première usine d'uranium en RAU. 21 IV Prolongation de l'aide à l'Algérie pour 3 ans. 23 IV Licenciement chez Bull-France. 25 IV Putsch manqué à St Domingue. Agitation communiste au Vénézuela, en Colombie. 3 V Rupture Cambodge-USA. 6 V Fermeture de la mission culturelle française au Sud-Vietnam. 9 V Succès electoral de I. Smith en Rhodésie. 13 V Neuf pays arabes rompent les relations avec Bonn. 14 V Deuxième explosion nucléaire en Chine populaire. 18 V Réforme de l'enseignement en France. 21 V Etat de siège en Bolivie et en Colombie. Complot au Brésil. 1 VI Plan Ouest-Allemand pour l'Europe Fédérale. 3 VI Lancement de Gemini IV. 4 VI Les autorités ferment le lycée français d'Hanoï. 10 VI De Gaulle qualifie de Jean-Foutre les partisans de l'Europe supra-nationale. 19 VI Putsch algérien contre Ben Bella. 24 VI Rupture des relations diplomatiques du Sud-Vietnam avec la France. 28 VI Kadar abandonne la présidence du gouvernement en Hongrie. 30 VI Echec à Bruxelles des négociations sur le financement de l'Europe Agricole. 2 VII Nationalisation du commerce extérieur au Maroc. 3 VII Nationalisation du pétrole annulée au Brésil. 8 VII Démission de l'ambassadeur US à Saïgon. 13 VII Accords pétroliers franco-algériens. 15-18 VII Expériences spatiales (américaines et russes). 19 VII Arrangements commerciaux entre la Roumanie et l'Allemagne Fédérale. 20 VII Mort de S. Rhee à Honolulu. 21 VII Malraux à Pékin. 4 VIII Nouveau cabinet en Belgique. 7 VIII Le Vietcong demande officiellement le soutien de Hanoï. 8 VIII Eclatement de la Fédération de Malaisie. Victoire électorale de Tsirana à Madagascar. 11 VIII Violente émeute raciale à Los Angelès. 12 VIII L'URSS achète du blé au Canada et à l'Argentine. 22 VIII Lancement de Gemini V ; record de durée de vol. 25 VIII Cessez-le-feu au Yémen. 26 VIII Début des travaux du canal Mer Blanche-Baltique. 27 VIII Mort de Le Corbusier. 1 IX Remplacement de l'ambassadeur de France aux USA. 2 IX Fermeture par la France du consulat de Chine nationaliste en Polynésie. 3 IX Le gouvernement de St Domingue (constitué grâce à l'appui militaire des E.U.) est reconnu par Washington et par l'Amérique latine. 9 IX De Gaulle demande la révision de l'OTAN et du traité de Rome avant 1969. 10 IX Plusieurs pays prêtent à la Grande-Bretagne pour le soutien de la livre; la France n'y consent pas. 13 IX Pertes socialistes aux élections norvégiennes. 22 IX Morts accidentelles des guides L. Terray et Martinetti. 24 IX Formation du nouveau gouvernement grec après 2 mois de crise. 30 IX Putsch manqué contre Soekarno. 1 X Série de putschs en Indonésie. 4 X Paul VI à l'ONU. 10 X Triomphe du Parti de la Justice aux élections turques. 11 X Tchombé renvoyé par Kasavubu. 14 X Prix Nobel décerné à trois biologistes Français. 15 X Le Concile adopte la déclaration sur les Juifs. 16 X Arrivée du président de la RAU à Paris. 18 X Le parti communiste indonésien est interdit. 20 X Ehrard réélu chancelier. 27 X Le maréchal Branco prend les pleins pouvoirs au Brésil pour 2 ans. 28 X Enlèvement à Paris de Ben Barka. 2 XI Succès d'Echktol aux législatives en Israël. 4 XI De Gaulle annonce sa canditature à la présidence de la République. 8 XI Succès des libéraux aux élections canadiennes. 11 XI Indépendance de la Rhodésie. 17 XI Rupture de la Guinée avec la France. Pas de majorité pour l'admission de la Chine à l'ONU. 24 XI Mobotu dépose Kasavubu. Le président du Dahomey est exclu par le Parti Unique. 26 XI Une fusée Diamant lance au Sahara le premier satellite français. 5 XII Premier tour des élections présidentielles en France. 6 XII Fin du Concile du Vatican ; levée des excommunications reciproques Rome-Constantinople. Accroissement des crédits militaires en URSS. 9 XII Remplacement de Mikoyan (70 ans) à la tête de l'Etat soviétique. Mitterrand élu président de la Fédération démocrate et socialiste. 15 XII Rendez-vous de Gemini VI et VII réussi. 17 XII Plusieurs pays africains rompent avec Londres à cause de l'attitude de la Grande-Bretagne envers la Rhodésie. 19 XII Réélection de de Gaulle à la présidence de la République. - Voici maintenant comment l'astrologue paraît avoir envisagé la succession des périodes marquantes en 1965, autant qu'on puisse tirer de son texte quelques indications suffisamment nettes : I. - vers 8 janvier (entre 1er et 15) : actes constructifs, regain d'influence de l'ONU. II. - vers 8 mars (entre fin février et mi-mars) : entrée au "coeur de la crise", laquelle "s'étale sans discontinuer de fin février à mi-mai 1965". Ailleurs, le coeur de la crise (la même ou une autre ?) est situé entre avril et juin 65 (soit en moyenne vers 15 mai). III. - vers 25 mars (entre 20 et 30 mars) : zone critique... IV. - vers 1er avril (entre mi-mars et fin mai) : "heure cruciale" pour Pékin. V. - vers 12 mai (entre 5 et 20 mai) : nouvelle zone critique... VI. - vers 30 mai (autour de l'éclipse totale) : "carte blanche est donnée à la grande flambée, à la suite de la situation (probablement) amorcée dans la 1ère décade de décembre 64, et (probablement) relancée début 65 et surtout à partir de mi-mars" (p.56). Barbault ne fait pas allusion ici à une guerre mondiale, mais sans doute (p.85, 88, 90) à un affaiblissement spectaculaire, sinon au début d'un effondrement (économique, politique ?) des USA au bénéfice de l'URSS (p.97). Ailleurs, il parle d'une "fracture (sic) américano-européenne", d'un recul américain sur notre continent, vers mi-1965. VII. - vers 5 août ("en été") : "phase aigüe de l'échéance saturnienne" s'étendant - pour de Gaulle -, du printemps 65 au début 66 (p.154) ; "destination critique du train Europe". VIII. - vers 10 août : expansion soviétique (?) vers début août, puis détente en mi-août. IX. - vers 8 septembre (entre 1er et 15 septembre): étape de métamorphose politique importante (tant dans le monde communiste que dans le monde capitaliste). Retour au climat offensif "se prolongeant jusque fin janvier-mi-février 66", rebondissement (de la crise?). X. - vers 15 septembre : poussée soviétique (p.100). XI. - vers 15 novembre : tournant des destinées de l'URSS, en position de force exeptionnelle ; poussée soviétique entre 6 et 19 novembre. XII. - vers 6 décembre (entre 20 novembre et 22 décembre) : affrontements, contradictions, désordres. Moment critique... - Barbault propose en somme pour 1965 douze étapes assez typiques malgré leur énoncé confus ; en contre-partie, on peut raisonnablement prélever, dans le compte-rendu publié d'après Le Spectacle du Monde, les 12 événements suivants qui se distinguent par leur importance relative : A -2 janvier : l'Indonésie quitte l'ONU. B -6 mars : arrivée de Kossyguine à Hanoï , début des bombardements du Nord-Vietnam. C -7 mars : manifestation des noirs aux E.U. D -14 mars : élection de Nasser comme président de la République. E -25 avril : putsch manqué à St Domingue; agitation communiste au Vénézuela, en Colombie. F -19 juin : putsch algérien contre Ben Bella. G -16 juillet : plusieurs expériences spatiales aux USA et en URSS. H -11 août : grave émeute raciale en Californie. I -25 août : cessez-le-feu au Yémen. J -1er octobre : série de putschs en Indonésie. K -11 novembre : indépendance de la Rhodésie. L -19 décembre : réélection de de Gaulle. - Entre les deux calendriers, aucune concordance satisfaisante : Dans l'un et l'autre schéma, on compte moyennement une date marquante par mois. Soit, pour 12 épreuves et à 10 jours près - selon l'approximation suggérée par l'astrologue dans ses pronostics -, une probabilité de 8 coïncidences temporelles entre les deux listes. On ne dénombre que 5 coïncidences de cette sorte : I-A, II-C, VII-G, VIII-H, XI-K. L'impuissance à désigner les époques saillantes de l'année est ainsi patente. En outre, parmi ces 5 coïncidences, seule II-C est à la rigueur acceptable quant à la nature des effets, malgré l'évident rétrécissement de champ du phénomène "pressenti" (?) ; I-A et VIII-H sont assez nettement des contre-sens; les deux autres sont simplement des non-sens. Le caractère de contre-sens; les deux autres sont simplement des non-sens ; les deux autres sont simplement des non-sens. Le caractère de ces 5 phases n'a donc même pas été discerné correctement, dans l'ensemble. Par surcroît de précautions, une contre-épreuve a été effectuée. On a cherché dans la totalité des 105 événements tirés du Spectacle du Monde, les faits susceptibles d'une certaine adéquation - positive ou négative -, à ceux entrevus par l'astrologue (toujours à 10 jours près quant à la date). I - 30 XII 64 à 18 I 65 : 2 I : l'Indonésie quitte l'ONU (-), 12 I : création d'un groupe d'Etats francophones (+) II - 27 II à 18 III 65 : 7 III, marche des Noirs en Alabama (+) III - 15 III à 3 IV : rien de conforme (0) IV - 22 III à 10 IV : 30 III, rencontre Chou-en-Lai / Ben Bella (+?) V - 2 à 21 V : 3 V, rupture Cambodge-USA (+) VI - 20 V à 8 VI : 21 V, état de siège en Bolivie et en Colombie, complot au Brésil (+), 1er VI, plan ouest-allemand pour l'Europe Fédérale (-) VII - 26 VII à 14 VIII : rien de conforme (0) VIII - 31 VII à 19 VIII : 12 VIII, l'URSS achète du blé au Canada et à l'Argentine (-) IX - 29 VIII à 17 IX : 9 IX, de Gaulle demande la révision de l'OTAN (+?), 3 IX, reconnaissance du gouvernement conservateur de St Domingue (-) X - 5 à 24 IX : rien de conforme (0) XI -3 à 22 XI : rien de conforme (0) XII - 26 XI à 15 XII : rien de conforme (0) Si aucune divination ne s'est réellement exercée, on doit trouver sensiblement autant d'affinités directes, inverses et de "coups nuls". C'est bien ce qu'on constate : 6 (+), 4 (-), 5 (0). En toute objectivité, ce qui appert le plus sûrement de cette discussion, c'est la parfaite inanité de l'entreprise astrologique en l'occurrence. Le pronostiqueur, avec ses déclarations dramatiques, semble constamment en dehors du problème, quand il n'est pas d'aventure aux antipodes de la réalité. Son travail (221 pages) est littéralement "bon à mettre au cabinet". - En définitive, pour les deux séries prévisionnelles, un bilan désastreux : ce qui était annoncé ne s'est pas produit, ce qui est arrivé n'était pas prévu. Mais ce qui est plus pénible, c'est la prodigieuse outrecuidance ou l'aveuglement inquiétant du responsable qui ose présenter ses ours comme un témoignage de son éclatante supériorité technique, aux dépens de plusieurs confrères dont il dénonce les travers ("fatras d'élucubrations" chez Privat, "surabondance de prévisions" chez J. Viaud, assujettissement aux préjugés personnels chez Trarieux). Des tics dont ses propres oeuvres fournissent de multiples illustrations, dans un intarissable verbiage (et pourtant "le bon astrologue n'est pas bavard", à son gré). - On souhaiterait du moins que ceux qui s'abusent à ce point (ou feignent de s'abuser?) sur les mérites de leurs tentatives - même après le cinglant démenti des faits : cf. Cahiers Astrologiques, n° 126, I-II 67 -, s'obligent à garder leur auto-satisfaction pour l'usage interne, et s'abstiennent de propager leurs illusions ou de faire prendre allègrement à d'autres des vessies pour des lanternes. Car il n'est pas douteux que de telles billevesées, amplement diffusées de nos jours pour satisfaire une curiosité de mauvais aloi, contribuent puissamment à discréditer davantage encore l'astrologie auprès des esprits sensés, et par conséquent à rendre la tâche plus ardue à ceux qui s'efforcent d'établir la vérité en ce domaine. Rappel des oeuvres citées: H. Selva, Quelques considérations sur la véritable portée des prédictions astrologiques, Vigot, 1918, Paris. J. Delorme, Les grandes dates de l'époque contemporaine, PUF, 1967, Paris. A. Barbault, in Cahiers Astrologiques, Nice (XI-XII 1965) et n° 126 (I-II 1967). A. Barbault, in Cahiers Astrologiques, Nice, du n° 75 (VII-VIII 1958) au n° 91 (III-IV 1961). A. Barbault, La Crise Mondiale de 1965, Albin Michel, 1963, Paris. Le Spectacle du Monde, revue mensuelle, n° de janvier 1966. Valeurs Actuelles, hebdomadaire, n° 1791.

mardi 24 juin 2025

Un élogé d'André Barbault. trouvé sur le web

André Barbault, astrologue français († 7 octobre 2019). Nom: André Barbault Profession: Astrologue français Date de décès: 7 octobre 2019 Nationalité: Français Contribution: Connu pour ses travaux en astrologie et ses prévisions astrologiques. André Barbault, astrologue français († 7 octobre 2019). Il était une fois, un enfant dont les yeux brillaient d'une curiosité insatiable. Né en 1921, à Paris, André Barbault grandit dans un environnement où l'astrologie était souvent méprisée par les intellectuels de son temps. Pourtant, dès son jeune âge, il était fasciné par le ciel étoilé et la manière dont les astres semblaient danser dans l'immensité de l'univers. La guerre a dévasté l'Europe et cette turbulence politique a nourri sa soif de comprendre non seulement les mouvements des planètes, mais aussi leurs influences sur la condition humaine. Malgré cela, il n'a pas laissé les normes sociales étouffer sa passion. À 16 ans, alors qu'il feuilletait des livres anciens sur l'astrologie dans une librairie poussiéreuse du Quartier Latin, il ne se doutait pas qu'il allait révolutionner ce domaine trop souvent entouré de mystère et d'incompréhension. Au fil des années, ses études lui ont permis d'affiner ses compétences en astrologie une science que beaucoup réduisaient à des horoscopes simplistes dans les journaux. Peut-être que son plus grand mérite fut d'insister sur le fait que l'astrologie ne se limitait pas aux prévisions individuelles; c'était également un outil précieux pour analyser le comportement collectif et les tendances sociopolitiques. Ainsi, en 1962 lors d'un événement marquant il publiait sa première œuvre majeure qui combinait astronomie et psychologie : L'Astrologie Moderne. Ce livre serait la pierre angulaire de son approche novatrice. À cette époque-là pourtant, tout n’était pas rose ! En effet, alors qu'il devenait une figure montante parmi les astrologues français contemporains séduisant même certains cercles académiques il faisait face à des critiques acerbes. « Comment peut-on prendre au sérieux quelqu’un qui prétend lire le futur dans les étoiles ? » s'interrogeaient certains détracteurs lors de conférences publiques où Barbault exposait ses théories avec passion. Cependant… ironie du sort ! Ses travaux attirèrent rapidement l’attention internationale lorsque ses prédictions concernant la politique mondiale se révélèrent étonnamment précises pendant la guerre du Vietnam et bien après cela durant plusieurs crises géopolitiques majeures. Qui sait combien de sceptiques sont restés perplexes devant cette capacité presque prophétique ? Chaque déclaration publique allait faire couler beaucoup d’encre : alors qu’il était critiqué pour être un charlatan par certains médias établis – beaucoup commençaient à le considérer comme un véritable oracle contemporain. Sous-tendu par ces succès inattendus mais justifiés par des connaissances solides en mathématiques astronomiques et psychologie comportementale… il mettait au point ce qui est maintenant connu comme la technique du cycle planétaire. Avec cette méthode unique qu’il a élaborée lui-même – chaque cycle planétaire prenant plusieurs années – Barbault annonçait des événements marquants basés sur la configuration astrale mondiale plutôt que sur celle d'individus isolés. Aujourd'hui encore, ces cycles sont étudiés avec soin par ceux qui cherchent à percer le mystère de notre destin collectif : crises économiques frappantes ou évolutions sociétales fulgurantes semblent parfois épouser ces mouvements célestes invisibles ! Et pourtant... bien que reconnu pour sa contribution unique au monde moderne… on pourrait penser qu’André Barbault avait tout pour être heureux; mais paradoxalement ce n'était peut-être pas entièrement vrai! Toutefois… malgré ses nombreuses réalisations et publications , quelque chose semblait toujours manquer : Barbault désirait ardemment faire accepter son approche scientifique auprès du grand public ainsi que chez ses pairs contemporains restés farouchement sceptiques envers toutes formes d’astrologie. Peut-être donc… cette quête perpétuelle du respectabilité académique explique pourquoi jusqu'à ses derniers jours encore actif jusqu’à peu avant son décès tragique le 7 octobre 2019 André continuait inlassablement à défendre sa vision humaniste de l’astrologie! Avec foi en une meilleure compréhension entre individus ; car après tout c’est là où réside toute sa richesse! Aujourd'hui encore... alors que certaines voix s’élèvent contre cet art divinatoire réputé désuet ou même fallacieux ; on constate avec surprise combien le mouvement astrologique connaît une renaissance fulgurante grâce aux réseaux sociaux! Les générations nouvelles adoptent cette sagesse ancestrale sous différentes formes modernes allant même jusqu'à inclure des éléments psychologiques... Ironicement peut-on dire que si André avait eu accès aux plateformes numériques durant sa vie active... peut-être aurait-il vu émerger une communauté vibrante célébrant non seulement leur passion pour les astres mais aussi rendant hommage à tous ceux qui ont su baliser ce chemin complexe entre empirisme rigoureux & spiritualité ! Qui sait si finalement toutes ces étoiles éparpillées là-haut ne témoignent point simplement d’un immense désir humain désireux avant tout…d'être compris? Une carrière dédiée à l'astrologie Passionné par les astres depuis son jeune âge, Barbault a commencé à étudier l'astrologie à l'adolescence. Il a rapidement développé une approche unique qui adopte la psychologie moderne pour explorer les profondeurs de l'âme humaine. Sa pensée s'est particulièrement inspirée de l'œuvre de Carl Jung, qu'il a intégrée dans ses analyses astrologiques. Les contributions d'André Barbault Au fil des ans, Barbault a écrit de nombreux livres et articles, contribuant à la vulgarisation de l'astrologie dans le monde francophone. Parmi ses œuvres les plus notables, Le cycle des planètes et Les chiffres et les astres. En 1980, il fonde l'Association Française d'Astrologie, qui vise à renforcer la profession d'astrologue en France et à établir des standards éthiques dans la pratique. Philosophie et approche André Barbault croyait fermement que l'astrologie pouvait servir de miroir aux événements historiques et sociaux. Sa célèbre théorie des cycles planétaires propose que les événements majeurs dans l'histoire sont souvent corrélés avec des configurations astrologiques particulières. Sa renommée a atteint des sommets lors des événements astrologiques marquants, tels que les éclipses et les conjonctions planétaires. Héritage et influence Barbault a laissé un héritage durable dans le monde de l'astrologie. Ses travaux continuent d'inspirer de nombreux praticiens à travers le monde. À travers ses séminaires, conférences et publications, il a contribué à une meilleure compréhension de l'astrologie, la rendant accessible à un public toujours plus large. author icon Ce contenu a été édité par la communauté dayhist.com © 2025 Tous droits réservés

samedi 21 juin 2025

jacques halbronn nouvelles recherches sur les Dignités planétaires. Doubles Domiciles. Triplicités/ Quadruplicités.

jacques halbronn nouvelles recherches sur les Dignités planétaires. Doubles Domiciles. Triplicités/ Quadruplicités. Dans cette étude, nous montrerons à quel point les triplicités (Feu, terre, air, eau) sont liées aux quadruplicités.(signes cardinaux, fixes, mutables) Quadruplicités. Signes mutables Domiciles Jupiter en Sagittaire et Poissons, Mercure en Gémeaux et Vierge Les 4 Eléments Signes cardinaux Mars en bélier et scorpion, Vénus Balance et Poissons Les 4 Eléments Signes fixes Soleil/Lune en cancer et taureau, Saturne en verseau et capricorne Les 4 Eléments Grille de 4 Eléments (triplicités)Les doubles domiciles Signes de feu: Jupiter en Sagittaire Mutable Mars en bélier, cardinal et Soleil (Lune) en Lion, fixe Signes d'air Mercure en Gémeaux, mutable Vénus en balance cardinal , Saturne en Verseau fixe Doubles domiciles: Signes de terre , Mercure en vierge, Vénus en taureau, Saturne en capricorne Signes d'eau Jupiter en poissons, Mars en scorpion, Soleil-Lune en cancer On aura compris que l'entité Soleil-Lune doit être impérativement être appréhendée comme étant d'un seul tenant, faute de quoi le dispositifs ne s'articulera pas sur la base des Quatre Eléments. Mais inversement, les Quatre Eléments ne sauraient être dissociés des Quadruplicités; Sur le web "Le particularisme de chaque Signe est le résultat d'une synthèse intime entre un Élément de Triplicité et une qualité de Quadruplicité ; Les éléments de Triplicité sont des énergies : Feu, Terre, Air et Eau. Triplicité car il y a 3 signes de Feu, 3 signes de Terre, 3 signes d'Air, et 3 signes d'Eau. Ces énergies se manifestent à travers des qualités de Quadruplicité ; car il y a 4 signes Cardinaux, 4 signes Fixes et 4 signes Mutables". Bibliographie Jacques halbronn Mathématiques Divinatoires Ed Guy trédaniel 1983 Clefs pour l'Astrologie. Ed Seghers, 1976 et 1993 Article Astrologie Encyclopaedia Universalis JHB 21 06 25

jacques halbronn Astrologie. La théorie des aspects de Kepler à Halbronn. Les quatre quarts.

jacques halbronn Astrologie. La théorie des aspects de Kepler à Halbronn. Les quatre quarts. sur le web « Les aspects planétaires : Kepler réduisit le système astrologique traditionnel, favorisant principalement certains aspects géométriques perçus comme harmonieux, tels que les trigones (120°) ou les carrés (90°). Selon lui, les “bonnes” configurations produisaient une influence bénéfique tandis que celles plus “tendues” déclenchaient des bouleversements. Par cette approche, il a jeté les bases d’une astrologie mathématiquement structurée. » « La question des aspects en Astrologie est confrontée à la question de l’harmonique et du dissonnant.Nous avons récemment consacré une étude à l’approche « dialectique » des aspects chez André Barbault, dans les années 50-60. L’alternance des « bons » et des « mauvais » aspects lui permettant de relativiser leur impact. Certes, dans le graphique de son indice cyclique, on assistait à une « montée » et à une « descente » de la courbe de synthèse des aspects des planétes lentes mais à partir de 1990; Barbault pariera à tort sur la réussite de Mikhael Gorbatchev. Dans le cas de Kepler, on connait le quintile, division du cercle en 5, ce qui donne 72° (aspects dit « mineurs ») Quant à Nicola, il tente d’expliquer ce qui fait un « bon » et un « mauvais » aspect. : « Il y a la conjonction qui contient dans sa marge d’effet tous les harmoniques des aspects dissonants et consonants, et il y a la suite des dissonants obtenus par les diviseurs 2, 4, 8 puis la suite des consonants obtenus par les diviseurs moyens des précédents : 3 (trigone) étant la moyenne de 2 plus 4, comme 6 est la moyenne arithmétique de 4 plus 8.” Cette théorie astronomique, au plan de l’émetteur, est complétée au plan du récepteur humain par une théorie sur les fondements réflexologiques des Aspects. » (sur le web) En Astrologie septénale, il s’agit de subdiviser les périodes de 7 ans en 4 temps ou « quarts » soit les intervalles entre Saturne et les axes saisonniers (équinoxiaux et solsticiaux) de 0° (Ier quart), 22°30 (2e quart), 45° (3é quart), 67°30 (4e quart) Si l’aspects de 22°30 a été signalé comme semi-octile (le semi-carré étant un octile), il n’avait pas été encore question de celui de 67°30. (90-22°30). Les aspects de 30°, 60°, 120° qui sont des multiples de 30°, ce qui correspond à un signe) n’y sont pas retenus pas plus que celui de 72° (cf supra) qui se voulait le prolongement de la division du cercle en 2 (opposition), en 3 (trigone), en 4 ‘(quadrature), en 6 (sextile) Pour l’Astrologie Septénale, l’aspect de 67°30 est la manifestation ultime de la phase « Hessed » avant le début d’ un nouveau cycle de 7ans, avec le premier quart (0°). D’où le contraste marquant entre le 4° et le Ier quarts. C’est en mai 2023, que Saturne entra dans son 4e quart, à 7° Poissons, se préparant à entrer en bélier en 2025, chaque quart couvant 1260 jours/2 soit 630 jours. Le 3e quart correspondant au passage de Saturne sur le 15° degré de tout signe fixe (soit 45°); Quant au 2e quart, à 22°30, il vient renforcer la phase Din, ce qui justifiera ensuite le basculement en phase Hessed, lors du 3° quart. On retiendra notamment les effets de la dissolution de l’Assemblée Nationale en juin 2024, décidée par Macron et la censure du gouvernement Barnier. Cette configuration, comme les 3 autres, revient tous les 7 ans, en Astrologie Septénale. On aura compris que l’aspect n’implique pas deux planétes mais toujours Saturne en rapport avec le 0° de tout signe cardinal. JHB 21 06 25

jacques halbronn La compétence en Histoire de l’astrologie en France et en Grande Bretagne

jacques halbronn La compétence en Histoire de l’astrologie en France et en Grande Bretagne La présentation (en anglais) de Nicholas Campion ne dissimule nullement ses activités astrologiques alors qu’en France, cela est décrit comme un facteur dépréciatif. Le milieu universitaire français semble craindre de se compromettre avec la mouvance astrologique. On connait les réactions à la soutenance de thèse d’Elizabeth Teissier. « Le 7 avril 2001, elle soutient une thèse de doctorat en sociologie, dirigée par Michel Maffesoli, publiée sous le titre Situation épistémologique de l’astrologie à travers l’ambivalence fascination-rejet dans les sociétés postmodernes et obtient le titre de docteur en sociologie à l’université Paris-V« Si celle-ci obtint la mention « très honorable », nous avons dû nous contenter en 1999 et 2007 de la mention « honorable »! sur le web La non thèse de sociologie d’Élizabeth Teissier par Bernard Lahire, Sociologue, Professeur à l’ENS Lettres et Sciences Humaines avec la collaboration de Philippe Cibois, Sociologue, Professeur à l’Université de Versailles St-Quentin Dominique Desjeux, Anthropologue, Professeur à l’Université Paris V jacques halbronn La compétence en Histoire de l'astrologie en France et en Grande Bretagne Elizabeth Teissier et Nicholas Campion. dans ASTROLOGIE POLITIQUE lne samedi 7 avril de cette année, Madame G. Elizabeth Hanselmann-Teissier (dite Elizabeth Teissier) soutenait une thèse de sociologie (intitulée Situation épistémologique de l’astrologie à travers l’ambivalence fascination/rejet dans les sociétés postmodernes) à l’Université Paris V, sous la direction de Michel Maffesoli.(1)Les membres présents de son jury – il s’agissait, outre son directeur de thèse, de Serge Moscovici (2), Françoise Bonardel (3) et Patrick Tacussel (4) (Gilbert Durand (5) s’étant excusé de ne pouvoir être présent et Patrick Watier (6) n’ayant pu se rendre à la soutenance en raison de grèves de train) – lui ont accordé la mention « Très honorable ». Cette mention est la plus haute qu’un candidat puisse recevoir et le fait qu’elle ne soit pas assortie des félicitations du jury n’ôte rien à l’appréciation très positive qu’elle manifeste (de nombreux universitaires rigoureux ne délivrant la mention « très honorable avec les félicitations » que dans les cas de thèses particulièrement remarquables). Deux professeurs avaient préalablement donné un avis favorable à la soutenance de cette thèse sur la base d’une lecture du document : Patrick Tacussel et Patrick Watier. Formellement, Madame Elizabeth Teissier est donc aujourd’hui docteur en sociologie de l’université de Paris V et peut - entre autres choses - prétendre, à ce titre, enseigner comme chargée de cours dans les universités, solliciter sa qualification afin de se présenter à des postes de maître de conférences ou déposer un dossier de candidature à un poste de chargée de recherche au CNRS. Une lecture rigoureuse et précise de la thèse dans son entier (qui fait environ 900 pages si l’on inclut l’annexe intitulée « Quelques preuves irréfutables en faveur de l’influence planétaire », p. XII-XL) conduit à un jugement assez simple : la thèse d’E. Teissier n’est, à aucun moment ni en aucune manière, une thèse de sociologie. Il n’est pas même question d’un degré moindre de qualité (une « mauvaise » thèse de sociologie ou une thèse « moyenne »), mais d’une totale absence de point de vue sociologique, ainsi que d’hypothèses, de méthodes et de « données empiriques » de nature sociologique. Ce sont les différents éléments qui nous conduisent à ce jugement que nous voudrions expliciter au cours de ce rapport de lecture en faisant apparaître que la thèse 1) ne fait que développer un point de vue d’astrologue et 2) est dépourvue de tout ce qui caractérise un travail scientifique de nature sociologique (problématique, rigueur conceptuelle, dispositif de recherche débouchant sur la production de données empiriques…). UN POINT DE VUE D’ASTROLOGUE Que l’astrologie (l’existence bien réelle d’astrologues), les modes d’usage et les usagers (à faible ou forte croyance) de l’astrologie constituent des faits sociaux sociologiquement étudiables, que l’on puisse rationnellement (et notamment sociologiquement ou ethnologiquement, mais aussi du point de vue d’une histoire des savoirs) étudier des faits scientifiquement perçus comme irrationnels, qu’aucun sociologue n’ait à décider du degré de dignité des objets sociologiquement étudiables (en ce sens l’astrologie comme fait social est tout aussi légitimement étudiable que les pratiques sportives, le système scolaire ou l’usage du portable), qu’un étudiant ou une étudiante en sociologie puisse prendre pour objet d’étude une réalité par rapport à laquelle il a été ou demeure impliqué (travailleur social menant une recherche sur le travail social, instituteur faisant une thèse de sociologie de l’éducation, sportif ou ancien sportif pratiquant la sociologie du sport…), ne fait à nos yeux aucun doute et si les critiques adressées à Michel Maffesoli et aux membres du jury étaient de cette nature, nul doute que nous nous rangerions sans difficulté aux côtés de ceux-ci. Tout est étudiable sociologiquement, aucun objet n’est a priori plus digne d’intérêt qu’un autre, aucun moralisme ni aucune hiérarchie ne doit s’imposer en matière de choix des objets, seule la manière de les traiter doit compter. Mais de quelle manière E. Teissier nous parle-t-elle d’astrologie tout au long de ses 900 pages ? Qu’est-ce qui oriente et structure son propos ? La réponse est assez simple, car il n’y a aucune ambiguïté possible sur ce point : le texte d’E. Teissier manifeste un point de vue d’astrologue qui défend sa « science des astres » du début jusqu’à la fin de son texte, sans repos. Et pour ne pas donner au lecteur le sentiment d’un parti-pris déformant, nous multiplierons les extraits tirés du texte de la thèse en indiquant entre parenthèses la référence des pages (afin de donner la possibilité de retourner aisément au texte). (7) Des commentaires astrologiques La première caractéristique notable de cette thèse est l’absence de distance vis-à-vis de l’astrologie. On y découvre de nombreux commentaires astrologiques sur des personnes, des événements, des époques. Par exemple, sous le titre « Application de la méthode astrologique : l’analyse du ciel natal d’André Malraux », les pages 120 à 131 de la thèse relèvent clairement d’une « analyse astrologique » de la destinée de l’écrivain et ancien ministre (« plutonien grand teint »). M. Weber est qualifié de « taureau pragmatique » (p. 38) et l’on « apprend » diversement que G. Simmel est « Poisson », que W. Dilthey est « Scorpion », que le psychologue C. G. Jung est « Lion » (p. 250), que l’ancien PDG d’Antenne 2, Marcel Jullian, est « Verseau », etc. À chaque fois l’auteur, nous gratifie d’une analyse mettant en correspondance le « ciel natal » de la personnalité et sa pensée. E. Teissier est d’ailleurs très claire quant à la primauté de l’explication astrologique sur tout autre point de vue (dont le point de vue sociologique qu’elle est censée mettre en œuvre dans le cadre d’une thèse de sociologie) pour comprendre les faits sociaux. Critiquant une citation de Serge Moscovici qui évoque les causes sociales des crises, elle écrit : « il nous semble qu’il occulte en l’occurrence la dimension cosmique desdits phénomènes ; une dimension qui, selon le paradigme astrologique – et notre conviction – vient coiffer le social. En effet, le social est loin d’expliquer toutes les « crises… qui se produisent dans la société ». À preuve les actions totalement illogiques, non linéaires, non-logiques et inexplicables autrement que par le paramètre astral qui joue alors le rôle de paramètre éclairant et englobant coiffant le non-logique apparent. » (p. 525). C’est l’astrologie qui explique les faits psychologiques, sociaux et historiques. Et c’est E. Teissier qui conclut elle-même son premier tome par un lapsus (sociologiquement compréhensible) ou un aveu, comme on voudra, consistant à parler de sa réflexion comme relevant d’un travail d’astrologue et non de sociologue : « Le travail de l’astrologue sera maintenant d’interpréter ces données, de tenter aussi de les expliquer. Et ce, ainsi que nous sommes convenus depuis notre étude, à travers l’outil de la compréhension. Rappelons-nous en quels termes Weber définit la sociologie dans Wirtschaft und Gesellschaft… » (p. 463) L’astrologie est à ce point structurante du propos que, bien souvent, la manière dont E. Teissier conçoit son rapport à la sociologie consiste à puiser dans les textes de sociologues des éléments qui lui « font penser » à ce que dit ou fait l’astrologie. Dans la sociologie, une astrologie sommeille : [À propos de la notion astrologique d'interdépendance universelle] « Une notion qui, en sociologie, peut être rapprochée du Zusammenhang des Lebens (liaison du vécu au quotidien) de Dilthey, d’une cohérence de la vie où chaque élément est pris en compte et complète le donné social » (p. XIV) « À noter que la typologie zodiacale rappelle la théorie wébérienne de l’idéal-type, dans la mesure où chaque signe correspond au prototype purement théorique d’une personnalité, en liaison avec le symbolisme du signe. » (p. 248) Point de vue normatif et envolées prophétiques Le point de vue sociologique n’est pas un point de vue normatif porté sur le monde. Le sociologue n’a pas, dans son étude des faits sociaux, à dire le bien et le mal, à prendre partie ou à rejeter, à aimer ou à ne pas aimer, à faire l’éloge ou à condamner. En l’occurrence, une sociologie de tel ou tel aspect du « fait astrologique » ne doit en aucun cas se prononcer en faveur ou en défaveur de l’astrologie, dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Or, Elizabeth Teissier demeure en permanence dans l’évaluation normative des situations, des personnes et des points de vue, prouvant qu’elle écrit en tant qu’astrologue et non en tant que sociologue des pratiques astrologiques. Ce jugement normatif se manifeste, comme nous le verrons tout au long de ce rapport de lecture, à différents niveaux : 1) Dans l’évaluation positive (défense) de l’astrologie. De ce point de vue, tous les moyens sont bons pour prouver l’intérêt de l’astrologie. E. Teissier se sert de façon générale de la légitimité des « grands » qui auraient accordé de l’intérêt pour l’astrologie (8), quelle que soit la nature de leur « grandeur » (elle peut ainsi tout aussi bien citer Balzac, Goethe, Fellini, Thomas d’Aquin, Bacon, Newton, Kepler, Einstein, Jung, Laborit, le roi Juan Carlos d’Espagne ou l’ancien Président François Mitterrand) : politique, cinématographique, philosophique, littéraire et, bien sûr, scientifique. 2) Dans l’évaluation négative de la partie des astrologues jugés peu sérieux, mais aussi de la voyance et autres pratiques magiques. Si E. Teissier ne se prive pas d’être dans le jugement positif à l’égard de l’astrologie qu’elle qualifie de « sérieuse », elle n’hésite pas à porter un regard négatif sur les autres pratiques. En portant de telles appréciations, elle se comporte alors en astrologue en lutte pour le monopole de la définition de l’astrologie légitime, et nullement en sociologue. 3) Dans l’évaluation négative des scientifiques (astronomes notamment, mais pas seulement) qui ne veulent pas reconnaître la légitimité de la « science des astres » (cf. infra « L’astrologie victime d’un consensus socioculturel et de la domination de la « science officielle »"). 4) Dans l’évaluation négative de nombres de journalistes ou de médias qui se moquent des astrologues et de l’astrologie (cf. infra « Les « données » : anecdotes de la vie personnelle, médiatique et mondaine d’E. Teissier). Mais de même qu’il ne doit être ni dans l’éloge ni dans la détestation, le sociologue n’étudie que ce qui est et non ce qui sera. Or, E. Teissier annonce l’avenir à de nombreuses reprises, prophétisant ce qu’elle désire ou, comme on dit plus ordinairement, prenant ses désirs pour des réalités (à venir). Si l’astrologue critique la lecture de l’avenir dans le marc de café, elle n’hésite cependant pas elle-même à prédire l’avenir sur la base de ses simples intuitions personnelles : « Nous oserons même tenter une incursion imaginaire dans l’avenir, à la recherche, en quelque sorte, du temps futur et de l’évolution probable du phénomène socio-astrologique » (p. 69) « Car la raison sèche, la raison ratiocinante a fait son temps. Voici venir l’âge d’une raison ouverte, d’une « raison plurielle », réconciliée avec la passion et le vital en l’homme, sa libido - ou pulsion vitale – véhiculant à la fois sa sensibilité et son feu intérieur. » (p. 834) « Mais les nouvelles énergies sont en marche, comme l’annonce Abellio, « l’incendie de la nouvelle science fera irruption dans le monde »" (p. 850) L’astrologie est une science, voire la plus grande des sciences Une lecture exhaustive de la thèse fait apparaître que l’auteur soutient que l’astrologie est une science. L’auteur parle diversement de la « science des astres » (à de très nombreuses reprises tout au long de la thèse) ou de « la science empirique des astres » (p. 258), de « la science par excellence de la caractérologie » (p. XI), de « la science par excellence de la personnalité » (p. 92 ou 815), de la « science de la qualité du temps » (p. 112), d’une « science empirique par définition » (p. 769) ou de « la reine des sciences » (p. 72) (9). Parfois l’astrologie est considérée comme une science sociale parmi d’autres, parfois comme une « science de l’esprit » opposée aux « sciences de la nature » ou une « science humaine » (p. 98) opposée à l’astronomie comme « science de l’observation ». Mais on trouve aussi, toujours dans l’ordre de la référence scientifique, des revendications de plus grande dignité et de supériorité. Non seulement l’astrologie est une science, mais c’est la plus haute des sciences : « Elle apparaît de ce fait comme peut-être la seule science objective de la subjectivité, avec ce qu’elle peut contenir d’hénaurme, au sens ubuesque du mot, et de dérangeant. » (p. 250) « L’astrologie est la mathématique du tout (dans la Rome antique, les astrologues étaient d’ailleurs appelés les mathematici). Elle est holistiquement logique, au contraire d’une logique fragmentaire, linéairement rationnelle. » (p. 501) « Que connaissaient-ils tous de cette science ? Car à nos yeux, c’en était une, une science humaine bien plus charpentée que beaucoup d’autres, qui étaient respectées, elles. D’où venait que la plus vérifiable était justement la plus tabou, la plus salie, la plus rejetée ? À croire que la vérité était maudite quelque part. » (p. 597-598) Il ne faut cependant pas attendre de l’auteur trop de cohérence au sujet de la scientificité de l’astrologie, car elle peut tout aussi bien soutenir à d’autres moments que ce savoir se situe entre le mythe et la science ou qu’il est finalement en lien avec la plupart des sciences humaines et sociales, la philosophie, la poésie, la religion et la mythologie. Cette variété des définitions hétérogènes participe de la volonté de mettre en évidence l’extraordinaire richesse et l’irréductible complexité de l’astrologie (p. 21, 210, 478, etc.). Ailleurs encore, l’astrologie est présentée comme étant presque à l’avant-garde du « Nouvel esprit scientifique » et participant d’une « épistémologie de la complexité ». Non seulement elle est une science, et l’une des plus grandes d’entre elles, mais en plus elle s’avère plus avancée que toutes les autres : Le « système astrologique » est « orienté sur la loi hermétique des correspondances, sur l’idée de sympathie universelle, autrement dit sur la notion, essentielle pour le Nouvel Esprit scientifique, d’interdépendance universelle » (p. XIV) « l’astrologie [...] non seulement ne serait pas en contradiction avec le paradigme du Nouvel esprit scientifique, mais serait au contraire depuis toujours en congruence totale avec ce dernier » (p. 752) Mais si l’astrologue est si en avance, c’est – nous explique l’auteur sans rire – qu’à la différence de l’astronome « qui a en général une approche purement physique et mécaniste de sa science » et qui « est hypnotisé par la petitesse des astres, leur éloignement, leur faible masse par rapport au Soleil », lui, « en écoute la musique » (p. 98). La tristesse du savoir de celui qui « évalue le poids et la matière du disque, ses dimensions et sa température, suppute sa densité » (p. 98) est grande face à la joie de celui qui sait écouter « la musique des sphères, chère déjà à Plotin, avant qu’elle ne fasse rêver Kepler » (p. 98). L’astrologie victime d’un consensus socioculturel et de la domination de la « science officielle » Pourquoi, se demande E. Teissier, l’astrologie ne bénéficie-t-elle pas de la légitimité académique (universitaire) et scientifique (au CNRS) ? Sa réponse – formulée à maintes reprises dans le texte - est la suivante : l’astrologie (« la sciences des astres ») est victime d’un rapport de domination qui est parvenu à instaurer un véritable consensus socioculturel en sa défaveur. La science, souvent rebaptisée « science officielle », « pensée unique » ou « conformiste », opprime l’astrologie et fait croire au plus grand nombre qu’il s’agit d’une « fausse science » en cachant la réalité des choses (« conjuration du silence », p. 816). La « science officielle » est donc considérée comme une idéologie dominante, un « lieu totalitaire », un « impérialisme » ou un « terrorisme » face à cette « contre-culture » astrologique qui est maintenue dans un véritable « ghetto ». Pire encore, la science n’est qu’affaire de « mode » et de « convention » et ne parvient à maintenir sa domination que par un enseignement officiel qui dicte à tous ce qu’il est bon de penser. Les « préjugés » et les « clichés » sont ainsi du côté de la « science officielle ». Les rationalistes sont « agressifs », « dogmatiques », « attardés » et sont accusés de manque de curiosité pour ne pas vouloir s’intéresser à l’astrologie et, surtout, pour ne pas lui trouver de l’intérêt : « Aujourd’hui, l’obscurantisme, l’opposition aux Lumières n’est plus du côté que l’on croit. » (p. 816). L’argument relativiste On voit bien qu’invoquant le consensus socio-culturel et la domination, E. Teissier avance les éléments clefs de la position la plus naïvement relativiste. Remplacez les enseignants de physique par des enseignants d’astrologie, appelez l’astrologie la « science des astres » et imposez la à tous ceux qui passent par l’institution scolaire et vous verrez que la Théorie de la Relativité ne vaut guère mieux que l’analyse astrologique du ciel natal. Tout est affaire de mode et d’imposition purement arbitraire. Tout est relatif. Il suffirait donc de changer les « critères scientifiques » et de conception de ce que l’on appelle une « preuve » pour faire passer l’astrologie de l’état de connaissance opprimée à l’état de véritable science : « chaque fois, on voulut faire rentrer l’astrologie dans le moule des critères classiques de scientificité, et celui de Procuste était chaque fois trop petit, on s’en doute. » (p. 743) « Tout le problème [...] réside dans l’acception qu’on peut donner du mot preuve, car ce que les astrologues allégueront sous ce nom sera dénié par les scientifiques hostiles à l’astrologie. » (p. XIV) Par ailleurs, si E. Teissier insiste à de nombreuses reprises sur l’absence d’enseignement de l’astrologie à l’université et sur l’absence de département de recherche astrologique au CNRS, c’est bien pour défendre la thèse de la valeur relative de la science actuelle et de l’enseignement tel qu’il est pratiqué. À partir d’un tel argument, fondé sur l’idée de vérité comme pur effet d’un rapport de force, on pourrait tout aussi bien dire qu’en enseignant officiellement l’ »art de lire dans les lignes de la main » et en rebaptisant la chiromancie « science de la prédiction des destins individuels » on pourrait imposer un nouvel état de la pensée scientifique, ni plus ni moins valable que le précédent ou que le suivant. E. Teissier émet donc des commentaires astrologiques, se livre à une défense de l’astrologie qui est, pour elle, la « reine des sciences » et adopte sans discontinuité le point de vue normatif de l’astrologue plutôt que le point de vue cognitif du sociologue étudiant l’astrologie. Est-ce que, malgré tout, ce point de vue d’astrologue et ce plaidoyer pour l’astrologie s’accompagnent d’une réflexion et d’un travail de recherche sociologiques ? L’objet de notre deuxième partie est de montrer qu’il n’en est rien. LE MAUVAIS TRAITEMENT DE LA SOCIOLOGIE Il n’y a, dans le texte d’E. Teissier, aucune trace de problématique sociologique un tant soit peu élaborée, de données empiriques (scientifiquement construites) ou de méthodes de recherche dignes de ce nom. L’ »hypothèse » floue annoncée (« à savoir cette ambivalence sociétale où prime cependant la fascination, ambivalence qui frise parfois le paradoxe et qui fait figure de schyzophrénie (sic) collective », p. 7) n’est d’ailleurs qu’une affirmation parmi d’autres qui ne débouche sur aucun dispositif de recherche en vue d’essayer de la valider (mais telle qu’elle est formulée, on a en effet du mal à savoir ce qui pourrait être validé ou invalidé). En revanche, on a affaire, comme nous allons le voir, à de nombreux usages douteux des références sociologiques, à des propos clairement a-sociologiques et anti-rationalistes exprimés dans un style d’écriture pompeux et creux, ainsi qu’à des « données » anecdotiques et narcissiques (E. Teissier à la télévision, E. Teissier et la presse écrite, E. Teissier et ses démêlés avec les scientifiques, E. Teissier et les hommes de pouvoir, Le courrier des lecteurs d’E. Teissier…) suivis de commentaires le plus souvent polémiques (règlements de compte ou récits des règlements de compte avec telle ou telle personnalité de la télévision, tel ou tel scientifique, etc.) ou d’une série de citations d’auteurs rarement en rapport avec les propos qui les précèdent et avec ceux qui les suivent. Contresens et mauvais usages La thèse est truffée de références sociologiques souvent affligeantes pour leurs auteurs (Durkheim, Weber, Berger et Luckmann…) et se lance parfois dans des critiques qui montrent que les auteurs critiqués n’ont pas été compris. Il faudrait évidemment des dizaines de pages pour relever chaque erreur de lecture, chaque absurdité, chaque transformation des mots et des idées des auteurs cités et expliquer pourquoi ce qui est dit ne veut rien dire étant donné ce que les auteurs commentés voulait asserter. Par exemple, le sociologue allemand Max Weber est particulièrement mal traité, systématiquement détourné dans le sens où l’auteur de la thèse a choisi de le faire témoigner. Weber, présenté comme le défenseur d’un « subjectivisme compréhensif » (p. 37) est ainsi inadéquatement invoqué à propos de l’ »interactionnisme » : [À propos des gens qui sont nés le même jour et qui se rendent compte qu'ils ont des points communs]: « On a ainsi des questions du genre : « Au fait, que vous est-il arrivé en 1978 ? N’avez-vous pas comme moi divorcé ? » Et l’autre de rétorquer : « Tiens donc, c’est intéressant. C’est bien fin 1978 que mon couple a connu la crise la plus forte et il est vrai qu’avec ma femme nous avons songé à nous séparer… » À n’en pas douter, ce genre de similitude crée des liens, dans la mesure où l’on se retrouve peu ou prou dans l’Autre et/ou que l’on s’y projette. À travers le dialogue qui s’instaure, on a affaire à un véritable interactionnisme qui, selon Weber, est « une activité [...] qui se rapporte au comportement d’autrui, par rapport auquel s’oriente son déroulement »" (p. 405-406) La « sociologie compréhensive » est invoquée à tort et à travers. L’auteur écrit qu’elle va mettre en œuvre « la méthode de la compréhension » (p. VII) en interprétant vaguement la « sociologie compréhensive » comme une sociologie qui donnerait raison aux acteurs (et, en l’occurrence, aux astrologues). Ne pas rompre avec l’astrologie, lui (se) donner d’emblée raison et voir en quoi tout ce qu’on peut lui reprocher est de mauvaise foi : voilà ce qu’E. Teissier comprend du projet scientifique de la sociologie compréhensive appliquée à l’astrologie. Et l’on pourrait faire les mêmes remarques à propos des références à l’ »interactionnisme symbolique » dont l’auteur semble à peu près ne connaître que le nom : « À travers ce que l’on pourrait appeler une herméneutique de l’expérience, c’est la recherche de ce sens, aussi complexe qu’il se révèle, qui sera l’objet du second volet, où nous pratiquerons une sorte d’interactionnisme symbolique (selon l’École de Chicago). Recherche du sens sous-tendu par cette Lebenswelt de l’astrologie, par le donné social, à l’aube de ces temps nouveaux. » (p. 463) L’on voit aussi se développer les « talents » d’argumentation critique de l’auteur dans ce commentaire de Durkheim, où l’on saisit que l’idée de traiter les faits sociaux comme des choses est « abusive, et donc difficile à admettre parce qu’inadéquate » : « Dans Les règles de la méthode sociologique, Durkheim affirme que « les faits sociaux sont des choses ». Encore qu’à coup sûr il faille compter la mouvance astrologique dans les faits sociaux, cette identification, qui consiste à chosifier ainsi un phénomène qui est de l’ordre de l’esprit et du vivant, nous paraît abusive, et donc difficile à admettre parce qu’inadéquate. » (p. 278) Et que faire, sinon rire, face au drolatique contre-sens sur la pensée de Michel Foucault concernant l’ »intellectuel spécifique ». L’auteur de la thèse n’ayant de toute évidence pas lu Michel Foucault invoque la soi-disant critique des « intellos spécifiques » (sic) par un Michel Foucault qui justement défendait (en grande partie contre Sartre) la figure de l’ »intellectuel spécifique » contre celle d’un « intellectuel universel » : « quoique puissent en dire les « intellos spécifiques », hostiles au savoir transdisciplinaire, stigmatisés par Michel Foucault » (p. 860) Des propos a-sociologiques et parfois anti-rationalistes On a déjà fait remarquer que l’auteur de la thèse privilégiait le point de vue astrologique sur l’explication sociologique. Mais souvent les explications apportées sont clairement a-sociologiques et trop floues ou trop générales pour être considérées comme de véritables explications. Qu’elle évoque l’ »atavisme » ou les « dispositions humaines ataviques » (p. 62), « la part d’ombre » (p. 8) de chacun d’entre nous, la « reliance astrologique intemporelle inscrite au cœur de l’humanité » (p. 62), le « réflexe de l’homme, archaïque et intemporel, universel et omniprésent, qui le porte depuis la nuit des temps à voir une admirable homothétie entre la structure de l’univers et la sienne propre d’une part, la nature qui l’entoure d’autre part » (p. 200), l’ »héritage génétique » et le « ciel de naissance » (p. 243), l’ »Urgrund commun à toute l’humanité » (p. 253), « la permanence et la similitude de la nature humaine, à la fois sur le plan diachronique et synchronique » (p. 483), E. Teissier explique la fascination des uns et le rejet des autres par la nature humaine, les planètes ou une vague « intuition miraculeuse ». Ainsi, commentant les résultats d’un sondage effectué par le journal Le Monde, outre sa polémique avec le journal, E. Teissier se demande face à l’information selon laquelle les femmes seraient plus intéressées que les hommes par l’astrologie : « Faut-il y voir la conséquence d’un syncrétisme ontologique qui la porte à davantage de perméabilité spontanée à tout ce qui est de l’ordre de la Nature, sans la mettre en porte-à-faux avec une intuition qu’elle ne renie pas… » (p. 280). Les exemples de la sorte sont très nombreux. Mais c’est plus généralement toute explication un tant soit peu rationnelle qui est explicitement rejetée par l’auteur. Devant la trop grande complexité des choses, il faudrait abandonner tout espoir de parvenir à en rendre véritablement raison et laisser parler l’intuition sensible et le langage des symboles. Il est vrai que l’auteur est bien aidée dans cette voie par les auteurs qu’elle ne cesse de citer et qui s’affirment assez nettement anti-rationalistes : « une question primordiale apparaît être la suivante : faut-il voir dans l’approche astrologique une émanation de l’Absolu qui, bien qu’éloignée des religions révélées, serait une tentative humaine pour appréhender, à travers l’ordre cosmique conçu par un Dieu créateur, la manifestation d’une transcendance ? Ou bien doit-elle être considérée comme le code explicatif et immanent d’une influence astrale purement physique, phénomène à rapprocher des sciences de la nature ? Et dans ce cas, quelle serait la source ontogénétique de cette miraculeuse adéquation universelle, le primum mobile ? La réponse à cette question ontologique ne peut qu’être individuelle, car elle se place hors du domaine de la Raison pure, dans celui de l’indémontrable. » (p. 263) [Citation en exergue de Michel Maffesoli] « Le rationalisme classique (en sociologie) a fait son temps… » (p. 813) Refus de toute objectivation On aura compris que tout ce qui pourrait permettre d’objectiver et de saisir même partiellement la réalité censée être étudiée est rejeté par l’auteur fascinée, séduite (« Simmel étant par ailleurs – et avant tout – un philosophe de la vie, au même titre que Schopenhauer, Bergson ou Nietzsche, cela également était fait pour nous séduire [...]« , p. 50) par « la vie » dans toute sa complexité ; complexité que les rationalistes, les sociologues positivistes, etc., s’acharnent à vouloir réduire et abîmer. La « méthode » qui convient à un objet aussi complexe et subtil est celle qui est « sensible à l’univers mystérieux, voire insondable, de l’âme humaine ». Cette « méthode » est indistinctement désignée par les termes de « méthode phénoménologique », d’ »empathie » ou de « sociologie compréhensive ». La pensée de l’auteur fonctionne à la façon de la pensée mythique, sans crainte de la contradiction. Pour elle, le « quantitatif » s’oppose au « qualitatif » comme le « carré » s’oppose au « courbe », le « simple » au « complexe » (ou au « subtil »), l’ »artificiel » au « naturel », etc. Si elle n’aime pas les méthodes quantitatives, c’est à cause de leur « caractère plaqué et artificiel » (p. 57) ; si elle n’apprécie pas les statistiques, c’est parce qu’elle sont trop « carrées et linéaires » (p. 295), etc. Mais si les statistiques sont trop grossières pour l’esprit subtil d’E. Teissier, elles peuvent aussi à l’occasion être utiles si on peut leur faire dire des choses positives sur l’astrologie. Par exemple, commentant un sondage sur l’astrologie publié dans Science et vie junior (p. 287-290), elle réagit au fait que les jeunes soient apparemment les plus intéressés par l’astrologie de la manière suivante : « on peut d’ailleurs se demander si cela ne traduit pas un lien avec le cosmos resté plus vivant – et pourquoi pas diraient les adeptes de la réincarnation, un résidu des vies antérieures ? » (p. 288). D’un seul coup d’un seul, les pauvres statistiques se transforment, tel le crapaud devenant prince charmant, en preuves irréfutables du sérieux et de la véridicité des analyses astrologiques : « il y a les statistiques qui sont favorables à l’astrologie d’une façon à la fois péremptoire et éclatante » (p. XV). Et l’auteur se lance parfois elle-même hardiment dans l’évaluation chiffrée, mais totalement intuitive, des faits sociaux : « je pense que ceux qui aujourd’hui en France, font profession d’astrologue et chez qui la spécialité « astrologie » proprement dite constitue effectivement 90% et plus de la pratique professionnelle, doivent être moins d’un millier. C’est plus une impression qu’un décompte minutieux, mais ce chiffre me paraît plausible. » (p. 302). Un étrange discours de la méthode Le discours de la méthode chez E. Teissier est aussi précis que ses hypothèses et sa « problématique ». Tout d’abord, l’ »objectivité » est selon elle un idéal parfaitement inatteignable (un paragraphe entier est consacré au thème de « L’utopie de l’objectivité », p. 28-31). Mais, comme à son habitude, peu hantée par le principe de non-contradiction, E. Teissier peut critiquer la prétention « positiviste » à l’ »objectivité » et dire que les scientifiques manquent d’objectivité, ou encore affirmer qu’elle est elle-même animée par un « souci d’objectivité ». La question de la possibilité ou l’impossibilité d’une objectivité est donc beaucoup plus complexe que ce qu’un lecteur rationaliste peut modestement imaginer : son sort dépend de la phrase dans laquelle le mot « objectivité » s’insère. Et l’on comprendra que l’auteur revendique l’ »objectivité » lorsqu’il s’agit pour elle de défendre l’astrologie. Pour E. Teissier tout est « méthode ». Par exemple, lorsqu’elle écrit : « D’où l’importance essentielle de la démarche méthodologique choisie, qui consistera à cerner les motivations et sources secrètes des attitudes et comportements sociaux. » (p. 20), on constate qu’une vague volonté de « cerner des motivations » équivaut pour elle à une « démarche méthodologique ». Lorsqu’elle écrit aussi que, dans sa thèse, « la méthode empirique paraît s’imposer » et qu’ »elle sera (son) outil de référence » (p. 10), on voit que le mot « méthode », équivalent d’ »outil de référence », est utilisé avec l’imprécision la plus grande : « la méthode empirique » semble s’opposer à d’autres « méthodes » (qui ne le sont pas), mais on ne sait pas de quelle méthode précisément il s’agit. Les termes « méthodes », « paramètres », « facteurs », « outils », etc., sont, en fait, utilisés de manière sémantiquement aléatoire, tant la fonction essentielle de ces usages lexicaux réside dans l’effet savant que l’auteur entend produire sur elle-même et sur le lecteur. Le fait que dans la citation suivante, E. Teissier dise que les « paramètres » dont elle parle (équivalent ici de « notions ») apparaîtront « ici où là, au hasard de cette étude », fait bien apparaître le caractère extrêmement rigoureux de la « démarche méthodologique » mise en œuvre… « Et si les dieux me sont favorables, peut-être pourrons-nous apporter quelques modestes lumières sur l’univers astrologique d’aujourd’hui par rapport à cinq paramètres élémentaires qui, selon NISBET, caractérisent plus que tout autre la sociologie : communauté, autorité, statut, sacré, aliénation, toutes notions qui, ici où là, au hasard de cette étude, la marqueront d’une empreinte en filigrane » (p. 44) En sachant tout cela, tout lecteur peut mesurer l’effet comique de la prétention toute verbaliste à la rigueur qu’affiche l’auteur de la thèse : « nous avons eu l’occasion de développer l’esprit de rigueur dont l’exigence nous habite depuis toujours. À cela s’ajoutait un souci de rationalité, de cohérence, mais cela à travers une forte curiosité intellectuelle au service d’une recherche de la vérité » (p. VIII). Visiblement, l’esprit ne parvient pas à guider les gestes. Les « données » : anecdotes de la vie personnelle, médiatique et mondaine d’Élizabeth Teissier Si l’on entend par « données empiriques » des matériaux qui sont sélectionnés, recueillis et/ou produits en vue de l’interprétation la plus fondée possible de tel ou tel aspect du monde social, c’est-à-dire à des corpus de données dont les principes de constitution et de délimitation sont explicitement énoncés, on peut dire sans risque que la thèse d’E. Teissier ne contient strictement aucune donnée empirique. Si l’auteur avait une conception un tant soit peu empirique de la pratique de recherche en sociologie (rappelons qu’elle dit mettre en œuvre « la méthode empirique »), elle n’oserait par exemple pas écrire avec autant de légèreté et d’inconscience empirique qu’elle va suivre l’évolution de l’astrologie « à travers le temps et l’espace dans les sociétés les plus diverses, de la nuit des temps à nos jours » en annonçant explicitement qu’elle se livrera « à un rapide survol, aussi bien chronologique que géographique, diachronique que synchronique… » (p. 93). Mais pourquoi se donner la peine de mettre en place un véritable dispositif de recherche lorsque l’on pense que « la vitalité de l’astrologie aujourd’hui ne fait aucun doute » et que « pour preuve, il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles » (p. 792) ? De même, comment apporter une preuve de « l’intérêt de plus en plus marqué des médias pour l’astrologie » ? E. Teissier répond : « il n’y a pas une semaine où nous ne soyons pas sollicitée à participer, ici ou là, en France ou à l’étranger, à une émission de ce genre » (p. 274). En fait, E. Teissier enchaîne de manière aléatoire les anecdotes personnelles au gré de l’association de ses souvenirs : « Dans le contexte de l’être-ensemble, une autre histoire nous revient à l’esprit, où nous étions à la fois témoin et partie » (p. 412) ; « Une autre histoire exemplaire nous revient à l’esprit. » (p. 383), etc. Elle raconte ce qu’on lui a dit ou écrit et ce qu’elle a répondu. Ses commentaires, quand il y en a, se contentent de prolonger la polémique lorsqu’il y avait polémique (avec les journalistes, les animateurs de télévision, les scientifiques, etc.) et de souligner l’intérêt pour l’astrologie – malgré le consensus culturel en défaveur de l’astrologie et la ghéttoïsation de cette dernière – qu’illustrent certaines anecdotes. L’anecdote tirée « au hasard » (signe sans doute d’objectivité à ses yeux) fait toujours preuve. Si elle fait également le compte rendu d’échanges de courriers avec certains lecteurs, pour « preuve » de l’ambivalence fascination/rejet vis-à-vis de l’astrologie (« C- Le courrier des lecteurs et téléspectateurs, baromètres de notre société », p. 311-386), il n’est aucunement question de constituer un corpus, ni même de faire une analyse sociologique, mais de donner à lire le courrier reçu, ainsi que les réponses envoyées (« Voici ce que nous avons répondu à ce lecteur:… », p. 319 ; « Voici la réponse que nous adressâmes à cette lectrice désorientée », p. 327). On n’a pas même d’évaluation précise des différents types de courriers qu’elle reçoit. Ainsi, à propos des lettres qu’elle range dans la rubrique « Les appels à l’aide », elle écrit de manière approximative : »Il s’agit certainement, quantitativement parlant, de la masse la plus importante de lettres reçues » (p. 312) ou encore que « Parmi les appels à l’aide, les lettres émanant de prisonniers ne sont pas rares » (p. 321). Et l’on va ainsi d’une anecdote à l’autre : E. Teissier en « face-à-face avec un astronome monolithique dans son agressivité » (p. 543), E. Teissier et Marcel Jullian, PDG d’Antenne 2 (p. 588-629) à propos de l’émission Astralement vôtre, E. Teissier et l’émission allemande Astrow-show entre 1981 et 1983 (p. 645 et suivantes), E. Teissier et l’émission Comme un lundi de Christophe Dechavanne du 8 janvier 1996 (p. 671-685), E. Teissier et l’émission Duel sur la cinq du 10 juin 1988 (p. 709-725), etc. Et à chaque fois, l’auteur émet des jugements péremptoires, polémique, formule des réponses agressives. Elle n’étudie donc pas les réactions à l’astrologie, elle la défend. Elle ne fait pas l’analyse des polémiques autour de l’astrologie, mais est dans la polémique, continuant dans cette thèse – comme sur les plateaux de télévision, sur les ondes radiophoniques ou dans la presse écrite – à batailler contre ceux qui considèrent que ce n’est pas une science. Dans tous les cas, le narcissisme naïf est grand, bien que totalement dénié : « Bien que nous refusions dans ce travail de nous mettre en avant pour des raisons à la fois d’objectivité et d’une décence de bon aloi, on aura remarqué que nous fûmes à travers toute l’émission la seule astrologue à être prise à parti… » (p. 686). Non seulement les exemples pris par E. Teissier ne concernent qu’E. Teissier (alors même qu’elle aurait pu s’intéresser à d’autres collègues astrologues), mais les récits mettent toujours en avant la vie héroïque ou passionnante d’E. Teissier. C’est ainsi qu’elle raconte par exemple comment la rencontre de l’astrologie fut « le grand tournant de sa vie » : « Nous eûmes droit à notre nuit de Pascal - nuit boréale en réalité, car l’ »illumination » dura quelque six mois, le temps d’apprendre les fondements cosmographiques et symboliques de l’art royal des astres, suffisamment pour être éblouie des « convergences » d’une part psychologiques, d’autre part événementielles avec notre caractère et notre vécu, ou ceux de notre entourage » (p. X). Ou encore, faisant le récit du contexte dans lequel elle a été contactée pour présenter l’émission allemande Astro-Show : « Lorsque, au tout début de 1981, à notre retour d’un voyage en Inde, nous trouvâmes trois messages consécutifs et quelque peu impatients de l’ARD (première chaîne télévisuelle allemande), nous fûmes plutôt surprise. Jusque-là en effet notre rayon d’action n’avait pas passé les limites du Rhin. » (p. 646). Une écriture boursouflée et creuse Le problème essentiel avec le style d’écriture que l’on trouve dans une thèse comme celle d’E. Teissier, réside dans le fait que l’on aura beau multiplier les « échantillons », répéter les citations en vue de prouver que l’on a affaire à une écriture jargonnante, peu rigoureuse, souvent incompréhensible, parfois proche de l’absurde, d’autres verront au contraire dans les mêmes extraits toutes les marques de la profondeur ou de l’intelligence du propos. Devant un grand nombre de passages de cette thèse, nous pourrions émettre le jugement suivant : dans la mesure où nous croyons savoir ce que parler en sociologue veut dire, nous pouvons témoigner du fait que nous n’avons rien compris à ce qui a été dit. Mais qu’y aurait-il à comprendre lorsque rien n’a été vraiment dit ? Délire sémantique ou esbroufe verbale, plaisir des mots savants qui sonnent bien accolés les uns aux autres pour asserter des banalités sur un ton sérieux, enchaînements des citations d’auteurs aussi ésotériques les unes que les autres, la panoplie de l’écriture pseudo-savante et réellement floue est assez complète. Donnons-en un exemple long pour garantir au lecteur que l’effet d’étrangeté n’est pas le produit d’une injuste décontextualisation : « Tout au long de notre thèse, nous avons à l’instar de ce qui est la vocation et l’objectif du chercheur, tenté de déceler les prémices sous-jacents, les frémissements de ce qui est « en train de naître » et qui se font sentir dans la réalité sociétale aujourd’hui. Cela en pratiquant ce que G. Durand appelle une « pensée concentrique », c’est-à-dire une « pensée formant un système ouvert qui refuse de rester au centre mais qui va glaner ce qui se passe et se propage en périphérie à la recherche de l’humus sous-jacent ». Autrement dit, il s’agissait de suivre un processus de va-et-vient, en vases communiquants, tout en refusant de rester prisonnier d’une idée, d’aller à la rencontre de l’inconnu, de ce qui se vit dans le donné social, de ce qui émerge dans le champ expérimental du chercheur. De tout ce vécu, de cet observé, nous avons tenté de dégager la dynamique à travers une synergie de la pensée, en délaissant son contraire : la pensée unique, sous forme d’une doxa synonyme d’apparence. Nous avons ainsi pu faire état de ce maillage multiple, de ces innombrables passerelles qui s’effectuent entre échanges de savoirs, dans un désir commun de s’ouvrir à d’autres connaissances et de partager son intérêt, mais aussi à travers ces nouvelles technologies, longuement évoquées, où tout un chacun fait un pied-de-nez à cette pensée conformiste représentée par ceux qui détiennent un pseudo-savoir – un « demi-savoir » selon J.-C. (sic) Domenach. Au fil de notre travail, nous avons pu mettre le doigt sur la confusion qui émerge par rapport à ces données, où sont mis à mal ceux qui croyaient détenir le savoir, cette pensée bien gardée, convenable, intellectuellement correcte, tout en montrant que son impérialisme peu à peu se désagrège – et ce en dépit d’un combat d’arrière-garde qui se voit voué à un échec à long terme. Comme nous avons montré, pensons-nous, l’inanité d’un intellectualisme desséché. « Le règne absolu de l’idée ne peut s’établir ni surtout se maintenir : car c’est la mort » (in Le suicide de Durkheim cité par Maffesoli dans sa préface aux Formes élémentaires de la vie religieuse, p. 11). En paraphrasant K. Jaspers, on pourrait dire que « c’est dans la communication qu’on atteint le but de l’astrologie (la philosophie) » (Introduction à la philosophie, p. 25), dans cet échange chaleureux (dionysiaque ?) entre esprits branchés sur des intérêts semblables, orientés en l’occurrence sur les arcanes célestes. » (p. 861) CONCLUSION Que les choses soient claires : E. Teissier ne peut être tenue pour responsable de ce qui s’est passé à la Sorbonne et elle n’aurait pas même eu l’idée de frapper à la porte de notre discipline pour trouver un lieu de légitimation de ses propres intérêts d’astrologue si celle-ci n’était pas le refuge d’enseignants-chercheurs dépourvus de rigueur et parfois très explicitement anti-rationalistes. Revenons à notre point de départ : des « collègues » (abondamment cités dans cette thèse) ont délivré un droit de soutenance à l’auteur de cette thèse, puis, avec d’autres, ont décidé de lui attribuer la mention « Très honorable ». Après lecture du compte rendu précédent, on comprend à quel point le sentiment de scandale du lecteur de la thèse est grand. Espérons que les diverses réactions saines à cette affaire malsaine puissent donner l’occasion d’une réflexion collective sur le métier de sociologue et sur les conditions d’entrée dans ce métier. 1. Ce n’était pas la première fois que M. Maffesoli faisait soutenir une thèse en rapport avec l’astrologie. Ainsi, en 1989, S. Joubert a soutenu une thèse de doctorat intitulée Polythéisme des valeurs et sociologie : le cas de l’astrologie à l’Université de Paris V, sous sa direction. Le résumé de cette thèse manifeste un style d’écriture d’une aussi douteuse clarté que celui que l’on découvre dans la thèse d’Élizabeth Teissier (Source : Docthese 1998/1). 2. Directeur d’études à l’EHESS (psychologie sociale). 3. Professeur de philosophie à l’Université de Paris I. 4. Professeur de sociologie à l’Université de Montpellier III. 5. Professeur émérite à l’Université de Grenoble II, Fondateur du Centre de Recherche sur l’Imaginaire. 6. Professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg II. 7. Tout ce que nous mettons entre guillemets dans ce texte sont des extraits de la thèse. Les italiques sont des choix de soulignement de l’auteur de la thèse et les gras sont nos propres soulignements de lecteur. 8. Nous ne vérifierons pas ici la véracité des sentiments positifs à l’égard de l’astrologie que l’auteur prête à diverses personnalités. 9. Elle écrit par ailleurs : « D’autre part, la télépathie ne s’est elle pas imposée comme discipline scientifique depuis les expériences de Rhine ? » (p. 281). v v Dr Nicholas Campion NC-Astro-Cosmo-US dans astrologie septennale Nicholas Campion PastPresident of The Astrological Association of Great Britain and The Astrological Lodge of London, adviser to the Association for Astrological Networking and the National Council for Geocosmic Research (USA). Member of the Association of Professional Astrologers. One of the world’s top astrologers, Nicholas Campion is Senior Lecturer in the School of Archaeology, History and Anthropology, at the University of Wales Trinity Saint David, UK. He is course director of the University’s MA in Cultural Astronomy and Astrology. Nicholas Campion was resident astrologer to the Daily Mail from 1986-92. His features have also appeared in Today and the Daily Mirror and his weekly and monthly features were published in Woman’s Realm, Bella, Nineteen, Company, New Woman, Vogue, Harper’s Bazaar and Zest and Eve. His daily, weekly and monthly forecasts are syndicated in India and Jamaica. Publications: An Introduction To The History Of Astrology (ISCWA 1982); Mundane Astrology: The Astrology Of Nations And Organisations (Aquarian Press 1984, with Michael Baigent and Charles Harvey) The Practical Astrologer (Hamlyn 1987) relaunched as The Ultimate Astrologer (Rider 2002 – US rights sold to Hay House; Book Club rights to BCA); The Book Of World Horoscopes (Aquarian Press 1988); Cosmic Cuisine (Windward 1989, with Tom Jaine); Born To Reign: The Astrology Of Europe’s Royal Houses (Orion 1993); The Great Year (Penguin-Arkana 1994); The New Astrology: The Art And Science Of The Heavens with Steve Eddy (Bloomsbury in the UK and Trafalgar Square in the US); Zodiac: Enhancing Your Life With Astrology (Quadrille 2000). What do Astrologers Believe? London: Granta 2005) His two-part work is published by Continuum – A History of Western Astrology: Vol 1 The Ancient World (2008) and Volume 2, The Medieval and Modern Worlds (2009). Astrology and Cosmology in the World’s Religions, New York: New York University Press, 2012 and Astrology and Popular Religion in the Modern West: Prophecy, Cosmology and the New Age Movement, Farnham, Ashgate (2012). Dr Campion’s ASTROLOGY AND COSMOLOGY IN THE WORLD’S RELIGIONS published by New York University Press June 2012 and is critically acclaimed by Stephen McCluskey of West Virginia University. A new work, entitled THE NEW AGE MOVEMENT IN THE MODERN WEST (Bloomsbury) was published in Autumn 2015. Nicholas Campion is the most highly decorated astrologer in the UK. He received the prestigious Marc Edmund Jones Award (USA) for his innovative, comprehensive and meticulously researched work. 1995 brought further acclaim with the Prix Georges Antares, awarded by the Federation Astrologique Belgique and in 1999 he was awarded the Spica Award for Professional Excellence. In 2002, he received the unique honour of being awarded the Marion D. March Regulus Award for Professional Image in the USA and the Charles Harvey Award for Professional Excellence in the UK, both awards presented after votes by his professional peers. » JHB 21 06 25