I
Approche historique de
l'Astrologie
|
par A.P.
Exposé de 1995 actualisé en 2017 |
INTRODUCTION : L'ASTROLOGIE SELON L'ENSEIGNEMENT ROSICRUCIEN
Au cours de l'involution,
nous nous sommes progressivement enfoncés dans la matière et, comme le
Petit-Poucet, nous nous sommes perdus.
La connaissance
astrologique est un des cailloux blancs, mis sur notre route afin que nous
retrouvions la Maison du Père.
Mais comment cette
connaissance s'est-elle élaborée ?
C'est la question que je
tenterai d'aborder au cours de cet exposé.
Avant d'entrer dans le vif
du sujet, je voudrais commencer par quelques citations de Max Heindel, pour que
nous nous placions bien dans l'esprit de l'Astrologie selon les Enseignements
Rosicruciens.
« Le Zodiaque et les
Planètes sont comme un livre dans lequel nous pouvons lire l'histoire de
l'humanité durant les temps passés ; ils sont aussi la clé de ce que l'avenir a
en réserve pour nous » (Le Message des Astres).
« Devant le buisson
ardent, Moïse a reçu l'ordre de se déchausser, parce qu'il se trouvait dans un
endroit sacré, illuminé par une Présence spirituelle. En vérité, Moïse ne se
trouvait pas sur un sol plus sacré que l'astrologue en train d'interpréter, un
thème de naissance » (Leçon n°9 du cours A1).
« La loi de cause à effet
travaille en harmonie avec les astres de telle sorte qu'un homme naît au moment
où la position des planètes du système solaire offre les conditions nécessaires
pour l'expérience qu'il doit acquérir et pour les progrès qu'il doit accomplir à
l'école de la vie. C'est pourquoi, l'Astrologie est une science absolument
vraie, bien qu'elle puisse être mal interprétée, car, de même que tout être
humain, l'astrologue n'est pas infaillible » (Cosmogonie, chapitre IV).
« Nous devrions toujours
avoir présent à l'esprit que les Astres incitent mais ne contraignent pas. Les
occasions et les tentations se présenteront quand l'heure en sonnera ; ce sera
alors le moment de tenir ferme pour le bien et le droit. L'homme étant instruit,
grâce à la connaissance de l'Astrologie, se trouve ainsi armé d'avance et peut
plus facilement triompher lorsqu'un tel aspect prédomine » (Astrologie
scientifique simplifiée).
« Les astrologues
matérialistes considèrent Uranus, Saturne et Mars comme maléfiques ; Vénus,
Jupiter comme bénéfiques. Mais dans le Royaume de Dieu, il n'y a rien de mauvais
en soi - ce qui paraît l'être n'est que du bien en devenir. Nous ne devons pas
croire que l'influence de telle ou telle Planète agit pour nous harasser. Nous
sommes venus en ce monde pour acquérir certaines expériences nécessaires à notre
développement spirituel, et si nous cherchons à comprendre les influences
stellaires, nous verrons qu'elles sont de puissants facteurs dans l'aide
apportée à notre développement » (« Les Enseignements des Rose-Croix par
Questions et Réponses », Tome 1, n°161).
Terminons cette
introduction par une petite histoire édifiante, rapportée dans la lettre
accompagnant la deuxième leçon du cours d'Astrologie de niveau 1 (A1), de
l'Association Rosicrucienne. Elle concerne le génial inventeur Thomas Edison
(1847-1931) dont je vous conseille de lire la biographie.
« On raconte que Edison employé de nuit dans le bureau du télégraphe d'une
station de chemin de fer avait trouvé un moyen ingénieux de se réveiller pour
assurer son service. Il s'endormait sur une chaise placée sous un rayon où un
mince filet d'eau, sortant d'un tuyau remplissait peu à peu un seau. L'ouverture
du robinet était réglée de telle sorte que le seau débordait avant l'arrivée du
train suivant, l'obligeant à se lever pour assurer son service, mieux qu'un
réveille-matin n'aurait pu le faire. Nous aussi, nous sommes occupés à remplir
d'actions bonnes ou mauvaises le réservoir du temps, dont le débordement finit
toujours par nous affecter et nous pousser de nouveau à l'action. Si quelqu'un
l'avait réveillé de la manière décrite, Edison aurait aussi pu se fâcher contre
ce mauvais plaisant, mais sachant qu'il avait lui-même provoqué la douche avant
de s'endormir, il est probable que, se rendant compte des avantages de ce
traitement héroïque, il était heureux d'avoir été réveillé à temps. Il en va de
même pour nous. En comprenant que nos propres actions passées ont déterminé nos
conditions actuelles et que les Astres ne font qu'indiquer le moment le plus
favorable pour récolter ce que nous avons semé, au lieu de nous révolter, nous
chercherons à apprendre les leçons offertes par la vie ».
I. LES CONSTELLATIONS
ET LES SIGNES DU ZODIAQUE.
A
propos des constellations, il faut rappeler que sur le plan astronomique, il
s'agit de groupes d'étoiles situées dans notre galaxie que l'on appelle la Voie
Lactée.
Notre Galaxie comprend
entre 200 et 400 milliards d'étoiles et s'étend sur cent mille années-lumière
(une année-lumière équivaut à parcourir 9500 milliards de km).
Elle porte ce nom de Voie
Lactée car son bulbe central apparaît comme une longue traînée blanchâtre dans
le ciel nocturne due à l'empilement de milliards d'étoiles.
Jusqu'au début du XXe
siècle, les astronomes s'accordaient pour admettre que les objets célestes
appelés « nébuleuses » faisaient partie de la Voie Lactée. A partir de 1924,
Edwin Hubble (1889-1953) mit en évidence que certaines nébuleuses étaient, en
fait, d'autres galaxies éloignées de la nôtre de plusieurs millions à plusieurs
milliards d'années-lumière (la plus proche est Andromède, d'un diamètre de 140
mille années-lumière, située à 2,5 millions d'années-lumière de la Voie Lactée -
on estime à 1000 milliards le nombres d'étoiles qui s'y trouvent).
Ajoutons que grâce au
télescope spatial Hubble, on estime en 2017 à 2000 milliards le nombre de
galaxies dans notre univers observable.
Mais revenons aux
constellations. Les étoiles formant les constellations sont assez « proches » de
nous : de quelques dizaines à quelques centaines d'années-lumière.
Par exemple :
-
Antarès, qui, compte-tenu de la précession des équinoxes se trouve
actuellement à 10° dans le signe du Sagittaire, fait partie, en fait, de la
constellation du Scorpion et est à 360 années-lumière de notre système solaire.
-
Régulus est dans la constellation du Lion, à 56 années-lumière de
nous.
-
Aldébaran est dans la constellation du Taureau, à 57 années-lumière
de nous.
On a recensé actuellement
88 constellations, y-compris celles du ciel austral.
En 1930, l'Union
Astronomique Internationale accepta la délimitation, qui garde un certain
arbitraire, de ces 88 constellations, choisie par l'astronome Eugène Delporte
(1882-1952).
Les constellations qui
nous intéressent en Astrologie sont situées, au voisinage de la course apparente
du Soleil qui est représenté par un grand cercle de la sphère céleste appelé
écliptique (point de vue géocentrique).
On les appelle :
Constellations du Zodiaque. « Zodiaque » vient du mot grec « zodiakos » qui
signifie « roue d'êtres vivants », « zodiaion » étant un diminutif de « zoon »
qui signifie « animal ».
Ces constellations sont au
nombre de 12, à savoir : Bélier, Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge,
Balance, Scorpion, Sagittaire, Capricorne, Verseau, Poissons.
Certains astrologues, trop
influencés par les astronomes, voudraient intercaler dans le zodiaque, la
constellation d'Ophiucus, symbolisée par un homme avec un serpent, ou celle du
Serpent, entre le Scorpion et le Sagittaire.
Il est vrai que certaines
étoiles de ces deux constellations sont situées assez près de l'écliptique, mais
pas leur ensemble ; et, du point de vue ésotérique, leur symbolisme participe de
celui du Scorpion.
Quoi qu’il en soit, comme
nous allons le voir plus précisément, il ne faut pas confondre les
constellations avec les signes astrologiques de même nom.
Première différence entre
les signes et les constellations du zodiaque :
-
Les signes font tous 30° et ont pour point de départ le point
d'intersection Est de l'écliptique avec l'équateur, appelé point vernal,
correspondant au 0° du Bélier (le Soleil se situe en ce point, chaque année, le
21 mars).
-
Les constellations du zodiaque ne font pas exactement 30°. Par
exemple, avec le découpage de Delporte, la constellation de la Vierge couvre
46°, alors que celle de la Balance fait 18° (ce sont les cas extrêmes).
Deuxième différence :
certaines constellations se chevauchent partiellement (par exemple, les
constellations du Verseau et du Capricorne ont une dizaine de degrés « en
commun » sur l'écliptique).
Autre différence
fondamentale : par l'effet combiné de l'attraction du Soleil et de la Lune, la
Terre possède un mouvement de nutation analogue à celui d'une toupie qui amène
le point vernal (et par conséquent, l'ensemble des Signes) à se déplacer par
rapport aux constellations du Zodiaque de 1° en 72 ans, soit, environ 25800 ans
pour achever un « tour complet » dans le sens : Bélier, Poissons, Verseau, etc.
C'est ce mouvement que
l'on appelle la précession des équinoxes. Du fait de l'étendue variable des
constellations du zodiaque, cette coïncidence n'est que très approximative et
valide que quelques années tous les 25800 ans.
Lorsque le point vernal
passe d'une constellation à une autre, il y a changement d'ère zodiacale. Le
relatif arbitraire dans la délimitation des constellations n'en facilite pas la
datation.
Max Heindel nous dit que
la coïncidence entre les deux zodiaques a eu lieu, pour la dernière fois en 498
après J-C. (on est donc entré, à cette date, dans l'ère des Poissons) et que
l'ère du Verseau commencera vers 2600 mais que nous sommes déjà dans son orbe
d'influence.
C'est surtout en raison de
ce phénomène de précession que l'on utilise, généralement, en Astrologie le
zodiaque tropique (ou intellectuel) formé par les Signes et non pas le Zodiaque
sidéral (ou naturel) formé par les constellations.
Il se trouve que ce
phénomène de précession reste la première « tarte à la crème » des adversaires
de l'Astrologie (l'autre étant le système héliocentrique).
Et pourtant cela nous
offre, au contraire, une grande preuve, parmi d'autres, de la validité de
l'Astrologie, avec la considération des différentes ères : Taureau, Bélier,
Poissons, Verseau, etc. avec des éléments historiques en rapport avec la nature
des Signes correspondants.
Au sujet des
constellations, on peut remarquer que pratiquement rien d'objectif dans la
disposition des étoiles qui les constituent ne permet de voir un bélier, un
taureau etc.
Ce sont probablement les
facultés de clairvoyance des descendants atlantéens qui ont été au point de
départ de l'Astrologie.
Cela constitue, à mon
avis, une explication plus plausible que la transmission de « bouche à oreille »
en ce qui concerne les ressemblances des mythologies en Mésopotamie, en Grèce,
dans les pays nordiques et celtiques, dans la civilisation précolombienne, voire
même en Extrême-Orient.
Les astrologues qui, pour
une raison ou pour une autre, veulent ignorer l'ésotérisme, affirment que c'est
par des siècles d'observations que l'on a pu découvrir que la planète Mars
correspond à l'esprit guerrier, Vénus à la beauté et à l'amour, etc., et qu'il
en serait de même pour la symbolique des Signes.
Je pense qu'on peut
parvenir à un juste milieu, en admettant que les connaissances astrologiques qui
se sont développées au cours des siècles ne sont pas toutes dues à la
clairvoyance, mais qu'il y a eu également des recherches avec « essais et
erreurs » ainsi qu'une transmission, de génération en génération.
Ceci est confirmé par Max
Heindel, dans une réponse à une question concernant l'Astrologie
Héliocentrique :
« Ceux qui ont basé leurs
recherches sur l'astrologie géocentrique ont consigné pendant des siècles leurs
observations sur les influences planétaires d'après ce point de vue »
(Philosophie des Rose-Croix par Questions et Réponses - Tome 1, n°160).
Fernand Lachambre
(1905-1968), qui a été Président du Centre de Paris de l'Association
Rosicrucienne d'octobre 1944 à janvier 1968, témoigne dans une de ses
conférences avoir eu contact avec une de ses étudiantes en Astrologie qui venait
de décéder et qui lui disait combien il est difficile de poursuivre des études
astrologiques dans le Monde du Désir, compte tenu du fait que la moindre
distraction de pensée emmène réellement loin du lieu d'étude.
Il est effectivement plus
facile de transmettre certaines connaissances intellectuelles dans le
« scaphandre » du corps physique que par voie occulte. Ceci m'amène donc à
considérer tout de même avec intérêt l'Histoire de l'Astrologie à partir de
l'Antiquité, telle qu'on peut la reconstituer à l'aide des documents
archéologiques, même s'ils sont bien réduits par suite des différentes
destructions volontaires ou involontaires qu'ils ont subies à travers le temps.
En 1995, j'ai été amené, pour préparer cet exposé, à me rendre à la
Bibliothèque Sainte Geneviève (dans le 5e arrondissement de Paris) et
y compulser de gros livres, alors que lors de l'actualisation de 2017, Internet
facilite beaucoup les choses ...
II. L'ASTROLOGIE JUSQU'AU VIe SIECLE AVANT JESUS-CHRIST
Je n'aborderai pas, dans
cet exposé, l'Astrologie hindoue, chinoise ou précolombienne et me limiterai à
l'Histoire de l'Astrologie issue du Moyen-Orient.
Les plus anciens documents
d'ordre astronomique que nous possédions, datent du troisième millénaire avant
notre ère.
On les a trouvés en
Mésopotamie, entre le Tigre à l'Ouest et l'Euphrate à l'Est.
La région était partagée
alors entre les Sumériens au sud et les Akkadiens au nord. Les Sumériens
utilisaient l'écriture cunéiforme.
Cette écriture comprenait
environ 550 signes formés par l'agencement de 4 éléments de base ayant la forme
de clous (horizontal, oblique, vertical et double) (cuneus = clou en latin).
De plus, les Sumériens, à
l'aide de 60 de ces signes pouvaient écrire tous les nombres entiers ainsi que
les fractions (numération de position, de base 60), alors que les Egyptiens, les
Grecs, les Romains n'auront pas un système de numération aussi efficace
(numération par juxtaposition).
Notre façon de compter les
minutes et secondes d'angles et de temps est issue du système de numération
sumérien (système sexagésimal) Sans la constitution de cette riche écriture et
de ce système de numération, les connaissances du ciel n'auraient pas pu se
développer comme elles l'ont fait.
Les tablettes relatives à
l'Astronomie de cette époque concernent essentiellement les cycles lunaires
(calendrier avec des mois lunaires).
Au deuxième millénaire
(av. J.-C.), la civilisation babylonienne a remplacé la civilisation
suméro-akkadienne
Cette civilisation
développe les connaissances astronomiques et astrologiques.
Les savants babyloniens
constatent que 12 mois lunaires ne correspondent pas exactement à une année (il
manque 29 jours1/4). En se servant de l'observation des levers et couchers des
constellations, ils introduisent un mois intercalaire de temps à autre pour
corriger.
En 729, le roi de Babylone
est détrôné par le roi d'Assyrie.
On a retrouvé à Ninive,
dans la bibliothèque cunéiforme d'Assourbanipal, dernier roi d'Assyrie
(669-626), une série de 70 tablettes contenant une description de 36
constellations (dont les douze du zodiaque), une liste d'éclipses de Soleil et
environ 7000 présages relatifs aux récoltes, aux guerres, aux souverains (il est
à noter que, nulle part, on ne trouve encore d'astrologie natale).
En voici quelques exemples
:
« En ce jour, la planète
Mercure est visible. Quand Mercure est visible au mois de Kislou, il y aura des
voleurs dans le pays ».
« Si la Lune est entourée
d'un halo et que Jupiter s'y tienne, le roi d'Akkad sera emprisonné ».
« Si Vénus éclaire de sa
lumière flamboyante la poitrine du Scorpion dont la queue est sombre et les
cornes claires, la pluie et les inondations dévasteront le pays et les
sauterelles le ravageront ».
« Si Jupiter s'approche de
Mars, la même année le roi d'Akkad mourra et la moisson sera abondante ».
Les planètes sont appelées
« chèvres sauvages » car elles se déplacent parmi le « troupeau » des étoiles
fixes (il est à noter qu'on était alors dans l'ère du Bélier ...).
Chaque astre correspond à
un dieu dans le cadre d'une vision trinitaire du monde :
La trinité fondamentale du
ciel, de la terre et de la mer (Anu, Enlil et Ea) se voit doublée d'une trinité
comprenant Sin (la Lune), Shamash (le Soleil) et Ishtar (Venus). Quant aux
autres planètes : Nabu (Mercure), Ninurta (Mars), Mardouk (Jupiter) et Nergal
(Saturne), elles correspondaient à une vision quaternaire du reste de l'univers.
Ishtar (Vénus) est vénéré
comme dieu de l'amour. Ninurta (Mars) est le dieu de la guerre.
Nabu (Mercure), fils de
Mardouk (Jupiter) est décrit comme le dieu des connaissances.
Nergal (Saturne) était lié
à la justice et à l'ordre.
En 626 av. J.-C., c'est un
roi chaldéen qui monte sur le trône de Babylonie et qui soumet l'Assyrie (malgré
l'intervention tardive de l'Egypte en faveur des Assyriens).
Chaque ville de Chaldée et
d'Assyrie avait son observatoire, en forme de tour (ziggourat) ou de pyramide,
généralement annexé à des temples ou à des palais.
Les scribes continuent de
perfectionner les observations astronomiques pour les besoins de l'astrologie.
En 539, le roi de Perse,
Cyrus, se proclame roi de Babylone après une défaite rapide des Chaldéens. Son
fils Cambyse, soumet l'Egypte en 525 qui devient une province de l'Empire Perse.
En ce qui concerne
l'Egypte, on ne connaît aucun texte astrologique de ce pays antérieur à la
domination Perse. Il faut tout de même remarquer que des inscriptions relatives
au destin se trouvent à l'époque d'Amenophis IV (1375-1325 av. J.C) qui changea
son nom en Akhénaton (= au service de Aton) et qui tenta vainement d'introduire
le monothéisme. Un papyrus datant de 1300 av. J.C., conservé au British Museum,
présente des fragments d'un calendrier précisant les jours fastes et néfastes de
l'année, mais qui ne semble pas reposer sur les positions planétaires.
On a posé à Max Heindel la
question suivante : « Pourquoi les anciens prêtres égyptiens pratiquaient-ils
l'Astrologie ? » (Philosophie des Rose-Croix par Questions et Réponses, Tome 2,
n°115).
Voici une partie de sa
réponse : « Nous sommes tous liés aux astres ; sans eux, rien ne se ferait ou ne
pourrait se faire. C'est pourquoi, les anciens prêtres de l'Egypte, dans leur
sagesse, s'intéressaient à cette phase de la religion et qu'ils pratiquaient
l'Astrologie ; elle connaîtra un regain de vie au fur et à mesure que nous
croîtrons en sagesse ».
Dans cette réponse, Max
Heindel ne précise pas l'époque.
En tous cas, les textes
astrologiques, datant du VIe siècle av. J.-C., que l'on a retrouvés
en Egypte, contiennent déjà des études individuelles correspondant à l'instant
de naissance (on appelle cela l'Astrologie généthliaque) alors que les
horoscopes similaires les plus anciens qui ont été découverts en Babylonie
datent du IIIe siècle av. J.-C.
C'est à cette même époque
(VIe siècle av. J.-C.) que l'on trouve la première représentation du
zodiaque en Egypte, dans une tablette appelée tablette de Cambyse.
C'est aussi à cette époque
que Pythagore, après avoir été initié à Memphis et à Babylone, crée sa fameuse
école de Crotone où est enseignée, entre autres, l'astrologie mystique (musique
des sphères).
Les historiens et
astrologues non ésotéristes considèrent que les Grecs n'ont fait que raccorder
leur mythologie préexistante à l'astrologie chaldéenne.
Chronos est associé à la
planète Nergal (Saturne), Zeus à Mardouk (Jupiter), Arès à Ninurta (Mars),
Aphrodite à Ishtar (Vénus), Hermès à Nabu (Mercure).
La correspondance entre
les deux cultures est si « naturelle » qu'il s'agit plus probablement, comme
nous l'avons vu précédemment, du fond commun de vérités initiatiques issues de
l'Atlantide.
Continuons
de descendre le fleuve du temps.
III. L'ASTROLOGIE DU Ve AU Ier SIECLES AVANT
JESUS-CHRIST
Le célèbre Hippocrate (460
- 377 av. J.-C.) précise l'action des astres en rapport avec les maladies et
fonde sa doctrine des jours critiques basée sur les phases de la Lune.
Il écrit : « Le meilleur
médecin est celui qui sait prévoir ».
On devrait encore de nos
jours appliquer davantage ce précepte ...
Signalons un fait
important datant de cette époque : on a retrouvé, en Mésopotamie, sur une
tablette datant de 419 av. J.-C., un zodiaque à 12 signes de 30° chacun.
Or, nous avons vu que les
constellations du zodiaque ne font pas exactement 30° et la différence est même
trop importante pour que les astrologues Chaldéens ne l'aient pas constatée.
Il est donc clair qu'ils
ne confondaient pas les signes et les constellations, bien que le décalage entre
les deux zodiaques ait été moins important qu'aujourd'hui.
Nous reviendrons à nouveau
sur ce sujet dans la suite de cet exposé.
En 333, Alexandre Le
Grand, roi de Macédoine, (né en 356 av. J.-C.), s'empare de l'Egypte où il fonde
la ville d'Alexandrie.
Puis passant le Tigre et
l'Euphrate, il bat les Perses à Arbèles, en 331, et s'installe à Babylone (où il
mourra en 323.).
Alexandre avait été
l'élève d'Aristote (384-322) qui affirmait : « Ce monde est lié d'une manière
nécessaire aux mouvements du monde supérieur. Toute puissance en notre monde est
gouvernée par ces mouvements ».
Aussi, lorsque Alexandre
découvre les richesses de la civilisation babylonienne et notamment le degré
d'avancement de l'Astrologie, il envoie un astrologue babylonien, nommé Bérose
en Grèce pour y enseigner.
Bérose fonde une école
d'Astrologie à Cos, dans l'île Ala.
Pline rapporte que les
Athéniens le récompensèrent de ses réussites en lui érigeant une statue dont la
langue était dorée.
Un proverbe dit : « La
parole est d'argent mais le silence est d'or ».
Dans le cas de Bérose, les
Grecs ont considéré que sa « parole était d'or » ...
Parallèlement, en Egypte,
arrive un gouverneur macédonien, nommé Ptolémaïs (360-283) qui devient roi sous
le nom de Ptolémée Sôter 1er.
Ses descendants (11 autres
générations) porteront tous ce même nom qui a donné à cette période
l'appellation d'Egypte Ptolémaïque.
Cette période a duré
jusqu'à la conquête de l'Egypte, en 27 av. J.C., par l'empereur romain Auguste,
petit-neveu de Jules-César.
C'est Ptolémée 1er
qui a crée la célèbre Bibliothèque d'Alexandrie qui possédait plusieurs dizaines
de milliers de livres dont certains contenaient des connaissances très
précieuses. (Elle fut détruite en 47 av. J.-C. par l'incendie que Jules César
déclencha pour éviter que sa flotte, laissée sans surveillance dans le grand
port, ne soit prise par les Egyptiens).
Mais revenons au IVe
siècle av. J.-C. où une hypothèse prodigieuse a été émise par un successeur
d'Aristote et de Platon à l'Ecole d'Athènes, Héraclide du Pont (388-315).
Afin d'expliquer les
mouvements des planètes, il affirme que la Terre est une sphère qui tourne
autour de son axe et que Mercure et Vénus tournent autour du Soleil.
Cette hypothèse est
reprise dans l'Ecole d'Alexandrie, par Aristarque de Samos (310-230 av. J.-C.)
qui adopte le point de vue héliocentrique pour les autres planètes également, y
compris la Terre.
On est loin de la Terre
fixe et plate du Moyen-Age ...
Mais, l'humanité n'étant
sans doute pas encore prête, ce point de vue sera rejeté par les érudits de
l'époque et il faudra attendre 17 siècles avant qu'il soit admis de nouveau
(Copernic).
On allait alors jeter le
« bébé » - Astrologie avec « l'eau du bain » - ancienne mécanique céleste, comme
nous le verrons par la suite.
Revenons en Egypte, à
l'époque Ptolémaïque, pour noter qu'alors le plafond d'une des salles du fameux
temple de Dendérah, situé à 50km au nord-ouest de Louxor, dont les origines
remontent à l'Ancien Empire (2800 av. J.-C.) fut décoré de représentations
astronomiques et notamment par un zodiaque.
Max Heindel nous dit à ce
sujet : « Dans le fameux zodiaque de Dendérah, le Cancer n'est pas représenté
sous la forme d'un crabe comme de nos jours, mais sous la forme d'un scarabée,
emblème de l'âme, car le Cancer a toujours été reconnu, dans les temps anciens
aussi bien que par les mystiques modernes, comme la sphère de l'âme, la porte de
la vie, par laquelle les esprits, lorsqu'ils se réincarnent, passent du Zodiaque
dans les régions sublunaires. Il est justement gouverné par la Lune qui est la
planète de la fécondation » (Le Message des Astres).
Nous avons dit que,
d'après les documents dont nous disposons, il semble que les Babyloniens n'aient
pratiqué l'Astrologie individuelle que trois siècles après les Egyptiens.
Donnons maintenant un
exemple d'horoscopes de naissance, trouvés sur des tables d'argile
babyloniennes, datant de 235 av. J.-C. :
« La position de Jupiter
veut dire que sa vie sera régulière et sans-à-coups, il deviendra riche, il
vieillira, il vivra jusqu'à un âge avancé. Vénus était à 4° du Taureau ; la
position de Vénus veut dire que partout où il ira, les choses tourneront bien
pour lui ; il aura des fils et des filles. La position du Soleil et de Mercure
signifie qu'il sera courageux ».
On peut noter la nette
évolution de l'interprétation astrologique par rapport aux présages faits 400
ans plus tôt ...
Vers le IIe
siècle av. J.-C., les Babyloniens attribuent chacun des 7 jours de la semaine à
une planète, dont les noms latins ont donné les noms des jours de notre semaine
: Lundi - Lune, Mardi - Mars, Mercredi - Mercure, Jeudi - Jupiter, Vendredi -
Vénus, Samedi - Saturne. Quant au mot « Dimanche », il vient de « dominica
dies » = « jour de Dieu », mais il correspond à « jour du Soleil » en anglais,
allemand, néerlandais, danois, etc.
Il est à noter que
certains noms des jours de la semaine dans les pays anglo-saxons et scandinaves
ont pour origine les dieux nordiques et que la mythologie associée est proche de
la mythologie du Sud par certains de ces aspects.
Par exemple :
-
Wednesday = Mercredi - le dieu Wotan dont le cheval Sleipnir à 8
pattes symbolise la rapidité des déplacements = Mercure
-
Thursday = Donnerstag = Jeudi - le Dieu Thor = Donner (tonnerre) =
Jupiter
-
Friday = Freitag = Vendredi - la déesse de la jeunesse et de
l'amour est Freya = Vénus.
Par contre, il ne semble
pas que l'on sache si ces dieux étaient associés aux planètes correspondantes.
En effet, l'écriture dans
les pays nordiques ne remonte qu'au IIe siècle de notre ère (runes)
et comme dans les pays celtiques, elle était proscrite en tant que moyen de
transmission du savoir ; seule la parole étant considérée comme suffisamment
vivante pour cela.
Mais repartons en Grèce,
au IIe siècle av. J.-C. où une découverte fondamentale allait être
faite.
L'astronome Hipparque (190
- 120 av. J.-C.), qui, au dire de Pline, croyait fermement « à la parenté des
astres avec l'homme et que nos âmes sont une partie du ciel », procède à des
comparaisons de données sur 150 ans et constate que le point vernal a rétrogradé
de 2° par rapport aux constellations : c'est la découverte de la précession des
équinoxes que nous avons évoquée précédemment.
A partir de cette
découverte de la précession des équinoxes, le zodiaque sidéral formé par les
constellations ne sera plus utilisé par la plupart des astrologues, (sauf pour
la considération des ères zodiacales), si tant est qu'il l'était avant.
Nous avons vu, en effet,
qu'on utilisait déjà un zodiaque de 12 signes de 30° au Ve siècle
avant notre ère (et peut-être même beaucoup plus tôt). Après tout, peut-être
Hipparque n'a-t-il fait qu'une redécouverte, comme Copernic plus tard avec le
système héliocentrique ?
Il est tout à fait
possible que les Babyloniens, entre le début du deuxième millénaire et le milieu
du premier millénaire av. J.C. se soient rendu compte de ce phénomène, puisqu'il
y a eu au cours de cette période, un décalage de l'ordre de 20° du point vernal
avec le passage de l'ère du Taureau à l'ère du Bélier, vers 1660 av. J.-C.
Nous arrivons au premier
siècle av. J.-C.
A cette époque, les
astrologues possèdent des tables qui leur permettent de connaître les positions
des planètes.
Sous l'influence de
l'école pythagoricienne qui comprenait, rappelons-le, des Initiés, on commence à
considérer les aspects de sextile, de carré, de trigone et d'opposition entre
les planètes alors qu'antérieurement, seule la conjonction intervenait dans
l'interprétation d'un thème.
On ne considère plus
seulement le lever et le coucher des planètes (axe Ascendant-Descendant) mais
aussi les culminations supérieures et inférieures (axe Milieu du Ciel - Fond du
Ciel).
Ces deux axes sont
rarement perpendiculaires. (Cela arrive seulement lorsque le point vernal
coïncide avec l'Ascendant ou le Descendant - Temps sidéral : 6 heures ou 18
heures).
On obtient ainsi quatre
secteurs, deux à deux opposés. On partage chacun d'eux en trois parties égales,
soit douze secteurs appelés les douze « lieux » ou maisons qui donnent des
informations sur le vécu du sujet dont on monte le thème, dans les différents
domaines de sa vie.
Leurs noms latins sont les
suivants :
·
Horoscopus ou Vita (lieu de la naissance - Maison I)
·
Porta Inferna (porte inférieure - Maison II)
·
Frates (fraterie - Maison III), Genitor (parents - Maison IV)
·
Bona Fortuna (bonne fortune – Maison V), Valetudo (servitude -
Maison VI)
·
Uxor (Noces - Maison VII), Porta Superna (porte supérieure - Maison
VIII)
·
Pietas (piété - Maison IX), Medium Coeli (milieu du ciel - Maison
X)
·
Agathos Daïmon (bon génie -Maison XI), Carcer (prison - Maison
XII).
Dans l'Antiquité, une
autre domification plus simple est également utilisée : toutes les maisons font
30° et on place l'Ascendant au centre de la maison I et non pas à la pointe.
Nous verrons, par la
suite, que d'autres systèmes de domification ont été mis au point au cours de
l'Histoire.
IV. L'ASTROLOGIE DU PREMIER MILLENAIRE APRES JESUS-CHRIST
Sous l'Empire Romain,
beaucoup d'astrologues ne sont que des « diseurs de bonne aventure ».
Cependant, les empereurs
avaient, pour la plupart leur astrologue attitré. Auguste (63 av. J-C. - 14 ap.
J-C.) frappa la monnaie d'argent au signe du Capricorne sous lequel il était né
(signe solaire ou lunaire ?).
Tibère (42 av. J.-C. - 37
ap. J.-C.) précipitait dans la mer du haut d'un rocher les astrologues dont les
prédictions lui paraissaient suspectes.
Dioclétien (245 - 313)
interdit toute espèce de divination.
Constantin (280-337) qui
lui succéda, adoucit cette interdiction en ne réprouvant que les abus.
Le grand théoricien de
l'Astrologie fut Claude Ptolémée, astronome-astrologue et mathématicien du IIe
siècle de notre ère, né à Ptolémaïs en Haute-Egypte et qui a fait ses recherches
à Alexandrie. Son ouvrage, le Tetrabiblon (= 4 livres) est une compilation de
tout le savoir astrologique de son temps.
Il écrit aussi un livre
d'Astronomie, l'Almageste, où la Terre est fixe, au centre du monde et où le
Soleil et la Lune gravitent autour d'elle sur des orbites circulaires.
La grande originalité de
Ptolémée est d'être parvenu à expliquer les principales irrégularités des
mouvements des différentes planètes, vues de la Terre (rétrogradations), dans sa
théorie des épicycles, qui fera figure de dogme durant 14 siècles, jusqu'à
Copernic.
Il adopte le système de
domification qui partage chacun des quatre angles : AS-MC, MC-DS, DS-FC, FC-AS
en trois parties égales (AS = Ascendant ; DS = Descendant ; MC = Milieu du Ciel
; FC = Fond du Ciel).
Mais, sans doute pour que
l'écart avec l'autre système antique dont nous avons parlé précédemment ne soit
pas trop important, il fait commencer l'influence d'une maison cinq degrés plus
tôt pour la faire cesser cinq degrés avant la suivante.
C'est, en partie, la
notion d'orbe d'influence d'une maison astrologique que l'on utilise encore de
nos jours.
L'Eglise des premiers
siècles est-elle totalement opposée à l'Astrologie ?
On sait qu'il existe, dans
l'Ancien Testament, des condamnations de la divination (Deut. 18:10,11 ; I Sam.
28:7 ; Es. 8:19), mais le mot "astrologie" est une traduction abusive d'un mot
hébreu qui signifie « conjectureur » (voir : Bible de Chouraki).
D'ailleurs, les
Kabbalistes la pratiquèrent ainsi que les Esséniens. On a retrouvé des
références astrologiques très claires dans les manuscrits de la mer Morte
(Manuscrit 4Q186).
Nos futurologues modernes
tomberaient-ils aussi sous le coup de la condamnation ?
L'Eglise utilise depuis
ses débuts des symboles astrologiques :
L'ère du Bélier arrivait à
sa fin, lorsque Jésus-Christ vint sur notre Terre.
Le Christ fut le « Bon
Berger » (Jean 10:11).
Il compare souvent ses
disciples à des brebis et devient Lui-même l'Agneau de Dieu offert pour les
péchés du Monde.
Mais il annonce aussi
l'ère des Poissons lorsqu'il dit : « Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes »
(Luc 5:11).
Le signe de ralliement des
premiers chrétiens dans les catacombes était formé de deux poissons croisés
(ichthus) et la mitre des évêques à la forme d'une tête de poisson.
La naissance de Jésus a
été placée le 24 décembre à minuit, alors que le signe de la Vierge se trouve à
l'Ascendant et que le Soleil au solstice d'hiver va « remonter » pour nous
sauver du froid (il est clair que cette date est essentiellement symbolique car
il fait trop froid à cette époque de l'année, même en Israël, pour que l'on
puisse y trouver des bergers avec leurs moutons, dehors en pleine nuit ...).
Qui sont les rois-mages,
sinon des astrologues ?
Pâques est fixé au
dimanche (jour du Soleil) qui suit la Pleine Lune de l'équinoxe de printemps
alors que le Soleil se trouve à la croix formée par l'écliptique et l'équateur
céleste.
Parmi les premiers
ecclésiastiques, certains portent un grand intérêt à l'astrologie, à tel point
que trois conciles successifs en 381, 431, 451 réitèrent l'interdiction de
pratiquer l'Astrologie considérée, malgré ce que nous venons de voir, comme
contraire à la doctrine de l'Eglise.
Saint-Jérôme (347-420)
respecta cette interdiction mais écrivit : « Je me tais sur les philosophes, les
astronomes, les astrologues, dont la science, très utile aux hommes, s'affirme
par le dogme, s'explique par la méthode, se justifie par l'expérience ».
Saint Augustin (354-430)
est connu comme un opposant à l'Astrologie, après sa conversion.
Il avait auparavant été
attiré par le Manichéisme et reconnaît dans ses Confessions avoir étudié
l'Astrologie.
Il écrit tout de même :
« Il ne serait pas entièrement absurde de dire que certaines influences astrales
ne sont pas sans pouvoir sur les variations du corps, mais que les volontés de
l'âme dépendent de la situation des astres, nous ne le voyons pas » (il me
semble que Max Heindel ne serait pas totalement en désaccord avec cette
affirmation qui est surtout celle du libre arbitre de l'Homme).
Citons enfin l'œuvre du
pseudo Denys l'Aréopagite, composée de 4 traités de théologie mystique où
l'Astrologie est présente et qui aura une grande influence en Occident à partir
du XIIIe siècle, comme nous le verrons par la suite.
Cette œuvre est considérée
comme datant du Ve siècle, tant par la nature néo-platonicienne du
contenu que par le fait qu'elle n'est jamais mentionnée avant cette époque, bien
que son auteur affirme dans ses écrits, être le Denys converti par Saint-Paul
lors de sa visite à l'Aréopage (Actes des Apôtres 17:16 à 34) et qui aurait été
le premier évêque d'Athènes. A partir du Ve siècle et jusqu'au XIe
siècle, l'Occident va pratiquement cesser de s'intéresser à l'Astrologie, comme
aux diverses autres sciences d'ailleurs, mis à part quelques religieux lettrés.
On
sait, par exemple que des papes comme Léon III (750-816) et Sylvestre II, le
pape de l'an 1000 (938-1003) s'y intéresseront.
V. L'ASTROLOGIE AU MOYEN-AGE
C'est le monde Arabe qui
reprend le flambeau pour l'Astrologie-Astronomie et les mathématiques (qui y
sont associées).
L'avènement de la religion
musulmane au VIIe siècle, ne vient pas interrompre cette recherche,
le Coran n'interdisant pas l'Astrologie. Au contraire, dans la Sourate III, on
peut lire : « Dans la création des cieux et de la terre, dans l'alternance des
jours et des nuits, il y a sans doute des signes pour les hommes doués
d'intelligence ».
On attribue au prince
arabe Albategni (850-929), le premier procédé de domification utilisant la
trigonométrie sphérique (procédé assez proche de celui que l'on utilise encore
de nos jours).
Les Arabes construisent
des astrolabes permettant de lire directement les pointes de ces maisons.
A partir du XIIe
siècle, les connaissances conservées et développées dans le monde arabe
commencent à pénétrer les milieux intellectuels occidentaux. Citons au confluent
du courant kabbaliste juif et des connaissances arabes, l'œuvre d'Abraham Ibn
Ezra, né à Tolède en 1089, auteur d'une encyclopédie astrologique écrite à
Béziers, dans laquelle il tente de concilier les influences cosmiques et le
libre arbitre.
C'est effectivement
toujours une question qui gêne ceux qui ne reconnaissent pas l'existence des
lois jumelles des Renaissances (Réincarnations) et des Conséquences.
Au XIIIe
siècle, le théologien Albert-Le-Grand (1206-1280), fortement influencé par
l'œuvre d'Aristote et par celle de Dénys L'Aréopagite, s'intéresse à l'alchimie
et à l'Astrologie.
Il reconnaît l'influence
des astres mais considère qu'elle est l'instrument de la volonté divine et que
par son libre arbitre, l'homme reste maître de son destin.
Cependant son œuvre devait
« sentir un peu le soufre », aux yeux de l'Eglise, puisqu'il a fallu attendre
plus de six siècles pour qu'il soit canonisé (1931).
Son disciple, Saint Thomas
d'Aquin, (1225-1274), Docteur de l'Eglise, révisant la position de Saint
Augustin, produira l'œuvre la plus explicite, parmi les théologiens catholiques,
concernant la croyance à l'action des astres.
Dans sa Somme, il écrit :
« Les impressions que produisent les corps célestes peuvent s'étendre
indirectement aux facultés intellectuelles et à la puissance volitive, de même
que celles-ci demeurent sous l'influence des fonctions organiques ».
Mais il ajoute : « L'homme
peut toujours agir, sous l'empire de la raison, contre l'inclination produite
par les corps célestes ». C'est précisément à partir de XIIIe siècle
que les universités comme celles de Paris, Montpellier, Bologne, Oxford
enseignent l'Astrologie.
L'Université de Paris,
compte à cette époque 15000 à 20000 étudiants répartis dans quatre Facultés :
Théologie, Droit canon, Médecine, Arts.
Les Arts comprennent :
- le Trivium (Grammaire,
Rhétorique, Philosophie)
- le Quadrivium
(Arithmétique, Géométrie, Musique, Astronomie-Astrologie).
A cette époque, la science
des astres forme un tout :
- sciencia motus est la
science du mouvement des astres (= astronomie)
- sciencia judiciorum, la
science des jugements (= astrologie).
Max Heindel, pour
illustrer cela, fait une comparaison intéressante avec le domaine médical :
« L'Astronomie présente avec l'Astrologie les mêmes rapports que l'Anatomie avec
la Physiologie. L'Anatomie explique la position et la structure des organes du
corps ; l'Astronomie fournit les mêmes données sur les corps célestes. Il est
réservé à la Physiologie d'énoncer le fonctionnement et l'utilité des organes du
corps, de même il revient à l'Astrologie d'interpréter les positions relatives
des corps célestes, en relation avec l'humanité » (CHRISTIANISME DE LA
ROSE-CROIX, 10e conférence).
Un médecin de cette époque
n'est vraiment considéré que s'il est capable de déterminer les périodes
propices aux traitements (saignées, laxatifs) en fonction des positions de la
Lune, de Saturne et de Mars.
Sans être exhaustif,
signalons tout de même quatre figures importantes du XIIIe siècle :
- Roger Bacon (1214-1294),
moine franciscain anglais qui est un des plus célèbres adeptes de l'Astrologie.
Il considère que les trois
bases des sciences de la nature sont l'alchimie, l'astrologie, et la magie et il
recommande l'expérimentation comme véritable source de connaissance, (ce qui est
révolutionnaire pour l'époque).
Il ne faut pas confondre
Roger Bacon avec son homonyme philosophe du XVIe siècle, Francis
Bacon (1561-1626), dont Max Heindel nous dit : « certains croient qu'il n'aurait
pas été étranger aux écrits rosicruciens : Fama et Confessio ».
Francis Bacon a écrit « la Nouvelle Atlantide » qui décrit une
société dont les idées sont proches de celles des manifestes rosicruciens ; on
dit aussi qu'il serait l'auteur des œuvres de Shakespeare ...
- Raymond Lulle
(1235-1315), théologien espagnol qui étudie également l'Alchimie et l'Astrologie
(il sera béatifié).
- Le roi Alphonse X de
Castille (1221-1284) surnommé le Sage ou encore, « l'Astrologue », qui fait
dresser des tables au double usage astronomique et astrologique appelées
« tables alphonsines ».
- Campanus de Novare
(1232-1296), astrologue et mathématicien italien qui met au point un système de
domification qui porte son nom et dont je vais dire un mot.
Le plan de l'horizon et le
plan du méridien étant perpendiculaires, Campanus a l'idée de partager chacun
des quatre angles droits en trois secteurs de 30° chacun, puis de déterminer les
points correspondants sur l'écliptique. L'écliptique étant, en général, « en
biais » par rapport à l'horizon, les maisons ne font plus alors 30° chacune.
Au XIVe siècle
citons le pape Urbain V (1310-1370) qui est connu comme ayant pratiqué
l'Astrologie.
Les rois de France,
Charles V (dit le Sage) (1338-1380) et Charles VI (dit le Bien-Aimé) (1368-1422)
ont des astrologues à leur cour (ainsi que d'autres souverains d'Europe).
Au XVe siècle,
un événement important vient faciliter l'expansion de l'astrologie :
l'imprimerie mise au point par Gutenberg en 1453.
Les premières éphémérides
sont imprimées par Johann Müller de Königsberg (1436-1475) qui est plus connu
sous le nom de Regiomontanus ; il est astrologue à la cour de Hongrie sous le
règne de Mathias 1er (1440-1490).
On dit qu'il prédit une
grande terreur pour 1788 (à un an près ...).
Il met au point un nouveau
système de domification qui porte son nom, consistant à partager l'équateur en
douze secteurs de 30° chacun à partir du point-Est, et, comme Campanus, il en
déduit alors sur l'écliptique, les pointes des Maisons.
Le point-Est est d'un des
deux points d'intersection de l'horizon céleste avec l'équateur (l'autre étant
le point-Ouest).
Il ne faut pas confondre
ce point avec l'Ascendant, qui est l'un des deux points d'intersection de
l'horizon céleste avec l'écliptique.
Notons que le point-Est et
l'Ascendant sont assez proches l'un de l'autre (et même en coïncidence lorsque
l'Ascendant est à 0° du signe du Bélier ou de la Balance).
Ajoutons que l'Astrologie
a contribué (indirectement) aux grandes découvertes géographiques de cette
époque, puisque Christophe Colomb (1451-1506), Vasco de Gama (1469-1524) et
Magellan (1480-1521) emportèrent des éphémérides dans leurs voyages.
Au cours de ce siècle, on
peut noter que les papes Paul II (1417-1471) et Innocent VIII (1432-1492) ont
pratiqué l'Astrologie.
On raconte que Louis XI
(1423-1483) mécontent de son astrologue Galeoti, voulut le faire exécuter et lui
dit : « Vous qui lisez si bien dans l'avenir, pourriez-vous me dire à quelle
époque vous mourrez ».
Celui-ci aurait répondu :
« Sire, je ne peux pas vous en donner la date exacte mais je sais que je mourrai
trois jours avant votre Majesté ».
Il aurait ainsi sauvé sa
tête avec un : « Allez en paix ».
Les astrologues de cette époque perfectionnent les techniques de
prédictions (directions secondaires et révolutions solaires).
VI. L'ASTROLOGIE AUX XVIe ET XVIIe SIECLES
Nous arrivons au XVIe
siècle, siècle dit « de la Renaissance », car on y redécouvre les sources
antiques.
Les érudits de cette
époque sont, dans l'ensemble, favorables à l'Astrologie.
En 1520, une chaire
d'astrologie est même fondée à l'université papale. Le médecin suisse Bombastus
Von Hohenheim, plus connu sous le nom de Paracelse (1493-1541), fonde la
médecine hermétique et utilise le symbolisme astrologique dans l'exercice de son
art.
Il écrit : « Ce qui guérit
indique la nature et la cause du mal, et comme chaque planète est représentée
par un métal : Mars par le fer, Vénus par le cuivre, Saturne par le plomb, il
s'ensuivra que l'action thérapeutique de chaque métal indiquera l'influence
morbifique de l'astre correspondant ».
Catherine de Médicis
(1519-1589), très friande d'astrologie, fait venir à la cour de nombreux voyants
et astrologues et notamment, le fameux Nostradamus (1503-1566). Les prophéties
contenues dans ses Centuries font encore couler beaucoup d'encre ...
Mais l'ère faste de
l'Astrologie touche à sa fin avec la découverte de l'héliocentrisme par
l'astronome Polonais Copernic (1473-1543).
Quelques mois avant sa
mort, il publie « revolutionibus orbium cœlestium », qui devait avoir une si
grande influence sur la pensée humaine.
Pour la première fois
depuis 17 siècles, on réaffirme que la Terre et toutes les autres planètes
tournent autour du Soleil, la Terre tournant, de plus, sur elle-même en 24
heures.
Il faut savoir qu'aucun
fait nouveau n'a été à l'origine de cette théorie. Copernic connaissait les
écrits d'Héraclide (388-315 av. J.-C.) et d'Aristarque (310-230 av. J.-C.),
qu'il salua comme ses précurseurs et c'est essentiellement pour des raisons
métaphysiques qu'il adopta ce point de vue.
En effet, il considérait
comme normal de placer au centre du monde l'astre le plus brillant, celui qui
fournit la lumière et la chaleur à la Terre. Cependant les résultats des
observations dont il disposait ne lui permettaient pas de découvrir les lois
exactes du mouvement des planètes. Cela allait être découvert au siècle suivant
par Kepler, grâce aux observations astronomiques d'un danois, passionné
d'Astrologie, Tycho-Brahé (1546-1601).
Tycho-Brahé s'était
d'abord destiné à une carrière juridique mais sa passion pour l'Astrologie
l'amena à vouloir connaître les positions des planètes avec plus de précision
que cela n'était fait à l'époque. Avec l'appui du roi Frédéric du Danemark, il
fit construire, près de Copenhague, le premier observatoire digne de ce nom
qu'il baptisa « Uranienborg » (nom prophétique alors qu'Uranus ne sera
découverte que près de deux siècles plus tard).
A l'aide des instruments
qu'il fit construire, il parvint à déterminer avec précision la déclinaison et
les coordonnées équatoriales des planètes. Tycho-Brahé n'accepta jamais la
théorie héliocentrique. Peut-être pressentait-il que cette théorie allait
devenir une arme contre l’Astrologie ?
Mais venons-en aux
découvertes de l'astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630).
Kepler avait été l'élève
de Tycho-Brahé et disposait des résultats des observations de celui-ci ; mais,
contrairement à Tycho-Brahé, il était partisan du système de Copernic.
C'est donc grâce aux
résultats de Tycho-Brahé que Kepler put mettre en évidence les lois du mouvement
des planètes : mouvement elliptique des planètes autour du Soleil, vitesses de
révolution non uniformes (= loi des aires).
Cependant, il fut tout de
même, contrairement à ce qu'affirment les détracteurs de l'Astrologie, un grand
Astrologue (bien qu'il lutta contre l'astrologie de « bas-étage »).
Il écrit : « Vingt années
d'études pratiques ont convaincu mon esprit rebelle de la réalité de
l'Astrologie ».
Il comprend que
l'héliocentrisme ne la concerne pas : « Il suffit que l'astrologue voie comment
les rayons viennent de l'Orient, du Midi ou de l'Occident, il suffit que l'on
sache si deux planètes sont conjointes ou opposées. Est-ce que l'astrologue
demande comment cela se fait ? En vérité, il ne le fait pas plus que le paysan
ne demande comment se forme l'été ou l'hiver, et pourtant il se règle sur les
saisons ».
Il écrit aussi : « Il est
un argument tout à fait clair et au delà de toute exception, en faveur de
l'authenticité de l'Astrologie, c'est la communauté des thèmes entre parents et
enfants » (hérédité astrologique).
Avec Kepler nous avons
déjà franchi le cap du XVIIe siècle.
A la même époque, Galilée
(1564-1642) se rallie également au système de Copernic.
Il fut le premier à
utiliser, pour observer les astres, la lunette « d'approche » (grossissement
x50) qui existait déjà depuis quelques années.
Il découvrit des milliers
d'étoiles qui n'étaient pas visibles à l'œil nu, les quatre plus gros satellites
de Jupiter, les taches solaires et surtout les phases de Venus analogues à
celles de la Lune, ce qui venait soutenir la théorie héliocentrique.
Il apparaît que Galilée,
sans avoir lui-même pratiqué l'Astrologie, y porta un intérêt.
Il aurait dit à son élève,
Paolo Dini, que la théorie de Copernic ne pouvait ébranler les fondements de
l'Astrologie.
En 1616, l'Eglise
l'avertit que ce système est « contraire aux Saintes Ecritures et ne peut, par
conséquent, être soutenu ni tenu pour véridique » (Cardinal Bellarmi).
Comme il maintient ses
vues, il doit comparaître, en 1632, devant un tribunal d'inquisition et doit se
rétracter solennellement.
Ce qu'il fait, après 16
ans de résistance, afin d'éviter le bûcher ; mais, par la suite, il prononcera
cette célèbre phrase : « Et pourtant elle tourne ».
Il faut rappeler que
l'ex-moine Giordano Bruno avait été brûlé en 1600 pour avoir dit que les étoiles
étaient des astres semblables au Soleil et qu'il y avait d'autres mondes
habités.
Dans la première moitié du
XVIIe siècle, l'Astrologie poursuit ses progrès malgré la révolution
copernicienne.
Placidus (de Titis ou de
Tito) (1603-1668), mathématicien et physicien, professeur à l'Université de
Pavie met au point un autre système de domification.
Ce système est encore plus
compliqué que les précédents puisqu'il n'utilise pas un seul plan de référence,
mais des parallèles de déclinaison successifs.
L'idée de la méthode
consiste à diviser par trois le temps que met le point situé à l'Ascendant pour
parvenir au MC. Le premier tiers de ce temps, rapporté à l'écliptique, donne la
pointe de la Maison XII, le deuxième tiers donne la pointe de la Maison XI et on
procède de même entre le MC et le DS.
Plus on s'éloigne de
l'équateur, plus on obtient des angles inégaux ; mais ceci est vrai également
pour les autres systèmes mentionnés précédemment.
Il y a même, à chaque
instant, deux lieux géographiques variables, l'un sur le cercle polaire
arctique, l'autre sur le cercle polaire antarctique où il n'est pas possible de
définir d'Ascendant : il s'agit des deux pôles de l'écliptique (à ne pas
confondre avec les pôles nord et sud fixes qui sont ceux de l'équateur).
Les écarts entre les
maisons des différents systèmes peuvent être assez importants.
Ainsi, une planète peut
être en Maison XII dans un système et en Maison I ou même II dans un autre.
C'est la méthode de
Placide qui est encore la plus utilisée de nos jours.
Max Heindel l'a adoptée
dans les tables qu'il a éditées.
Ayant une base
scientifique solide, il aurait pu mettre au point des tables d'un autre système,
s'il en avait trouvé un plus conforme à la réalité astrologique.
Il faut tout de même
savoir que certains astrologues utilisent d'autres systèmes, y compris celui de
l'Antiquité où l'Ascendant est à 15° de la pointe de la Maison I (Mentionnons
Yves Christiaen qui a écrit un livre intéressant sur les Maisons Astrologiques :
« Les Maisons égales en Astrologie - retour à la tradition » édité chez Dervy
1984 - Collection « La roue céleste »).
Mais revenons au XVIIe
siècle.
Une autre figure très
importante de l'Astrologie de ce siècle est Jean-Baptiste Morin de Villefranche
(1583-1656), médecin, astrologue du duc de Luxembourg, puis professeur au
Collège de France.
Il est le fondateur de
l'astrologie moderne et laisse une œuvre abondante, l'Astrologia gallica, formée
de 26 volumes écrits en latin. Richelieu ne dédaignait pas de le consulter ;
Mazarin lui accorda une pension.
C'est lui qui fut chargé
de dresser le thème de naissance du futur Louis XIV (né le 5 septembre 1638 à
11h11).
Morin dut se défendre
contre les attaques d'un de ses collègues du Collège de France, Gassendi,
mathématicien qui, n'ayant sans doute pas étudié l'Astrologie, lui reprochait de
ne pas avoir adopté le système de Copernic.
On retrouve encore cette
« tarte à la crème », de nos jours, avec celle de la précession des équinoxes
...
En 1666, Colbert, Ministre
de Louis XIV, crée l'Académie des Sciences et, « au nom de la Raison », interdit
que l'Astrologie y soit enseignée, ni même pratiquée par ses membres au risque
de perdre leur poste.
Désormais cet enseignement
sera également banni des Universités.
Un invincible déclin ne
tarde pas à se dessiner.
Avant de quitter le XVIIe
siècle, il faut dire quelques mots de Newton (1643-1727), car il est le
fondateur de l'Astronomie mécaniste qui contribuera à reléguer encore un peu
plus l'Astrologie au placard des superstitions avec, pour certains, la religion
elle-même.
Son père était déjà mort
avant sa naissance et il fut élevé par sa grand-mère.
A 16 ans, sa mère lui
demande de reprendre la ferme ; heureusement, elle comprend qu'il est davantage
« fait pour les études ».
A 18 ans il entre à
Cambridge, où un professeur de mathématiques, Isaac Barrow lui ouvre les portes
du Savoir.
A 25 ans, il est déjà un
mathématicien et physicien de génie. Il s'intéresse à l'Optique et par l'étude
des prismes met au point sa théorie de la lumière (à laquelle Goethe
s'opposera), et il découvre les lois de la mécanique permettant d'expliquer, en
particulier, les mouvements des planètes mis en évidence par Kepler, un siècle
plus tôt.
La légende dit que c'est
en observant la chute d'une pomme qu'il eut l'intuition de la loi d'attraction
universelle.
Paul Valéry a écrit : « Il
fallait être Newton pour apercevoir que la Lune tombe, quand tout le monde voit
bien qu'elle ne tombe pas ». En effet, un objet envoyé en l'air retombe par la
loi de la gravité ; mais la même loi s'applique à un satellite (naturel ou
artificiel) : il se trouve à une distance telle que la Terre n'est plus assez
près pour qu'il tombe dessus et c'est ainsi qu'il se met à tourner autour.
On peut voir cela comme
une chute continuelle, la Terre se « dérobant » sans cesse. Newton, lui-même,
n'était pas matérialiste.
Il écrit : « Ce plus
qu'admirable système du Soleil, des planètes et des comètes, ne peut émaner que
du dessein et de l'autorité d'un Etre intelligent et puissant ».
Mais la plupart des
scientifiques, pendant plus de deux siècles, ont préféré ignorer cet aspect de
la pensée de Newton et croire, à partir de ses découvertes, que « tout » peut
être expliqué mécaniquement et que « tout est purement physique ».
Dans le chapitre XIV de la
Cosmogonie, Max Heindel décrit l'expérience de l'eau et de l'huile représentant
respectivement l'espace et la nébuleuse originelle et le savant qui ne réalise
pas qu'il joue lui-même le rôle du Dieu créateur par la conception de
l'expérience et son intervention à l'aide d'un bâton, pour mettre en action le
mouvement formateur des « planètes ».
Il faudra attendre le XXe siècle, avec les paradoxes de
la relativité d'Einstein et de la mécanique quantique, pour que les
scientifiques (du moins certains) adoptent une position plus ouverte comme nous
le verrons par la suite.
VII. L'ASTROLOGIE AU XVIIIe SIECLE
On peut dire, en forme de
boutade qu'au XVIIIe siècle, siècle des Lumières, « les astres
n'éclairent plus ».
Il s'agit du titre d'un
paragraphe de l'intéressant livre : « Astrologie : La preuve par deux »
consacrée à des statistiques sur les jumeaux écrit en 1992 par Suzel
Fuzeau-Braesh, chercheur en biologie au CNRS).
A partir de 1710, il n'y a
plus d'éditions d'éphémérides astrologiques. Pour monter un thème, il va falloir
avoir recours aux annuaires astronomiques.
Or, ces derniers donnent
les positions des planètes dans un système de repérage lié à l'équateur céleste
(Ascension droite et déclinaison) et non pas par rapport à l'écliptique
(longitude et latitude célestes) comme cela est nécessaire en Astrologie.
La conversion d'un système
à l'autre nécessite des connaissances de trigonométrie sphérique.
Et, justement, la plupart
des personnes qui ont ces connaissances ne croient plus à l'Astrologie.
Il ne va donc plus
subsister alors qu'une vague astrologie d'almanachs qui contribue à
décrédibiliser encore davantage l'Astrologie.
Diderot (1713-1784) écrit
dans son Encyclopédie : « Aujourd'hui le nom d'astrologue est devenu si
ridicule, qu'à peine le bas peuple ajoute-t-il quelque foi aux prédictions des
almanachs ».
Henri de Boulainvilliers
(1656-1722), historien et philosophe, pratique l'Astrologie et essaie de la
défendre. Malheureusement il se permet de prédire que Voltaire (1694-1778)
mourrait à l'âge de 33 ans, ce qui permit à ce dernier d'écrire, en 1757, avec
son humour habituel : « J'ai eu la malice de le tromper déjà de trente ans, de
quoi je lui demande humblement pardon ».
Mentionnons les noms de
Cagliostro (1743-1795) et du mystérieux comte de Saint-Germain, considérés comme
aventuriers par les historiens, mais qui, étaient des Initiés et connaissaient
l'Astrologie.
Max Heindel nous dit dans
sa réponse à la question n°69 (dans « Les Enseignements des Rose-Croix par
Questions et Réponses », Tome 2) : « Quand un Adepte crée un nouveau corps c'est
toujours dans le but de quitter le lieu où il se trouve et de commencer ailleurs
une nouvelle mission. C'est en raison de ce fait que l'histoire nous parle
d'hommes comme Cagliostro, Saint-Germain et autres, qui un jour apparaissent
dans un certain milieu, accomplissaient un travail important et disparaissaient
ensuite ».
Dans la question n°76, il
dit encore plus clairement : « C'étaient des Adeptes ... ».
Il ne faut pas confondre
l'Initié avec le comte Claude Louis De Saint-Germain (1707-1778) qui fut
ministre de la guerre sous Louis XVI entre 1774 et 1777.
Il est dit que l'Initié
« étonna la cour de Louis XV par sa prodigieuse mémoire » ; donc c'était avant
1774, année de la mort de Louis XV.
Max Heindel écrit, au
chapitre XVII de la Cosmogonie : « On peut citer aussi comme exemple historique
moderne le fait que le Comte de Saint-Germain (qui était une des incarnations
récentes de Christian Rosenkreuz, fondateur de notre Ordre Sacré) parlait toutes
les langues, si bien que tous ceux auxquels il adressait la parole pensaient
qu'il était un de leurs compatriotes. Lui aussi avait accompli l'union avec le
Saint-Esprit ».
A la fin de sa réponse à
la question n°69, Max Heindel ajoute au sujet de Christian Rosenkreuz : « Il a
été dit qu'il avait revêtu le corps d'une dame de la Cour de France avant la
Révolution et qu'il fit l'impossible pour empêcher cette catastrophe imminente,
bien que sans succès. Tout en croyant que c'est exact, nous ne le savons que par
ouï-dire ».
Si tel est le cas, il faut
admettre que le Comte de Saint-Germain, qui est mort en 1784, aurait poursuivi
sa mission à la Cour dans un véhicule féminin seulement cinq ans avant la
Révolution.
Dans
la même réponse, Max Heindel dit qu'un Adepte quitte le lieu où il se trouve
lorsqu'il se constitue un nouveau corps physique, ce qui peut sembler
contradictoire, cependant, il faut reconnaître que dans le cas du Comte de
Saint-Germain, il s'agissait d'un cas d'urgence, aussi, exceptionnellement, une
deuxième tentative a-t-elle été faite, par Christian Rosenkreuz, dans le but
d'éviter ce bain de sang ...
VIII. LA LOI DE BODE
On ne peut pas quitter le
XVIIIe siècle sans aborder la loi de Bode, mentionnée par Max
Heindel, dans le premier chapitre de l'Astrologie Scientifique Simplifiée et à
la fin du deuxième chapitre du Message des Astres.
Il s'agit d'un assez long
chapitre car nous serons amené à considérer les découvertes de différents corps
célestes entre le XVIIIe siècle et le début du XXIe
siècle.
En 1741, le philosophe
allemand Christian Wolff (1679-1754) trouva que les distances des planètes au
Soleil suivent approximativement une loi géométrique. Mais cette approximation
est assez grossière.
Trente et un ans plus
tard, un autre astronome allemand, Johann Daniel Tietz (1729-1796), qui latinisa
son nom comme cela se faisait souvent à l'époque en s'appelant Titius, améliora
cette loi de la façon suivante : si on multiplie par 10, l'unité astronomique
(distance moyenne Terre-Soleil), on obtient une bonne approximation des
distances moyennes des planètes au Soleil en prenant pour Mercure le nombre 4,
pour Venus le nombre 7 = 4+3, pour la Terre le nombre10 = 4+6, pour Mars : 16 =
4+12, pour Jupiter : 52 = 4+48, pour Saturne : 100 = 4+96.
Pour ceux qui ne sont pas
allergiques aux mathématiques, on peut exprimer cette loi de la façon suivante :
10di / d3 = 4+3(2^(i-2))
où d3 désigne
la distance moyenne Terre-Soleil et di désigne la distance moyenne de
la i-ème planète du système solaire au Soleil, avec : 1 Mercure, 2 Vénus, 3
Terre, 4 Mars, 6 Jupiter, 7 Saturne.
Il faut rappeler qu'on ne
connaissait alors que six planètes et faire remarquer qu'il a fallu passer
directement de 12 pour Mars à 48 pour Jupiter, au lieu de 24.
Y aurait-il une planète
invisible entre Mars et Jupiter ?
Les astronomes n'allaient
pas tarder à le découvrir.
En 1778, le directeur de
l'observatoire de Berlin, Jean Elert Bode (1747-1826) mentionna cette loi dans
une de ses publications.
Il se trouve que trois ans
plus tard, Sir William Herschel (1738-1822) découvrit « par hasard » la planète
Uranus.
Il était engagé dans la
garde royale britannique comme hautboïste et n'avait commencé à étudier
l'Astronomie qu'à 28 ans.
N'ayant pas les moyens de
s'acheter un télescope il en avait construit un, bien plus performant, de sa
propre main (le grossissement était de 200).
Le 13 Mars 1781, vers 23
heures, il dirigea son télescope dans la « bonne » direction et crut, au départ,
qu'il s'agissait d'une comète bien qu'elle n'ait « aucun aspect chevelu » (il
l'annonça comme une « comète chauve » ...).
Plusieurs savants
(Brochart de Saron, Laplace, Lexell, ...) prouvèrent qu'il s'agissait d'une
planète.
Bode s'aperçut que la
distance moyenne d'Uranus au Soleil correspondait bien à la même loi et c'est
pourquoi cette loi prit le nom de loi de Bode, malgré les protestations de ce
dernier, à qui la loi était indûment attribuée. Par la suite, cette erreur de
dénomination fut partiellement corrigée, puisque l'on y ajouta le nom Titius.
C'est en se servant de la
loi de Titius-Bode que l'on entreprit de combler la lacune constatée entre Mars
et Jupiter.
Dès 1786, l'astronome
français Jérôme Lalande (1732-1807), entreprit cette recherche, mais sans
succès.
Il faut franchir le cap du
XIXe siècle et se rendre en Italie.
Cette lacune entre Mars et
Jupiter mise en évidence par la loi de Titius-Bode fut comblée le 1er janvier
1801, à l'observatoire de Palerme, en Sicile, par un astronome et moine
bénédictin nommé Giuseppe Piazzi (1746-1826).
Il découvrit le plus gros
des astéroïdes, Cérès, dont la distance moyenne au Soleil correspond bien à la
cinquième position dans la loi de Bode.
En 1802 on découvrit
Pallas. Cela rendit les astronomes perplexes car il était surprenant que deux
planètes gravitent aussi près l'une de l'autre.
L'étonnement grandit
encore lorsque Junon fut découvert en 1804 puis Vesta en 1807.
Il ne s'agissait donc pas
d'une planète unique mais d'un ensemble de corps, que l'on a appelé
« astéroïdes », situés aux alentours de la fameuse « distance de Bode ».
Il faudra attendre 1845
pour découvrir un cinquième astéroïde nommé Astrée.
En 2017, on estime à 400
000 le nombre d'astéroïdes de plus d'un kilomètre (seulement 26 ont une taille
supérieure à 200 km).
Du fait de sa taille,
Cérès est le seul astéroïde quasiment sphérique. Son diamètre est de 946 km,
soit un peu moins du tiers de celui de la Lune. Sa masse représente environ le
tiers de la masse totale de la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et
Jupiter.
Plusieurs théories
s'opposent pour tenter d'expliquer l'origine de cette ceinture d'astéroïdes.
Celle qui recueille,
actuellement, l'approbation de la majorité des astronomes, considère qu'il
s'agit des « ruines d'un projet inachevé » : l'accrétion du matériau nébuleux
originel n'aurait jamais pu se réaliser totalement à cause de la très puissante
force gravitationnelle de Jupiter.
Une seconde théorie
considère les astéroïdes comme les restes d'une planète unique qui aurait
explosé. Le problème de cette théorie, c'est que la masse totale des astéroïdes
est de l'ordre de 5% de celle de la Lune et que cela constituerait une sphère
d'un diamètre inférieur à 1500 km, ce qui est trop petit pour former une
planète. Rappelons que Mercure a un diamètre de 4879 km et que celui de la Terre
est de 12742 km (en moyenne). La Lune a un diamètre de 3474 km.
Une troisième théorie
envisage qu'il s'agirait des débris d'un morceau de planète arraché lors d'une
collision, ce qui présenterait l'avantage, par rapport à la théorie précédente,
de pouvoir « coller » avec la masse totale des astéroïdes.
Max Heindel dit dans la
Cosmogonie, à la fin du chapitre XI, que les astéroïdes sont les fragments de
satellites de Mercure et de Vénus qui ont servi dans un lointain passé à
l'évolution de ceux que nous connaissons sous le nom de Seigneurs de Venus et
Seigneurs de Mercure, qui ont rattrapé leur retard, en grande partie par les
services qu'ils nous ont rendus et qui ont rejoint maintenant les
planètes-mères.
Au niveau de la masse,
cela pourrait convenir, mais cette assertion ésotérique pourrait paraître
contradictoire avec les lois de la mécanique céleste, si les astéroïdes
gravitaient tous entre Mars et Jupiter. En fait, 5% des astéroïdes
n'appartiennent pas à la ceinture principale et ont une orbite si allongée que
certains passent à proximité de la Terre, de Vénus et même de Mercure.
En particulier,
l'astéroïde Icare, large de 1,4 km, qui porte bien son nom, passe à l'intérieur
de l'orbite de Mercure, très près du Soleil pour revenir au delà de Mars.
Les théories scientifiques
et l'information ésotérique donnée par Max Heindel concernant les astéroïdes ne
sont donc pas nécessairement contradictoires si l'on fait l'hypothèse que tous
les astéroïdes n'ont pas la même origine.
Au niveau astrologique,
alors que des recherches ont assez vite été entreprises pour Uranus et par la
suite pour Neptune et Pluton, pour déterminer leurs caractéristiques
astrologiques et notamment quel signe ils gouvernent, ce n'est que récemment que
ces recherches ont été entreprises pour les astéroïdes. Pourtant Pluton n'est
pas beaucoup plus gros que Céres et se trouve 14 fois plus éloigné de nous.
(Ce qui ne constitue pas
bien sûr un argument astrologique, car les distances n'interviennent
certainement pas dans ce domaine).
Il semblerait que les
astéroïdes aient une maîtrise conjointe sur le signe de la Vierge, dont ils
expriment les divers principes actifs.
(Il existe des tables
donnant les positions des 5 principaux astéroïdes.)
De même qu'Uranus n'a pas
exclu Saturne comme gouverneur du Verseau, mais qu'ils en sont considérés comme
les co-gouverneurs, de même, Mercure reste-t-il, bien sûr, gouverneur du signe
de la Vierge.
Abordons maintenant la
découverte de Neptune. Plusieurs astronomes avaient constaté des anomalies dans
l'orbite d'Uranus (Delambre, Laplace, Conti, Bouvard).
En 1821, Alexis Bouvard
(1767-1843) publie une table astronomique d'Uranus et suspecte « quelque action
étrangère qui aurait influencé la marche de la planète ».
En 1840, Bessel
(1784-1846) émet l'hypothèse qu'il s'agit d'une nouvelle planète.
C'est Urbain Le Verrier
(1811-1877), enseignant l'astronomie à l'Ecole Polytechnique depuis 1837, qui
détermina, par le calcul, sa position, le 31 Août 1846. Il écrivit le 18
septembre à l'astronome allemand Johann Galle (1812-1910), qui reçut la lettre
le 23 septembre. Comme il faisait beau ce soir-là, Galle dirigea son télescope
vers le point indiqué et découvrit Neptune à moins d'un degré de la position
calculée.
Arago (1786-1853) qui
avait incité Le Verrier à faire cette recherche écrira : « M. Le Verrier a
aperçu le nouvel astre sans avoir besoin de jeter un seul regard vers le ciel ;
il l'a vu au bout de sa plume ».
Le Verrier fit une
prophétie : « Le succès doit nous laisser espérer qu'après trente ou quarante
ans d'observations de la nouvelle planète (Neptune), on pourra l'employer à son
tour pour la découverte de celle qui suit dans l'ordre des distances au
Soleil ».
Comme nous allons le voir,
la découverte de Pluton allait tarder davantage que 30 ou 40 ans
C'est à partir de la
découverte de Neptune que la loi de Bode tomba plus ou moins en désuétude dans
les milieux de l'Astronomie, car l'écart entre la distance moyenne de Neptune au
Soleil et celle prévue par la loi de Bode est assez important.
Max Heindel écrit dans
« Astrologie Scientifique Simplifiée » : « Le mystique se réfère à la erso-orange.fr/astro/approcha.htmloi de
Bode pour appuyer son assertion que Neptune n'appartient pas en réalité à notre
système solaire ... Neptune est l'incarnation d'un grand esprit des Hiérarchies
créatrices qui nous influencent normalement par l'intermédiaire du zodiaque. Ce
génie planétaire travaille surtout avec ceux qui se préparent à l'Initiation et,
en partie avec les personnes qui étudient l'Astrologie et la mettent en pratique
dans leur vie journalière, puisqu’alors, elles aussi se préparent pour le
sentier de la connaissance ».
On trouve également cette
affirmation que Neptune n'appartient pas à notre système solaire, à la fin du
chapitre XI de la Cosmogonie, mais sans référence à la loi de Bode.
Mentionnons que cette
affirmation figure aussi dans la doctrine secrète de Madame Blavatsky.
Il s'agit, bien sûr, d'une
assertion ésotérique et non pas astronomique.
Pour en terminer avec la
Loi de Bode, il faut encore franchir le cap du XXe siècle.
Max Heindel écrit au
chapitre XVIII de la Cosmogonie : « Dans l'ouvrage remarquable de M. Sinnett, Le
Développement de l'Ame, publié en 1896, l'auteur a affirmé qu'il y a deux
planètes au-delà de l'orbite de Neptune, dont une seule serait découverte par
les astronomes modernes. Dans le numéro d'août 1906 de « Nature », on affirme
que le professeur Barnard, à l'aide du réflecteur de 90 cm de Lick, avait
découvert ladite planète en 1892 ... Le point important est que la planète soit
là et que M. Sinnett la signalait 10 ans avant que le professeur Barnard ait
affirmé en avoir fait antérieurement la découverte ».
Par Internet, je ne suis
pas parvenu à trouver, dans les archives de Nature d'Août 1906, la publication
en question mais il est vrai que l'accès n'y est pas facile.
Edward E. Barnard
(1857-1923) a été un grand astronome qui, en 1892 a observé l'explosion d'une
étoile (nova) et découvert un cinquième satellite de Jupiter, les quatre
premiers l'ayant été par Galilée en 1610 (On en connait maintenant 67).
Une étoile située à 6
années-lumière porte son nom, car il a découvert, en 1916, qu'il s'agit de
l'étoile qui possède le mouvement propre le plus rapide du ciel. Portent
également son nom : un cratère de la Lune (depuis 1964), de Mars (depuis 1973),
une région de Ganymède (qui est un des satellites de Jupiter). Il y a aussi un
astéroïde, découvert en 1916, que l'on a appelé « Bernardiana », au moment du
décès de son épouse en 1922.
En 1915, Percival Lowell
(1855-1916), fondateur de l'observatoire de Flagstaff, en Arizona, détecta de
légères anomalies dans l'orbite de Neptune et par la même méthode que Le
Verrier, prouva l'existence d'une planète située au-delà de l'orbite de Neptune.
Mais la petitesse et
l'éloignement de cette planète ne permit pas de l'observer aussi aisément que ce
fût le cas pour Neptune.
En 1919, par une méthode
différente, William Henry Pickering (1858-1938), astronome de l'observatoire du
Mont Wilson, en Californie, aboutit à la même conclusion quant à l'orbite de
cette planète.
Il fallut attendre encore
11 ans pour qu'elle soit découverte, le 13 mars 1930, à Flagstaff, par un
assistant de l'observatoire, Clyde Tombaugh (1906-1997), sur des clichés pris
les 21, 23 et 29 janvier 1930.
Sa position était décalée
de seulement 2° par rapport à celle prévue par les calculs de Lowell et
Pickering.
Son orbite, très allongée,
donne une distance au Soleil variant entre 4,4 milliards de km et 7,4 milliards
de km. C'est-à-dire qu'au périhélie, (distance la plus petite par rapport au
Soleil), Pluton est sensiblement à la même distance du Soleil que Neptune.
De plus cette orbite a la
particularité d'être fortement inclinée par rapport à l'ensemble des orbites des
autres planètes (17° par rapport au plan de l'écliptique)
On a émis l'hypothèse que
Pluton serait un ancien satellite de Neptune qui aurait échappé à l'attraction
de cette dernière au cours de la formation du système solaire (hypothèse
attribuée à Raymond Lyttleton (1911-1995)).
On peut
remarquer que, même en intégrant Neptune et Pluton à la série statistique double
formée par les (i, log(di-d1)) où i est le numéro d'ordre
de la planète et di la distance moyenne de la i-ème planète du
système solaire au Soleil, avec i variant de 2 à 10, on obtient un coefficient
de corrélation de 0,996 qui est encore excellent (l'alignement parfait
correspondant à un coefficient valant 1).
Cela mériterait donc que
les astronomes se posent la question de l'existence éventuelle d'une loi
cosmologique liée à la formation du système solaire ...
En 1986, j'ai assisté à
des réunions d'information pour enseignants, à l'observatoire de Meudon et j'ai
demandé ce qu'il pensait de la loi de Bode, à André Brahic (1942 - 2016),
(astrophysicien qui a découvert, en 1984, les anneaux de Neptune).
Je ne me souviens pas des
mots qu'il a utilisé dans sa réponse lapidaire mais je garde en mémoire l'ironie
qu'elle exprimait.
Pourtant dans
l'Encyclopédie Universalis figure une hypothèse assez compliquée, mais que je
cite tout de même ci-dessous, qui prouve que certains astronomes n'ont pas
rejeté complètement la loi de Bode : « La répartition des distances des planètes
dans le système solaire (loi de Bode-Titius) et les relations analogues pour les
satellites réguliers des grosses planètes semblent s'expliquer par la
répartition compétitive du moment angulaire entre les protoplanètes en
formation. La loi des distances est faiblement dépendante de la masse en
fonction de la distance à l'objet central » (Chapitre : « Terre - L'âge de la
Terre la formation du Soleil »).
En 2017, lorsque l'on tape
« Loi de Bode », dans un moteur de recherche et que l'on trouve 248 000
résultats, on peut être optimiste quand à sa célébrité, même si beaucoup de ces
articles affirment qu'il s'agit d'une « curiosité ».
J'ai, en particulier,
trouvé un article du « Sciences et Avenir » de février 2015 qui informe qu'une
équipe de chercheurs australiens s'est aidée de la loi de Bode dans la recherche
de certaines exoplanètes.
Rappelons que les
exoplanètes sont celles qui gravitent autour d'autres étoiles que le Soleil. La
première a été découverte en 1995 et en février 2017, il y en plus de 3500 qui
sont répertoriées.erso-orange.fr/astro/approcha.htm
Certains professeurs de
mathématiques de lycée utilisent la loi de Bode dans des exercices que l'on peut
trouver sur Internet.
Personnellement, dans le
cadre de l'enseignement des statistiques, je donnais à mes élèves une série de
coordonnées (sans leur dire de quoi il s'agissait), ainsi qu'une formule
utilisant les logarithmes. Ils avaient à placer les points correspondants sur
un graphique et à en constater l'alignement quasi parfait, puis à calculer le
coefficient de corrélation linéaire associé (mentionné précédemment dans cet
exposé).
Il est parfois arrivé que
des élèves trouvent que cela correspondait aux distances moyennes des planètes
au Soleil, surtout après avoir attiré leur attention sur le couple (3, 149,6)
(Terre : troisième planète du système solaire à une distance moyenne de 149,6
millions de kilomètres du Soleil).
Abordons maintenant la
découverte de la ceinture de Kuiper et la déclassification de Pluton.
Dans les années 1940 et
1950, deux astronomes, le Néerlandais Gerard Kuiper (1905-1973) et l'Irlandais
Kenneth Edgeworth (1880-1972) émirent l'idée d'une ceinture de petits corps
au-delà de Pluton. Cela resta pure hypothèse jusque dans les années 1980, quand
des astronomes montrèrent que les comètes à courte période proviennent d'un
immense réservoir de petits corps glacés. Enfin, le 30 août 1992, après cinq
années de recherche, les astronomes américains Dave Jewitt et Jane Luu
observèrent le premier objet transneptunien, « 1992 qb1 ». L'année suivante, ils
en découvrirent un deuxième, « 1993 fw ». Ces objets transneptuniens sont les
derniers reliquats de la formation du Système solaire. Ce sont de petits corps
glacés, en orbite autour du Soleil et situés aux confins du Système solaire,
dans une zone nommée ceinture de Kuiper, au-delà des orbites de Neptune et
Pluton.
En 2003, fut
découvert un corps céleste de deux à trois fois plus éloigné, en moyenne, du
Soleil que Pluton et pratiquement de même diamètre. On lui attribua le nom de la
déesse grecque Eris. Cette découverte, ainsi que la perspective de découvrir
d'autres objets similaires dans l'avenir, a amené à définir, pour la première
fois, le terme « planète » de façon formelle.
Le 24 Août
2006, 2500 astronomes, réunis à Prague pour
l'assemblée triennale de l'Union Astronomique Internationale (U.A.I), ont voté
(à main levée) à 70%, pour un texte établissant une distinction entre
« planètes », « planètes naines » et « petits corps du système solaire ».
C'est ainsi que Pluton a été relégué au rang de « planète naine », alors que
Cérès était « élevé » du rang d'astéroïde à ce même rang de « planète naine »,
ce qui, bien sûr, ne change rien aux caractéristiques astrologiques vérifiables
de ces deux corps célestes.
En juin 2008,
l'UAI a décidé de classer Eris dans la catégorie des plutoïdes (classe
spécifique des planètes naines transneptuniennes).
Sept mois
avant que Pluton ne perde son rang de planète, la sonde « New Horizons » avait
quitté la Terre à une vitesse moyenne de 1,4 millions de km par jour, à
destination de Pluton (emportant les cendres du corps de Clyde Tombaugh).
Le 14 Juillet
2015, après un voyage de plus de 5 milliards de kilomètres et passant à 12 000
km de Pluton, la sonde commença à envoyer des photos de sa surface ainsi que de
ses cinq satellites, dont le principal est Charon. Il fallut 16 mois pour que
l'ensemble des clichés parviennent à la NASA, révélant un astre surprenant car
géologiquement actif et avec une épaisse atmosphère de luminosité bleutée.
Alan Stern
(né en 1957), qui a été l'un des premiers spécialistes du Système Solaire à
envisager l'envoi d'une sonde vers Pluton, se « bat » pour la réintégration de
Pluton dans la classe des planètes, et il n'est pas le seul.
La sonde
poursuit sa route dans la ceinture de Kuiper.
Des essais
ont été faits d'utilisation de la loi de Bode au niveau de la ceinture de
Kuiper, mais la grande excentricité des orbites et leur inclinaison importante
par rapport à l'écliptique rendent ces études peu probantes pour le moment.
IX. AU SUJET DU NOM DES PLANETES
Je voudrais vous faire
partager mon interrogation concernant le choix du nom des planètes découvertes à
une époque où l'Astronomie s'est totalement dissociée de l'Astrologie et où
cette dernière est méprisée par la plupart des Astronomes.
Une telle adéquation
existe entre ces noms et les caractéristiques astrologiques des planètes
correspondantes, et cela manifeste, à mon avis, l'intervention de l'Invisible.
Voici ce que nous
apprennent les livres relatifs à l'Histoire de l'Astronomie, en ce qui concerne
l'attribution du nom des trois planètes les plus récemment découvertes.
Pour Uranus :
Herschel, lorsqu'il apprit
que la « comète chauve » qu'il avait découverte était une planète, réclama le
droit de lui donner un nom : Georgium Sidius, en l'honneur du roi Georges III.
Lalande voulut l'appeler
« Herschel ».
Mais la majorité des
astronomes préférèrent continuer la série des dieux ou déesses de l'Olympe ; on
hésita entre Uranus, Neptune, Astrée et Cybèle. C'est Bode qui décida de
l'appeler Uranus.
Pour Céres : il s'agit de
la déesse protectrice de la Sicile où a été découvert cet astéroïde.
En ce qui concerne Neptune
: Le Verrier ne voulut pas, au départ, prendre la responsabilité de donner un
nom à la planète qu'il venait de découvrir mathématiquement et il en laissa le
soin à Arago dont on a mentionné précédemment la contribution à cette
découverte.
Arago considéra que cela
« heurterait la raison et les principes de la justice la plus vulgaire » de ne
pas lui donner « le nom de celui qui par une méthode admirable et sans précédent
a démontré l'existence de cette nouvelle planète, en a marqué la place et les
dimensions ».
Le Verrier s'opposa à ce
choix et exigea que l'on poursuivît la tradition des noms de la mythologie
grecque.
Arago se décida alors pour
Neptune.
Lorsque l'on voit à quel
point l'archétype du dieu de la mer et de ses corrélatifs (mythe de Protée,
etc.) correspond bien aux caractéristiques astrologiques de la planète
découverte par Le Verrier que l'on peut vérifier dans les thèmes, on peut penser
que Le Verrier a été bien inspiré dans sa modestie et qu'Arago a été « guidé »
dans son deuxième choix.
Pour Pluton : il parait
qu'on a d'abord failli l'appeler Minerve et que ce sont les initiales Pet L de
Sir Percy Lowell, ainsi que le « P » de Pickering qui amenèrent les astronomes à
choisir le nom de Pluton.
Là encore, quelle
adéquation entre le dieu des enfers et les effets de cette planète (qui ne sont
pas tous négatifs car il y a un important facteur de régénération lié à Pluton)
!
Quand à Eris, nom attribué, comme on
l'a vu précédemment, lors de la réunion de l'U.A.I. du 24 août 2006, il s'agit
de la déesse qui est à l'origine de la fameuse expression « pomme de discorde ».
Furieuse de ne pas être invitée au mariage de Thétis et Pélée, elle lança une
pomme d'or avec l'inscription « Pour la plus belle ». Les déesses présentes se
disputèrent alors le fruit, ce qui finit par mener à la guerre de Troie. Symbole
des désaccords les plus ardents, Éris est également invoquée pour stimuler les
troupes au combat, ce qui correspond à l'aspect positif de l'émulation.
Bien que l'orbite d'Eris
soit inclinée de 44° par rapport à l'écliptique (17° pour Pluton), on peut tout
de même rapporter sa position dans le zodiaque qui est à 23° du Bélier en 2017.
Et comme sa révolution est de 557 ans, elle ne se déplace que de 3° environ en
une décennie.
Certains astrologues ont entrepris son étude dans les thèmes.
X. L'ASTROLOGIE AUX XIXe ET XXe SIECLES
Le XIXe siècle
voit une reprise d'intérêt pour l'Astrologie.
En 1811, Goethe
(1749-1832) n'hésite pas à proclamer sa foi en la science des astres, même si
son interprétation ne repose pas sur les positions des astres mais sur une
méthode alchimique : « Je vins au monde à Francfort-sur-le-Main, le 28 août
1749, au 12ème coup de midi. La constellation était heureuse, le Soleil se
trouvait dans le signe de la Vierge ; Jupiter et Vénus étaient en bon aspect
avec lui ; Mercure n'était pas défavorable, Saturne et Mars étaient neutres ;
seule la Lune, pleine ce jour-la, exerçait la force de sa réverbération d'autant
plus puissante que son heure planétaire avait commencé ... » (Poésie et Vérité.
Chap. I - 1811).
On peut vérifier que dans
son thème :
-
il n'y a pas d'aspect de Vénus et Jupiter au Soleil
-
Mercure est en carré à Pluton (complexe de Faust) ; mais Goethe ne
pouvait pas le savoir
-
Saturne, conjoint à l'Ascendant et trigone à la Lune, est loin
d'être neutre
-
Mars trigone à la conjonction Soleil-MC non plus.
Les seuls éléments
correspondant à l'Astrologie telle que nous la pratiquons sont : Soleil en
Vierge, Lune puissante et pleine.
Balzac (1799-1850) écrit :
« L'Astrologie est une science immense et qui a régné sur les plus grandes
intelligences ».
Un lieutenant de la Marine
Royale Anglaise, Richard James Morrisson (1795-1874) dissimule ses activités
astrologiques sous le pseudonyme de Zadkiel. En 1861, il écrit : « La position
stationnaire de Saturne, cette année, sera très mauvaise pour toutes les
personnes nées le 26 août ... Parmi les affligés, je regrette de voir le
valeureux prince consort ».
Or, il se trouve que le
prince Albert de Saxe-Cobourg, qui a épousé la reine Victoria en 1840 meurt le
14 décembre 1861.
Le Daily Telegraph
parvient à dévoiler l'identité de Morrisson et lui intente un procès. C'est
Morrisson qui gagne le procès et devient célèbre ...
Nous en arrivons à l'aube
du XXe siècle.
L'Astrologie prend de
l'essor, dans les dernières années du XIXe siècle et au début du XXe
siècle.
A cette époque, un souffle
nouveau passe sur les Sciences : découverte des rayons X, des ondes
électromagnétiques, de la mécanique quantique et de la relativité d'Einstein.
Ces découvertes ébranlent
les certitudes rationalistes de la science des siècles passés.
Le recul de la pensée
mécaniste et causale au sens étriqué des termes, la réalisation de
l'interdépendance globale de l'univers (non-localité ou intrication quantique),
ouvrent les portes à une astrologie renouvelée.
Le foisonnement des livres
consacrés à l'Astrologie, au XXe siècle, ne me permet pas de faire
une étude exhaustive.
En toute fin du XIXe
siècle, l'abbé Nicoullaud (1854-1923) présente (en 1897), un Manuel d'Astrologie
sphérique et judiciaire, sous le pseudonyme de Fomalhaut, destiné à la
vérification de l'enseignement de Ptolémée.
En 1901, l'œuvre de Morin
de Villefranche, bien empoussiérée depuis sa parution à La Haye en 1661, est
traduite du latin en français.
Pour nous rosicruciens,
c'est surtout l'œuvre de Max et Augusta Foss Heindel qui nous tient à cœur :
l'Astrologie Scientifique Simplifiée, le Message des Astres, Astro-diagnostic et
les trois cours diffusés par notre Association.
C'est un sujet d'étude de
toute une vie et je ne saurais trop le recommander.
L'Astrologie y prend sa
pleine dimension ésotérique et mystique car cette connaissance est basée sur
l'Enseignement donné par les Frères Aînés de l'Ordre de la Rose-Croix dans la
Cosmogonie.
Les lois jumelles de
causalité et des renaissances (réincarnations) résolvent le problème de
libre-arbitre et du déterminisme qui se pose lorsque l'on aborde l'Astrologie
sous un angle exotérique.
Notamment, deux faits
fondamentaux éclairent le sujet :
–
Les Anges de Justice assignent à chacun de nous exactement ce dont
nous avons besoin pour notre développement.
–
Par son sacrifice, le Christ rend possible la rémission des péchés
et la libération du cycle des renaissances.
Poursuivons maintenant ce
survol rapide de notre siècle en citant Carl Gustave Yung (1875-1961), le
célèbre psychanalyste : « Les philistins de la culture croyaient récemment
encore que l'Astrologie était quelque chose dont on pouvait impunément se
moquer. Mais, aujourd'hui, remontant des profondeurs populaires, elle frappe à
la porte des universités dont elle avait été bannie trois siècles auparavant ».
Mentionnons la
personnalité éminente du polytechnicien, Paul Choisnard (1867 - 1930), qui
publia à partir de 1900, sous le pseudonyme de Paul Flambart, puis sous son
propre nom plus de 20 ouvrages.
Il cherche à relier
l'astrologie traditionnelle aux exigences de sa formation scientifique et
entreprend de vérifier les règles astrologiques au moyen d'études statistiques.
Il s'est notamment
intéressé à l'hérédité astrologique et a écrit : « Les positions planétaires
dans les horoscopes des personnes liées par le sang offrent une ressemblance
plus fréquente que dans les thèmes de personnes sans parenté ».
Ceci sera repris et
amplifié dans la deuxième moitié du XXe siècle par les statistiques
de Michel Gauquelin (1928-1991) portant sur un très grand nombre d'individus
célèbres par leur profession (plusieurs milliers) et qui mettront en évidence la
réalité de « l'influence des Astres ».
Michel Gauquelin, s'est
intéressé, très jeune, à l'Astrologie. A sept ans, il demandait la date de
naissance de ses camarades pour leur donner triomphalement leur signe solaire. A
dix ans, il suppliait son père de lui montrer comment calculer l'Ascendant. A
quinze ans, il « séchait » les cours du Lycée Charlemagne pour aller à la
librairie Chacornac « dévorer » des livres d'Astrologie. A dix-sept ans, ses
camarades l'avaient surnommé, non sans ironie, « Nostradamus ».
Mais ensuite, il commença
à douter de la validité de l'Astrologie et après des études de statistiques,
aidé par sa femme Françoise, il commença sa recherche par une « chasse aux
heures de naissance » à travers des archives et des mairies :
12000 en France, 7000 en
Italie, 3000 en R.F.A, 3000 en Belgique et 2000 aux Pays-Bas.
Ces naissances s'étendent
sur une période allant de 1794 à 1945. Parmi ces 27000 heures de naissance,
16000 appartiennent à des personnes dont la réussite est flagrante et 11000 à
des personnes ayant exercé les mêmes professions, sans y avoir aussi bien
réussi. Ces dernières servent de contrôle.
Voici résumés quelques
résultats.
En ce qui concerne les
personnes illustres :
Les militaires, les
athlètes ont eu une étrange préférence à naître au moment où la planète Mars est
proche de l'Ascendant ou du Milieu du Ciel ; par contre, ils « évitent » d'avoir
la Lune en cette position.
Pour les savants, c'est la
planète Saturne qui se trouve plus souvent là ; par contre, ils « évitent »
d'avoir Jupiter en cette position.
Pour les politiciens, les
acteurs, les journalistes, c'est Jupiter qui se trouve proche de l'Ascendant ou
du Milieu du Ciel ; par contre, ils « évitent » d'avoir Saturne en cette
position.
Pour les peintres et les
écrivains, c'est la Lune ; par contre ils « évitent » d'avoir Mars en cette
position.
Il y a dans toutes ces
statistiques, moins d'une chance sur plusieurs milliers, voire parfois sur
plusieurs millions pour que cela soit dû au hasard.
En ce qui concerne ceux
qui ont été moins brillants :
- scientifiques n'ayant
fait aucune découverte
- sportifs n'ayant pas été
champions - militaires peu gradés - députés et sénateurs sans prépondérance
- artistes obscurs etc.,
on observe des dispositions d'astres conformes à la loi des grands nombres.
Par conséquent, il
apparaît, qu'au niveau statistique, un certain degré de réussite doit être
atteint pour qu'on observe des résultats significatifs. Des études encore plus
fines de comparaisons ont été faites par Gauquelin, entre champions au « moral
d'acier » et champions au « moral plus fragile », entre acteurs « sans pudeur »
et acteurs « plus timides » ; savants « introvertis » et « extravertis », etc.
qui ont confirmé la validité des « influences » planétaires.
Par contre, Gauquelin
n'est pas parvenu à mettre en évidence une statistique du même type concernant
Le Soleil, Vénus, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton et il n'a pas non plus pu
prouver la validité d'autres facteurs astrologiques (planètes dans les signes,
aspects entre planètes).
Il se trouve qu'il a
refusé d'accepter tout ce qu'il n'est pas parvenu à prouver statistiquement.
Nous respectons sa
position, mais il est évident qu'à partir du moment où une « preuve »
statistique a pu être apportée, que même les plus farouches adversaires de
l'Astrologie n'ont pu contester, (et ce n'est pas faute d'avoir essayé), c'est
que la base même du système est juste.
Ce n'est pas parce qu'on
n'est pas encore parvenu à trouver un protocole statistique convenable pour les
autres facteurs astrologiques qu'il faut nier leur existence.
On ne fonde pas une
connaissance de l'homme exclusivement sur les statistiques.
Le psychologue fait-il
reposer toutes ses connaissances sur des statistiques pour aider une personne en
difficultés ?
Chaque facteur
horoscopique a pu être vérifié des milliers de fois. Après une analyse de ces
facteurs, et la détermination des dominantes, c'est la globalité du thème qu'il
importe de considérer ou plutôt de ressentir, car celui qui se penche avec
respect sur un thème dans le but d'aider ne « fonctionne » pas de façon purement
intellectuelle mais le cœur et l'intuition ont grandement leur mot à dire.
Un thème astrologique
natal est, en général, proprement individuel puisqu'il correspond à un lieu et à
un instant de naissance.
En ce qui concerne les
jumeaux, lorsqu'il y a un écart de quelques minutes entre les naissances, des
différences significatives, conformes aux règles de l'Astrologie peuvent
apparaître.
Lorsqu'il s'agit de
naissances de jumeaux par césarienne, il s'agit du même thème.
Une telle étude est
particulièrement intéressante, surtout si l'on a connaissance des différences
dans le caractère et le vécu de ces jumeaux.
J'ai étudié, un jour, le
thème des deux filles d'un collègue (jumelles nées par césarienne) dont il ne
m'avait rien dit. Elles avaient alors une vingtaine d'années. Je lui ai dit que
le thème indiquait un intérêt pour l'enseignement et aussi pour la médecine. Il
m'a répondu que l'une d'elles voulait s'occuper de Maisons de Jeunes et de la
Culture et que l'autre se préparait à faire médecine ...
Cet exemple met en
évidence qu'il y a bien plus de courants possibles dans un thème qu'un individu
ne peut en exprimer dans une vie donnée. Il n'y a pas un déterminisme
astrologique univoque.
C'est la part de libre
arbitre et de destinée mûre qui oriente les choix de l'individu, au sein d'une
même configuration astrologique.
Sans doute les
statistiques ne pourront-elles jamais mettre en évidence l'ensemble des règles
astrologiques car la véritable Astrologie nécessite une alchimie intérieure
permettant la fusion des éléments d'un thème perçu comme image vivante et
vibrante du Cosmos, conforme au plan de l'incarnation.
Je termine cet exposé en
reprenant ces paroles de Max Heindel : « Devant le buisson ardent, Moïse a reçu
l'ordre de se déchausser, parce qu'il se trouvait dans un endroit sacré,
illuminé par une Présence spirituelle. En vérité, Moïse ne se trouvait pas sur
un sol plus sacré que l'astrologue en train d'interpréter, un thème de
naissance » (Leçon n°9 du cours A1).
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