Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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samedi 4 juin 2016

Jacques Halbronn Retour aux sources du dispositif des maisons astrologiques


Retour aux sources du dispositif des maisons astrologiques
par  Jacques Halbronn
Peut -on être un bon chercheur en astrologie sans une certaine compétence historienne, permettant de remonter dans le temps et de restituer la genése des systémes? Pour cela, il ne suffit pas de lire les ouvrages du passé mais aussi d’en avoir une approche critique ce qui manque cruellement à la plupart de ceux qui s’y sont essayés, au cours des 50 dernières annéee, en se colletant notamment avec l’étude de la Tétrabible de Ptolémée.

Il n’est pas nécessaire de découvrir de nouveaux documents pour faire avancer la recherche historique. Dans bien des cas, les documents disponibles n’auront pas été  pleinement exploités. Notre  relecture de la Tétrabible (ou plutôt u Tribiblos, cf notre récente étude sur ce même site NofimLe tribiblos de Claude Ptolémée ». Le dernier livre divisé en deux. ») aura montré que l’astrologie dite généthliaque  avait initialement comporté deux volets, le thème de naissance mais aussi et d’abord le thème de conception.  Le premier s’intéressait au cours de la vie au sortir de l’enfance et l’autre se focalisait sur le seul temps de l’enfantement et de l’enfance. Or, tout montre que la pratique actuelle du « thème astral »  combine ces deux problématiques autrefois séparées et qui le sont clairement  chez Ptolémée, même si cela a échappé à des astrologues qui s’y sont intéressés comme Denis Labouré, André Barbault, Elizabeth Teissier oi Yves Lenoble au cours des 30 dernières années. qiui n’ont lu la Tétrabible qu’au prisme de leur pratique courante, risquant ainsi l’anachronisme.
Il faut rappeler qu’au départ le systéme des maisons  ne comportait pas le contenu que l’on connaitra par la suite. A aucun moment Ptolémée ne  désigne les maisons sur la base de la distribution des significations  qui s’imposeront par la suite et qui a donné d’ailleurs une iconographie largement oubliée, elle aussi – décidément,  laquelle  recoupe peu ou prou certaines arcanes du Tarot comme la Mort pour la maison VIII  (cf nos Recherches sur l’Histoire de l’Astrologie et du Tarot, parues avec le reprint de l’Astrologie du  Livre de Toth, Paris Trédaniel 1993 et  en 2015 notre étude dans la Revue Française d’Histoire du Livre, consacrée aux Livres d’Heures)
Louis Cruchet propose l’historique suivant , reprenant d’ailleurs en partie nos propres travaux sur  maisosns astrologiques et  arcanes majeures du Tarot::


L’Anthropo-Bio-Cosmologie : l’ABC des relations
Anthropologiques entre la Biologie humaine et le Cosmos


Significations des maisons astrologiques et significations des planètes
La signification des maisons astrologiques soulève quelques questions. Actuellement, elle n’est guère en rapport à leurs positions relatives sur la sphère locale, car, par exemple, la maison VIII, en relation à la mort, se situe au-dessus de l’horizon alors que sa signification devrait la situer en-dessous. L’histoire nous apprend que la signification des maisons fut assez tardive et qu’elle s’est précisée par affinité avec les planètes. Nous verrons que les différentes traditions relatives à ces affinités ne sont pas toutes contradictoires. Mieux, il semble se dégager de l’histoire des maisons associées aux planètes une cohérence attribuable au système des triplicités des maisons. Nous verrons que les études statistiques peuvent aussi contribuer à l’association des planètes aux maisons et nous introduirons les résultats de nos propres statistiques.
Les maisons dans l’histoire astrologique
Les significations des maisons ont eu de grandes difficultés à s’imposer et à s’harmoniser au cours de l’Antiquité grecque. Claude Ptolémée n’en parle pas dans sa Tétrabible, au IIe siècle de notre ère, mais les témoignages de Marcus Manulius (Manulius, pp.71-75, 2008), au début de notre ère, et ceux de Firmicus Maternus (Maternus, p.109-113, 2002) au IVe siècle, sont intéressants. Les auteurs ne donnaient pas les mêmes significations aux maisons, parce qu’ils possédaient des sources différentes et les aggloméraient de façon inégale, mais Manilius les faisait correspondre aux dieux qui, pour certains, avaient leurs équivalents planétaires.
Les maisons ou « lieux » dans l’Antiquité


Manilius
Maternus
maisons
lieu de
signification
dieu/planète
lieu de
signification
(faste ou néfaste)
I
naissance
destinée
Mercure
vie

II
Typhée


argent
Porte d’En-Bas
III
mort
Déesse
Lune
frères
Déesse
IV
père, enfant
Génie
Saturne
parents

V
santé, maladie
Génie

fils
Bonne Fortune
VI
du travail


santé
Mauvaise Fortune
VII
mort (Pluton)


épouse

VIII
Typhée


mort
Porte d’En-Bas
IX
(la Fortune)
Dieu
Soleil

Dieu
X
mariage

Vénus


XI

Fortune
Jupiter

Bon Démon
XII
du travail



Mauvais Démon

Les premières significations des maisons étaient soucieuses d’une certaine cohérence relative au mouvement diurne. En témoignent ces deux auteurs qui placent la mort, la Lune ou « Déesse », la Porte d’En-Bas et les « Daimons » (Génies) en-dessous l’horizon, plus précisément entre la maison II et la V, et la Fortune, le Soleil ou « Dieu » et le bon Démon en-dessous de l’horizon, entre la maison IX et la XI. Pluton et la mort sont justifiés par Manulius dans la maison VII parce que le couchant est le lieu des morts (chez Maternus, la mort de la maison VIII semble être une répétition de la « Porte d’En-Bas » de la maison II).
Les dieux/planètes de Manilius seront, en Occident, les planètes correspondant aux mêmes maisons de l’astrologue romain (excepté Vénus en X), sans que nous sachions si l’auteur fut la source du Moyen Âge tardif que nous allons examiner maintenant. »
En fait, Cruchet  s’en tient à des données bien connues dont  il présente un tableaiu synthétique/ Or, ,notre approche   va nettement plus loin en mettant ces données en perspective, diachroniquement.
Cela fait déjà longtemps que nous avions été interpellés par le fait que dans la Tétrabible, si l’on ne désignait point en effet,  les maisons  selon leurs appellations  « classiques », celles que rappelle Cruchet dans l ‘avant dernière colonne de son tableau, en revanche, ses chapitres successifs recouvraient parfaitement les dites attributions.  Comment expliquer une telle étrangeté?
Nous proposerons l’explication suivante : l’ancien dispositif  des significations des maisons (cf dernière colonne du tableau de Cruchet) aura été remplacé par  la colonne précédente en s’inspirant du protocole exposé dans la Tétrabible en ses Livres III et  IV lequel exposé successivement ce qui est relatif au thème de conception -donc dressé pour le moment de la conception – et au thème de naissance., ce qui aura finalement conduit à placer sur un seul et même thème, celui de naissance, les domaines censés  être dévolus respectivememt  à chacun des deux thèmes.
Cela conduit en fait  à un changement epistémologique   majeur. Alors que l’astrologue était censé prévoir ce qui se passerait à la naissance à partir de l’étude du thème de conception, il allait désormais décrire ce que l’on savait déjà concernant un être déjà présent!  Au lieu de prévoir, il se contenterait dès lors du moins pour ce qui est des premières maisons d’expliquer après coup, ce qui conduisait l’astrologie à renoncer à s’occuper de façon spécifique de prévoir les conditions liées à la naissance, par avance! On sait qu’une telle tendance aura fini par se répandre de préférer l’a posteriori à l’a priori avec le renoncement à l a  vraie prévision de ce qui n’est pas encore advenu, chez bien des astrologues modernes.
Voilà donc un nouvel exemple d’une déperdition voire d’une perversion du savoir astrologiique ancien  et qui n’a d’égal que l’abandon des étoiles fixes, lequel déséquilibre totalement la pratique astrologique notamment  en mondiale alors que la Tétrabible en traite. On voit à quel point il est vain de tenter de nous présenter l’astrologie actuelle  comme un aboutissement alors qu’elle nous apparait comme  bien corrompue au regard de ses états antérieurs.
Nous allons ci-dessous développer notre démonstation en reprenant les têtes de chapitres du Livre III  (dans l’édition de Nicolas Bourdin, L’Uranie, Paris, 1640, reprise en 1974 dans la Collection Bibliotheca Hermetica dirigée par René Alleau, pp. 122 et seq):
On  sautera le préambule qui introduit  et le Livre III  et le Livre IV qui ne font qu’un:
I Prologue
2 De la conception et de la naissance
3  Du degré de l’horoscope
4 Division de la doctrine des nativités

Volet  Conception

5 Des parents
6  Des frères et soeurs
7 Des mâles et des femelles
8 Des jumeaux
9 Des monstres
10  De ceux qui ne se peuvent nourrir
11  de la durée de  vie
12 De la forme et tempérament du corps
13 Des vices et des maladies du corps
14 Des qualités de l’âme
15 Des maladies de l’âme
On reconnait  le champ sémantique correspondant aux maisons I à VI : santé, parents, frères et soeurs.
le chapitre sur la durée de vie est particulièrement dévelioppé dans la Tétrabible tout comme celui sur les qualités de l’âme:
DE la durée de vie:
Rappelons que cette astrologie « natale » couvre ce qui précéde et suit immédiatement l’accouchement lequel apparait comme  l’articulation centrale:
On nous rapppelle:  » Entre les choses qui se considérent après l’accouchement, la principale question est la durée de la vie. En effet, il serait ridicule de juger des moeurs et de actions d’un enfant qui ne doit pas arriver aux années auxquelles  ces actions conviennent. » Entendons par là que la science du thème de conception  doit ici prévaloir et conditionner le travail plus en aval de la science du thème de naissance.
Des qualités de l’âme
Ce chapitre s’explique à la lecture du prologue du Livre IV
« J’ai enseigné les choses qui se doivent considérer avant la naissance de l’enfant et celles qui arrivent dans le temps de cette même naissance comme aussi entre celles qui la suivent, celles qui sont seulement attachées au tempérament et qui ne regardent que le mélange des qualités. Maintenant je traiterai de celles qui viennent d’ailleurs, entre lesquelles je parlerai premièrement des richesses et des dignités car de la même sorte que les richesses ont rapport avec le corps, ainsi les dignités conviennent à l’excellence de l’âme » (p. 198)

Passons donc au découpage du Livre IV
1 Prologue
2  Des richesses
3 Des dignités
4 De l’action
5 Des mariages
6 Des enfants
7 Des amis et ennemis
8  Des voyages
9  Du genre de mort
10 De la division des temps
On note le lien entre maruages et enfants qui n’est pas respecté dans le découpage des maisons astrologiques puisque la maison V  y est celle des enfants et la maison VII, celle du mariage
« Vu que les enfants suivent le mariage, c’est ici le lieu où il convient d’en parler »
On voit donc que Ptolémée n’a nullement organisé  ses chapitres en s’alignant sur un dispositif des maisons astrologiques qui aurait préexisté et son agencement est mieux conçu que celui du dit dispositif encore en vigueur de nos jours et que tant d’astrologues considérent comme « sacrosaint ».
L’on retrouve en gros les rubriques qui serviront à qualifier les maisons VII à XII : les voyages, les amis et ennemis, la mort,  le mariage.  On notera que la mort est placée en dernier, le dernier chapitre « de la division des temps »  qu’il faudrait plutôt considérer comme la conclusion de  la Tétrabible
« J’ai traité de chacune des parties dont on s’enquiert touchant le corps, les moeurs et la fortune et ce sommairement comme j’avais arrêté  dès le commencement de cette oeuvre. (…) Il y faut maintenant  ajouter celle de la division des temps », c’est à dire du processus de « prédiction ». (p. 254)
Comme nous l’avions exposé dans de précédents textes, il est assez logique que la mort corresponde à la dernière maison, ce qui correspond dans le dispositif « ‘classique » à la maison VIII
(dont la représentation iconographique se retrouve dans le Tarot, cf nos Recherches sur l’histoire de l’astologie et du tarot, avec le Centiloguse de Ptolémée, Paris, Ed Trédaniel 1993). Ce qui renvoie au débat sur le nombre de maisons astrologiques – question récemment soulevée par Patrice Guinard, (autour de l’octotopos)  cf Colloque de 2011 enregistré sur teleprovidence) Dans le tableau repris du travail de Louis Cruchet, l’on note qu’il n’y a que 8  rubriques et non 12 et il est plus que probable que les nouvelles appellations n’étaient également qu’au nombre de 8. Ce n’est que plus tard que l’on en ajouta 4 en redistribuant certaines significations pour y parvenir comme ce sera le cas en ce qui concerne les nouvelles planétes.




Porte d’En-Bas
Déesse

Bonne Fortune
Mauvaise Fortune

Porte d’En-Bas
Dieu

Bon Démon
Mauvais Démon









Le retour aux sources conduit généralement à observer certaines corruptions de la cohérence initiale. Il serait bon notamment que l’on arrête de rechercher la question des enfants en maison V car il ne s’agit plus ici de ce qui concerne l’enfant en train de naitre mais bien des enfants qu’il aura par la suite et cela ne reléve plus du thème de conception ou de ses représentation aui sein du thème de naissance avec les maisons I  à VI.    Mais on soulignera ce qu’il y a d ‘absurde  à vouloir réunir en une seule figure ce qui initialement faisait l’objet de deux  figures, celle de la conception et celle de la naissance. Il serait bon au fond de constituer deux thèmes divisés chacun en 4 sections, soit les 4 angles du thème. et le nombre 8  prend pleinement son sens comme la somme de deux dispositifs à base 4 que l’on aura cru bon de réunir.






JHB
04. 06. 16

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