Jacques Halbronn Son commentaire inédit (1978) sur la Brihat Jataka de Varahamihira

jacques Halbronn Son commentaire inédit (1978) sur la Brihat Jataka de Varahamihira Posté par nofim le 2 février 2021 Commentaire inédit ( 1978) sur la Brihat Jataka de Varahamihira Chapitre premier sur la stance 1 Dans cette première stance de l’ouvrage, Varahamihira se démarque des coutumes pratiquées en la circonstance : d’une façon générale, les livres hindous sont dédidiés à Brahma, Vishnou et Maheswara ou à l’une quelconque des grandes forces de la nature Saraqwathi; Lakshmi, ou Parvati. En revanche, Varahamihira s’adresse au Soleil, synthèse de toutes les forces invisibles, combinant les trois grands principes de l’Hindouisme : la création, la protection et la destruction. sur la stance 2 On a l’impresson d’entendre Maimonide , le philosophe médiéval, présenter son « Guide des Egarés » permettant à ses correligioniares de s’orienter dans la mer du Talmud. Sur la stance 3 Il s’agit de sanscritiser le terme « hora » que l’on pourrait soupçonner d’être d’origine grecque, point sur lequel les Indiens sont très susceptibles et auxquels il est souvent fait référence avec l’expression « Yavanas » Sur la stance 4 Kalepurusha, c’est l’ Homme Zodiaque de Manilius Sur la stance 5 Le sens des termes désignant les signes zodiacaux est très proche de celui que nous connaissons en occident:Kumbha (Versdeau) signifie un vase; Thuma une balance, Kanya une vierge, Dhanus un arc, . La distinction la plus sérieuse reste Makara, le crocodile, pour désigner le capricorne. Une classificatiion importante répartit les signes entre bipédes (Gémeaux, Vierge, Balance; première moitié du Sagittaire et Verseau et quadrupédes Bélier, taureau lion; deuxiéme partie du Sagittaire, première moitié du Capricorne. A propos de ce dernier signe il y a une inadéquation car le crocodile ne peut etre divisé en deux parties à la différence du capricorne; mi chèvre mi poisson, ce qui laisserait à penser que cette classification convient à un zodiaque non indien. Les signes d’eau sont le Cancer et les Poissons. Le scorpion n’est absolument pas considéré comme tel; c’est un signe « centripéde » En revanche, le Verseau est parfois considéré comme un signe d’eau (cf Notes Sastri p.5) Sur la stance 6 La première partie de cette stance renvoie au dispositif des domiciles. Plutot que de souligner une symétrie par rapport à l’axe cancer iion; Vatahamihira a préféré, simplement, signaler les maitrres des signes en partant du bélier. La deuxième partie introduit le principe des six grandes divisions du signe ou Shad(6) Vargas, à savoir la division en 1 (ou signe lui même ou Rasi), la division en 2 (Hora); la division en 9 -Navamsa), la division en 12 -dwadasamsa), la division en 30 (Trimsamsa). Noter la similitude avec la numérotation latine; neuvième, douziéme, trentiéme; le sanscrit étant une langue indo-européenne. Autant de diviseurs de 360° mais point de 30°; ce qui crée des divisions à l’intérieur d’un degré-ex: 30: 12 = 2 1/2 tandis que 360 :12= 30. Sur la stance 7 On constate que les deux séries planétaires sont inversées selon qu’il s’agit de signes masculins ou féminins. Ce dispositif rappelle celui des termes, utilisé parfois en Occident (cf Ibn Ezra, Réflexions sur des classifications désuétes, Ed Retz 1977) Sur la stance 8 Surayanarain Rao pose le probléme de l’origine des termes mentionnés dans cette stance; il reproche à Chidambara Aiyar dans sa traduction de 1885 du Brihat Jataka(que nous n’avons pu consulter) de prendre le parti « grec » en écrivant » Tous ces termes, à l’exception de Kulira et d’Antyabha sont à l’évidence des noms grecs, détail qui souligne que les interactions entre les savants indiens et la Grèce étaient loin de n’être que superficiels. » Nous abonderons dans le sens de Aiyar :o n identifie sans mal Kriya (bélier) Kriyos en grec); Tavuru ( taureau); Jituma (Didymos); Laya -Lion; Pathona (Parthenon); Taukshika (toxikos, Sagittaire), ; Akokeros (Capricorne); Hridroga (Hydros, Verseau) Même si les documents manquaient pour établir le lien; il ne saurait s’agir d’une coincidence, l’analyse linguistique se suffit à elle même. sur la Stance 9 Rao signale que les divisions proposées ne sauraient comprendre chaque fois l’ensemble des planètes : pour la division binaire en Hora n’entrent en jeu que les deux luminaires (il n’est question ni de Mars, ni de Jupiter etc) En revanche, les luminaires n »ont pas d’affectation en Trimsamsa, réservés pour des raisons d’adéquation numérique (30/5=6) aux cinq planètes non luminaires Quant au double sens de Hora, moitié de signe mais aussi ascendant, il est tentant de rapprocher Hora de Horoscope, terme qui désignait initialement l’ascendant en grec. sur la stance 10 Cette division en signes diurnes et nocturnes (qui ne coincide aucunement avec la division en signes féminins pairs et signes masculins impairs mérite réflexion : elle correspond au tableau suivant (Soleil) Lion Cancer (Lune) Vierge (nocturne) Gémeaux (diurne Balance (nocturne) taureau (diurne Scorpion (nocturne) bélier (diurne Sagittaire (diurne) Poissons (nocturne Capricorne (diurne) Verseau (Nocturne) On constate le passage à un moment donné de la colonne de gauche à celle de droite Sur la stance 11 A propos des décans on donnera pour exemple le taureau dont le premier décan, pour Vatahamihira , sera dominé par Vénus dont le domicile est dans ce signe, le deuxième décan par Mercure dont un domicile est en vierge, signe de terre comme le taureau Le troisième décan sera affecté au maitre du troisième signe de terre le capricorne, à savoir Saturne sur la stance 12 Varahamihira se considère dans l’obligation de mentionner des avis divergeants du sien à propos de la division en horas Sinotre auteur n’emploie que les luminaires en revanche d’autres traditions avant lui recourent au septénaire sur la stance 13 Les degrés d’exaltation proposés par Varahamihira, s’ils se distinguent de ceux proposés par Ptolémée semblent relever f’une seule et même origine à l’exception du soleil à 10° au lieu de 19° bélier et de Jupiter à 5° au lieu de 15° cancer, il y a identité dans les cinq autres cas Il s’agit d’un exemple, à notre avis de corruption des textes sur la stance 14 Varga signifie « division d’un signe » et Ottama la meilleure (optimale): il y a « vargottama » quand le navamsa est de même nature que le signe qui le contient (navamsa du bélier par ex; La notion de Moulatrikona-moula ) iniitial ou final et angle d’un triangle : angles d’un triangle équilatéral/ Le dispositif qui nous est proposé apparait lui aussi corrompu; pour le soleil Vénus, Saturne, Mars et Jupiter, les signes proposés sont ceux des domiciles de ces planètes En revanche pour la Lune il est proposé le taureau et non le cancer. Pour Mercure; la Vierge peut aussi bien renvoyer à l exaltation qu’au domicile? Dans les autres cas, il s’agit de signes masculins La raison d’être des moulatrikonas semble en effet d »avoir voulu privilégier un des deux domiciles d »une même planète ainsi Mars domine le Bélier et le scorpion Où est-il le plus puissant? En Bélier signe masculin etc sur les stances 15 et 16 Ces stances traitent du symbolisme des maisons; on notera que les significations des maisons indiennes divergent par endroits de celles habituelles en Occident : ainsi la maison XI correspond elle aux gains et est en dialectique avec la maison Xii qui elle renvoie- ce qui nous est plus familier aux pertes. Varahamihira divise les maisons en deux groupes : les meilleures seraient les maisons III VI X et XI On observera que III et VI relèvent de Mercure (par analogie avec Gémeaux et Vierge) tandis que X et XI sont liés à Saturne (par analogie avec le Capricorne et le verseau) L’autre stance propose d’autres définitions des maisons: encore une fois, la maison XI nous surprend dans ses attributions ;les problèmes domestiques Sur les stances 17, 18 Les maisons angulaires sont appelées Kendras Les maisons succédentes Panaparas et les maisons cadentes Apoklimas Ce sont les digbalas des maisons qui permettent d’apprécier la force d’une planète selon la maison où elle réside. On sait qu’analogiquement la maison I correspond au bélier, la maison IV au cancer, la maison VII à la balance et la maison X au capricorne C’est pourquoi si, dans un thème de naissance le signe qui se trouve dans une maison est respectivement d une nature analogue au signe avec lequel la maison se trouve en affinité, la situation de la planète se révèlera privilégiée En l’occurence on relèvera quelques anomalies Pourquoi la maison l correspondrait elle aux signes bipédes; humains alors qu’il s’agit du bélier, animal quadrupède? En revanche, on conçoit sans difficulté que les signes possédant un symbolisme d’eau ; cancer, poissons et partie aquatique du capricorne Il est étrange que le signe en affinité avec la maison I , le bélier soit affecté à la maison X S’il fallait reconstituer le dispositif selon la logique même de l »analogie qui semble jouer ici, on obtiendrait des signes bipédes pour la maison VII (la Balance signe humain); des signes d’eau pour la maison IV, des signes quadrupèdes pour la maison I. Enfin, pour la maison X des signes reptiles si l’on sait que le dixième signe chez les Indiens est symbolisé par le crocodile (makara) Stance 19 On observe les problèmes de l’application d’une division en quatre et en trois: les signes bipédes sont forts le jour, les signes quadrupèdes la nuit tandis que les deux autres catégories sont puissantes aux périodes de transition entre jour et nuit, Deux groupes sont ainsi constitués bipédes quadrupédes que nous identifierons pour notre part à la polarité bélier balance et reptiles aquatiques à la polarité capricorne cancer Stance 20 **Voici les correspondances entre planètes et directions de l’espace Mars bélier et scorpion Sud Vénus taureau et balance Sud est* Mercure gémeaux et vierge Nord * Jupiter sagittaire et poissons Nord Est Saturne capricorne et verseau Orient Soleil lion Est Lune cancer Ouest Curieusement, il manque la direction Sud Ouest qui impliquerait un huitième facteur exemple les noeuds (Rahou Kétou) A SUIVRE .