Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
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vendredi 30 septembre 2022
Jacques Halbronn Astrologie versus Astromancie
Jacques Halbronn Astrologie versus Astromancie
Il importe impérativement de ne pas confondre l’astrologie avec l’astromancie même si ce sont là deux facettes complémentaires, lesquelles correspondent respectivement à la solsticialité et à l’équinoxialité. Nous dirons que l’astromancie profite de l’éclipse de l’astrologie et vice versa..C’est cette complémentarité qui aura génére un certain amalgame entre ces deux domaines, ce dont auront été victimes nombre d’historiens comme Jean Patrice Boudet.(Entre Science et nigromance.Astrologie, divination et magie dans l’Occident médiéval (XIIe-XVe siècle) Nos travaux actuels nous auront permis de clarifier le débat, ce qui montre que l’historien ne saurait se dispenser de prendre connaissance des recherches contemporaines pour mettre en perspective son corpus pas plus qu’il ne devrait réduite son objet d’étude à une certaine pratique en vigueur de son temps, au risque de l’anachronisme. Tout historien qui se respecte ne peut renoncer à explorer ce qui est en amont comme en aval de la période qu’il étudie. Nous serons donc contraints de nous référer à la recherche en cours en ce début de XXIe siècle, pour éclairer des périodes antérieures, sans être accusé d’anachronisme pas plus qu’un historien de l’astronomie du XVIIIe siècle ne devrait se dispenser de s’intéresser aux précurseurs de l’astronomie ultérieure.. Si dans le cas de l’astronomie, cela semble aller de soi, il n’en est rien dans celui de l’astrologie, du moins pour ceux qui ne daignent accorder le moindre intérêt à la recherche astrologique contemporaine. Le probléme se pose également pour l’étude du nostradamisme au XVIIe siècle (cf notre post doctorat. Le dominicain Jean giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle, EPHE ve section, 2007 où nous avons tenu compte des recherches actuelles pour situer notre auteur) Comment l’Historien, d’ailleurs, pourrait-il s’abstraire de telles considérations?
L’astrologie comporte une dimension « nocturne » qui la met entre parenthèses, à l’instar du débat entre Déméter et Hadés se répartissant le temps à parts égales. Dialectique de la présence et de l’absence, comme si l’absence était nécessaire à la présence, le départ au retour. Autrement dit, notre temps social se partage en deux faces: l’une consciente, l’autre subconsciente. L’astrologie concernerait la partie subconsciente, plus collective (cf la Prophétie de Jérémie, Ch XXXI autour de la « Nouvelle Alliance ») alors que l’astromancie serait liée à la partie consciente, plus individuelle. Nous dirons que c’est la partie subconsciente qui reléve de la Science en ce qu’elle concerne le collectif, le général, ce sur quoi nous n’avons guère prise. En revanche, lors de la phase consciente, il y a moins de certitudes et l’on est tenté de faire appel à la divination. C’est l’absence d’astrologie qui alimente la demande d’astromancie car celle-ci a pour objet la personne et la solsticialité est en quéte d’hommes providentiels, de guides, qui sortent du rang. Mais c’est du fait de l’éclipse de la phase équinoxiale que le besoin de faire appel à ces « leaders » se fera sentit.
Ce qui porte à confusion tient au fait que l’astromancie recourt à l’astronomie tout comme l’astrologie mais elle ne le fait pas de la même manière comme nous l’avons mis en évidence ailleurs. Paradoxalement, l’astromancie consomme davantage d’astronomie que l’astrologie, ce qui peut induite en erreut et faire passer l’astromancie comme étant le facteur scientifique! En effet, l’astrologie a pour objet l’organisation de la Cité et doit se plier à une certaine ergnomie, à la portée de tous les citoyens alors que l’astromancie a besoin du truchement du praticien supposé capabale de débrouiller la « carte du ciel » en tous ses méandres. En ce sens, l’astrologie tend vers une simplicité occamienne là où l’astromancie se complait dans une pléthore de données qui échappent au dit citoyen, ce qui est encore plus vrai depuis 200 ans avec l’intégration d’astres invisibles à l’oeil nu (Uranus, Cérés, Neptune, Pluton etc) Nous avons par ailleurs souligné la dimension féminine de l’astrologie en sa phase équinoxiale face à la dimension masculine et élitique propre à la solsticialité.On sait d’ailleurs que les horoscopes (astromancie) étaient autrefois réservés aux princes. En ce qui concerne l’alternance des phases, équinoxiale et solsticiale, cela ne se limite pas à des mouvements de population féminine/.masculine en ce sens que la Science est de l’ordre de l’équinoxial alors que l’Art, la Littérature, serait de l’ordre du solsticial, quel que soit le sexe des auteurs.
JHB 30 09 22
jeudi 29 septembre 2022
Jacques Halbronn Religion. Le Christianisme entre équinoxialité et solsticialité
jacques Halbronn Religion. Le Christianisme entre équinoxialité et solsticialité?
Nous avons récemment insisté sur la dimension prométhéenne de la démarche d’un Jésus de Nazareth (INRI), opposant son projet d’édifier son Eglise au plan de la Création. Mais ne convient il pas de distinguer le pasteur et son « troupeau », ce qui ne va jamais sans quelque ambiguité.
Vu surs Internet
Evangile selon St Jean, chapitre 10, 11-18
Jésus disait aux Juifs : « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » Le bon pasteur personnifie ce que nous entendons par solsticialité, dans notre Astrologie. Mais en même temps, il est question dans les Evangiles de la » Nouvelle Alliance » laquelle nous avons identifié à l’Equinoxialité…. C’est au nom de cette nouvelle alliance, pris dans Jérémie XXXI et que l’on retrouve citée dans l’Epitre aux Hébreux, que Jésus va rejeter certaines pratiques juives comme le Shabbat en préconisant un accés « direct » à Dieu.
vu sur Internet
‘Que veut dire la Bible quand elle parle d’une nouvelle alliance entre Dieu et nous ? La nouvelle alliance est l’ultime réponse à la rébellion. C’est dans la Bible Jérémie 31.33 (SEG) : « « Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, » dit l’Éternel : je mettrai ma loi au dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. »
La nouvelle alliance provient de la mort du Christ. C’est dans la Bible Luc 22.20 (SEG) : « Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. » »
La nouvelle alliance veut dire que nous pouvons atteindre Dieu directement grâce au Christ. C’est dans la Bible Hébreux 7.22 (SEG) : « Jésus est par cela même le garant d’une alliance plus excellente. »
Or, pour nous, les Juifs incarnent l’Ancienne Alliance, ils sont désignés comme « lumière des nations »,ce qui correspond à une logique solsticiale à laquelle semble bien s’opposer le christianisme qui exige une universalité, une égalité, propre à notre idée de l’équinoxialité. D’ailleurs, nous avons montré, astrologiquement, que les phases équinoxiales de Saturne de 7 ans étaient néfastes pour les Juifs où qu’ils se trouvent, que c’était un temps de menace, de danger, de pogrom, d’extermination, en tout temps ( cf l’Affaire Dreyfus par exemple). Tout se passe comme si Jésus proposait -en reprenant le thème jérémien de la Nouvelle Alliance-un nouvel ordre des choses, le messager(la Bonne Nouvelle) n’étant pas visé lui même par le message.
Mais pour nous, l’alternance entre les deux ‘Alliances » est consubstantiel du plan divin : on la trouve dans le processus même de Création de la Femme (Genése II) et en tout état de cause, renvoie à un temps bien antérieur à celui de Jésus tout comme la Prophétie de Jérémie traite d’un futur depuis longtemps accompli, comme l’atteste l’existence même de l’Astrologie.
JHB 29 00 21
Jacques Halbronn La phase équinoxiale et le refus de l'hétéronomie
jacques halbronn La phase équinoxiale et le refus de l’hétéronomie.
Il y a comme un paradoxe à qualifier la phase équinoxiale de quéte d’autonomie en ce qu’elle correspond, si on lit bien Jérémie, à un temps de contrainte absolue des astres. Jérémie XXXI 32
לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם. 32 Mais voici quelle alliance(Brit) je conclurai avec la maison d’Israël, au terme de cette époque, dit l’Eternel: Je ferai pénétrer ma loi (Tora) en eux, c’est dans leur coeur (libam) que je l’inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
לג וְלֹא יְלַמְּדוּ עוֹד, אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ וְאִישׁ אֶת-אָחִיו לֵאמֹר, דְּעוּ, אֶת-יְהוָה: כִּי-כוּלָּם יֵדְעוּ אוֹתִי לְמִקְּטַנָּם וְעַד-גְּדוֹלָם, נְאֻם-יְהוָה–כִּי אֶסְלַח לַעֲוֺנָם, וּלְחַטָּאתָם לֹא אֶזְכָּר-עוֹד. {ס} 33 Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement en disant: « Reconnaissez l’Eternel! » Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l’Eternel, quand j’aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu’au souvenir de leurs péchés.
On retrouve une telle problématique au tout début du Shéma Israel (Ecoute Israel) encore que le texte comporte une contradiction flagrante puisqu’il parle du « coeur » et juste après de les inscrire sur les « montants de la porte de ta maison » (mézouza) avec donc une double acception de l’idée d’inscription: En outre, ce texte implique un enseignement et en même temps, il sera gravé dans le coeur, ce qui amalgame la philosophie des deux Alliances!
Deutéronome 6:4-9
Ecoute, Israël ! Le SEIGNEUR, notre Dieu, le SEIGNEUR est un. Tu aimeras le SEIGNEUR, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que j’institue pour toi aujourd’hui seront sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras chez toi et quand tu seras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les attacheras (sic) comme un signe sur ta main, et elles seront un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les montants de la porte de ta maison et aux portes de tes villes ».
Le paradoxe, on l’aura compris, c’est que cette autonomie intérieure est conditionnée par une dépendance cosmique à la différence du pouvoir exercé par un monarque.(encore que dit « de droit divin ») Mais il semble que cette dépendance cosmique soit vécue comme émanant de l’intérieur.
Notice Wikipedia » L’hétéronomie est le fait qu’un être vive selon des règles qui lui sont imposées, selon une « loi » subie. L’hétéronomie est l’inverse de l’autonomie, où un être vit et interagit avec le reste du monde selon sa nature propre. »
Cela dit, aller consulter un astrologue reléve bel et bien de l’hétéronomie, d’une loi édictée par un « homme de l’art » – on parlera d’une astrologie « solsticiale », pour phase solsticiale alors que laisser l’astrologie nous pénétrer directement, sans médiation, correspond à une astrologie « équinoxiale ». Cela signifie que le praticien de l’astrologie ne peut exercer son métier qu’à mi-temps, soit au cours des seules phases solsticiales. Les 7 années qui viennent sous peu seront celles de « vaches maigres » pour la corporation des voyants et des astrologues.
JHB 29 09 22
Jacques Halbronn Lectures astrologiques de la Bible . Genése I L'homme seul (solstice) complété par la femme (équinoxe)
Jacques Halbronn Lectures astrologiques de la Bible (Genése II). L'homme seul (solstice) complété par la femme (équinoxe)
Notre astrologie se trouve des correspondances avec la Bible mais cette astrologie là différe sensiblement de l'Astrologie telle qu'elle semblait s'être comme statufiée, devenue une chose établie une fois pour toute, comme hors de portée des astrologues eux mêmes, ce qui autorisait tout un chacun à tenir des propos définitifs à son sujet.. On observera donc que certaines comparaisons et confrontations entre l'Astrologie et tel ou tel autre domaine sont fonction de sa description. Au delà de ce que nous avons déjà mis en évidence à propos de la prophétie de Jérémie quant à l'Ancienne et à la Nouvelle Alliances et de celle du Pharaon interprétée par Joseph autour des 7 vaches maigres dévorant les vaches grasses: d'une part la succession de périodes de 7 ans, de l'autre, la Loi hétéronomique (solstices) face à la loi autonomique (équinoxes), nous aborderons à présent ce que signifie astrologiquement la "Création de la Femme", au début du Livre de la Genése (ci dessous):
Genése II
וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים, לֹא-טוֹב הֱיוֹת הָאָדָם לְבַדּוֹ; אֶעֱשֶׂה-לּוֹ עֵזֶר, כְּנֶגְדּוֹ. 18 L’Éternel-Dieu dit: "Il n’est pas bon que l’homme soit isolé "lévado); je lui ferai une aide digne de lui."
יט וַיִּצֶר יְהוָה אֱלֹהִים מִן-הָאֲדָמָה, כָּל-חַיַּת הַשָּׂדֶה וְאֵת כָּל-עוֹף הַשָּׁמַיִם, וַיָּבֵא אֶל-הָאָדָם, לִרְאוֹת מַה-יִּקְרָא-לוֹ; וְכֹל אֲשֶׁר יִקְרָא-לוֹ הָאָדָם נֶפֶשׁ חַיָּה, הוּא שְׁמוֹ. 19 L’Éternel-Dieu avait formé de matière terrestre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel. Il les amena devant l’homme pour qu’il avisât à les nommer; et telle chaque espèce animée serait nommée par l’homme, tel serait son nom.
כ וַיִּקְרָא הָאָדָם שֵׁמוֹת, לְכָל-הַבְּהֵמָה וּלְעוֹף הַשָּׁמַיִם, וּלְכֹל, חַיַּת הַשָּׂדֶה; וּלְאָדָם, לֹא-מָצָא עֵזֶר כְּנֶגְדּוֹ. 20 L’homme imposa des noms à tous les animaux qui paissent, aux oiseaux du ciel, à toutes les bêtes sauvages; mais pour lui-même, il ne trouva pas de compagne qui lui fût assortie.(Ezer Kenegdo)
כא וַיַּפֵּל יְהוָה אֱלֹהִים תַּרְדֵּמָה עַל-הָאָדָם, וַיִּישָׁן; וַיִּקַּח, אַחַת מִצַּלְעֹתָיו, וַיִּסְגֹּר בָּשָׂר, תַּחְתֶּנָּה. 21 L’Éternel-Dieu fit peser une torpeur sur l’Homme, qui s’endormi; il prit une de ses côtes, et forma un tissu de chair à la place.
כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם. 22 L’Éternel-Dieu organisa (Yiven) en une femme (Icha) la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme.(adam)
כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. 23 Et l’homme dit: "Celle-ci, pour le coup (cette fois), est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise de Ich."
Il est clair que la femme n'apparait que dans un second temps, puisqu'au départ, nous dit on, "Adam est seul (en hébreu Lévad). Notre grille astrologique y voit là la description d'un premier temps, le solsticial : on trouve une convergence formelle entre solitude et solsticialite tout comme entre équinoxe et quéte d'égalité (ex aequo) propre à la phase équinoxiale.(aequinoctium) Cela nous améne à déclarer que l'on passe du solstice à l'équinoxe, de la Nouvelle Lune au premier quartier ou "demi-lune")Selon nous, la phase équinoxiale vient prolonger, compléter la phase solsticiale, l'expanser, passant du pouvoir d'un seul (monarchie, autocratie) puis de quelques (uns 'oligarchie) au pouvoir (démocratie) de tous.(cf les régimes politiques selon Aristote https://1000idcg.com › regimes-politiques-aristote)
Cela rejoint la prophétie de Jérémie avec l'Ancienne Alliance (solsticiale) et la Nouvelle Alliance (équinoxiale), l'une étant hétéronomique; l'autre autonomque, soit une Loi venant de l'extéieur laissant la place à une Loi venant de l'intérieur et par là meme incontournable. Nous dirons qu'en phase équinoxiale, le pouvoir du "mâle dominant" n'est plus de mise et sans grande efficacité puisqu'il rend possible une marge de désobéissance, On aura compris que nous nous plaçons toujours dans une démarche cyclique et donc d'alternance, sur un laps de temps global d'une quinzaine d'années et non dans la perspective linéaire d'une sorte de "fin du monde". On voit que la connexion entre les deux corpus, l'astrologie et le biblique, exige une certaine décantation, faute de quoi le lien entre eux ne s'établit point.
JHB 28 09 22
mercredi 28 septembre 2022
Jacques Halbronn Le passafe de la solsticialité à l'équinoxialité, de Hitler à Poutine (1935- 2023)
jacques Halbronn Le passage de la solsticialité à l'équinoxialité, de Hitler à Poutine.
Si l'on en croit certains reportages sur l'opinion publique russe actuelle, il semble que le discours poutinien ait largement infusé et que Poutine ne soit plus nécessaire à une telle dynamique, relayée désormais par la population en général;.
Vu récemment sur Internet:
"Vladimir Poutine toujours très populaire en Russie, selon un sondage
Selon un sondage mené par le Centre Panrusse d'étude de l’opinion publique, 81% des Russes font «confiance» au travail de Vladimir Poutine, rapporte TASS, une agence de presse russe.
1600 répondants âgés de 18 ans et plus ont été questionnés au sujet du travail du président entre le 22 et 28 août 2022.
Les participants ont également été appelés à commenter le travail du président russe. 78% de ceux-ci approuvent son travail, une baisse de -0,3% par rapport à la semaine précédente.
Les sondages effectués par le Centre Panrusse d'étude de l’opinion publique sont souvent critiqués par les opposants du régime russe, puisque ce centre de recherche est financé par le Kremlin.
En février 2022, soit juste avant le début de l’«opération spéciale militaire», 71% des Russes appuyaient le travail de Poutine.
Selon des experts, la propagande russe qui s’est intensifiée depuis quelques mois serait responsable de la montée des appuis envers le travail du maître du Kremlin."
Nous comprenons, au prisme de notre astrologie, que le soutien de la population qui pourrait s'accentuer, avec l'avénement d'un climat équinoxiale au printemps prochain, pourrait déborder Poutine et le remplacer éventuellement par quelqu'un d'encore plus radical, quelque tribun populiste, les femmes pouvant jouer un role déterminant dans ce sens/
Si l'on considére le cas de De Gaulle,. En 1965, c'est le passage de Saturne sur le même axe Vierge-Poissons qui se présente sous peu. Rappelons qu'en 1968, au lendemain de mai 68, De Gaulle remporte largement les législatives et choisit un nouveau Premier Ministre, Couve de Murville. Le gaulisme n'est pas mort et d'ailleurs, c'est Pompidou qui deviendra le prochaine Président jusqu'à sa mort en 1974.
Prenons à présent le cas d'Adolf Hitler. C'est en 1935 que Saturne passe sur le même axe Vierge-Poissons, qui débouche sur une période équinoxiale alors qu'il a été élu en phase solsticiale/
Vu sur Internet :
éLa promulgation de la loi du 16 mars 1935 sur l'organisation de l'armée allemande entraîne un enthousiasme populaire immense. C'est devant une foule fervente que le ministre de la propagande, le Dr Goebbels, lit le texte du Führer. À la fin de la lecture, il ajoute: «Ainsi sont honorés les morts de la Grande Guerre, et aux vivants est donnée l'assurance que notre avenir national est assuré» (Le Figaro du 17 mars 1935). La décision du Führer est célébrée par de grandes festivités."
JHB 28 09 22
jacques Halbronn Astrologie solsticiale versus astrologie équinoxiale.
jacques Halbronn Astrologie solsticiale versus astrologie équinoxiale
Il nous faut distinguer deux attitudes astrologiques, l'une qui passe par le savoir faire du praticien, l'autre qui repose sur le bon sens des gens en général. On retrouve ces deux formes avec l'astrologie du thème natal d'une part et celle du signe solaire de l'autre.
Dans le premier cas, le thème apparait comme un labyrinthe dont seul le praticien aurait la clef, fournirait le "fil d'Ariane"; seul apte à débrouiller un tel écheveau. Pour maintenir un tel statut, il est clair que toute simplification d'accés à l'astrologie correspondrait à une menace pour la profession; Une structure comme la FDAF (Fédération des Astrologues francophones) répondrait à cette défense de la corporation, en s'assurant notamment que chaque praticien adhérent userait de données de naissance correctes ainsi que des références astronomiques appropriées et saurait en mesure d'en tirer quelque enseignement. Ce serait là un garde fou contre les "charlatans" Le hic, c'est que cette astrologie penche sérieusement vers une forme de divination, aussi spécifique soit son support..
Dans le second cas, l'on observe que le public connait assez bien le calendrier mensuel des signes zodiacaux et se fait une idée assez précise de la "psychologie" de chaque signe. Ici, la définition de l'astrologue n'est pas la même. L'astrologue est celui qui fixe les codes, les régles du jeu à l'intention du public mais il n'a pas à étudier une personne en particulier. Paradoxalement, cet astrologue travaillant pour le public est un ingénieur alors que l'autre type ne serait qu'un technicien appliquant avec plus ou moins de bonheur, au coup par coup, les consignes délivrées par le "maitre astrologue" capable de repenser, de redesigner, de reformuler l'astrologie. Mais le modéle ainsi élaboré à destination d'un large public se doit d'être d'une ergonomie très supérieure à celle présentée par le thème natal, quitte à mettre au chomage, à terme, la catégorie des astrologues de cabinet.
Cela dit, il n'est donc pas question de valider l'astrologie des 12 signes, sur la base de la date de naissance, comme on le voit notamment dans les médias. Il est temps que cette astrologie destinée à la Cité dans son ensemble évolue vers une transparence accrue. C'est ce que préconise notre Astrologie EXOLS tant en travaillant sur le clivage hommes-femmes (cf les topiques sensorielles) dont l'autre astrologie ne veut pas entendre parler qu'en familiarisant le public avec des techniques prévisionnelles que chacun peut comprendre et partager autour de soi. (alternance de phases de 7 ans, équinoxiale et solsticiale tour à tour), ce qui limite d'autant le recours aux éphémérides astronomiques.
On s'interrogera ici sur la possibilité que si la phase solsticiale favorise l'emergence de "sauveurs" qui viendraient au secours de "non initiés" -ce qui irait dans le sens des consultations personnelles et des formations encadrées- en revanche, la phase équinoxiale tendrait à renforcer la domination d'une astrologie "citoyenne", à la portée de tous..
Or, l'on passe actuellement en phase équinoxiale, du fait du passage de Saturne sur l'axe "mutable" Vierge/ Poissons, qui est le premier stade de la dite phase. Ce passage se produira au printemps 2023. L'on doit donc s'attendre à une forte demande de simplification de l'astrologie, comme cela s'est produit dans toutes sortes de domaine, de la voiture à la téléphonie, de l'informatique à la restauration et comme on l'a dit plus haut, cela exige un personnel d'encadrement au plus haut niveau technologique, celui d'ingénieurs et non de simples techniciens. En ce qui concerne les établissements de formation, il ne s'agit plus de transmettre une routine d'éxécution mais de recruter de véritables "designers", à haut potentiel intellectuel, à un tout autre niveau. Il faudra donc attendre 7 ans pour que la demande d'astrologues de cabinet trouve un nouvel élan du fait d'une surenchère divinatoire, exigeant des professionnels particulièrement doués pour tirer le meilleur d'un thème natal, ce qui correspond à une phase solsticiale, avec le passage de Saturne sur l'axe Gémeaux-Sagittaire.!
JHB 28 09 22
Jacques Halbronn Réponse à Ivan Herard Rudloff et à son Editorial de Champ Astrologiques numéro 1
Jacques Halbronn Réponse à Ivan Hérard-Rudloff et à son Editorial de Champs Astrologiques numéro 1
ED I T O R I A L 2021
Toute discipline gagne en respectabilité par l’écrit. L’astrologie, plus que toute autre peutêtre, doit – et à mon sens devra toujours – sa prise au sérieux à la production régulière d’études qu’il est possible de citer, d’analyses auxquelles pouvoir se référer. Depuis que les Editions du Rocher ont cessé leur collection « Astrologie » (pour ne citer qu’elles), la recherche astrologique a migré vers l’autoédition et la publication en ligne, sur leurs sites professionnels, de leurs travaux par les astrologues. Que chaque astrologue dispose de son espace – site et/ou réseau social – pour y faire part de son activité et y rendre accessibles ses articles et ses pensées relève d’une bienheureuse indépendance. Pourtant, comment nier que publier ensemble, regroupés sous une bannière commune (qu’elle se nomme Champs Astrologiques ou autrement), elle-même sous l’égide d’une Fédération des astrologues aussi nécessaire à la reconnaissance de notre profession que la FDAF, donne davantage de poids à nos textes ? L’ère d’Internet assure la diversité et une certaine liberté, mais génère aussi le morcellement. Une cohésion, aussi idéaliste soit-elle, est à garder à l’esprit pour être mieux équipés face à nos interlocuteurs sceptiques. A l’argumentation, il est toujours bon d’ajouter une ou des suggestions de lecture. Un premier numéro de revue – comme tout passage de l’état de projet à celui d’objet réalisé – permet de mieux visualiser et donc préciser son identité. Il m’apparaît essentiel que se développe un espace intermédiaire entre le livre (trop long) et l’article (trop court) : des essais astrologiques qui prennent le temps d’exposer une idée et de l’assortir d’un exemple développé. En ce sens, le nombre maximal de pages initialement fixé (10) peut être doublé. Champs Astrologiques est ouverte aux différents courants et aux différentes méthodes, autorisant ainsi chaque astrologue à défendre l’astrologie telle qu’il la pratique ; la revue ne saurait transiger, toutefois, sur la rigueur méthodologique, qui consiste par exemple à ce qu’un thème individuel ne puisse être véritablement étudié sans que date, lieu et heure de naissance soient pris en compte. (Idéalement, lorsque cela est possible, en particulier pour les naissances en France, la source de ces informations devrait systématiquement être indiquée.) De même, l’exigence de parler d’astrologie et uniquement d’astrologie. A tort ou à raison, il me semble qu’il est temps de ne plus définir l’astrologie par ce qu’elle n’est pas (au final, cela entretient les amalgames plus que cela ne les dénoue une fois pour toutes), mais bien par ce qu’elle est, depuis toujours et en puissance : une discipline qui s’apprend, qui repose sur un « alphabet » (Signes, Maisons, Planètes, Aspects…) qui constitue le langage commun des astrologues, et qui à elle seule peut donner lieu à des analyses intelligentes, pertinentes. Cette simple définition suffit à ouvrir un champ de recherches, entreprises et menées avec un goût de la connaissance et une rigueur tout « universitaires ». Si chaque article révèle la manière dont l’auteur se saisit de l’outil astrologique, il se traduit aussi par un style (notre part uranienne) et parfois par une subjectivité ; à cet égard, chaque texte engage son auteur dans les opinions qu’il est susceptible d’y exprimer. Que cette revue numérique, de téléchargements en transferts, circule entre bien des « mains », d’astrophiles de longue date comme de curieux de la première heure. Nous devons à l’astrologie de faire connaître et partager le fruit de nos travaux. Le n°2 paraîtra en mars 2022, équinoxe de printemps, simultanément à la Journée de rencontres FDAF.
Ivan Hérard-Rudloff Rédacteur en chef de Champs Astrologiques
Nos remarques sur trois numéros "équinoxiaux" L'annonce d'une publication semestrielle en ligne comme complément aux blogs et sites astrologiques nous semble, à vrai dire, assez dérisoire et pour tout dire vraiment symbolique avec un sommaire d'une demi-douzaine de contributions chaque fois. Pour nos propres productions, c'est grosso modo ce que nous publions quotidiennement sur nos supports NOFIM, (unblog.fr) Faculté Libre d'Astrologie de Paris, Chaine You Tube-de la Subconscience, Album Photo des astrologues (Facebook).
Ivan Hérard Rudloff met la barre assez bas, à savoir la justesse des données de naissance.
"Champs Astrologiques est ouverte aux différents courants et aux différentes méthodes, autorisant ainsi chaque astrologue à défendre l’astrologie telle qu’il la pratique ; la revue ne saurait transiger, toutefois, sur la rigueur méthodologique, qui consiste par exemple à ce qu’un thème individuel ne puisse être véritablement étudié sans que date, lieu et heure de naissance" Or, pour notre part, nous proposons une astrologie qui ne dépende pas de telle données sacro-saintes. Nous ptéférons recommander une rigueur théorique à une rigueur "méthodologique" et c'est d'ailleurs autour de cette fameuse rigueur méthodologique que la FDAD en un quart de siècle sera parvenue à donner bonne conscience à pas mal d'astrologues ainsi qu'une apparence de dénominateur commun, à bon compte. D'ailleurs, il y a une forte interaction sur les blogs (cf L'actualité astrologique) qui n'est nullement patente dans une revue tradditionnelle.
" Champs Astrologiques est ouverte aux différents courants et aux différentes méthodes, autorisant ainsi chaque astrologue à défendre l’astrologie telle qu’il la pratique" promet le rédacteur en chef. Il est vrai que la FDAF se veut la représentante par excellence des "praticiens de l'astrologie, c''est à dire ceux qui s'astreignent à correspondre aux attentes et aux représentations standards de "la" clientéle et il serait donc impératif de ne pas la tromper sur la marchandise. Les données de naissance seraient donc la caution scientifique comme commerciale de la profession astrologique.
Pour notre part, l'avenir de l'astrologie exige de s'émanciper d'une telle logique de contre-transfert (cf notre brochure L'Astrologue et son client Les ficelles du métier, 1994, traduite en anglais) mais aussi de l'image d'une astrologie individuelle, garantie par la spécificité de chaque thème natal; sous tendue par la diversité des configurations astrales, ce qui en fait une grosse importatrice de données astronomiques. Mais une telle approche conduit à l'astromancie et l'intégre ipso facto dans le champ divinatoire. Alors, il va falloir nous expliquer pourquoi le recours à des données de naissance et à des données astronomiques rigoureuses, empecherait l'astrologie d' être qualifiée de mancie! Car les données peuvent servir d'alibi, au prix de quelque instrumentalisation.
On sait à quel point les astrologues "sérieux" labellisés FDAF rejettent les "signes solaires" en raison de leur trop grande simplicité ce qui les rendrait d'office suspects. Or, nous pensons que rien n'est plus opposé à la divination que les généralités zodiacales qui ne prennent en compte qu'un seul facteur, le Soleil passant successivement sur 12 secteurs. Pourquoi donc faire simple quand on peur faire compliqué, n'est ce pas? Il est vrai que le fait de déclarer que toutes sortes de gens auraient le même profil serait donné des verges pour se faire fouetter, nous objectera-r on non sans un certain cynisme alors qu'avec le thème individuel, on est couvert, on ne peut nous prendre en défaut. Ainsi 25 ans après sa fondation, la FDAF n'aura rien appris, ni rien oublié en s'en tenant à une unité de façade qui ne semble pas avoir fait avancer la cause de l'astrologie comme on a pu l'observer récemment sur La Série Documentaire de France Culture qui lui fut consacrée. Pour nous, l'astrologie est au service de la Cité et ce qui compte désormais c'est de faire partager au public une même astrologie bien plutôt que de rassurer les astrologues sur leur légitimité. Cette astrologie doit être accessible à tous et finalement n'a pas besoin des astrologues praticiens pour exister. De même, cette astrologie millénaire ne saurait prendre en compte des astres récemment découverts car invisibles à l'oeil nu, comme cet Uranus qui intéresse tant notre auteur. Au fond, la FDAF a vocation corporatrice à protéger la profession d'astrologue, leur gagne pain et donc elle se méfie de tout ce qui viendrait fragiliser celle-ci, en crachant dans la soupe et l'on sait à quel point les syndicats sont amenés à prendre des positions réactionnaires incompatibles avec l'intéret général
JHB 28 09 22
Libellés :
Ivan Hérard-Rudloff,
Jacques Halbronn
Jacques Halbronn La Faculté Libre d'Astrologie de Paris 1975-1994
jacques Halbronn La Faculté Libre d’Astrologie de Paris. 1975-1995
Il s’agit ici de récapituler 20 ans d’enseignement de l’Astrologie en paralléle avec notre volume pour la même période concernant les Colloques du MAU ( Mouvement Astrologique Universitaire/Unifié). On se contentera de signaler les enseignants qui se sont succédé à partir notamment de notre Guide Astrologique (O. Laurens, 1997). En ce qui concerne les moments forts de cette activité, nous rappellerons en 1978 la tenue d’un Colloque International sur l’Enseignement Astrologique (en partie filmé et en ligne), Colloque Paris, 1979 (en partie filmé), une première Université d’Eté à Lumbin (près de Grenonble 1979 et en 1980, une deuxiéme université d’Eté près de Tours, et en 1984 le lancement en 1984, à Lyon, du SNEA, le Syndicat National de l’Enseigneùent Astrologique, (cf le Livre Blanc de l’Astrologie, 2006)
Années 1975-1979
avec Dorothée Callou, Evelyne Régeard. à l’Eglise Américaine,
L’équipe « ABC » Catherine Aubier, Jacqueline Bony Belluc, Marielle Clavel (future Garrel), rejointes par le jeune Olivier Peyrebrun. au Foyer International d’Accueil de Paris ‘ Jean Monnet’.
Années Centre Providence et autres lieux
Francis Buch 1979-1980
Michel Louis 1980
Olivier Clouzot 1979 1980
Liliane Souvay 1979-1980
Brigitte Chéret) 1982
Gérard Edde 1982-83
Catherine Pilliot 1983-1987
Marc Guéville
Pascal Moriset 1987
Chantal Depoux 1987-1991
Christine Bignier
Philippe Arlin 1989 -1990
Juliette Campana 1989-1990
Sarah Maya 1989-1990
Daniel Cobbi 1990-1991
Véronique Lepage 1991
Fouzy Hamici 1991
Ioan Azimel et jacques Halbronn 1992-1993
Patrick Arduise 1994
Daniel Giraud assurera les cours par correspondance
Universités d’Eté
Lumbin, près de Grenoble 1979 avec G. Dupeyron, Jean Charles Pichon, Pierre Heckel; André L’Eclair; Jean Hoyoux, Penguern, Michel louis, Guy Dupuis, Dominiqe Devie, Christine Paulet
Université près de Tours 1980 avec Marielle Clavel; Catherine Aubier, Jean Billon, Georges Dupeyron, Jean Marie Lepeltier, Francis Buch, Guy de Penguern,
Bibliographie:
Paris.https://fr.scribd.com/document/478879729/Premiere-partie)
http://maqor.a.m.f.unblog.fr/files/2017/08/gva2006_2p_salon.pdf
JHB 26 09 22
mardi 27 septembre 2022
Jacques Vanaise De l’anthropocène à l’anthropocosmogenèse
De l’anthropocène à l’anthropocosmogenèse (repris de la revue Champs Astrologiques )
par Jacques Vanaise
Comme nombre de mes chroniques (parmi les soixante-sept publiées dans la
Gazette de la FDAF), cet article sera plus philosophique qu’étroitement astrologique.
J’en assume le propos et j’espère que vous y trouverez quelque intérêt.
J’en argumente le projet comme suit.
Notre outil métaphorique et symbolique est l’une des dernières démonstrations
du rôle essentiel de l’imaginaire qui préfigure, sous-tend et pilote notre « venue au
monde ».
L’une des dernières…, dans la mesure où les neurosciences tendent à numériser
les fonctions de notre cerveau et, ainsi, à comparer parfois le foisonnement de nos
neurones aux performances d’une machine…
« Venir au monde », c’est le découvrir, interagir avec lui, lui répondre et, en cela,
prendre peu à peu conscience de notre propre palette de couleurs.
« Venir au monde », c’est donc apprivoiser graduellement notre entourage, nous
situer par rapport à lui et y élucider progressivement le mystère de notre personne.
Car, si nous sommes pour une grande part le produit de notre environnement, nous
savons bien que nous sommes, chacun et chacune, une réponse unique à la question
de savoir : qu’est-ce qu’être au monde ?
« Venir au monde », c’est progressivement déterminer la place et le rôle qu’il
nous revient de reconnaître ou d’assumer. C’est aussi observer les circonstances
contemporaines à notre naissance, notamment à travers les faits sociaux, les réalités
économiques et les données culturelles propres à notre époque.
Notre parcours de vie peut être perçu comme une mise en œuvre, en un temps
particulier, en un lieu spécifique, dans le cours de l’histoire des hommes.
Tout cela étant considéré, il nous revient encore à donner du sens à ce parcours,
à mesure que nous interagissons avec le monde où il nous est « donné » de naître, de
grandir, d’agir, d’évoluer, de nous accomplir.
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Précisément, nous voici, contemporains les uns aux autres, dans un monde en
complète mutation.
Dans le contexte de crise que nous traversons depuis un quart de siècle et qui
ne fait plus de doute, que devient notre rôle en tant qu’astrologues ?
Il est d’analyser aujourd’hui les configurations astrologiques censées « mettre en
équation » la remise en question de notre mode de vie et la mise en abime des
affrontements économiques, idéologiques et militaires, de par le monde.
Personnellement, j’opterais (aussi) pour une mise en perspective en vue de
repenser l’aventure humaine en l’inscrivant dans l’histoire de l’univers.
Nous nous plaisons à situer l’humain, tant dans sa dimension collective qu’en ce
qui concerne notre histoire personnelle, dans une dimension qui allie la terre et le ciel.
Mon propos est ici d’interroger les mouvements et les accélérations de l’histoire
humaine dans une perspective plus vaste que celle circonscrite par les faits
économiques, politiques et sociaux.
Je laisserai de côté les questions récurrentes quant à savoir comment expliquer,
voire justifier, notre relation au ciel. Est-elle symbolique, métaphorique, mythique,
fantasmagorique ou, au contraire, physique, mesurable, tangible, démontrable… ?
Je soulignerai simplement ma propre conviction : nous sommes chacun et
collectivement dans un rapport phénoménologique au monde. Ce qui veut dire que
nous nous construisons sur une frontière où se déploie le rapport entre l’imaginaire
(ou la psyché) et la réalité du monde.
La langue astrologique découle de cet « inter », là où il n’y a pas lieu de séparer
l’être et l’astre (qui étymologiquement ont pour ainsi dire la même origine), mais de
les considérer comme les deux faces d’un même processus universel.
À telle enseigne qu’il est infondé de dire qu’une configuration astrale est la cause
d’une situation privée ou collective. Elle ne peut qu’en être l’indice, dans un jeu de
miroir. De même, lorsque nous considérons un évènement qui survient dans notre
trajet de vie, nous n’affirmons pas qu’il est prescrit par une force transcendante,
considérant qu’il est l’illustration de « ce qui nous ressemble ».
Ce préambule cadre volontairement le propos de cet article, tandis que son
titre en annonce l’intention : observer et tenter de comprendre les enjeux du temps
présent (l’anthropocène) et les remettre en perspective, en interrogeant l’aventure
humaine à une échelle qui nous insère dans la dimension et l’histoire de l’univers
(l’anthropocosmogenèse).
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L’univers a incontestablement une histoire, infinie dans l’espace, mais ayant eu
un début. Après quelque 13,8 milliards d’années, et à un moment crucial comme celui
que nous vivons actuellement, la question que je pose est : « quelle place aussi bien
personnelle que collective occupons-nous dans cette histoire ? ».
Mettre en rapport l’homme (l’anthropos) et l’univers (le cosmos) n’est pas une
fantaisie. On en trouve le propos dans le concept de l’anthropocosmologie introduit par
Edgar Morin dans plusieurs de ses ouvrages, dont Le Journal de Californie (Le Seuil, 1970)
et Le Paradigme perdu : la nature humaine (Le Seuil, 1973).
D’autres auteurs nous parlent de notions assez proches : « un combat
anthropocosmique » (Gaston Bachelard, Le Droit de rêver, PUF, 1970) et « une hiérarchie
cosmoanthropologique » (Pierre Solier, Psychanalyse et imaginal, Imago, 1980).
En 1993, à la sortie de mon livre L’homme-univers, l’urgence climatique ne nous
préoccupait pas autant qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, l’impact à grande échelle de
l’activité humaine sur la biosphère de notre planète ne fait plus de doute.
À ses effets délétères sur notre environnement s’ajoutent plusieurs crises qui
nous alarment un peu plus chaque jour : la pandémie du Covid-19, les inondations, les
incendies, la guerre en Ukraine, le prix exponentiel des énergies.
Face au constat d’un monde soumis (selon certains auteurs) à un réel
effondrement, je propose le paradigme de l’anthropocosmogenèse qui nous invite à
prendre de la hauteur et à (re)situer notre aventure commune dans l’histoire de
l’univers.
Démarche certes d’envergure et qui peut sembler utopique face à une situation
terriblement complexe et alarmante que nous devons gérer au quotidien.
J’en situe l’enjeu à partir de deux questions déterminantes : si nous allons (tous
ensemble) « dans le mur », où nous sommes-nous trompés ; et comment redonner du
sens à notre histoire aussi bien personnelle que collective ?
En 1778, le naturaliste Buffon souligne : « La face entière de la Terre porte
aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme ». Trois siècles plus tard, les géologues
déclarent que l’humanité est entrée dans une nouvelle ère : l’anthropocène.
Avec l’anthropocène, les hommes sont devenus la principale force de
transformation sur Terre. Ce changement a plusieurs visages et il vise au progrès. Mais
lequel ? Au profit de qui ? Et comment l’évaluer ?
Nous vivons désormais dans un « village global » où interagissent les marchés
mondiaux et où se déploient les multinationales.
En ce début d’un nouveau millénaire, le développement des sociétés et des
cultures contribue-t-il à l’accomplissement de notre part fondamentale d’humanité ?
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Face à ces questions, nous sommes à la fois « juges et parties ».
Comment savoir, pour paraphraser la formule de Montaigne, si « nous faisons
bien l’homme » ?
Dans le monde devenu apocalyptique, il est urgent de réunifier les humains
autour d’un même projet. Cet impératif peut surprendre dès lors que l’humanité est
(en soi) une et indivisible en raison de ses origines, l’homo sapiens étant l’unique espèce
humaine habitant la terre.
Mais cette unité anthropologique ne semble pas suffisante pour éteindre les
dissensions, les concurrences et les guerres.
Une autre échelle d’espace et de temps peut-elle y contribuer ?
Comment recréer, sur l’unique terre dont nous disposons, une communauté de
solidarité, de partage, de pensée et de destin ?
C’est à cette urgence que s’adresse le paradigme de l’anthropo - cosmo - genèse :
l’aventure humaine s’inscrit dans l’histoire de l’univers.
Nous ne faisons pas seulement partie de l’univers, l’univers est le fondement de
ce que nous sommes.
L’anthropocène caractérise donc notre époque, celle où l’activité humaine est
devenue une contrainte géologique majeure, en comparaison des forces naturelles qui
prévalaient jusque-là. Cette nouvelle « ère » est celle d’une influence croissante de
l’être humain sur la géologie et sur les écosystèmes à l’échelle de l’histoire de la Terre.
Désormais, tout se passe comme s’il était « naturel » de confier notre avenir à
des normes plus quantitatives que qualitatives. Elles ont pour nom : gains, résultats,
profits ; mais aussi compétition, concurrence, rapport de force, conflit.
Un tel « système » doit être analysé en profondeur, seul moyen pour anticiper
la suite de l’aventure humaine.
La question est de savoir si les balises auxquelles nous confions notre savoirfaire et notre savoir-vivre répondent vraiment à nos aspirations humaines et à notre
besoin de sens.
Autrefois, ce qui faisait autorité descendait magiquement du ciel, dans un
rapport vertical que se plaisaient à installer les pouvoirs absolus et les religions.
Aujourd’hui, la puissance de l’argent nous place dans l’horizontalité : celle du
monde « devenu un village » ; alors même que les frontières subsistent et que les
inégalités et les disparités perdurent ; et alors même aussi que la course en tête conduit
le monde à la fracture sociale, à l’impasse économique et au désastre écologique.
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Face aux menaces, urgences et périls, notre sentiment d’impuissance découle de
notre difficulté à consentir aux limites de notre condition humaine. Reconnaître que
notre soif insatiable, sur le plan matériel, ne sera jamais entièrement satisfaite, voilà
peut-être un bon début : celui d’une résilience.
Après quatre-milliards d’années d’évolution, nous voici les héritiers de la vie
biologique et organique. Comme tels, nous habitons un monde qui nous est familier,
puisque nous sommes faits de la terre qui nous a engendrés.
Légataires de cet extraordinaire patrimoine vivant, nous entendons nous
affranchir de cette condition et être les acteurs du développement ; développement
que nous confondons toutefois avec une croissance continue, quel qu’en soit le prix…
Soustraits (croyons-nous) aux déterminants naturels et délivrés de l’emprise des
dieux, nous entendons forger impunément, à notre seul profit ou au profit d’une partie
seulement de l’humanité, nos systèmes sociaux, culturels et politiques.
D’où cette interrogation : une approche salutaire de notre propre part
d’humanité peut-elle réparer la notion même de progrès ? Celui-ci ne saurait être
exclusivement matériel, technique, voire scientifique. Il sollicite aussi un
agrandissement intérieur, à la fois personnel et partagé collectivement. Ce qui suppose
l’appréhension d’un sens, non seulement directionnel (dans l’espace et dans le temps),
mais relié à un questionnement intime.
Ce questionnement commence là où nous examinons autrement notre relation
à la réalité. La démarche scientifique nous y aide, incontestablement. En cela, son rôle
et ses applications ne se limitent pas au développement des technologies ; ils sont de
nous procurer des connaissances auxquelles nous ne pourrions accéder sans elle.
Toutefois, dans les années septante (soixante-dix), au siècle dernier, André
Malraux déclara : « Nous sommes la première civilisation sans valeur suprême ». Or,
précisément, c’est lorsque le monde est dépourvu de sens qu’une « issue » doit être
trouvée.
Pour combler le vide laissé par la récusation d’une métaphysique descendue du
ciel (et je songe ici bien plus aux prescrits invérifiables des religions qu’à notre outil
symbolique qui emprunte au ciel extérieur les images et métaphores permettant
d’illustrer notre ciel psychique intérieur), nous voici hantés par un nouveau culte rendu
à l’humain lui-même, dans la valorisation de ce qui le différencie de toutes les autres
formes de vie.
L’homme serait-il devenu plus raisonnable ; ses pulsions de vie et de mort sontelles mieux jugulées ; une nouvelle sagesse gouverne-t-elle ses décisions ? On peut en
douter et on peut se demander si l’humanité peut se prévaloir d’un réel progrès, au vu
de la barbarie dont elle fait encore preuve et dont elle ne s’est pas encore amendée.
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Par ailleurs (et nous le savons bien, évidemment, en tant qu’astrologues), le
temps des hommes a beau sembler être linéaire, l’humanité progresse à travers de
grands cycles et par à-coups. À chacun de ces cycles correspond une nouvelle vision
du monde.
Ceci étant constaté, il nous revient d’agir sur le monde pour qu’il nous interpelle
autrement (puisque nous sommes le produit d’une interaction entre notre propre
psyché et la réalité qui nous entoure).
Serait-ce l’une des responsabilités propres à notre humanitude (pour reprendre
le terme cher à Albert Jacquard) : bâtir un monde auquel nous demanderions d’être un
autre miroir, un autre révélateur de notre humanité ?
Observons à titre d’exemple que l’élan des cathédrales est à coup sûr bien plus
inspirant que les murs de nos villes encombrées de panneaux publicitaires.
En dernière analyse, le mieux qui peut nous arriver est de découvrir qu’un
désaccord existe entre notre ancrage matériel dans le monde et nos interrogations à
propos du sens de la vie. Et aussi de ressentir qu’un fossé se creuse entre
l’extraordinaire évolution des technologies et notre trop lente évolution morale.
Bien entendu, ce n’est pas l’évolution matérielle qui doit être ralentie, c’est
notre évolution spirituelle qui doit s’accélérer. Mais, à supposer que nous parvenions
à formuler les arguments d’un autre projet pour l’humain, comment convaincre les
hommes de son urgence ?
L’histoire des hommes est jalonnée de moments singuliers. Chaque fois, notre
mise au travail rompt avec la routine des jours, tandis qu’une priorité fédère nos
intentions et nos efforts. Tentons d’y déceler la concrétisation d’un processus universel
et d’un lien profond entre l’homme et le cosmos.
Aujourd’hui, la science elle-même nous propose d’élargir notre regard, chaque
fois qu’elle ouvre de nouvelles perspectives où l’humain trouverait enfin son compte.
Cette nouvelle perspective, nous la pressentons en astrologie à l’échelle d’un
double univers : celui de l’espace infini et celui où, dans le dedans des choses et sur le
seuil de notre psyché, un autre, un tout autre émerge peu à peu.
Dans l’immense aventure de l’univers, nous sommes ce lieu particulier où
émerge la conscience. Raisonnablement, nous ne pouvons ignorer les questions
philosophiques que notre présence consciente au monde pose et nous pose.
Notre venue au monde n’est pas banale. Était-elle programmée au tout début
de l’univers ? Les religions répondent en faisant intervenir un créateur ou un démiurge.
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Une seule évidence : nous ne pouvons savoir si notre venue consciente au
monde était intentionnellement prévue et programmée dans l’effervescence des
premières étoiles, mais nous ne pouvons que l’appréhender : elle y était assurément
possible et donc virtuellement envisageable, dès l’origine…
Ce qui est évident, c’est que nous vivons dans un rapport phénoménologique
au monde. Or, ce rapport souligne et amplifie les deux faces d’une seule réalité : un
versant physique, tangible, concret, matériel ; et un point de vue, un angle de
perception, une prise de conscience. C’est ce qui fait toute la particularité de notre
rapport au monde.
Relevons que c’est précisément ce rapport que nous approchons lors d’une
analyse astrale. Nous observons un échiquier symbolique de tendances que nous
relions aux circonstances de notre vie, telles qu’elles ont sollicité l’éveil et l’expression
de notre potentiel.
Étant entendu que notre carte du ciel s’intercale en quelque sorte, à la manière
d’un vitrail, ou d’une partition, ou d’un filtre, entre les deux dimensions préfigurées
plus haut : notre psyché et le monde ou, si l’on préfère, le ciel symbolique et la terre
vécue.
Relevons cependant un paradoxe ou une étrangeté. Tout au long de notre
existence, pour devenir celui / celle que nous serons un jour, il nous faut entreprendre
un voyage à travers lequel nous devenons ce que nous sommes à mesure que nous
nous singularisons, autrement dit que nous renonçons à « être tout ».
Nous n’avons guère le choix : il nous faut choisir notre palette de couleurs tout
en sachant que, seuls, nous ne pourrons synthétiser la totalité de l’arc-en-ciel.
Quoi qu’il en soit, et contrairement à la plupart des êtres vivants, nous avons
conscience de notre singularité, que celle-ci nous convienne ou, au contraire, que nous
n’en soyons pas satisfaits.
Non contents d’être « tout simplement », vient le jour et l’âge où nous nous
posons d’autres questions, bien plus essentielles : « d’où venons-nous, pourquoi sommesnous là, l’univers a-t-il besoin de notre présence dans l’infinité originelle de ce qu’il lui était
possible d’envisager et d’incarner ? ».
Envisageons ce point de vue : à chaque instant, nous sommes « en train d’être »
et, faisant cela, c’est la totalité de l’univers qui est en devenir.
Nous ne sommes donc pas simplement « là » comme l’est la pierre, l’arbre, le
nuage. Nous sommes en relation avec la difficile question de l’être, sur l’arrière-plan
de notre animalité.
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En dernière analyse, notre rapport conscient au seul fait d’être est peut-être ce
qui fait notre humanité.
Nous sommes un moment de l’évolution physiologique des espèces vivantes et,
parallèlement, nous avons une autre origine. Et d’imaginer, ou de concevoir, ou de
fantasmer, ou de reconnaître, ou d’authentifier une conscience originelle et
transcendante dont nous serions les sujets, dans le double sens de personnes
singulières et de serviteurs ou d’agents.
Observons que ces questions d’ordre méta - physique prennent une drôle de
couleur lorsqu’on considère, en contraste, nos accommodements aventureux dans
l’impasse de l’anthropocène, bien loin du sens à donner à l’immense aventure de
l’univers.
Dans l’immensité du cosmos, nous constatons l’évidence d’une gestation
aboutissant au « règne » de l’homme.
Il y a toutefois un piège dans une telle « conclusion » : c’est celui de
l’anthropocentrisme qui consiste à placer l’homme au sommet de la création (création
qui en appelle à l’intervention d’un créateur ou d’une transcendance) ou au sommet
de l’évolution (ce qui est déjà plus raisonnable, à condition de ne pas faire de ce sommet
un pinacle à la gloire de l’homme).
Dans cet article (on l’a compris), mon propos est de juxtaposer, comme on le
ferait d’un endroit et d’un envers, l’anthropos et le cosmos, tous deux participant d’une
commune genèse.
Sous cet angle, c’est comme si nous considérions qu’un immense processus,
parti de l’invisible et du chaos originel (notamment dans la fournaise des étoiles), n’avait
cessé de suivre (ou de produire ?) le cours de l’évolution.
Sur une note plus poétique, c’est comme si, dans un fabuleux déferlement de
réussites et d’erreurs, l’univers s’était cherché un visage.
Osons donc cette métaphore : « l’anthropos est (serait) le moyen pour le
cosmos de connaître l’univers ».
L’anthropos et le cosmos sont ou deviennent ainsi chacun le miroir de l’autre.
Ensemble, ils relient l’univers intérieur de notre psyché aux manifestations extérieures
du monde. Ensemble, ils reconnaissent l’extraordinaire performance psychique de
l’anthropos dans l’immensité du cosmos. Ainsi se pose et s’interroge le phénomène
humain dans la globalité des processus universels…
Comme des sédiments minéraux s’accumulent et se déposent en couches et lits
superposés jusqu’à produire les roches les plus dures, comme de minuscules polypes
et algues symbiotiques unicellulaires construisent les récifs coralliens, comme des
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herbes sauvages ouvrent la génération des céréales, nous participons chacun et chacune
à l’émergence d’une culture et au progrès des technologies, mais aussi à la
sédimentation d’un imaginaire collectif dont sera bénéficiaire la lignée des hommes et
des femmes de demain.
En noir et blanc ou en couleur, chaque pierre personnelle s’incorpore dans
l’aventure commune. On parle à ce propos du génie de quelques-uns. Or, chaque
moellon placé dans l’assise d’un bâtiment est aussi utile que la clef de voûte dont on
s’empresse de faire l’éloge.
Observons que l’alibi d’une transcendance, qu’elle soit scientifique, religieuse,
économique ou politique, est très commode lorsqu’il externalise, dans un ailleurs, la
preuve nécessaire, pour invérifiable ou surannée qu’elle soit.
Il en est de même lorsque cet ultime argument convoque au cœur d’une théorie
la démonstration (non pas l’opinion ni même la conviction) dont un système a besoin
pour s’imposer et, ensuite, perdurer, un temps tout au moins (on a connu ce piège, à
certains moments, dans le cadre de l’astrologie, lorsqu’il était question de lire des
signes, des indices et des preuves dans un « ailleurs », alors que le ciel symbolique est
au-dedans de nous).
Souvent, on le constate, l’humanité a eu besoin d’hypostasier ainsi une
transcendance susceptible de donner sens à son histoire, à son évolution et à son
cheminement.
Réfuter l’ascendance du ciel, ce n’est pas profaner la tradition astrologique, c’est
attester, dans l’histoire humaine aussi bien que dans le cheminement de chaque
individu, le levier, non pas d’une transcendance, mais d’une immanence, voire d’un
enjeu.
En cela, la mise en lumière (et en œuvre) d’un but, pressenti par exemple dans
notre carte natale, revient tout au plus à déceler le moyen et l’outil personnels qui
nous permettront de progresser jusqu’au moment où nous serons en mesure de
donner librement « du sens » à notre marche.
En fin de compte, comment articuler, dans et à propos de l’épopée humaine
« transcendance » et « immanence » ?
Cette question est d’ordre ontologique, notamment lorsqu’elle interroge le
phénomène humain au niveau de l’être - en - soi tel qu’il sous-tend l’émergence d’une
forme de conscience au sein de l’univers.
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Or, tout se passe dans nos sociétés contemporaines comme si cette référence
ou cette interrogation ontologique était sans importance, le principe même d’une
transcendance étant plutôt devenu une question de pouvoir.
Celui-ci prend plusieurs formes : religieux, politique, économique, scientifique.
Ce qui mérite notre attention, c’est l’étendue de ce pouvoir. Le projet humain (dont
chaque individu est en quelque manière porteur) doit-il se subordonner à une force
tantôt extérieure, tantôt supérieure, qu’elle soit simplement théorisée ou carrément
hypostasiée ?
De plus, à quelle échelle envisager cette force ou ce pouvoir, dès lors que nous
nous donnons le projet de replacer l’aventure humaine dans l’évolution de l’univers ?
Cela revient à nous demander si l’aventure humaine aussi bien que notre propre
existence individuelle disposent d’un projet intrinsèque ou si elles se conforment à une
finalité infiniment plus globale, notre présence sur terre n’étant, dans l’univers, qu’un
phénomène accessoire.
Il est essentiel que nous apprenions à connaître et à comprendre le monde, dans
l’interrelation où nous sommes placés, seul moyen dont nous disposons pour
comprendre et connaître notre propre dessein.
Et cela, dans une perspective, non pas d’installation, mais de transformation. Ce
qui suppose que nous agissions sur le monde, non pour en user, mais pour qu’il nous
sollicite et interpelle autrement.
Selon l’anthropocosmogenèse, notre vie quotidienne est le plan nécessaire où
s’effectue, à travers nous, la rencontre de l’universel et du particulier, de l’univers et
de l’homme.
Ceux-ci sont nécessairement juxtaposés dans une dualité qui est le foyer même
de nos expériences tangibles, alors que le dehors et le dedans ne sont que les deux
faces d’une même réalité en devenir.
Prendre de la hauteur ou de la distance vis-à-vis de notre incarnation
circonscrite au quotidien, c’est désigner la jonction des deux faces d’un même univers,
dans son évolution extérieure (l’univers, le cosmos) et dans son émergence intérieure
(l’imaginaire, l’anthropos).
En architecture, nous commençons à construire nos maisons par leurs assises.
En humanité, il conviendrait mieux de débuter par la ligne d’horizon et de
décliner, ensuite, le meilleur chemin qui peut nous y conduire.
Ce qui revient à baliser la trajectoire des hommes à partir d’une autre
conception de ce qui est essentiel.
Ce qui réclame une autre hiérarchie de nos besoins et une autre évaluation de
ce qui fait notre vraie richesse.
99
Dans l’esprit du libre examen, il ne s’agit pas d’inventer une nouvelle doctrine
qui serait à enseigner ou d’instaurer une nouvelle croyance qu’on s’empresserait de
propager. Il est question de valider un processus sous-jacent qui, depuis l’origine, se
concrétise patiemment dans la jonction de deux infinis : la psyché et l’univers.
Nous sommes venus chacun au monde pour planter notre présence dérisoire
et, pourtant, si révélatrice dans le trait du peintre, dans le geste du danseur, dans l’élan
de l’amour.
Si le monde est en train de basculer, c’est aussi l’heure de brosser les dents de
la métaphysique et de songer chaque jour à l’immanence du secret qui rôde dans le
monde et qui finira bien par éroder la matière.
Voici le temps espéré d’une réconciliation entre l’histoire des hommes et celle
de l’univers, par-delà le temps perdu, éventré, retrouvé ; tandis que s’effilochent les
pierres et que le charme vient du feu subtil qui éclaire à nouveau le chemin, prisonnier
qu’il était du réseau des habitudes secondaires…
Hasardons-nous donc de l’autre côté du miroir, là où un processus millénaire
ne se limite pas à la temporalité courante et linéaire, mais lui préfère le temps cyclique
à travers lequel chaque civilisation est à la fois le grain d’une guirlande et un pépin mis
en terre pour des récoltes futures…
JACQUES VANAISE
vanaisejacques@gmail.co
Louis Saint Martin L'astrologie. De sa diversité et de ses enlisements.
e L’astrologie, de sa diversité et de ses enlisements par Louis Saint Martin (paru sur Champs Astrologiques" revue semestrielle. 2022
J’arrivais presque au moment où je mettrais un point final à cet essai (I), lorsqu’un très ancien consultant, féru d’Astrologie, se rappela à ma mémoire pour une nouvelle consultation. S’ensuivit de sa part quelques questions qui préludaient à notre futur entretien, ce qui me valut le message suivant dont je n’ai pas changé un seul mot : Cher Monsieur, Au cours de mes lectures, je dois reconnaître que j’ai souvent eu des doutes. D’abord par la multitude des courants astrologiques. Je n’ai pas de compétences particulières sur le sujet, mais quand même l’Astrologie karmique m’a intrigué. La première idée qui m’est venue, est que c’est improuvable. Puis que le consultant qui apprend qu’il est là pour « réparer » des vies antérieures ou « préparer » des vies futures, n’est pas près de trouver l’apaisement. En ce qui concerne le libre arbitre, sauf erreur de ma part ou fausse interprétation ou ignorance, je crois avoir lu que l’on pouvait attribuer une signification à chaque degré du Zodiaque (Astrologie arabe ou hindoue, je ne sais plus). Malheur à celui qui tombe sur un mauvais degré. Dans le même ordre d’idée, j’ai croisé l’Astrologie chinoise (ou vietnamienne). Là, tout est écrit. Si le thème n’est pas bon, il ne reste plus qu’à s’asseoir et attendre. Après avoir lu (un peu) Hadès et Barbault, je pensais tenir le bon bout. Mais l’Astrologie conditionaliste semble avoir une approche différente. J’ai vu aussi l’intérêt qu’ont les scientifiques pour l’Astrologie. Éternel débat, semble-t-il. Mais j’ai remarqué, sauf erreur de ma part, que la physique quantique a remis en question la physique classique. Alors où est la vérité ? Cela devrait les inciter à plus de modestie, à être moins péremptoire. Et puis, un jour, peut-être, ils auront mis l’univers en équations. Et après ? Enfin, je serais tenté de penser qu’il faut tenir compte de la généalogie, de l’hérédité, du milieu familial, de l’Histoire. Je pense que naître avec un « bon thème », fils d’intouchable à Bombay, ou fils de milliardaire à New York, ce n’est pas la même chose. Et puis, peut-être Guillaume (« Le Sagouin » de Mauriac) avait-il un thème pas trop mauvais ? La vie a fait le reste. Merci pour le rendez-vous de mardi. Cordialement, JJM 73
Voici la réponse que ce remarquable texte m’a inspiré et dont j’ai pensé à faire « bénéficier » mon lecteur ou ma lectrice : Cher Monsieur, Votre message, en quelques lignes où je reconnais la précision virginale et le désir d’aller au fond des choses qui caractérisent votre thème de Vierge/Scorpion, entraînant une forte valorisation de Mercure et Pluton, résume certaines des différentes « problématiques » (c’est un mot très à la mode) auxquelles l’Astrologie doit faire face. Je vais essayer de vous apporter mes propres réponses, mais dans un ordre qui n’est pas celui dans lequel vous m’interrogez. Je commencerai par le foisonnement des « écoles astrologiques ». Cette diversité est loin de constituer l’apanage exclusif de l’Astrologie. Depuis que les hommes sont en mesure de penser et de s’interroger, les philosophes (ainsi que les scientifiques dans une modeste mesure) cherchent tous la vérité et la sagesse. Il s’en faut de beaucoup que nous trouvions une quelconque unanimité dans leurs réponses. Même si, en Occident, on peut distinguer deux sommets auxquels se réfèrent souvent, ouvertement ou implicitement, la longue lignée des philosophes qui se sont succédés depuis Socrate : Platon et Aristote, auxquels il faut toujours adjoindre Plotin qui est comme leur trait d’union. Les théories cosmiques, quant à elles, ne sont pas en reste en matière de controverses, depuis Ptolémée, Copernic, Galilée, jusqu’à nos jours où les physiciens quantiques ont jeté un énorme cheveu dans une soupe qu’Einstein lui-même a trouvé quelque peu indigeste. Cet état de fait ne saurait surprendre un Chrétien qui évoque la pensée de l’évêque Nemesius par exemple (au confluent du IVème et Vème siècle). Celui-ci, à l’instar de Grégoire de Nysse, explique que « la nature même de l’homme explique la place centrale de la science qui l’étudie. Il est un microcosme (2), c’est-à-dire un univers en réduction. Composé d’un corps et d’une âme raisonnable, il sert de trait d’union entre le monde des corps et le monde des esprits. Ce n’est là qu’un cas particulier de la continuité qu’on observe partout dans la nature, entre les formes minérales, végétales, animales, humaines, et à l’intérieur de chacun de ces domaines en particulier. Cette unité d’ordre, qui fait de l’ensemble des choses un tout digne de ce nom, est d’ailleurs la preuve manifeste de l’existence de Dieu. » (3) Si nous acceptons l’hypothèse que cette unité du tout qui explique la continuité qu’on observe entre toutes les formes naturelles, est l’une des explications des fondements de l’Astrologie, il nous faut aussitôt admettre que l’esprit « fini » de l’homme ne saurait rendre compte d’une réalité qui participe de l’« infini »… sauf à prétendre se placer du seul point de vue à partir duquel tout nous deviendrait clair et lumineux : celui de Dieu Lui-même. 74 C’est cette impuissance de l’homme à dominer un ordre de réalité qui le dépasse qui explique la diversité des écoles et des interprétations, tant en Philosophie qu’en Astrologie. Nous n’y pouvons rien. Intéressons-nous maintenant à deux autres très grands penseurs et théologiens (4). Le pseudo Denys l’Aréopagite d’abord, qui dans son Traité des noms divins, explique que Dieu se présente d’abord comme Bien, car on l’aborde par Ses créatures, et c’est à titre de Bien suprême qu’Il les crée. Le Dieu de Denys ressemble alors à l’Idée du Bien décrite par Platon dans la République : comme le Soleil sensible […] pénètre toutes choses de sa lumière, le Bien, dont le Soleil sensible n’est qu’une pâle image, se répand en natures, en énergies actives, en êtres intelligibles et intelligents, qui lui doivent d’être ce qu’ils sont, et dont l’instabilité naturelle trouve en Lui leur point fixe. Cette illumination divine se développant par degrés, elle engendre naturellement une hiérarchie, ce qui signifie deux choses à la fois liées et distinctes : - D’abord, un état, en ce sens que tout être est défini dans ce qu’il est par la place qu’il occupe dans cette hiérarchie ; - Ensuite une fonction, en ce sens que tout membre de la hiérarchie universelle en reçoit d’en haut l’influence pour la transmettre à son tour au-dessous de lui. La lumière divine et l’être qu’elle constitue se transmettent donc comme par une cascade illuminative, dont les traités « De la Hiérarchie céleste » et « De la Hiérarchie ecclésiastique » décrivent les degrés. […] Tout ce qui mérite à quelque degré le titre de réalité n’est qu’un moment défini de cette effusion illuminatrice du Bien. Ce que l’on nomme Création est donc l’effet d’une révélation de Dieu dans Ses œuvres, et c’est pourquoi les êtres manifestent ce qu’Il est. Le monde est une « théophanie », qui nous permet seul de connaître son auteur. […] Dans les images temporelles de Dieu, l’être vient donc d’abord, et c’est parce qu’il y participe en tant « qu’il est », qu’un être peut participer en outre à la vie et aux autres propriétés qui le définissent. Prises en Dieu, toutes ces « participations » (5) sont une en Lui, comme les rayons du cercle sont un dans leur centre… On nomme « types » ou « exemplaires » ces modèles divins des êtres, qui sont les prototypes de toutes leurs participations. En tant que formes actives et causales, ce sont aussi des « volontés divines » ou des « prédestinations ». (6) Si on lit bien ce texte, tout concourt, sinon à fonder – car ce n’est pas le propos de Denys –, du moins à justifier la pensée astrologique : Chaque chose prend sa place dans ce rayonnement du Bien qui se répand en natures, en énergies actives, en êtres intelligibles et intelligents suivant son état et sa fonction, nous dit-il. Voilà une idée séduisante qui nous permet de comprendre sur quoi se fonde notre conviction (soutenue par la pratique et la démonstration bien sûr) de l’extrême validité de l’Astrologie. Dans cet univers où tout concourt à refléter la lumière d’origine ; dans cette théophanie où tout possède un état et remplit une fonction pour contribuer à révéler Dieu dans Ses œuvres, en quoi serait-il irrationnel ou impie que l’homme ait trouvé dans le système Terre / Soleil dont les mouvements rythment son existence, un précieux auxiliaire pour 75 qualifier un moment précis de ce dévoilement de Dieu dans Sa Création et Se manifestant dans le temps ? Ou chaque image (au sens où l’entend Denys), chaque élément, chaque être, reflète et révèle Dieu et peut être interrogé comme signe. Et on ne comprend pas pourquoi l’état du ciel ferait une exception ; ou l’Astrologie qui ne peut se comprendre que sous l’angle théophanique est une illusion, mais du même coup, la théorie de Denys se trouve invalidée ; ou Denys a vu juste et l’Astrologie peut, de plein droit, revendiquer le droit à l’existence comme langue apte à déchiffrer les signes que Dieu nous donne de Sa ToutePrésence dans Sa Création. Après la « Théophanie » de Denys, j’ai choisi pour vous répondre de faire appel à la pensée de Maxime le Confesseur au VIIème siècle, toujours présentée par Etienne Gilson. Pour Maxime, Dieu est la monade (7) pure […] la source elle-même indivisible et non multipliable, dont le multiple découle sans en altérer la pureté. La Monade est donc le principe d’un certain mouvement, mais il ne s’agit pas d’un mouvement psychique (8). Le mouvement de la divinité est la connaissance par laquelle son être et le « comment » de son être se manifestent à ceux qui sont capables de les connaître. On peut supposer que nous avons là un élément de réponse à votre question : chacun perçoit l’être de Dieu et surtout le « comment » de son être, à la manière de ses propres lumières et dispositions. Ce qui justifie, s’agissant non plus de Dieu, mais de la connaissance astrologique en tant que langage symbolique directement associé à cette disposition fondamentale qu’a le monde physique de nous révéler quelque chose de sa Source, de son Bien ; ce qui justifie donc, que nous puissions accepter cette diversité des visions et des traductions qui vous choquent. Je ne dirai pas chacun voit midi à sa porte, mais chacun ne peut voir les réalités cosmiques qu’à la lumière de sa culture, de ses propres principes et références et de sa capacité à les remettre en question en les soumettant à l’expérience (seul point sur lequel la théorie physique peut nous enseigner quelque chose d’utile). Et, comme depuis Babel, les hommes tiennent plus à leurs idées qu’à la vérité qui seule pourrait les justifier, il ne faut pas s’attendre à ce que, dans le monde de la connaissance – astrologie, biologie, physique, philosophie et autres domaines – nous puissions disposer d’une langue unique. En temps voulu, nous poursuivrons peut-être notre lecture de Maxime sous la houlette d’Etienne Gilson à l’occasion d’une autre « Méditation », celle qui a trait à la destinée des âmes. Mais ce n’est pas encore le lieu de nous y attarder ici. J’avais besoin de faire ce détour par ces grands auteurs médiévaux (puisque j’ai décidé d’insérer notre échange dans mon essai sur les rapports entre Patristique et Astrologie) car il me paraissait nécessaire d’établir le fondement de la pensée astrologique dans les conceptions mêmes des rapports entre Dieu et le monde tels qu’ils apparaissent chez eux. Dans le même temps, je voulais justifier la diversité des théories astrologiques qui ne sont pas plus étonnantes ou plus nombreuses que les diversités théologiques, philosophiques, psychologiques et scientifiques. 76 Je laisse de côté les systèmes d’attribution d’une signification précise à chaque degré du Zodiaque dans certaines cultures astrologiques. C’est un domaine qui me paraît d’autant plus discutable qu’il est impossible de prouver quoi que ce soit concernant la pertinence de ces images. Un thème natal ne délivre une signification que si nous le considérons dans sa globalité, c’est-à-dire comme un texte complet et sensé en lui-même, et non comme une succession d’images ou de mots associés les uns aux autres. L’idée d’affecter une image à un degré du Zodiaque serait peut-être à prendre en considération si nous pouvions ensuite intégrer l’image obtenue dans une synthèse explicative. Ce qui n’est pas le cas. Vous citez les Arabes et les Hindous, mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin : plus près de nous, vous pourrez découvrir le « travail » (plus poétique qu’astrologique assurément) de Dane Rudhyar sur le sujet (9). Dane Rudhyar (Daniel Chennevière, de son vrai nom) s’est voulu prophète du New Age aux USA, qui n’est en fait qu’une nouvelle forme de panthéisme ou de naturalisme, mâtinée de freudisme et de junguisme avec juste ce qu’il faut d’hindouisme. Née sur la côte Ouest des USA, athanor de toutes les fantaisies apparues outre-Atlantique, l’Astrologie New Age de Rudhyar a enflammé les têtes progressistes (au moins celles qui s’intéressent à l’Astrologie) de chaque côté de l’océan, celles qui confondent gesticulations folkloriques, jargon orientalisant et spiritualité authentique. Je respecte l’effort considérable de Rudhyar pour bâtir une nouvelle conception de l’Astrologie – en fait, pour inventer une conception toute personnelle de l’existence –, mais je ne partage pas ses conceptions. Vous vous interrogez aussi sur l’Astrologie chinoise ou vietnamienne. Il se trouve que j’ai un témoignage précis à ce sujet. J’ai beaucoup travaillé, au début de mon « apprentissage », avec X..., créateur d’une excellente école d’Astrologie, du moins à l’époque (10), à qui j’avais été adressé par André Barbault en 1969. J’avais été séduit par sa conception globaliste du thème natal, c’est-àdire par son effort pour corriger la détestable tare constitutive d’une certaine Astrologie traditionnelle qui consistait à saucissonner le thème sans jamais en délivrer le sens profond, ce qui faisait son insécable unité. X... avait repris les intuitions remarquables de Claire Santagostini (la mère de l’Astrologie Globale) en ce domaine ; les avait complétées par de larges emprunts à André Barbault, à Louis Gastin et quelques autres, et avait réussi le tour de force de synthétiser toutes ces influences dans un enseignement très structuré qui me convenait très bien parce qu’il permettait d’aller à l’essentiel dans l’étude d’un thème. Puis, sous l’influence de François Brousse, un « initié » plus illuminé et poète que penseur authentique (ex-professeur de philo) qui se proclamait « cinquième Avatar du XXème siècle » (c’est-à-dire un équivalent de Bouddha ou de Krishna, pas moins), sa pratique et son enseignement s’étaient égarés vers des zones de plus en plus irrationnelles où karma, dharma, vies antérieures, le tout assaisonné de la pratique du Reiki (dont il était devenu « maître ») et autres « activités spirituelles », m’avaient éloigné de lui pour suivre mon propre chemin. 77 Je le revis pourtant, au début de 1991, lors du congrès annuel organisé par une Association astrologique (disparue depuis) qui se tenait à la Porte Maillot. Il venait nous parler de son dernier livre, écrit en collaboration avec un astrologue vietnamien nommé Vo-Van-Em et intitulé, tout modestement : La Véritable Astrologie Chinoise (II). La morale de son intervention était des plus simples : l’Astrologie Vietnamienne, telle qu’il venait la faire connaître aux pauvres astrologues européens encore empêtrés dans leurs transits et progressions, avait réponse à tout et ne se trompait jamais. Je ne m’inquiétais pas de cette forfanterie car je savais que X... faisait toujours dans la surenchère et l’exceptionnel, parlait de lui à la troisième personne (il ne disait pas : « je vous demande de », mais : « votre professeur vous demande de »), et il ne fallait pas le lui faire remarquer si on ne voulait pas subir les foudres de Jupiter. Nous étions donc au début de l’année 1991 (la 1ère Guerre du Golfe s’est terminée en février) et une participante lui demanda ce que l’Astrologie chinoise pouvait nous dire quant à l’avenir de Saddam Hussein. Telle la Pythie de Delphes en ses meilleurs jours, il répondit que Saddam Hussein serait renversé (ou tué, mon souvenir n’est pas précis sur ce point) dans les tout prochains jours qui allaient suivre notre congrès, ou, au plus tard, au mois de septembre 1991 ! Les jours, les semaines et les mois passèrent sans que Saddam Hussein jugeât bon de corroborer la prédiction de X... et de son Astrologie Vietnamienne, puisqu’il ne fut renversé et pendu qu’en 2006 ! Soit quinze ans plus tard… Je fermai donc l’exemplaire de La Véritable Astrologie Chinoise, que j’avais acheté tant par amitié que par souci de ne rien rejeter de ce qui pouvait enrichir mes connaissances, et je l’oubliai au fond de ma bibliothèque jusqu’à ce que votre message me rappelât son existence. Vous évoquez aussi, avec un certain humour, la question de l’Astrologie karmique qui empoisonne notre discipline depuis cinquante ans ; c’est-à-dire depuis qu’une certaine mode (ou un certain snobisme) a conduit certaines de nos élites intellectuelles à prendre une posture hindouisante ou bouddhisante. Pardon pour ces néologismes, mais ils se justifient dans la mesure où, tout à coup, on n’a plus entendu parler dans les milieux astrologiques que de vies antérieures, de karma et de dharma par des gens qui n’avaient jamais ouvert une seule des grandes œuvres métaphysiques de l’Inde ou du Tibet. Non plus qu’une seule page de René Guénon, un expert des métaphysiques orientales qui pourtant avait radicalement contesté l’idée même de vies antérieures et de réincarnation puisqu’il écrivait dans L’Erreur spirite, ouvrage paru en 1923 si je ne me trompe : « Nous sommes donc amenés ainsi à montrer que la réincarnation est une impossibilité pure et simple ; il faut entendre par là qu’un même être ne peut pas avoir deux existences dans le monde corporel, ce monde étant considéré dans toute son extension : peu importe que ce soit sur la terre ou sur d’autres astres quelconques ; peu importe aussi que ce soit en tant qu’être humain ou, suivant les fausses conceptions de la métempsychose, sous toute autre forme, animale, végétale ou même minérale. Peu importe qu’il s’agisse d’existences successives ou simultanées. » (12) On ne peut se montrer plus catégorique. 78 En fait, cette théorie réincarnationiste nous vient de très loin dans l’espace et dans le temps. Dans l’espace, elle nous vient de l’Inde, sans doute, via la Grèce ; dans le temps, elle apparaît dans notre culture à partir du Vème siècle avant notre ère, le siècle d’Empédocle et de Platon (même si Pythagore adhère lui aussi aux thèses réincarnationistes, dès le VIème siècle). Puis, l’idée s’est répandue rapidement à partir du foyer grec et touchera l’Egypte ancienne. Platon lui est très favorable, qui la rattache à un mythe d’origine arménienne. Et on la retrouve dans le judaïsme ancien – chez les Esséniens en particulier – et certains courants juifs l’admettent encore à l’époque contemporaine. L’Ancien Testament n’en dit rien de remarquable et le Nouveau lui substitue la Résurrection des corps qui est tout autre chose. Si c’est Pythagore qui en parle le premier à travers la notion de métempsychose (migration des âmes), reprise par Platon qui ne conçoit le corps, l’enveloppe charnelle de l’âme que comme un tombeau dont la malheureuse doit se délivrer avant d’en épouser un autre qui lui conviendra mieux (du moins l’espère-t-elle), c’est Aristote qui, comme il le fait très souvent, viendra apporter au problème une solution rationnelle et équilibrée avec sa conception de l’âme comme forme d’un être vivant, autrement dit comme ce par quoi un être vivant peut être dit vivant. L’âme, chez Aristote, n’est pas conçue comme substance distincte du corps vivant puisqu’elle est à son principe ; autrement dit, on ne peut concevoir l’un sans l’autre : un corps n’est corps que parce qu’une âme l’anime. Autrement il n’est rien ; pas même matière. Comment pourrait-on alors les dissocier dans le principe ? Aussi, on voit mal comment cette âme immatérielle (non substantielle) pourrait alors passer d’un corps à l’autre… sauf à concevoir une sorte de transplantation animique par un quelconque Dr Frankenstein capable de séparer l’âme du corps et de la greffer sur un nouvel organisme. Cela dit pour le simple plaisir de mettre un peu d’humour dans cette correspondance. Je ne fais ici qu’esquisser la question bien sûr, mais je signalerai néanmoins que le problème n’a pas manqué de se reposer avec le Christianisme et notamment pendant la période patristique (puisque c’est elle qui est à l’origine de l’ouvrage d’où cette chronique est extraite). C’est dans la deuxième partie du IIème siècle qu’Athénagore fixe les positions que le Christianisme n’abandonnera plus dans la suite des temps, malgré certaines initiatives quelque peu hétérodoxes. Que nous dit Athénagore ? Dieu n’a pas créé des âmes, mais des hommes ; et cela en vue d’une certaine fin. Par conséquent l’histoire et la destinée des deux éléments (inextricablement confondus, je le rappelle) qui le composent doivent être les mêmes. Moralité : l’homme n’est pas son âme (on pourrait ajouter : il n’est pas son corps non plus), mais il est le composé de son âme et de son corps. Exit le Platonisme (et le Plotinisme), leur dualisme, et leur mépris du corps. Comme le fait remarquer Etienne Gilson : « Ou on admet avec le Platon de l’Alcibiade que l’homme est une âme qui se sert d’un corps et, à partir de ce principe, on devra progressivement consentir à tout le platonisme (dont 79 la doctrine de la transmigration des âmes). Ou bien l’on pose avec Athénagore que le corps fait essentiellement partie de la nature humaine, et c’est à une anthropologie de type aristotélicien qu’il faudra se rallier. D’ailleurs le dogme de la résurrection des corps était une invitation pressante à inclure le corps dans la définition de l’homme. » (13) Or, il n’est pas difficile pour un Chrétien d’apercevoir ce qui distingue essentiellement réincarnation et résurrection, pour peu qu’il se donne la peine d’y réfléchir. D’ailleurs Athénagore connaissant notre paresse naturelle, nous précise aussitôt leur différence : « Or, ce [l’homme] qui a reçu la pensée et la raison (14), ce n’est pas l’âme par elle-même, c’est l’homme. » Il faut donc nécessairement que l’homme, composé de l’âme et du corps, subsiste toujours, et il ne le peut s’il ne ressuscite pas. Pourquoi ? Tout logiquement parce que les causes pour lesquelles le jugement de la raison a été donné aux hommes restant ellesmêmes [entendez par là qu’elles sont marquées du sceau de l’Éternité parce qu’elles viennent de Dieu], ce jugement lui-même subsiste [Dieu n’investit que dans du subsistant et non dans de l’aléatoire, du provisoire ou de l’accidentel]. Comment subsisterait-il si l’âme se faisait la belle vers un autre corps à la mort ? La résurrection est donc une nécessité et non une option. Et, en tant qu’elle maintient l’unité du composé que nous appelons « homme », elle exclut la réincarnation. CQFD. Pourtant, celle-ci n’a pas encore dit son dernier mot. Elle réapparait, quoique de manière plus implicite, chez Origène (à peine plus âgé qu’Athénagore). Résumons au maximum la position d’Origène sur le sujet : Dieu a créé notre monde (qui n’est ni le premier ni le dernier en tant que manifestation du Verbe) avec une suprême sagesse. De la connaissance qu’Il a de Lui-même, sont nés les autres verbes, disons les créatures raisonnables dont chacune est à l’égard du Verbe, dans le même rapport que le Verbe est à Dieu. Ces créatures sont esprits et libres, comme l’est Dieu Lui-même. C’est de cette liberté que découle l’histoire du monde. Œuvres nées de la bonté du Père, ces esprits ont été créés égaux entre eux. Mais voilà, étant libres et égaux entre eux, certains ne tardèrent pas à vouloir s’émanciper et à se détourner de Lui. Naquit alors une hiérarchie dans laquelle le degré de cette fidélité – ou de cette chute – marquait la place de chacun [voilà Plotin]. On part des hiérarchies d’anges au plus haut des cieux, on passe par des anges déjà un peu moins reluisants, ceux qui règlent le mouvement des astres, et on aboutit à l’homme : esprits détenus par des corps [Platon pointe le bout du nez]. A noter que chaque être occupe la place que lui-même a choisie. Emprisonnées dans leur corps, ces âmes – en bonne doctrine plotinienne – peuvent faire l’effort pour se libérer de leur prison de chair et retrouver leur condition première de purs esprits (métanoïa). Ceux-là mêmes qui n’étaient absolument pas destinés à se dégrader en âmes destinées à animer des corps [à se commettre avec la matière donc]. Les âmes pour Origène sont des esprits refroidis [et tout le monde sait que certains plats refroidis sont très indigestes]. Il leur faut maintenant retrouver leur chaleur et leur lumière primitives. Soit. Ce n’est pas très « catholique », mais cela peut être accepté comme pertinent. Mais Origène n’en reste pas là, puisqu’en accord avec saint Jérôme, il admet que les âmes humaines peuvent encore se dégrader davantage et passer des corps 80 humains à des corps d’animaux. On n’est pas loin de la métempsychose des pythagoriciens [et de certaines doctrines hindoues]. On ne trouve rien dans ses textes qui confirme les allégations de saint Jérôme, mais on n’écrit pas tout ce que l’on pense et peut-être Origène n’en pensait-il pas moins dans le secret de son cœur, n’est-il pas ? Quant aux comportements animaux, notre époque en donne de tels exemples quotidiens qu’on pardonne à Origène d’avoir peut-être un peu forcé le trait. Laissons là Origène (qui a prêté son nom à mon ouvrage), dont la pensée est si riche qu’elle mériterait bien des pages de commentaires. Ce qui n’est pas notre propos. Terminons notre petit tour d’horizon sur le (faux) problème de la réincarnation avec un autre grand penseur d’époque patristique : Grégoire de Nysse (IVème siècle). « Par définition, écrit Etienne Gilson, une âme est le principe animateur d’un corps. L’âme de l’homme est donc une substance créée, vivante et raisonnable, qui confère par elle-même vie et sensibilité à un corps organisé et capable de sentir. » [c’est pratiquement un copié/collé de la doctrine d’Aristote sur la question]. Grégoire faisant de la raison une partie constitutive de l’âme, nous sommes déjà là dans la pensée de saint Thomas d’Aquin. Mais voici qui intéresse directement notre sujet. En effet, Gilson précise : « Grégoire rejette d’ailleurs expressément la préexistence de l’âme au corps, thèse origènienne dont le corollaire inévitable est celle de la transmigration des âmes. Or, la transmigration n’est pas seulement inacceptable pour un Chrétien, elle est contraire à la distinction manifeste des espèces animales. Admettre que n’importe quelle âme puisse animer n’importe quel corps revient à dire que tous les êtres sont de même nature, hommes, plantes et animaux. De même que l’âme n’existe pas avant son corps, elle ne peut pas être créée après lui, car un corps inanimé n’est pas vraiment un corps, c’est un cadavre. Si l’existence du corps comme tel implique la présence de l’âme, il ne saurait la précéder. Il faut donc nécessairement que le corps et l’âme soient créés simultanément par Dieu. Créer cette unité du corps et de l’âme, c’est précisément créer l’homme. » (15) Et cette unité interdit tant sur le plan logique que du point de vue ontologique une quelconque possibilité de réincarnation. Il me semble que les astrologues qui, dans leurs ouvrages ou dans leurs conférences, utilisent – de manière absolument gratuite – les termes de karma, vies antérieures et réincarnation, à tort et à travers, devraient peut-être retourner aux fondamentaux de leur culture pour acquérir un peu plus de recul et éviter d’entraîner leurs consultants dans les mêmes illusions qu’eux. Je pense, et je ne suis pas le seul, que le succès de ces théories est lié à la frivolité d’une époque marquée par la fuite hors du réel et par la conviction infantile que, quelles que soient les erreurs, voire les fautes, que nous commettons, les conséquences ne seront pas si graves que notre égo ne puisse subsister et qu’il puisse inlassablement les revivre, n’ayant « rien appris et rien oublié » et les avantages de la vie terrestre l’emportant de loin sur une hypothétique dissolution dans le nirvana hindou, ou bouddhiste. Au niveau qui est le mien, j’ai œuvré dès mon entrée en Astrologie à tenter de dégager notre discipline du piège des différents exotismes et de leurs dérives pour lui redonner 81 toute sa légitimité dans son dialogue difficile avec la science et la religion occidentales. Et j’y travaille encore. Une des raisons du succès de ces orientalisations de notre discipline, réside dans l’effroyable mépris qui est le nôtre vis-à-vis de nos racines culturelles, c’est-à-dire de nos traditions philosophiques et religieuses qui s’étendent sur deux mille cinq cents ans d’un éblouissant effort intellectuel. Effroyable mépris qui nous est imposé par notre système pseudoéducatif qui s’efforce depuis plus d’un siècle (à partir de la IIIème République, en fait) d’effacer nos mémoires civilisationnelles, par la disparition de ce qu’autrefois on appelait « les humanités », pour faire de nous les parfaits enfants du ménage à trois athéisme / progressisme / relativisme. Pourquoi un Européen nourri au lait d’Athènes, de Rome et de Jérusalem, ces trois foyers spirituels qui lui ont apporté, chacun suivant son génie propre, l’immense cadeau de la vérité et de la rationalité (qui n’est pas le rationalisme, faut-il le préciser) ? Pourquoi un Français, certes fils d’une nation apostate, mais riche malgré tout d’une tradition religieuse et intellectuelle (très oubliée) qui l’a élevé au-dessus de toutes les autres nations européennes ? Pourquoi donc ce fils ou cette fille de saint Augustin, de saint Thomas, de saint Bonaventure, de saint François de Sales, de saint Vincent, de Rabelais, Corneille, Racine, Pascal et même de Descartes, Chateaubriand, Balzac, Stendhal, Hugo, Bergson, Pasteur et Gilson – va-t-il s’enticher de croyances religieuses analysées, approfondies et rejetées rationnellement par les plus éminents penseurs de sa propre culture dès le IVème siècle et auxquelles ces illustres devanciers n’ont jamais adhéré ? Voilà qui me laisse bien perplexe. Snobisme ? Sans aucun doute. Besoin de se rendre « original » ? Tout aussi certainement. Haine de soi ? Ce n’est pas impossible. Cette valorisation de tout ce qui est exogène ne manifeste-t-elle pas une sorte de « wokisme » astrologique ? Fascination pour des doctrines exotiques qui n’ont pour seul mérite que d’exciter notre imagination et de nous dédouaner de notre sens des responsabilités, toutes nos « insuffisances » s’expliquant par des « vies antérieures » ? Je ne peux répondre à la question. D’ailleurs la poser, n’est-ce pas déjà y répondre ? Mais rien ne m’enlèvera de l’idée que la source des déviations que certains imposent à notre discipline, réside dans un regrettable manque d’efforts pour approfondir la nature et les fondements d’une discipline qui mérite mieux qu’un folklore de pacotille car il met en œuvre les ressorts les plus profonds et les plus mystérieux de la connaissance. De plus, sur le plan déontologique, un certain nombre de questions se posent. Je m’explique. Je suis Chrétien (sans doute médiocre mais convaincu), mais ce que je crois n’interfère en rien dans ma consultation (et j’ai des consultants sur quatre continents appartenant à plusieurs formes de religion) car je ne me réfère qu’aux règles morales qui peuvent être admises par tous et par toutes, étant communes à l’humanité civilisée. Ma foi reste de côté quand je consulte. Les notions de karma et de réincarnation, elles, ne sont pas neutres ni communes à l’ensemble de l’humanité ; elle sont spécifiques de religions 82 précises, et ne se comprennent que dans l’acceptation et la pratique de ces religions (ou « philosophies », comme aiment à le prétendre les bouddhistes). En foi de quoi, baser l’interprétation d’un thème natal sur la prise en compte de « vies antérieures » équivaut à engager le consultant dans une forme de croyance qu’il peut très bien interpréter comme un viol de sa conscience ou comme une négation de ses choix religieux, s’il a décidé d’en avoir, of course. Il me semble que cet aspect des choses devrait être un peu plus pris en compte dans le cadre de notre profession. Au moment de mettre le point final à cet article, me parvient une revue dans laquelle je lis sous la plume d’un de mes éminents confrères dont je garderai l’anonymat : « Cette approche de l’Astrologie [karmique] relativement récente qui inclut l’idée du karma de nos vies antérieures et de son impact dans notre quotidien est très utile pour comprendre la véritable personnalité de chacun. Il est indéniable que ce concept de karma est en relation directe avec ‘Qui nous sommes’. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de preuve ‘scientifique’ de la réincarnation que le phénomène n’existe pas. L’ignorer est un non-sens, une aberration. » Voilà qui m’amène à me tapoter le menton. • Certes, ce n’est pas parce que nous n’avons pas de preuve scientifique de la réincarnation que le phénomène n’existe pas. C’est enfoncer une porte ouverte puisque l’Astrologie ellemême ne peut être justifiée par le type de démonstration que la science met en œuvre. • Mais on peut répliquer à cette pétition de principe que : ce n’est pas parce que la science n’a rien à dire sur le karma qu’il existe pour autant. N’est-il pas ? Notre astrologue utilise une méthode qui devrait – affirme-t-il – consoler ceux qui ne se reconnaissent pas dans leur thème. • Une première question : ils ne se reconnaissent pas dans leur thème, ou ils ne reconnaissent pas ce que le thème leur renvoie… et qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas voir ? Ce qui est tout autre chose (16). • Je n’ose suggérer que, d’autre part, il est peut-être difficile de se reconnaître dans certaines interprétations plus ou moins sérieuses. On risquerait de me taxer de mauvais esprit. • Ensuite, pour une raison que j’ignore car elle n’est pas indiquée dans l’article en question, cet astrologue a décidé de superposer une carte du ciel sidérale – censée représenter le « karma » de la personne considérée – autour de la carte du ciel tropique, censée représenter l’identité actuelle du réincarné. Les deux cartes arborant des couleurs différentes pour justifier de certaines dynamiques. Pourquoi pas ? Dans un univers où chacun est laissé libre d’observer les règles qui lui conviennent, comme l’est l’Astrologie, tout peut se justifier. Mais, comme toujours, c’est aux fruits qu’on peut juger de l’arbre. • Cependant, tout en acceptant la méthode de travail de cet astrologue, j’ai beau me creuser la tête, je ne comprends pas pourquoi le thème sidéral nous « révélerait » le karma du consultant. Mystère. Et mystère d’autant plus profond que rien dans la démonstration 83 sur le cas particulier qui illustre cette doctrine, ne ressortit à la démonstration d’un quelconque karma. Du moins tel qu’on l’entend généralement. • Car toute la démonstration ne fait appel qu’à la psychanalyse la plus courante, à la complexité des rapports familiaux, à la déficience du père, aux comportements de la mère, le tout organisé par l’inévitable complexe d’Œdipe « que le sujet n’a pas pu vivre », pour justifier les mauvais traitements dont la consultante de cet astrologue se plaint de la part de son conjoint (sur qui porte l’analyse du double thème) et que ledit astrologue éclaire à la lumière de ce qu’il appelle « Astrologie karmique » ; là où je ne vois, moi, – nonobstant la présence d’un thème sidéral – qu’un recours, tout à fait légitime, à ce que peut nous apprendre une lecture généalogique et transgénéalogique d’un thème natal, mâtinée de psychanalyse. Était-il besoin de mobiliser deux Zodiaques pour parvenir à un tel résultat ? Peut-être. Je n’y vois aucun inconvénient. Mais était-il opportun d’avoir recours à la notion de karma pour assimiler une banale analyse psychanalytique investissant le sens des symboles astrologiques ? Autre question subsidiaire : l’Astrologie prétendument karmique n’est-elle qu’un outil de la psychanalyse matérialiste ou répond-t-elle à d’autres nécessités que de régler les problèmes de couple ? Nous n’en saurons rien. Je remarque néanmoins que l’auteur évoque Jung alors que son approche n’a rien de junguien, mais tout de freudien. Ce qui ne ferait plaisir ni à l’un ni à l’autre. Ce qui est sûr c’est que, de toute façon, elle n’a rien de karmique… sauf si on assimile les problèmes avec papa et maman à du karma. Pourquoi pas ? Vos autres questionnements sur le rôle de l’hérédité et du milieu, sur le libre arbitre et sur la physique quantique, sont traités par ailleurs dans le cours de cet ouvrage (17). Je vous renvoie donc aux réponses que, dans mes limites, je suis en mesure de leur apporter, pour éviter de donner à ce texte des proportions indues. Bien cordialement à vous, LOUIS SAINT MARTIN http ://www.astrophilo.com/
Liste des ouvrages : 1/ SAGESSE DE L’ASTROLOGIE TRADITIONNELLE Essai sur la Nature et les Fondements de l’Astrologie Préface du Pr Jean Borella L’Harmattan, coll. « Théôria », 273 p., 27 € 2/ INITIATION A L’ASTROLOGIE COMPARÉE L’Harmattan, coll. « Pronoïa », 421 p., 39 € 3/ ABORDER L’INTERPRETATION EN ASTROLOGIE COMPARÉE L’Harmattan, coll. « Pronoïa », 226 p., 26 € 4/ DICTIONNAIRE INSOLITE et pratique DE LA VERTICALITÉ Préface et Article du Pr Wolfgang Smith Éditions de l’Aurige – c/o Louis SAINT MARTIN – 5, rue des Alouettes – 81200 AIGUEFONDE 47 € port compris 84 5/ RENDEZ-VOUS CHEZ ORIGÈNE Préface de Rémi Soulié et Avant-Propos de Jérôme Rousse-Lacordaire Éditions de l’Aurige – c/o Louis SAINT MARTIN – 5, rue des Alouettes – 81200 AIGUEFONDE 29 € port compris 6/ DU SENS DE L’EXISTENCE – EN QUÊTE… Éditions de l’Aurige – c/o Louis SAINT MARTIN – 5, rue des Alouettes – 81200 AIGUEFONDE A PARAITRE COURANT 2022 N.B. : J’ai créé les ÉDITIONS DE L’AURIGE pour ne plus dépendre du bon vouloir d’éditeurs qui ne se soucient que de rentabilité. Cela me permet aussi de libérer mes lecteurs des frais de port que je prends à ma charge. Les paiements se font par chèque à mon ordre ou par virement bancaire. Il suffit de me demander un RIB. Notes de fin (1) Cet article constitue un chapitre de mon dernier ouvrage : Rendez-vous chez Origène, Éditions de l’Aurige, chez l’auteur. (2) Le courant philosophique immémorial qu’on appelle « hermétisme » ne dit pas autre chose. (3) Etienne Gilson, L’Unité de l’Expérience Philosophique, Petrus a Stella, 2016, p.75-76. (4) Très grands ici ne veut surtout pas dire qu’ils aient atteint à la Vérité absolue et qu’on ne puisse pas les critiquer, mais ils se sont élevés assez haut vers elle pour qu’on puisse prendre leur point de vue en considération. (5) On doit dire que l’être est la première participation, fondement de toutes les autres. (6) Etienne Gilson, op.cit., p.85-87. (7) C’est Leibniz surtout qui lui a donné toute sa place dans la philosophie occidentale. On peut la définir en métaphysique comme un équivalent du terme « unité ». C’est l’Unité parfaite qui est le principe absolu. C’est l’unité suprême, mais ce peut être aussi, à l’autre bout, l’unité minimale, l’élément spirituel minimal. (8) Se rapporter à ce que j’ai écrit concernant le psychique et le spirituel ou le théologal. (9) Il n’est pas le seul, mais c’est le plus marquant. (10) Académie Internationale d’Astrologie : A.I.A. (11) Éditions Traditionnelles, 1990. (12) René Guénon, L’Erreur spirite, réédition par Hadès, 2017. Ce qui me conduit à recommander vivement le petit ouvrage que Jean Borella a récemment publié : René Guénon et le guénonisme. Enjeux et questionnements, L’Harmattan, coll. « Théôria », 2020. Des plus instructifs sur les thèses de ce penseur… (13) Etienne Gilson, op.cit., p.33. (14) En vue de connaître les choses que perçoit la pensée, et non seulement leur substance même, mais aussi la bonté, la sagesse et la justice de Celui qui les leur a donnés… (15) Etienne Gilson, op.cit., p.71. (16) J’ai rencontré, il y a bien longtemps, un personnage qui s’appelait François Brousse, poète ésotérique à ses heures, et maître à penser de tout un groupe de personnes qui se réunissaient autour de lui et qui l’écoutaient, émerveillées, donner ses conseils inspirés sur toutes sortes de sujets – et prodiguer des « initiations au miroir » censées les faire croître en sagesse et spiritualité. Je me souviens de l’un d’eux. Une jeune femme l’avait interpellé sur le mauvais sort qui l’avait dotée d’un « très mauvais thème ». Voici le conseil qu’il lui avait donné : « Tu vas monter le thème qui te conviendrait et tu vas le suspendre au-dessus de ton lit. Tu le fixeras tous les soirs avant de t’endormir et, au bout de quelque temps, tu auras changé de thème ! ». Inutile d’applaudir. (17) Rendez-vous chez Origène, Éditions de l’Aurige, chez l’auteur
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