jacques Halbronn Du général au particulier : les enjeux épistémologiques
Du général au particulier : les enjeux épistémologiques
par Jacques Halbronn
Un des problémes les plus fascinants est probablement celui de la tentation de particulariser ce qui n’a pas nécessairement à l’être ou si l’on préfére de surinvestir un tel processus en conférant à ce qui n’est que de l’ordre du signifiant une dimension de l’ordre du signifié.
Prenons le cas des prénoms. L’on sait que d’aucuns accordent de l’importance au prénom que l’on a reçu ou en tout cas que l’on porte. Mais on peut aussi épiloguer sur le nom de la rue où Un Tel demeure et ainsi de suite. Tout peut servir de prétexte pour étayer une volonté de particulariser et/ou de se particulariser. On préférera le terme « particulier » à celui un peu éculé d’ »individuel » (individuation). D’ailleurs, la formule « du général au particulier » en usage alors que l’on opposera plutôt l’individuel au collectif. On dit aussi d’une personne que c’est un « particulier » et l’adjectif « particulier » est également assez parlant : « c’est un cas un peu particulier », dira-t-on. On mentionnera encore : « tout particulièrement », « en particulier ». L’on oppose aussi le particulier à une personne dotée d’un statut officiel. On parle aussi de « particularité », de « signes particuliers ».
Prenons le cas des signes du zodiaque mais cela vaudrait aussi pour les 12 mois de l’année (sans parler du zodiaque chinois qui confère un signe par an) ou les 7 jours de la semaine. DE fait, le noms des signes permet de distinguer les différentes régions du ciel, ou plus exactement de l’écliptique, par lesquelles passe tout astre du systéme solaire. Dire qu’un astre traverse telle constellation nous informe sur sa position et c’est pourquoi les astronomes ont font un certaine usage, pour des raisons purement pratique, étant entendu qu’ils ne tireront aucun enseignement d’ordre psycho-sociologique, du fait que telle planéte passe à un certain moment par un certain signe. Notons que signe et constellation sont deux modes de désignation des positions planétaires, tout aussi arbitraires les uns que les autres.
Mais voilà donc que les astrologues font leurs choux gras de ces noms de signes/Constellations ou de planétes – et généreusement, les modernes astronomes ont pris la peine de nommer leurs découvertes à partir de la mythologie romaine (plutôt que grecque): Neptune, Cérés, Pluton et non Poséidon, Demeter et Hadés, par exemple. C’est à cela que nous voulions en venir, à savoir les abus des méthodes servant à particulariser un secteur, un objet, une personne, par rapport à d’autres. C’est ce qu’on appelle l’acte de nommer, de mettre un nom de façon à facilter sa désignation, sa localisation. Or, le fait est que- comme on l’a dit- d’aucuns y recherchent quelque enseignement supplémentaire en soutenant que ce n’est pas « par hasard » que telle chose correspond à tel mot.
Plus largement, nous dirons qu’au sein d’un groupe, d’une série, il fauit bien « particulariser » un facteur par rapport à un autre. : au sein d’une fratrie, au sein d’une ville, au sein d’un ensemble. Mais il faut aussi s’attendre que telle personne n’en tire des conclusions plus ou moins délirantes sur le fait que l’on ait nommer telle chose de la sorte et pas autrement.
Il existe cependant une tendance inverse qui consiste à faire totalement abstraction de quelque signification à tirer de telle ou telle dénomination. Les mois ont beau, ainsi, porter des noms différents, ils n’en ont pas moins un statut strictement identique, et c’est notamment vrai dans le domaine juridique. Le respect du dimanche (ou du Shabbat) ne varie pas selon les saisons, il se plie à un même emploi du temps. Il reste que les gens ont tendance à se dire de tel ou tel signe (ce qui est une transposition peu ou prou d’un certain mois).. Les uns seront donc des « natifs » du Taureau et d’autres du Sagittaire et ainsi de suite et l’on peut panacher avec le signe ascendant. Tout cela contribue à constituer une sorte d’identité supplémentaire toujours bonne à prendre, à endosser.
Il est vrai que lorsqu’il s’agit d’emplois, le fait de donner un certain « titre » à quelqu’un va conditionner la nature de son travail encore qu’il s’agisse dans bien des cas d’emplois fictifs mais qui permettent de distinguer une personne d’une autre On distinguera d’ailleurs le fait de ranger un objet ou une personne dans une catégorie et de vouloir particulariser en dehors de toute catégorie. On emploie aussi, avons-nous remarqué, le terme « personnaliser », pour dire que des objets au départ strictement semblables, peuvent être distingués par un marquage spécifique, voire unique. Mais là encore, on ne confondra pas les nécessités de distinguer des objets ou des personnes entre eux – mais cela peut être en fait n’importe quoi et le fat d’en tirer un quelconque enseignement relatif au destin ou à la destination propres à un certain objet ou à une certaine personne. Par exemple, un tirage de tarot (divinatoire) accordera la plus grande importance aux cartes qui auront été tirés par le « consultant ». et cela ne sera censé valoir que pour le dit consultant et pour nul autre, tout comme un thème natal sera supposé, grosso modo, ne valoir que pour une personne, si l’on combine un maximum de spécificités (en croisant signes, maisons, aspects etc par exemple en astrologie « judiciaire »)
JHB
27. 02. 16
par Jacques Halbronn
Un des problémes les plus fascinants est probablement celui de la tentation de particulariser ce qui n’a pas nécessairement à l’être ou si l’on préfére de surinvestir un tel processus en conférant à ce qui n’est que de l’ordre du signifiant une dimension de l’ordre du signifié.
Prenons le cas des prénoms. L’on sait que d’aucuns accordent de l’importance au prénom que l’on a reçu ou en tout cas que l’on porte. Mais on peut aussi épiloguer sur le nom de la rue où Un Tel demeure et ainsi de suite. Tout peut servir de prétexte pour étayer une volonté de particulariser et/ou de se particulariser. On préférera le terme « particulier » à celui un peu éculé d’ »individuel » (individuation). D’ailleurs, la formule « du général au particulier » en usage alors que l’on opposera plutôt l’individuel au collectif. On dit aussi d’une personne que c’est un « particulier » et l’adjectif « particulier » est également assez parlant : « c’est un cas un peu particulier », dira-t-on. On mentionnera encore : « tout particulièrement », « en particulier ». L’on oppose aussi le particulier à une personne dotée d’un statut officiel. On parle aussi de « particularité », de « signes particuliers ».
Prenons le cas des signes du zodiaque mais cela vaudrait aussi pour les 12 mois de l’année (sans parler du zodiaque chinois qui confère un signe par an) ou les 7 jours de la semaine. DE fait, le noms des signes permet de distinguer les différentes régions du ciel, ou plus exactement de l’écliptique, par lesquelles passe tout astre du systéme solaire. Dire qu’un astre traverse telle constellation nous informe sur sa position et c’est pourquoi les astronomes ont font un certaine usage, pour des raisons purement pratique, étant entendu qu’ils ne tireront aucun enseignement d’ordre psycho-sociologique, du fait que telle planéte passe à un certain moment par un certain signe. Notons que signe et constellation sont deux modes de désignation des positions planétaires, tout aussi arbitraires les uns que les autres.
Mais voilà donc que les astrologues font leurs choux gras de ces noms de signes/Constellations ou de planétes – et généreusement, les modernes astronomes ont pris la peine de nommer leurs découvertes à partir de la mythologie romaine (plutôt que grecque): Neptune, Cérés, Pluton et non Poséidon, Demeter et Hadés, par exemple. C’est à cela que nous voulions en venir, à savoir les abus des méthodes servant à particulariser un secteur, un objet, une personne, par rapport à d’autres. C’est ce qu’on appelle l’acte de nommer, de mettre un nom de façon à facilter sa désignation, sa localisation. Or, le fait est que- comme on l’a dit- d’aucuns y recherchent quelque enseignement supplémentaire en soutenant que ce n’est pas « par hasard » que telle chose correspond à tel mot.
Plus largement, nous dirons qu’au sein d’un groupe, d’une série, il fauit bien « particulariser » un facteur par rapport à un autre. : au sein d’une fratrie, au sein d’une ville, au sein d’un ensemble. Mais il faut aussi s’attendre que telle personne n’en tire des conclusions plus ou moins délirantes sur le fait que l’on ait nommer telle chose de la sorte et pas autrement.
Il existe cependant une tendance inverse qui consiste à faire totalement abstraction de quelque signification à tirer de telle ou telle dénomination. Les mois ont beau, ainsi, porter des noms différents, ils n’en ont pas moins un statut strictement identique, et c’est notamment vrai dans le domaine juridique. Le respect du dimanche (ou du Shabbat) ne varie pas selon les saisons, il se plie à un même emploi du temps. Il reste que les gens ont tendance à se dire de tel ou tel signe (ce qui est une transposition peu ou prou d’un certain mois).. Les uns seront donc des « natifs » du Taureau et d’autres du Sagittaire et ainsi de suite et l’on peut panacher avec le signe ascendant. Tout cela contribue à constituer une sorte d’identité supplémentaire toujours bonne à prendre, à endosser.
Il est vrai que lorsqu’il s’agit d’emplois, le fait de donner un certain « titre » à quelqu’un va conditionner la nature de son travail encore qu’il s’agisse dans bien des cas d’emplois fictifs mais qui permettent de distinguer une personne d’une autre On distinguera d’ailleurs le fait de ranger un objet ou une personne dans une catégorie et de vouloir particulariser en dehors de toute catégorie. On emploie aussi, avons-nous remarqué, le terme « personnaliser », pour dire que des objets au départ strictement semblables, peuvent être distingués par un marquage spécifique, voire unique. Mais là encore, on ne confondra pas les nécessités de distinguer des objets ou des personnes entre eux – mais cela peut être en fait n’importe quoi et le fat d’en tirer un quelconque enseignement relatif au destin ou à la destination propres à un certain objet ou à une certaine personne. Par exemple, un tirage de tarot (divinatoire) accordera la plus grande importance aux cartes qui auront été tirés par le « consultant ». et cela ne sera censé valoir que pour le dit consultant et pour nul autre, tout comme un thème natal sera supposé, grosso modo, ne valoir que pour une personne, si l’on combine un maximum de spécificités (en croisant signes, maisons, aspects etc par exemple en astrologie « judiciaire »)
JHB
27. 02. 16
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