Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
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jeudi 31 octobre 2024
jacques halbronn Astrologie et biographie; mis en évidence des contrastes.
jacques halbronn Astrologie et biographie. Mise en évidence des contrastes
Aucun chef ne jouit indéfiniment d'un "état de grâce". A titre d'exemple, les cas de Moïse et de Jésus. Il est bon de rappeler que le chef est une pièce rajoutée. Moïse par les Enfants d'Israel comme "ce peuple".מָה אֶעֱשֶׂה לָעָם הַזֶּה "Que puis je faire avec un tel peuple?", si l'on traduit littéralement de l'hébreu?
Exode 16
ב וַיָּרֶב הָעָם, עִם-מֹשֶׁה, וַיֹּאמְרוּ, תְּנוּ-לָנוּ מַיִם וְנִשְׁתֶּה; וַיֹּאמֶר לָהֶם, מֹשֶׁה, מַה-תְּרִיבוּן עִמָּדִי, מַה-תְּנַסּוּן אֶת-יְהוָה. 2 Le peuple querella Moïse, en disant: "Donnez-nous de l'eau, que nous buvions!" Moïse leur répondit: "Pourquoi me cherchez-vous querelle? pourquoi tentez-vous le Seigneur?"
ג וַיִּצְמָא שָׁם הָעָם לַמַּיִם, וַיָּלֶן הָעָם עַל-מֹשֶׁה; וַיֹּאמֶר, לָמָּה זֶּה הֶעֱלִיתָנוּ מִמִּצְרַיִם, לְהָמִית אֹתִי וְאֶת-בָּנַי וְאֶת-מִקְנַי, בַּצָּמָא. 3 Alors, pressé par la soif, le peuple murmura contre Moïse et dit: "Pourquoi nous as-tu fait sortir de l'Égypte, pour faire mourir de soif moi, mes enfants et mes troupeaux?"
ד וַיִּצְעַק מֹשֶׁה אֶל-יְהוָה לֵאמֹר, מָה אֶעֱשֶׂה לָעָם הַזֶּה; עוֹד מְעַט, וּסְקָלֻנִי. 4 Moïse se plaignit au Seigneur, en disant: "Que ferai-je pour ce peuple? Peu s'en faut qu'ils ne me lapident"
sur le web
Le triple reniement de Pierre (Matt. 26 : 58, 69-75 ; Marc 14 : 54, 66-72 ; Luc 22 : 54 : 62 ; Jean 18 : 15-18, 25-27)
Le reniement de Pierre est relaté dans les quatre évangiles. Dieu insiste ainsi pour nous montrer que nous sommes capables de faire la même chose que Pierre. Il est dit qu’il « le suivait de loin, jusqu’à la cour du souverain sacrificateur » (Matt. 26 : 58). Il faudrait éviter d'oublier le charisme d'un chef lorsque celui-ci est dans ses "vaches maigres" (cf le Songe de Pharaon interprété par Joseph) La Roche Tarpéienne est proche du Capitole.
C'est le contraste entre les périodes qui met en relief leurs spécificités respectives. Prenons le cas d'Emmanuel Macron. En 2016-2017, ce sont ses vaches grasses qui le conduisent au sommet de l'Etat. mais dès 2018, Saturne passe du signe mutable du Sagittaire au signe cardinal du Capricorne et c'est le moment " Gilets Jaunes". Il faudra à Macron le temps de se préparer à passer en poissons pour se faire réélire en 2022. Ainsi, entre 2018 et 2022, Saturne est dans le signe fixe du Verseau, un signe fixe qui fait pencher la balance vers des valeurs "démocratiques" , ce qui correspond à la formation de la NUPES réunissant toutes les forces dit de gauche.
Sur le web
"Le 7 mai 2022, insoumis, écologistes, socialistes et communistes se rassemblent sur scène à Aubervilliers pour le lancement en grande pompe de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES), une alliance des forces de gauche en vue des élections législatives du mois de juin . "C'est la première fois qu'il y a un accord général de toutes les forces dès le premier tour sur des candidatures uniques dans toutes les circonscriptions" se félicite Jean-Luc Mélenchon.
" Saturne est en verseau, signe fixe, favorable à des partis qui font appel au peuple; Mais cette NUPES se constitue un peu tard, stimulée par l'approche des législatives qui ne permettront pas, notamment, à Mélanchon de succéder à Jospin, dans le cadre d'une nouvelle cohabitation, comme en 1997 alors que Saturne se préparait à entrer dans le signe fixe du taureau. JHB 31 10 24
jacques halbronn Seul le principe de dualité permettra de désenclaver l'astrologie.
jacques halbronn Seul, le principe de dualité permettra de désenclaver l'Astrologie
/ Il est de plus en plus avéré que l'astrologie ne pourra être "sauvée" qu'à la condition de s'en tenir systématiquement à la dualité car dès lors, toutes les portes lui seront ouvertes.
C'est ainsi que nous avons proposé de mettre en avant la dualité au sein d'une quarte saisonnière en considérant un troisiéme facteur comme une interface. C'est pourquoi nous privilégions la division en 8 du cercle, c'est à dire 4 x 2. (cf article de P. Guinard sur une telle division)
Il ne sera pas difficile, sur cette base, de connecter la prévision astrologique avec les structures sociales, en termes d'alternance. Il y a le haut et le bas, l'élite et la base. Tantôt c'est l'élite, la dynastie qui aura qualitativement la main, tantôt le peuple, la masse, qui sera appelé à orienter le monde, quantitativement (statistiques, sondages, suffrage universel).
Pour nous, le vrai chef peut être comparé à une sorte baromètre, capable de s'adapter successivement à toutes sortes de situations car il est doté d'une horloge intérieure (chronobiologie), ce qui n'est propre qu'à une certaine lignée/généalogie/ Autrement dit, le chef ne tire sa légitimité que du fait de l'absence, chez les gens d'en bas d'une telle compétence. tout comme l'Ordre se justifie par le désordre.
Ecclésiaste III
יא אֶת-הַכֹּל עָשָׂה, יָפֶה בְעִתּוֹ; גַּם אֶת-הָעֹלָם, נָתַן בְּלִבָּם--מִבְּלִי אֲשֶׁר לֹא-יִמְצָא הָאָדָם אֶת-הַמַּעֲשֶׂה אֲשֶׁר-עָשָׂה הָאֱלֹהִים, מֵרֹאשׁ וְעַד-סוֹף. 11 Il a fait toute chose excellente à son heure; il a mis aussi dans le cœur de l'homme (Adam) le sens de la durée, sans quoi celui-ci ne saisirait point l'œuvre accomplie par Dieu du commencement à la fin.
On retrouve la référence au "coeur" (Lev) que nous avons relevé dans Jérémie XXXI et dans le Ecoute Israel où il est question de commandements inscrits au sein même de l'homme: cela renvoie à une programmation génétique. Mais cela ne vaut que pour une élite et d'ailleurs si ce n'était pas le cas, à quoi servirait-elle? D'où la nécessité de la dualité à la fois dans le temps et dans l'organisation de l'espace social lequel doit être structuré en conséquence. Adam ne saurait donc désigner l'Humanité dans son ensemble, il est le point de départ d'une lignée d'où l'importance des généalogies -Toldoth ( de Léda, la naissance) tant dans l'Ancien (Chapitre V que dans le Nouveau Testaments -(Mathieu, Luc).
Au niveau constitutionnel, nous dirons que lorsqu'il manque un chef ou que le chef n'est pas à la hauteur, la société essaiera de pallier un tel manque par le Droit, la Loi, par la Constitution dont la tâche sera de constituer un chef quand le chef ne parvient à s'imposer de par son charisme. La Constitution n'est qu'un palliatif, un plan B alors que nombreux sont ceux qui y verraient la condition première de l'organisation sociale. En vérité, en phase "fixe" -en analogie avec la "constellation", ensemble dont l'unité est factice, le chef est aux ordres de la masse alors qu'"en phase "mutable", ce sera l'inverse avec une alternance tous les 1260 jours (28 ans/8), ce qui est la durée normale d'un mandat. Mais on aura compris qu'il ne suffit pas de conférer une durée raisonnable à un mandat mais il faut veiller à ce qu'un mandat s'aligne sur notre cyclicité astrologique saturnienne et ne commence et ne finisse n'importe quand, de façon flottante. D'où l'importance qu'il y a à repérer les futurs chefs, ceux qui le sont de façon innée, par leur aptitude à entrainer derrière eux un bon nombre de personnes, tel une locomotive tirant, remorquant tout un train.
Le chef doit être capable de structurer le temps politique. Certes, cela peut donner lieu à l'élaboration d'une constitution comme De Gaulle et la Cinquiéme République à condition de respecter la régle d'or de l'alternance prévoyant - comme dirait l'Ecclésiaste- un temps pour le peuple -Vox populi, vox Dei - un temps pour le chef, à parts égales, à tour de rôle . Le chef c'est ce qu'on appelle dans le Livre de la Genése, un Juste ( Tsadiq). Le Juste est le bon " lieu (right man, at the right place, at the right time) qui marque, vit, le temps cyclique.Quand l'Ecclésiaste -(Qohélet) dit
Dieu " a mis aussi dans le cœur de l'homme (Adam) le sens de la durée", donc cela na saurait valoir que pour le "Juste" et non pour l'homme ordinaire, pour l'homme planéte et non pour l'homme constellation. Encore une fois, il importe de penser la dualité, la complémentarité.
Genèse 18
…25Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu'il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d'agir! loin de toi! Celui qui juge toute la terre n'exercera-t-il pas la justice? Et l'Eternel dit: Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d'eux. Abraham reprit, et dit: Voici, j'ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et cendre.…etc" On aura compris qu'il importe qu'une société abrite un petit nombre de Justes pour éviter, échapper à la corruption. Ces Justes n'ont pas besoin de l'astrologie puisque l'astrologie est en eux.
JHB 31 10 24
Patrice Guinard L'espace qualitatif. Les 8 maisons astrales
L'Espace qualitatif
Les 8 Maisons astrales 1/2
par Patrice Guinard
1. Les quatre Englobants de la Perception
2. Qu'est-ce que l'Espace ?
3. Les trois Archétypes de l'Espace
Les 8 Maisons astrales 2/2 : Le Dominion
Ce texte en deux parties recouvre les chapitres 15, 28, 29, 30 et 31 de ma thèse de doctorat (1993). Un aperçu de ma théorie avait déjà été édité au numéro 21 de la revue lyonnaise "Astralis" en 1987 (avec une démarcation provisoire des secteurs). "Le système astrologique des 8 Maisons" a été l'intitulé d'une communication au congrès CESPI - M.A.U. d'Angoulême (4-6 décembre 1992). L'intuition de la réalité des huit Secteurs astrologiques m'est apparue dès novembre 1982, et j'ai imaginé un premier modèle de répartition et de domification en mai 1985 sans connaître à cette époque l'existence d'aucun antécédent historique. Cette version Internet est considérablement enrichie, notamment en ce qui concerne le volet historique et la domification.
Je devrais entamer logiquement mon exploration des structures astrologiques par le Planétaire (l'ensemble structuré des Planètes) et par une réflexion sur la notion d'opérateur astral. Cependant je tiens à mettre en avant ce volet essentiel du corpus astrologique, si mal traité par les astrologues, d'abord parce que les Maisons sont une composante fondamentale quant à la compréhension des thèmes natals, ensuite parce que la théorie des 8 Maisons est probablement la facette la plus originale de la partie astrologique de ma thèse.
Je préconise un modèle à 8 lieux, assez proche d'un système antique appelé "octotopos", historiquement attesté depuis le IIe siècle A.D. mais probablement antérieur au système classique des 12 lieux. La Maison est à l'origine "topos" (en grec), c'est-à-dire lieu, place, endroit. Autrement dit les Maisons relèvent d'une problématique de l'Espace, et non du Temps. J'ai appelé ce modèle Dominion en référence à l'organisation du cycle journalier par domaines et au vocable anglais qui souligne leur puissance.
Il n'y aurait que huit Maisons astrologiques (les Maisons 3, 5, 8 et 12 de l'organisation par douze n'existent pas), dont les impaires sont centrées sur les Angles, et qui se succédent dans le sens du mouvement diurne, car elles représentent les phases successives du parcours apparent d'un astre à partir de son lever. C'est probablement dans les milieux alexandrins, Gréco-Égyptiens, que les Maisons ont été rabattues sur le cycle zodiacal, et qu'un système artificiel d'analogies duodénaires a été mis en place, sans doute pour le besoin des pratiques horaristes.
L'analyse de la répartition sémantique des sibyllins noms grecs attribués aux 12 maisons, plaide également en faveur d'une organisation préalable par huit, et je crois avoir retrouvé l'organisation antique de l'octotopos dans son ordre initial : hôroskopos, agathos daimôn, mesouranêma, theos, dysis, kakê tuchê, hupgeion et aidou pulê, la porte de la mort qui clôt le cycle journalier. J'ai donné aux 8 Maisons des noms moins mystérieux et plus en affinité avec notre esprit pragmatique : I la Communication, II l'Amitié, III la Situation, IV l'Harmonie, V le Couple, VI la Connaissance, VII le Mystère, et VIII la Renommée.
Les Maisons n'avaient probablement pas la connotation pragmatique qui leur a été donnée ultérieurement, mais plutôt un sens ontologique : elles ne désignaient pas des objets, des personnes, des occupations quotidiennes ou des domaines d'activité, mais marquaient la qualité d'un rapport que la conscience établit avec son environnement, un degré d'ouverture plus ou moins large à son espace propre. C'est en pensant aux Maisons que Kepler a écrit qu'on ne trouve pas ses amis ou sa femme dans le Ciel. Enfin je présente une nouvelle méthode de domification, appelée Octotope, qui résout à la fois le problème des latitudes extrêmes et celui des maisons disproportionnées par rapport au zodiaque.
1. LES QUATRE ENGLOBANTS DE LA PERCEPTION
"Tout sujet tisse ses relations comme autant de fils d'araignée avec certaines caractéristiques des choses et les entrelace pour en faire un réseau qui porte son existence."
(Jakob von Uexküll : Mondes animaux et monde humain)
Kant considère l'espace et le temps comme les formes a priori de ce qu'il nomme "sensibilité", c'est-à-dire comme les conditions préalables de toute représentation (Vorstellung) immédiate du réel sensible. Ce sont les repères formels de la perception du monde extérieur, les formes a priori du "sens externe" (selon lequel le divers se juxtapose) et du "sens interne" (selon lequel il se succède). [1] A travers les représentations immédiates de la "sensibilité" - matière de la connaissance - les objets sont donnés dans leur diversité ; à travers les représentations médiates de l'entendement - concepts, ou formes de la connaissance - ils sont reliés, unifiés, pensés. Cette distinction renouvelle l'antinomie platonicienne monde sensible/monde intelligible, dont elle présuppose l'évidence : autrement dit qu'il y ait un "réel" qui soit donné, une matière, et que ce réel puisse prendre forme dans l'esprit.
Cependant Kant ne se risque pas à considérer cette matière et ces formes, elles aussi, comme des conditions préalables à l'acte de concevoir, comme l'a observé Schopenhauer. [2] L'Espace et le Temps, comme la matière (ou Énergie) et la possibilité de formation des concepts (ou Structure), peuvent être considérés comme des milieux de décomposition du réel, des cadres a priori de la perception, des englobants [3] de la conscience. Il en résulte que "l'Énergie" est pour la conscience la possibilité d'existence d'une réalité quelle qu'elle soit (visible, audible, imaginaire, rêvée, fictive, mentale...), le fait qu'il y ait ou qu'il apparaisse à la conscience quelque chose plutôt que rien. De même j'appelle "Structure" la multiplicité des formes que peut prendre cette réalité, la possibilité de paraître à la conscience sous telle modalité plutôt que sous telle autre.
Le réel est un continuum que la perception et la conscience découpent selon des modalités propres à chacun, mais aussi à chaque espèce. L'homme vit dans un seul monde, celui qui porte ses propres marques, culturelles bien sûr, mais plus essentiellement innées. Car ces plans de découpe du réel sont propres à l'espèce. Pour Démocrite le réel est constitué d'atomes et de combinaisons d'atomes qui se distinguent selon leur grandeur ou leur taille [énergie], par exemple v et V, par leur forme [structure], par exemple V et N, mais aussi par leur figure ou leur position [espace], par exemple N et Z, et par les variations temporelles incessantes qui les associent et les dissocient (par exemple VN et VK). [4] Mais ces propriétés de l'atome démocritéen sont celles de la perception humaine de ces atomes et dépendent des englobants de la conscience.
Durkheim a décrit un paradigme propre à l'ensemble des sociétés sans écriture, à savoir l'existence de quatre catégories de l'esprit, les "cadres permanents de la vie mentale" [5] sous-jacents à l'organisation sociale de ces sociétés : la force énergétique, le lieu spatial, le moment temporel, et l'agencement de l'ensemble, qui en assure les correspondances et la pérennité. La pensée "archaïque" ne mesure pas, mais répartit ; elle ne quantifie pas, elle qualifie.
La population des sociétés primordiales est partagée en divers genres ou clans, dont chacun possède une fonction sociale spécifique, avec ses compétences propres, ses privilèges, ses devoirs, ses contraintes, ses interdits. L'appartenance à un clan, à une "classe", n'est pas établie par hasard, ni même par filiation : elle résulte d'une distribution naturelle des membres du groupe au sein du tissu social. Les clans constituent des groupes exogamiques : chacun adhère au clan dont les tendances correspondent à sa nature intime.[6]
Mana, la catégorie primordiale de l'énergie (de la substance, de la causalité), désigne tout être, chose ou phénomène, doté d'une certaine qualité ineffable de force ou de puissance. Chaque clan détient son mana, sa force diffuse et impersonnelle, son pouvoir "magique" d'action au sein de la communauté. Chacun a son emblème, son modèle, son totem, marque symbolique de son mana et signe de reconnaissance sociale, d'appartenance communautaire. Chacun, au sein d'un clan, est une modalité de son être totémique. Les différences sont respectées et honorées, non pas les différences artificielles dues à une activité ou à une occupation contingente, mais les différences "réelles", intrinsèques aux aspirations de chacun des membres du clan. "Le totem : il n'est que la forme matérielle sous laquelle est représentée aux imaginations cette substance immatérielle, cette énergie diffuse à travers toutes sortes d'êtres hétérogènes, qui est, seule, l'objet véritable du culte." [7] La causalité, en tant que possibilité de produire une transformation, et la substance, ne sont que des interprétations modernes de l'idée de mana.
A chaque clan sont associés des attributs spécifiques : animaux, plantes, objets inanimés, formations ou éléments naturels, couleurs, mais aussi directions spatiales et moments temporels (un point cardinal et une saison si ces clans sont au nombre de quatre). Les clans ne sont pas seulement des groupes sociaux, ils sont aussi les représentants humains de groupements naturels. Ainsi l'organisation sociale reproduit les différents types de rapports entre les hommes et leur milieu, ou plutôt elle s'harmonise avec l'ordonnance naturelle.
Il n'y a pas d'antinomie Nature/Culture : "Les gens du clan, et les choses qui y sont classées forment, par leur réunion, un système solidaire dont toutes les parties sont liées et vibrent sympathiquement." [8] L'ordre social suppose une répartition des différences psychiques en accord avec les propriétés constatées des éléments naturels. Ainsi le mana s'actualise dans un lieu spécifique, un lieu de pouvoir, et à un moment précis : "La loi du monde, c'est l'alternance de qualités distinctes, nettement tranchées, qui dominent, s'évanouissent et reparaissent éternellement." [9] Les forces qualifient à la fois les tendances psychiques impersonnelles, les entités naturelles de l'environnement quotidien, et la fonction privilégiée de chacun au sein de la société. Ainsi se trouvent reliés les trois sphères du sacré, du naturel et du social. Le Ciel, la Terre et l'Homme des Chinois.
Au terme de son exposé, Durkheim, en positiviste assidu, rejette le rapprochement entre ses catégories et la possibilité de l'existence de structures permanentes de la conscience. Cependant l'hypothèse de leur "origine sociale" n'explique ni leur spécificité, ni leur nombre, comme d'ailleurs les catégories elles-mêmes n'éclairent qu'imparfaitement la diversité de la vie sociale et la spécificité de ses manifestations culturelles - et pour cette raison sans doute elles ne sont plus guère d'actualité dans la sociologie et l'ethnologie. En réalité le social engendre un processus d'extériorisation collective, sous forme de représentations culturelles, des englobants de la conscience. Car la diversité des forces-mana, leurs lieux de manifestation, leurs moments d'actualisation et leur répartition ordonnée, attestés un peu partout sous des modalités diverses, des Indiens Zuñis aux Chinois de l'Antiquité, ne sont que l'extériorisation culturelle et manifeste des "cadres permanents de la vie mentale" (Durkheim), des "formes a priori de la sensibilité" (Kant), des "milieux conditionnels" [10] , ou encore, comme je préfère les appeler, des englobants de la perception.
2. QU'EST-CE QUE L'ESPACE ?
"Tu devras immédiatement déterminer ta bonne direction, et aussitôt fais face à cette direction." (Carlos Castaneda : Voir)
L'espace n'est pas ce milieu neutre et inanimé, continu et isotrope, contenant informel des objets et repère abstrait des actes moteurs : "Il n'y a pas en réalité un espace, ou "l'espace", mais "des" espaces distincts, hétérogènes, doués de propriétés singulières. Tout ce qui appartient à l'un de ces espaces est situé par cela même comme dans un champ de forces, et se pénètre, comme par osmose, des qualités qui caractérisent cet espace. Au lieu d'un milieu neutre, homogène, sorte de toile de fond uniforme, on a des aires, des milieux qualitativement déterminés et qui sont également déterminants." [11] Pas plus que le temps, l'espace ne se mesure : il y a une "distance" infinitésimale entre deux lieux éloignés qui appartiennent à une même région, comme il y a une "distance" incommensurable entre deux lieux contigus appartenant à des régions distinctes. Ce sont la vitesse, l'activité et le déplacement qui se mesurent, et non les régions organiques ou domaines formant des entités insécables.
Valéry, commentant Zénon l'Éléate : "On ne peut parler de moitié qu'après avoir envisagé le tout, c'est-à-dire l'avoir franchi, de sorte que pour empêcher le mouvement de commencer, on commence par le fractionner, donc le poser. L'espace à franchir n'est qu'un mouvement." [12] Ce qu'on entend communément par espace, quand on observe un objet "dans l'espace", c'est le cadre quantifié et culturellement déterminé d'une expérience perceptive, le champ de mobilité d'une motricité contingente, la convention nécessaire à la séparabilité des objets pour la perception. Alors l'espace n'est plus rien par lui-même, si ce n'est le contenant formel de ces formes discriminées. Les assignations qualitatives traditionnelles, primordiales, ont été remplacées par des mesures quantitatives qui leur sont extérieures. La "matière étendue" de Descartes marque explicitement cette substitution. Chaque chose n'apparaît plus qu'à travers les rapports quantifiables qui définissent son altérité.
L'espace n'est ni l'étendue homogène des mathématiques, idéal d'une divisibilité conventionnelle et infinie, ni le champ hétérogène et fonctionnel, informe, des besoins et fins pratiques. [13] Entre l'Un et le Multiple, une place doit être faite au Nombre, précieux aux yeux de Platon. La perte de l'appartenance qualitative à l'espace et le déracinement de la conscience moderne, projetée dans un réseau de relations pragmatiques et contingentes, expriment sa rupture avec la Terre.
L'espace est le monde, Cosmos et non plus chaos, qualifié, différencié, orienté, pré-organisé, dont les différentes régions, en nombre limité, possèdent des qualités spécifiques, transmissibles aux êtres animés qui leur sont rattachés. Ou plutôt : chaque domaine, chaque secteur, chaque direction, chaque orient, est un "être organique" dont les entités séparées qui y vivent sont les manifestations apparentes.
Le monde est habitat, champ symbolique d'extériorisation du vivant. Nier ou violer ces lieux qualifiés, c'est réduire la conscience à sa dimension la plus vulgaire, non pas "bestiale" mais plutôt "sous-animale", car précisément l'animal conserve la mémoire de son appartenance spatiale. "Des espaces mesurés par des états intérieurs présupposent essentiellement un espace qualitatif, discontinu, dont chaque état intérieur est soi-même la mesure." [14] L'espace est le champ de projection d'une intériorité dont on aura appris à reconnaître les différentes colorations. Ainsi les quatre directions de l'espace anisotrope, associées aux saisons de l'année, se reconnaissent par des couleurs et par des animaux dans la Chine antique (Dragon d'azur (ou vert) / Oiseau rouge / Tigre blanc / Tortue noire) et chez les indiens Zuñi, ou par des vents chez les Aztèques. La terre entière est soumise à cette organisation quaternaire dont ceux qui, dans les sociétés primordiales, se proclament "les hommes" ou "les êtres humains", occupent le centre, région, cité ou maison, Temple. Et pour chacun, il s'agit de trouver son lieu favorable, son sitio, compte tenu de la distribution d'ensemble, de son tempérament, et de sa situation existentielle du moment.
3. LES TROIS ARCHÉTYPES DE L'ESPACE
La Terre est l'Espace dans toute son extension ; le Temple sacralise ses qualités intrinsèques ; le Miroir est la forme de son intensification.
Le ternaire archétypal Terre / Temple / Miroir est la figuration matricielle de l'espace sacré selon l'astro-philosophie. Il préfigure et redouble la symbolique des "signes estivaux". Le Cancer est Terre, le Lion est Temple, la Vierge est Miroir : Cancer, ou sédimentation et expansion potentielle indifférenciée ; Lion, ou centrage et organisation des lieux par la mise en relation de l'interne à l'externe ; Vierge, ou rétrécissement de l'espace et rapprochement affectif dans la réciprocité des relations. La Terre est plasticité, le Temple est compacité, le Miroir est intimité.[15]
La Terre est "tout l'espace", la limite absolue de l'étendue aérienne, la surface indéfinie de l'imaginaire de la conscience. Le Temple est à la fois concentration locale et affranchissement des limites, résidence close et ouverture à l'externe, lieu et lien de coïncidence entre la terre et le ciel. Le Miroir est la limite ultime de l'espace, le foyer où il se referme sur lui-même et se résorbe en se réfléchissant. Et de l'autre côté du Miroir, au franchissement de l'équinoxe, c'est le temps qui commence, le Temps des "signes automnaux".[16]
"Le plus court chemin qui conduise à soi-même vous mène autour du monde." (Hermann de Keyserling : Journal de voyage d'un philosophe)
En Cancer / Terre, l'espace est indéfini, diffus, variable, plastique, à la fois ouvert sur l'extérieur et refermé sur lui-même. Haut et bas, devant et derrière, gauche et droite, sont susceptibles d'une expansion illimitée, ouverte à l'imagination du "voyageur intérieur". [17] Tout en s'élargissant, l'espace se rétracte à l'intérieur d'une coquille, d'un cocon, d'un nid. La protection plastique admet une extrême variabilité dans la localisation des limites. Tout élément vivant est suscité et peut être raccordé par sédimentation. Les frontières sont souples et mobiles. L'interne se mêle et se confond à l'externe, le dedans au dehors, le proche au lointain. Extériorisation maximale, par laquelle on entoure l'espace dont on est entouré, car on le porte en soi.
"La vertu de l'Imago Templi (...) est de nous faire nous trouver à l'intérieur de nous-mêmes hors de nous-mêmes." (Henry Corbin : Temple et contemplation)
En Lion / Temple, l'espace s'organise, se charpente, se qualifie. Les contours s'ordonnent au-dedans comme au-dehors. Hauteur, largeur et profondeur se stabilisent. L'espace s'équilibre autour d'un centre vivifiant, image du Ciel sur Terre : "L'espace est représenté comme une succession d'étendues limitées, disposées concentriquement autour du lieu sacré, disposition dans laquelle chaque étendue extérieure est de qualité opposée à celle qu'elle renferme. En même temps, le lieu central d'une part, chaque limite d'autre part, équivalent à tout ce qui les entoure." [18] Les directions originelles découpent dans l'étendue des lieux aux qualités spécifiques. Le centre est enveloppé d'aires délimitées, aux propriétés définies, et auxquelles sont rattachés les êtres apparentés. Le Temple est l'habitat des dieux sur terre et le lieu des rencontres sacrées entre les hommes. [19] Il accomplit la fusion permanente et vivante des mondes, car il est l'image sacrée et sanctifiée du Cosmos. [20]
"La surface la plus passionnante de la terre, c'est, pour nous, celle du visage humain." (Georg Christoph Lichtenberg : Aphorismes)
En Vierge / Miroir, l'espace se resserre, s'intensifie. Les limites se précisent ; les frontières se démarquent : "C'est souvent par la concentration même dans l'espace intime le plus réduit que la dialectique du dedans et du dehors prend toute sa force." [21] Le lointain, l'étranger et l'extérieur sont évacués : seuls subsistent les liens au plus proche. Le Soi, à la fois soi-même et l'Autre, l'être cher, est farouchement protégé de toute promiscuité indésirable. Les liaisons se fixent et se particularisent dans la discrimination. Des rapports privilégiés s'établissent selon des affinités viscérales. [22] Un champ étroit se dessine, orienté par des relations exclusives d'attirance et de répulsion. L'espace intime, polarisé, défensif, crée des attractions, des aimantations, des "aimances" qui se déploient à travers le visage de l'être cher, dans l'espace de son corps, de ses mains, de ses yeux, de sa voix. Le Miroir est l'espace de l'intimité. Le face à face est l'ultime position de la réciprocité.
[1] Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, tr. fr. Jules Barni & P. Archambault, Paris, Garnier-Flammarion, 1976, p.81-96. « Texte
[2] "La causalité elle-même est la forme de notre entendement : car, aussi bien que l'espace et le temps, elle nous est donnée a priori. Ainsi jusqu'ici la matière, en cette qualité, appartient aussi à la partie formelle de notre connaissance ; elle est la forme intellectuelle de la causalité même." (in Le monde comme Volonté et comme Représentation, tr. fr.A. Burdeau, Paris, P.U.F., 1966, p.1024). « Texte
[3] J'emprunte ce terme à Karl Jaspers. « Texte
[4] Cf. Démocrite, Fragments, in Les Présocratiques, éd-tr Jean-Paul Dumont, Paris, Gallimard, 1988, p.767. « Texte
[5] Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912; Paris, P.U.F., 1968, p.628. « Texte
[6] La répartition par clans est la marque d'une archétypologie "primitive" comme semble le montrer la survivance d'une dizaine de catégories, genres nominaux ou "préfixes de classe" dans les langues bantoues. « Texte
[7] Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912; Paris, P.U.F., 1968, p.270. « Texte
[8] Émile Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse, 1912; Paris, P.U.F., 1968, p.213. « Texte
[9] Jacques Soustelle, L'univers des Aztèques, Paris, Hermann, 1979, p.165. « Texte
[10] L'expression est de l'astrologue Jean-Pierre Nicola. « Texte
[11] Jacques Soustelle, L'univers des Aztèques, Paris, Hermann, 1979, p.136. « Texte
[12] Paul Valéry, in Cahiers, Judith Robinson (éd.), Paris, Gallimard, 1973, vol. 1, p.510. « Texte
[13] Mircea Eliade décrit l'espace profane en opposition à l'espace sacré : "Toute vraie orientation disparaît, car le "point fixe" ne jouit plus d'un statut ontologique unique : il apparaît et disparaît selon les nécessités quotidiennes. A vrai dire, il n'y a plus de "Monde", mais seulement des fragments d'un univers brisé, masse amorphe d'une infinité de "lieux" plus ou moins neutres où l'homme se meut, commandé par les obligations de toute existence intégrée dans une société industrielle." (in Le Sacré et le Profane, Hamburg 1957; éd. fr. Paris, Gallimard, 1965, p.23). « Texte
[14] Henry Corbin, Temple et contemplation, Paris, Flammarion, 1980, p.201. « Texte
[15] Le champ social ne peut s'organiser que sous réserve d'une plasticité trop lâche ou d'une intimité trop étroite. La sociabilité communautaire réside aux confins de l'immensité de masse comme de l'exiguïté de communion. (Ces trois formes de sociabilité - masse, communauté, communion - ont été distinguées par Georges Gurvitch dans sa Dialectique et sociologie, Paris, Flammarion, 1962). « Texte
[16] Les signes automnaux sont liés à des archétypes temporels (Balance : le Retour ; Scorpion : la Durée ; Sagittaire : la Spirale), les signes hivernaux à des archétypes structurels (Capricorne : le Cristal ; Verseau : le Code ; Poissons : la Matrice), et les signes printaniers à des archétypes énergétiques (Bélier : le Choc ; Taureau : la Bombe ; Gémeaux : le Flux). « Texte
[17] Le comte balte Hermann de Keyserling (né un 20 juillet), auteur du Journal de voyage d'un philosophe et des Méditations sud-américaines, note dans son autobiographie sa prise de conscience de la terre comme partie constituante de sa nature (in Voyage dans le temps, tr. fr. aux éd. Stock, Paris, 1961, p.224). « Texte
[18] S. Czarnowski, "Le morcellement de l'étendue et sa limitation dans la religion et la magie", in Actes du Congrès International d'Histoire des Religions, Paris, Champion, 1925, p.352. « Texte
[19] Jung (né un 26 juillet), architecte improvisé, a entrepris la construction de sa demeure idéale, de son "temple" symbolique, près du lac de Zürich. « Texte
[20] Cf. René Schwaller de Lubicz, Le Temple de l'Homme (Paris, Caractères, 1957, 3 vols). Comme le souligne Mircea Eliade, "Le Temple resanctifie continuellement le Monde, parce qu'il le représente et à la fois le contient." (in Le Sacré et le Profane, Hamburg 1957; éd. fr. Paris, Gallimard, 1965, p.53-54). « Texte
[21] Gaston Bachelard, La poétique de l'espace, Paris, P.U.F., 1957; 1974, p.205. « Texte
[22] Goethe (né un 28 août, donc Vierge par le Soleil comme Lichtenberg) note dans ses Affinités électives : "Un coeur qui cherche sent bien qu'il lui manque quelque chose." (in Romans, tr. fr. aux éd. Gallimard, Paris, 1954, p.229). Fin connaisseur du coeur humain, il distingue "vivre avec quelqu'un" de "vivre en quelqu'un", et souligne que "L'esclavage volontaire est le plus beau des états. Comment serait-il possible en dehors de l'amour ?" (in Maximes et réflexions, éd-tr Geneviève Bianquis, Paris, Gallimard, 1943, p.246). « Texte
mercredi 30 octobre 2024
jacques halbronn comme maitre des horloges en milieu astrologique 1974-1994
jacques halbronn comme maitre des horloges en milieu astrologique 1974-1994
Ce qui est révélateur d'un certain leadership est l'aptitude à structurer pour une certaine communauté les temps et les lieux de ses rencontres, de ses ralliements, de sa mobilisation; C'est ce que nous avons accompli durant un vingtaine d'années dans un milieu astrologique dont nous ne faisions pas vraiment partie, un paradoxe caractéristique comme nous l'avons montré récemment à propos de Moïse et de Jésus. Il nous aura d'ailleurs fallu des ouvrages entiers pour recenser toutes nos activités "communautaires" et un véritable atlas. D'où notre Bottin Astrologique, suivi de notre Guide de la Vie Astrologique, suivi du "Guide astrologique" avec une mise à jour en 2006. (Le Livre blanc de l'astrologie). Le vrai leader - et non son imitation - va déplacer périodiquement tant ses rendez vous, impliquant toute une série de villes et de date et ne se contentant pas d'une seule ville et d'une seule date annuelle, ce qui fera varier sensiblement les participants d'une fois sur l'autre. Qu'il nous suffise d'énoncer les lieux que nous avons investi tour à tour, dans le désordre rien que sur ces 20 ans : Paris, Reims, Nice, Londres, Bruxelles, Genéve, Lyon, Montluçon, Dijon, Angouléme, Rouen, Saint Maximin, Nantes, Toulon, Lille, Tournai, Metz, Toulouse, Strasbourg, Tel Aviv, Athènes, Orléans, La Rochelle, Amiens, Cap d'Agde. Tours., Lumbin, Montréal.
Par ailleurs, nous avons suscité au prix d'un tel brassage, la création de diverses fédérations astrologiques, tant sur le plan national qu'international, lors des congrès de Lille (1978), de Nice (1979), de Bruxelles (1980), de Lyon (1984), de Dijon (1993) en réunissant des responsables étrangers, allemands, espagnols, néerlandais, italiens, belges, anglais, américains, indiens.
Par la suite, au siècle suivant, nous avons couvert les congrès se tenant à Bordeaux (Atelier d'Aquitaine) et à Lyon (RAO) mais nous gardons un souvenir assez exaltant du congrès de Paris, de novembre 2004 qui rassembla des responsables venus de toute la France, sous notre houlette. Il nous faut préciser que nos rencontres se tinrent entre chercheurs et n'accueillaient pas d'étudiants en astrologie, ce qui permettait de débattre en toute liberté; Dès 1978, nous avons pris l"habitude de filmer ces événements, que l'on retrouve sur notre chaine You Tube (Telé de la subconscience) (téléprovidence)
Force est de constater, cependant, notre échec à faire passer notre modéle astrologique tel qu'exposé dès 1976 dans nos Clefs pour l'astrologie et encore en 1994 dans l'Astrologie selon Saturne; ce qui nous conduit à relativiser l'impact que peut avoir un leader sur la portée de réformes souhaitables à mener à bien, notamment le rejet que nous préconisions du thème de naissance;
jacques halbronn théologie, astrologie, linguistique; Adam à la ressemblance de Dieu
Jacques halbronn théologie, astrologie, linguistique. Adam à la ressemblance de Dieu
D'aucuns voient dans Genése I, 27 l'annonce de la création de l'homme et de la femme alors que le texte traite d'un Adam faonné " à l'image " de son créateur.. L'hébreu emploi des termes à caractère grammatical, masculin et féminin alors que par la suite il sera question de Ish et de Isha.
genése I
ו וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים, נַעֲשֶׂה אָדָם בְּצַלְמֵנוּ כִּדְמוּתֵנוּ; וְיִרְדּוּ בִדְגַת הַיָּם וּבְעוֹף הַשָּׁמַיִם, וּבַבְּהֵמָה וּבְכָל-הָאָרֶץ, וּבְכָל-הָרֶמֶשׂ, הָרֹמֵשׂ עַל-הָאָרֶץ. 26 Dieu dit: "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail; enfin sur toute la terre, et sur tous les êtres qui s'y meuvent."כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. 27 Dieu créa l'homme à son image; c'est à l'image de Dieu qu'il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois.כח וַיְבָרֶךְ אֹתָם, אֱלֹהִים, וַיֹּאמֶר לָהֶם אֱלֹהִים פְּרוּ וּרְבוּ וּמִלְאוּ אֶת-הָאָרֶץ, וְכִבְשֻׁהָ; וּרְדוּ בִּדְגַת הַיָּם, וּבְעוֹף הַשָּׁמַיִם, וּבְכָל-חַיָּה, הָרֹמֶשֶׂת עַל-הָאָרֶץ. 28 Dieu les bénit en leur disant "Croissez et multipliez! Remplissez la terre et soumettez-la! Commandez aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, à tous les animaux qui se meuvent sur la terre!"
Génése II
כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם. 22 L’Éternel-Dieu organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme.
כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. 23 Et l’homme dit: "Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise de Ich."
Selon nous, cette dualité de Dieu est la clef de l'astrologie et implique un homme capable de vivre alternativement une alternance, entre le temps féminin constellationnnel et le temps masculin , planétaire (cf nos textes sur ce suujet)
En fait, seuls les leaders sont programmés pour faire alterner leurs comportements, lors des changements de phase alors que la masse n'y parvient guère même avec l'aide des constitutions qui sont censées déterminer une alternance entre les courants, alternance souvent vidée de tout contenu et jamais formulée clairement dans les dites constitutions; par ailleurs, l'usage de termes comme masculin et féminin renvoie selon nous à une problématique linguistique; nous renvoyons à ce propos à nos travaux dans ce domaine, où il est clairement exposé le passage du féminin au masculin, notamment dans le cas de la langue française où le masculin abrége, réduit, et décante le féminin, ce qui recoupe l'alternance des phases marquées par la masse populaire et celles sous la conduite de chefs programmés pour l'encadrer, l'ordonner, la formater, ce qui correspond au passage de la matière à la forme;
JHB 30 10 24
Jacques halbronn Dualité de l'Astrologie. Signes mutables et planétes, signes fixes et étoiiles . Première partie
jacques halbronn Dualité de l'astrologie Signes mutables et planétes, signes fixes et étoiles. Première partie
Nous pensons que la distinction entre les valeurs "fixes" et "mutable", ne peut s'appréhender qu'en rapport avec la combinatoire des planétes - dont le nom en grec signifie "érrant" et des étoiles fixes. André Barbault aura totalement laissé de côté une telle dynamique. à la base de la pensée astrologique. Selon nous, Saturne - qui est le coeur de notre doctrine- passe alternativement par un signe mutable et par un signe fixe, les signes cardinaux n'étant que des interfaces, des "gonds", selon l'étymologie.
Si l'on va plus loin, on dira que le monde du "fixe" est celui du peuple, des peuples-horizontalité- et le monde du "mutable, celui des chefs, des guides- verticalité. En alternance.
Rappelons que pour nous, visuellement, Saturne ne passe pas stricto sensu sur les axes équinoxiaux et solsticiaux car ceux-ci sont associés à des étoiles fixes, ce qui aura permis de signaler une precession des équinoxes. En ce sens, nous faisons la synthèse entre astrolgie sidérale et tropicalistes, l'une apportant une visibilité, un signifiant, le monde stellaire l'autre un contenu, un signifié, du fait du zodiaque saisonnier..
JHB 29 10 24
jacques halbronn Dualité de l'astrologie. II Constellation versus planéte
jacques halbronn Dualité de l'Astrologie II Constellation versus planéte
La tradition astrologique a pris la mauvaise habitude de poser le signe et la planéte comme deux entités singulières alors qu'originellement, la constellation, de par son nom, indiquait un pluriel alors que la planéte dénotait un singulier. Cela aura nui à l'intelligibilité de son discours sur les "quadruplicités" (4x3) comme on l'a montré dans notre première partie consacrée aux signes dits fixes face aux signes dits mutables, au sein de chaque quadrant saisonnier.
Sur le web;
"Le mot planète provient du grec ancien πλανήτης, planếtês signifiant « en mouvement », par opposition aux étoiles fixes. Ce terme désigne initialement le Soleil, la Lune, et les cinq points mouvants observés à l'œil nu, à savoir Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne."
"Constellation : Groupe d’un certain nombre d’étoiles fixes et, par extension, partie du ciel occupée par ce groupe. Les astronomes ont isolé près d’une centaine de constellations. Beaucoup de constellations ont gardé leur dénomination ancienne. Les constellations d’Andromède, de Cassiopée, de la Grande Ourse, etc. –
." Consetellation : Ensemble d’étoiles dont la disposition a inspiré, dans l’Antiquité, les figures symboliques attachées aux divisions du zodiaque. La constellation du Bélier, la constellation du Taureau. L’astrologie distingue le zodiaque des constellations et le zodiaque tropique des signes. Expr. fig. Être né sous une heureuse constellation, sous une constellation malheureuse, avoir de la chance, de la malchance (aujourd’hui, on dit plutôt sous une bonne, une mauvaise étoile)."
En effet, il est essentiel de comprendre l'opposition entre ces deux catégories si l'on veut comprendre la nature de la cyclicité. En effet, on répéte à l'envi qu'il y a des signes "fixes" et des signes "mutables sans en extraire toute la substantifique moelle, le mot "fixe" renvoyant aux étoiles "fixes" et le "mot mutable, à ce qui est en mouvement.
Quant aux signes dits cardinaux, comme leur nom l'indique également, ils servent de gond. Les axes équinoxiaux et solsticiaux qui marquent le passage d'une saison à la suivante sont donc "cardinaux"
Sur le web
"Le cardo maximus est la voie d'axe nord-sud la plus importante d'une ville romaine (des termes latins cardo pour « pivot » ou « gond de porte », employé en termes d'orientation géographique pour désigner l’axe nord-sud autour duquel semble pivoter la voûte céleste1 et maximus pour « le plus grand », superlatif de magnus).
Dans la centuriation romaine, le cardo maximus était l'axe nord-sud qui structurait la cité dès sa création. De plus, le cardo était une des voies principales au cœur de la vie économique et sociale de la ville. À la croisée du cardo et du decumanus (axe est-ouest) d'une cité, on trouvait généralement le forum romain.
À noter que dans l'expression « points cardinaux », l'adjectif « cardinal » provient étymologiquement du mot cardo, avec toujours cette notion de pivot."
Au niveau de l'interprétation, l'on capte immédiatement en quoi le passage de Saturne en signe fixe donc "constellationnel" diffère radicalement de son passage en signe mutable, donc "planétaire". dans la mesure où la constellation est un agglomérat, un ensemble de facteurs indifférenciés alors que la planété comporte une unité intrinséque, chaque planéte étant dotée d'une appellation mythologique propre, ce qui signifie le chef, le capitaine, une locomotive tirant un train alors que chaque étoile n'existe que collectivement à la façon d'un membre de tel ou tel groupe/peuple. Autrement dit, quand Saturne est en phase constellationnelle, (en signe fixe), il est en phase avec le peuple, la masse alors que s'il est en phase "planétaire"(en signe mutable), il met en avant un meneur, un guide à la façon d'un Moîse.
L'astrologie nous fournit ainsi une précieuse clef prévisionnelle dont on avait depuis longtemps ignoré toute la portée.
JHB 30 10 24
mardi 29 octobre 2024
lundi 28 octobre 2024
jacques halbronn Astrologie et théologie. Limites du déterminisme céleste
jacques halbronn Astrologie et théologie. Limites du déterminisme céleste
Notre lecture de la Nouvelle Alliance selon Jérémie XXXI, 31 aura conduit certains à nous reprocher de faire des humains des automates, dépourvus de libre-arbitre. Il s'agit bien d'une (re)programmation de notre ADN, ce qui est lié à l'image du sang, vecteur de la génétique, de la généalogie.
לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם. 32 Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d'Israël, au terme de cette époque, dit l'Eternel: Je ferai pénétrer ma loi en eux, c'est dans leur coeur que je l'inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple.
לג וְלֹא יְלַמְּדוּ עוֹד, אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ וְאִישׁ אֶת-אָחִיו לֵאמֹר, דְּעוּ, אֶת-יְהוָה: כִּי-כוּלָּם יֵדְעוּ אוֹתִי לְמִקְּטַנָּם וְעַד-גְּדוֹלָם, נְאֻם-יְהוָה--כִּי אֶסְלַח לַעֲוֺנָם, וּלְחַטָּאתָם לֹא אֶזְכָּר-עוֹד. {ס} 33 Et ils n'auront plus besoin ni les uns ni les autres de s'instruire mutuellement en disant: "Reconnaissez l'Eternel!" Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l'Eternel, quand j'aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu'au souvenir de leurs péchés.
Il ne faudrait pas, cependant, caricaturer la portée d'une telle détermination. Elle a d'abord l'avantage de garantir un certain consensus synchronique entre les acteurs, travaillés par les mêmes stimuli, au même moment, ce qui génére un processus centripéte sans lequel les divisions seraient très puissantes.. On a là un gage, une garantie, une assurance de convergence favorisant les rapprochements. Ni plus, ni moins. On aura compris qu'un tel déterminisme est une condition nécessaire mais non suffisante. Cet esprit de la Nouvelle Alliance s'oppose au climat de l'Ancienne. C'est le sang qui va compter et non plus le verbe.
לג וְלֹא יְלַמְּדוּ עוֹד, אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ וְאִישׁ אֶת-אָחִיו 33 Et ils n'auront plus besoin ni les uns ni les autres de s'instruire mutuellement
Mais un tel projet ne saurait concerner toute l'Humanité mais se focalise sur un certain peuple, irrigué par un seul et même sang. comme le rappelle le texte du Shema Israel en son verset 6 du chapitre VI:
Deutéronome 6:4-9 Ecoute, Israël
ו וְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם--עַל-לְבָבֶךָ. 6 Ces devoirs que je t'impose aujourd'hui seront gravés dans ton cœur.
ז וְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, וְדִבַּרְתָּ בָּם, בְּשִׁבְתְּךָ בְּבֵיתֶךָ וּבְלֶכְתְּךָ בַדֶּרֶךְ, וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ. 7 Tu les inculqueras à tes enfants et tu t'en entretiendras, soit dans ta maison, soit en voyage, en te couchant et en te levant.
Or, il y a un décalage entre les versets 6 et 7 car si ces devoirs sont gravés, il n'est plus besoin de les inculquer! On mélange ici syncrétiquement l'Ancienne et la Nouvelle Alliances,
Cette Nouvelle Alliance ( cf René Frey, La venue de Jésus-Christ signale la fin de l’observation du sabbat?) rend caduque l'instauration d'instructions notamment au niveau du respect du Shabbat car ce qui a un rapport au temps est le fait d'un nouveau déterminisme subconscient et il ne s'agit pas de se retrouver en un même lieu mais d'être sur la même longueur d'onde, de capter les mêmes émissions. En ce sens, la mention de la Nouvelle Alliance ferait sens, chez les Chrétiens, à condition que cela soit réservé à un seul peuple, comme indiqué dans le Shema Israel et dans Jérémie et non pas ouvert à tout le monde.
En ce sens, le Shema (Ecoute) Israel rappelle une telle promesse exclusive faite à ce peuple voué à capter sans médiation, les vrais préceptes divins. D'où la tentation pour les autres peuples de s'arroger un tel statut!.
Comme nous l'avons signalé à maintes reprises, on risque souvent d'oublier, d'omettre quelque "détail" quand cela nous arrange. Les seuls Chrétiens qui puissent se revendiquer de la Nouvelle Alliance sont les descendants, par le sang, de ceux qui relevaient de l'Ancienne.
JHB 28 10 24
jacques halbronn Astrologie. Critique de Kepler et de sa théorie des aspects
jacques halbronn astrologie. Critique de Kepler et de sa théorie des aspects
Quelle est donc la fonction des "aspects" en Astrologie? Le nom de Kepler est associé dans la littérature astrologique à la question des "aspects" qu'il avait entrepris de rénover de réformer, au tournant du XVIIe siècle. Quel est donc leur mode d'emploi, doit-on se demander pour commencer. Pour les praticiens de l'horoscope ( carte du ciel), les aspects sont censés servir à connecter d'une façon ou d'une autre les différents facteurs d'un thème natal, ce qui signifie une approche spatial; Pour nous, au contraire, les aspects permettent de structurer le cycle d'"une planéte;
Selon nous, les aspects significatifs sont de 360° (conjonction), 180°, 90° (quadrature (soit trois signes de 30°) et 45° (six signes de 15° semi-carré) lesquels vont déterminer les phases successives d'un cycle. Si 90° correspondent à 7 ans, le quart d'un cycle saturnien de 28 an, ce qui couvre l l'espace de 3 signes, au sein de chacun des Quatre Saisons, la moitié correspondra à 45 degrés, soit une demi-saison. On dira qu'au bout de 90°, on retrouve une climat identique alors qu'au bout de '45°, le climat va radicalement différer;
En d'autres termes, au bout de 90°, on traverse un même stade saisonnier; En astrologie, on passe d'un signe cardinal au signe cardinal suivant alors qu'au bout de '45°, le décalage saisonnier sera considérable Selon nos travaux, une saison se divise en deux: un temps fixe et un temps mutable, le passage en signe cardinal constituant un moment intermédiaire entre fin d'un signe mutable et début d'un signe fixe. Nous avons ainsi établi la séquence: 45-90-135-180- 215-270, 315-360.(ou Zéro- conjonction). Kepler, quant à lui, aura abordé le probléme autrement en considérant les divisions du cercle en 2,3,4, 5, 6 ce qui englobait l'aspect de 120°, de carré et...de quintile (72°), l'aspect de 60° (sextile). Kepler ne tenait donc pas compte du cycle saisonnier comme nous le faisons, pour notre part et tentait de valider le sextile et le trigone, suivant en cela l'exemple d'un Albumasar lequel avait constaté que deux conjonctions de Jupiter avec Saturne étaient distantes dans le temps et dans l'espace de 120°, ce qui les connectait avec la théorie des Quatre Eléments (triplicité). Or, selon nous, l'astrologie ne saurait connecter les planétes entre elles mais s'en tenir aux relations entre planétes et étoiles fixes, lesquelles servent d'interface entre planétes et axes équinoxiaux et solsticiaux;(cf nos études sur ce point), le cycle solaire saisonnier étant matriciel.
C'est le pluralisme planétaire -propre au thème natal, dont Kepler était un interpréte remarqué- qui aura fourvoyé celui-ci (cf L'horoscope de Kepler (..) pour Albrecht von WALLENSTEIN (1583-1634) Kepler mettait ainsi sur le même plan un aspect structurel saisonnier donc relatif à l'inclinaison de l'axe terrestre de 90° et des aspects purement géométriques de 60° et 120° (cf son étude des polygones https://www.omecaphes.ens.fr/s/gerard_simon/page/les-theories-de-kepler)
Le champ religieux et théologique atteste en tout cas de la pertinence des divisions du temps en 4 et en 8, avec les périodes de 7 ans (le songe des vaches) et de 1260 jours (soit 3 fois 1/2 360 jours) - cf l'article de Christian Briem sur le Livre de Daniel "Les données de temps d’Apocalypse (12:14) et de Daniel (12:7) concordent : « un temps, des temps, et une moitié de temps »
Le semi-carré (ou octile) n'est guère en usage chez les astrologues lesquels préféreront les multiples de 30 degrés (semi sextile, sextile, carré, trigone, quinconce), chaque signe zodiacal couvrant ce nombre. On qualifie généralement de "mineurs", les aspects de 45° (semi carré) et 135° (sesqui-carré) . Il est vrai que les aspects multiples de 30° ont l'avantage insigne de connecter des degrés identiques., ce qui saute immédiatement à l'oeil! Il y a bien là ce que Bachelard désignait par "obstacle épistémologique".
ARCHIVES
Sur le web
"Kepler publie les deux premières lois en 1609 dans Astronomia nova puis la troisième en 1619 dans Harmonices Mundi."
Wikipedia
article. Kepler et l'astrologie
"Kepler était persuadé que l'astrologie pouvait devenir une science au même titre que la physique ou les mathématiques. Il était convaincu que les positions des planètes affectaient les humains et influençaient la météorologie terrestre. Pour lui, astronomie et astrologie étaient liées".
Les Aspects kepleriens
par Richard Pellard
"Les Aspects majeurs consonants (sextile, trigone), dissonants (carré, opposition) ou neutres (conjonction) et les mineurs consonants (semi-sextile) ou dissonants (semi-carré) appartiennent à la même famille harmonique ; ce n’est pas le cas de deux autres Aspects mineurs, le sesqui-carré et le quinconce. C’est pour cette raison que l’astrologie conditionaliste les rejette. En revanche, les Aspects dit “kepleriens” : le décil (36°), le quintil (72°) et le bi-quintil (144°), pourraient bien avoir une subtile influence. Laquelle ?"
Clifford D. Conner Histoire populaire des sciences Ed L'Echappée 2011
"C'est grâce à des mesures minutieuses des positions planétaires que Johanne Kepler peut établir ses célébres lois décrivant mathématiquement les orbites des planétes" (p. 315)
Gérard Simon
Kepler astronome astrologue Gallimard, 1979
Présentation de l'ouvrage:
"Le théoricien génial qui, à l'aube du XVIIᵉ siècle, transforma l'objet de la recherche astronomique continuait à réfléchir à l'aide des vieux savoirs ésotériques : il voyait dans la sphère le symbole de la Trinité, il croyait en une âme du Monde, il justifiait l'efficace des aspects astrologiques et il intégrait tout cela dans ses hypothèses. On s'est empressé d'oublier sa démarche pour ne retenir que ses résultats. Or de telles idées ne paraissaient pas folles à ses contemporains. Derrière les mêmes choses, on ne vise plus les mêmes objets intellectuels qu'eux. On ne peut saisir quelles liaisons rationnelles présidaient aux inférences d'un Kepler si on ne se demande pas selon quelles catégories il conceptualisait son expérience. Un modèle théorique exprime toujours une idée datée du plausible. En remettant en question une vision trop étroitement positiviste de la démarche scientifique, le livre de Gérard Simon aide à comprendre avec quoi rompt la pensée classique et oblige à tenir l'enracinement culturel des sciences exactes pour une dimension incontournable de leur histoire."
Etudes keplériennes par Jacques Halbronn
"Astrologie . Les aspects servent pour le pronostic, non pour le diagnostic".
1979 Les historiens des sciences face à l'activité astrologique de. Kepler » (CIVe Congrès national des Sociétés Savantes, Bordeaux, 1979).
2022 "Kepler en remplaçant les signes par les aspects a fourvoyé la pensée astrologique depuis 400 ans"
JHB 28 10 24
Christian Briem 1260, 1290, 1335 jours — Daniel 12:7, 11, 12
Christian Briem
1260, 1290, 1335 jours — Daniel 12:7, 11, 12
Traduit de l’allemand « Antworten auf Fragen zu biblischen Themen » = Réponses à des questions sur des thèmes bibliques, Ed. CSV, 2005 — p. 368
1 - Question
En Apoc. 12:6 et Daniel 12:11-12, on trouve trois données de temps pour les derniers trois ans et demi avant la venue de Christ pour établir Son règne : 1260, 1290, 1335 jours. Quelle est leur signification ? Certains commentateurs pensent qu’il ne s’agit pas de jours, mais d’années. Est-ce possible ?
2 - Réponse
Commençons par la deuxième question. Quand dans deux livres prophétiques de l’Écriture sainte, il est parlé manifestement de la même époque, et sa durée est donnée chaque fois avec tel et tel nombre de jours, on devrait sûrement être plus que prudent avant d’affirmer simplement qu’il ne s’agit pas du tout de jours, mais de mois et d’années. Car qu’y a-t-il de plausible et de compréhensible qui puisse justifier l’interprétation selon laquelle le mot « jours » signifie « années » ? En outre, les données de temps d’Apocalypse (12:14) et de Daniel (12:7) concordent : « un temps, des temps, et une moitié de temps » ; or il est notoire que cela signifie les 3.5 ans qui s’écoulent depuis l’établissement de l’abomination de la désolation dans le lieu saint (Daniel 12:11 et Matt. 24:15) jusqu’à la venue du Seigneur en puissance et dans une grande gloire (Matt. 24:29-31).
Venons-en maintenant à la première partie de la question. L’établissement de l’abomination de la désolation dans le temple à Jérusalem débute le temps de la grande tribulation pour le Résidu Juif, qui dure 1260 jours (= 30 jours x 12 mois x 3.5 ans). Mais la bénédiction d’Israël ne peut manifestement pas être établie soudainement et en une seule étape. Beaucoup d’événements doivent se dérouler pour purifier la terre lors de la venue du Seigneur. C’est pourquoi deux périodes supplémentaires sont données, qui rajoutent 30 jours = un mois (1290-1260 = 30) et 75 jours = 2.5 mois (1335-1260 = 75) aux 1260 jours précédents.
La première chose que le Seigneur Jésus fera à Son arrivée sur la terre, c’est-à-dire au terme des 1260 jours de grande tribulation, sera de saisir la « bête » (le chef de l’empire romain) et le « faux prophète » (l’antichrist), et de les jeter vivants dans l’étang de feu (Apoc. 19:20). Mais il reste alors beaucoup d’autres jugements à exécuter sur les différents ennemis du Seigneur et d’Israël avant que puisse débuter l’époque de bénédiction millénaire. Rappelons simplement l’élimination des puissantes armées Occidentales et d’Extrême-Orient et le jugement des vivants. Le premier de ces deux jugements a le caractère de jugement guerrier, le second a un caractère de jugement judiciaire. Il semble ressortir de Daniel 11 que l’un des derniers ennemis à éliminer, sinon même LE dernier, sera le « roi du nord ». Cette pensée s’appuie sur Ésaïe 10:12 : « Et il arrivera que, quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem, je visiterai le fruit de l’arrogance du cœur du roi d’Assyrie et la gloire de la fierté de ses yeux » (*).
Ainsi donc, après les 1260 jours, il y aura encore deux courtes périodes intermédiaires avant que puisse enfin débuter les jours de bénédiction tant attendus par beaucoup, et c'est pourquoi il est dit : « Bienheureux celui qui attend et qui parvient à mille trois cent trente-cinq jours ! » (Daniel 12:12).
samedi 26 octobre 2024
jacques halbronn La dialectique entre deux calendriers, le constitutionnel et le céleste
jacques halbronn La dialectique entre deux calendriers, le constitutionnel et le céleste
On sait que le début de chaque mois dans le calendrier hébraIque est lié à la nouvelle lune.(Rosh Hodesh)
sur le web
Le calendrier hébraïque est basé sur un cycle luni-solaire, et le début du mois correspond à la néoménie, c'est-à-dire la nouvelle lune. Il diffère cependant de la nouvelle lune astronomique : la nouvelle lune du calendrier hébraïque ne se définit pas par la nuit où seule l'ombre lunaire est visible mais par un filet de lumière émanant de la lune. Il y a en pratique 1 à 2 jours de décalage entre les deux.
Sur le web
« Cette néoménie est pour vous le début du mois. » — Exode 12,2
« Lorsque D.ieu fit le choix de Son monde, Il y instaura des débuts de mois et d’années. Lorsqu’Il fit le choix de Jacob et de ses enfants, Il y instaura des nouveaux mois de délivrance. » — Midrash Chemot Rabbah 15:11
Roch ‘Hodech fut la première mitsva donnée au peuple juif, avant même la sortie d’Égypte. Elle contient non seulement l’impulsion, mais l’essence même de la Délivrance."
En revanche, le Shabbat n'est pas articulé sur les 4 temps de la lune et le jour de la semaine qui fait référence- le vendredi soir- est le même que chez les Chrétiens. Il devrait logiquement suivre le processus du Rosh Hodesh.
Quid des constitutions? Elles ne semblent avoir aucun fondement "céleste" et la durée des mandats électifs est parfaitement empirique et auto-réalisatrice. En France, sous la Ve République, la démission de De Gaulle en 69 et la mort de Pompidou en 74 ont généré de nouveaux points de départ, sans parler du passage du septennat au quinquennat à partir de 2002.
A cela vient s'ajouter le droit accordé au président de la République de dissoudre l'Assemblée Nationale, ce qui va casser le binôme des élections législatives et présidentielles voulu par le passage au quinquennat censé aligner les présidentielles sur les législatives!
De même, le changement de Premier Ministre ne dépend pas nécessairement sous la Ve République des éléctions législatives et on ne compte plus les cas de changement de Premier Ministre déconnecté par rapport à une telle échéance.
D'un point de vue astrologique, le calendrier électoral préétabli n'a guère de valeur alors que le temps d'une dissolution et d'une nomination sont tout à fait susceptibles de correspondre à un cycle céleste.
On serait donc en présence de deux mécaniques aux fondements radicalement différents et qui ne laissent d'interférer entre eux.
Selon nous, la dissolution suspend le calendrier électoral établi par la Constitution tout comme le choix d'un Premier ministre de saurait dépendre nécessairement d'un tel agencement; Nous sommes actuellement doublement dans de tels cas de figure puisque l'on est à la fois sous le coup d'une dissolution et du choix d'un Premier Ministre non dicté par une sorte de loterie électorale mais par une certaine lecture opérée par le Président en vue de faire le meilleur choix possible, devant improviser sur le tas, au vu des rapports de force en présence, dans l'Assemblée Nationale. Mais il s'agit alors de tenir compte des données cycliques et pas uniquement de la conjoncture du moment, ce qui fait appel à un certain savoir astrologique qui fait défaut et dont il a été traité par ailleurs.(alternance de Saturne dans les signes fixes et mutables)
Nous ajouterons cependant que certains humains sont branchés sur une telle cyclologie de façon subconsciente et que par ailleurs, l'impact céleste garantit un certain consensus centripète si ce n'est que le positionnement des partis ne favorise pas un tel rapprochement transpartisan, chaque parti tendant à se différencier aux fins de capter un certain électorat. Rappelons tout de même que les constitutions sont censées organiser,permettre une certaine alternance, puisque les mandats ont une durée limitée dans le temps mais en même temps, tout se passe comme si l'on faisait tout pour empêcher la dite alternance. Selon notre astrologie, comme dit l'Ecclésiaste, il y a un temps pour tout.Cela ne signifie pas d'ailleurs nécessairement un changement de personnel politique dans la mesure où les leaders sont impactés cyclologiquement et évolueront en conséquence
JHB 26 10 24
jacques halbronn L'astrologie plombée par l'artisanat.
jacques halbronn L'astrologie plombée par l'artisanat.
Dans son ouvrage, Clifford D. Conner Histoire populaire des Sciences (Ed de l'Echappée, trad. de l'anglais, 2011), est posée l'opposition entre scientifiques et praticien et les raisons de la non reconnaissance de l'astrologie comme science jusqu'à nos jours, semble tenir à son caractère artisanal.(pp. 368 et seq). Entendons par là que sa pratique, son application, serait par trop dépendante de la relation de l'astrologue avec son "client". -(cf notre ouvrage L'astrologue face à son client. Les ficelles du métier, 1994. Traduction anglaise par Geoffrey Dean)
Il y a eu certes des tentatives d'émancipation de l'astrologie mais elles auront largement fait long feu. Tout se passe comme si les praticiens de l'astrologie se complaisaient à prétendre savoir décrypter sa complexité, en en rajoutant, se méfiant de toute tentative de simplification. Il est vrai qu'une astrologie trop accessible serait une menace pour la profession. En 1968, André Barbault fut contraint de démissionner de la vice présidence du Centre International d'astrologie du fait de sa participation au programme Astroflash lequel se passait du recours au praticien, ce qui conduisait à une forme de démystification, (cf notre étude en 2013 "Le destin astrologique des frères Barbault" Les frères Barbault et le CIA ; de 1946 à 1968".) C'est ainsi que Barbault se consacra à la typologie zodiacale comme à l'astrologie mondiale, aux antipodes de cette astrologie artisanale de ses confrères, poursuivant le rêve d'une astrologie accessible à tous, capable de faire référence de par la simplicité de ses formulations. Mais cela s'opposait de facto à la corporation des enseignants en astrologie qui promettaient à leurs éléves de parvenir à une certaine virtuosité dans l'interprétation des thèmes! Ne touche pas à mon thème!
Paradoxalement, l'informatique allait encourager la complexification de l'astrologie au point de dispenser les praticiens d'avoir à maitriser les calculs d'érection du thème natal. Ce faisant, la carte du ciel devenait un support de voyance, par le biais de l'ordinateur, du téléphone portable. Pourtant, avec Albumasar, mort en 886 (cf notice Wikipedia), l'astrologie était apparue à un Jean Bodin, à la fin du XVIe siècle (cf notre étude) comme le fondement possible d'une science politique , grâce au systéme des grandes conjonctions de Jupiter et de Saturne); Barbault, quant à lui, crut bon de les combiner avec les transsaturniennes, conquéte de l'astronomie moderne, ce qui ne permettait plus d'établir une cyclicité de périodes égales. Le mieux est l'ennemi du bien!
JHB 26 10 24
Jacques Halbronn Epistémologie Théologie et Science chez Descartes
jacques halbronn Epistémologie. Théologie et Science chez Descartes
La Science est conditionnée par la Création divine, ce qui pose la question dite du" Dessein intelligent" derrière la Nature, thème que l'on retrouve chez Spinoza. Cela conduit Descartes à considérer qu'il y a de la logique en toute chose, ce en quoi il faut croire, ce qui sous tend le "Cogito" qui veut que rien n'ait lieu par hasard, sans raison. Cela nous fait penser à Leibniz, rendu par Voltaire (Candide) « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. » (Pangloss).
Discours de la Méthode
" Toutes nos idées ou notions doivent avoir quelque fondement de vérité car il ne serait pas possible que Dieu qui est tout parfait et tout véritable, les eut mis en nous sans cela"
Nous dirons que son épistémologie est indissociable de sa théologie. Mais Descartes ne fait pas, comme nous le faisons, de distinguo entre Nature et Surnature. Or, selon nous, une telle confusion va conduire Descartes à attribuer à la Nature ce qui reléve de la SurNature. Cette cohérence parfaite que Descartes veut décrire n'est pas première mais seconde (méta, post) Il y a là une facheuse ambiguité dès lors que l'on n'entreprend d'opérer une telle distinction dans le temps comme dans l'espace, projetant sur la Nature ce qui est de l'ordre de la Sur Nature, laquelle vient s'y super-poser. Ce que nous "pensons" n'est pas ce qui est Nature mais bien ce qui est SurNature, dont l'homme est l'émanation (cf la création d'Adam, Genése I)
Pourtant Descartes n'est pas étranger à l'idée de "réduction"; de passage d'une infinité de données à un nombre limité de types, de maximes.
Troisième Partie: 'je me formai une morale par provision qui ne consistait qu'en trois ou quatre maximes"
Sur le web
"Descartes explique qu'il faut commencer par réduire la difficulté en décomposant une question compliquée en des questions plus simples"
En fait, le passage de l'Infini au fini est celui de la Nature à la SurNature. On retombe sur la question de l'Astrologie que Descartes entend exclure de ses réflexions alors qu'il s'agit là du coeur même de la SurNature et du Surhomme. On en revient au premier verset du Pentateuque Dieu créa le Ciel et la Terre, mais cela signifie une "intervention" et non une création ex nihilo, un reformatage. Dans une lettre à Elisabeth de janvier 1646, Descartes déclare:" Avant qu'il nous ait envoyé en ce monde, Dieu a su exactement quelles seraient les inclinaisons de notre volonté, c'est lui-même qui les a mises à nous, c'est lui aussi qui a disposé toutes les autres choses qui sont hors de nous pour faire que tels ou tels objets se présentassent à nos sens à tel ou tel temps, à l'occasion desquels il a su que notre libre arbitre nous déterminerait à telle ou telle choses" En fait Descartes fait de l'astrologie sans le savoir, ce qui n'a rien d'étonnant vu qu'il ne l'a pas étudiée! Siignalons à propos de Descartes le compte rendu en 1999 d'Hervé Drévillon de l'ouvrage de Micheline Grenet - qui oublié de signaler notre ouvrage paru en 1993 sur le Centilogue de Nicolas Bourdin, alors même qu'il en avait repris des passages dans sa thèse de doctorat (1994) Drévillon attribue à Mersenne une traduction de Gassendi sur l'Astrologie (cf notre communication en 1992, Actes du Colloque de Digne) Par ailleurs, Drévillon ne semble pas avoir relevé de l'astrologie dans le Discours de la Méthode puisqu'il écrit, dans son article, que Descartes apporte de l'eau au moulin de l'Astrologie
Article de Drévillon au sujet de Micheline Grenet, La passion des astres au XVIIe siècle. De l'astrologie à l'astronomie
Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine Année 1999 46-4 pp. 816-818
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Le divorce Astrologie Astronomie à la fin du XVIIe siècle 2021)
par Jacques Halbronn
En 2003 Hervé Drévillon résumait ainsi son ouvrage Lire et écrire l’avenir (1996) ainsi : cela ‘permettait de « comprendre pour quelles raisons culturelles et politiqsues – et non pas scientifiqies( l’astrologie a été disqualifiée au XVIIe siècle » (Nostradamusq, l’éternel retour, Gallimard 2003, p. 119)
Or, le débat autour des signes du Zodiaque, de la précession des équinoxes, ne reléve pas, à proprement parler, de « raisons culturelles et politiques » et la façon dont la pratique de l’astrologie fait probléme , contrairement à ce qu’écrit Patrice Guinard, à propos d’Eustache Lenoble, n’est pas davantage la clef du problème, vieux cheval de bataille chez les astrologtues eux mêmes, qui consiste à stigmatiser une astrologie « populaire », de presse, face à une astrologie « savante », « scientifique », informatique, capable d’appréhender la personnalité de chacun dans toute sa spécificité..
Il convient d’abord de signaler que l’astronomie de l’époque aura connu bien des soubresauts, des remousn qui auront pu déstabiliser les astrologtues ; Les astronomes sont devenus en quelque sorte imprévisibles avec Copernic, Galilée et Kepler et à partir du XVIIIIe siècle, le systéme solaire va s’enrichir de nouvelles planétes, à commencer, en 1781, par un astre au delà de Saturne qui sera bientôt baptisé Uranus, après que l’on ait proposé Herschell, le nom de son « inventeur », d’où le H qui forme le glyphe de cette planéte..
Par ailleurs, lles astrologues sont interpellés au sujet de la précession des équinoxes et là encore l’astronomie est sur la sellette puisque cela met en évidence que l’on ne peut se fier à ses données. Comme le note le professeur d’astrologie Antoine de Villon (Usage des éphémérides ) en 1624, l’on se trouve en face de deux zodiaques, lequel est le bon ?
Enfin, il esr reproché à l’astronomie un « méta-langage » , certes pittoresque à base de dieux (pour les planétes) et d’animaux (pour les constellations) qui excuitent l’imagination du profane.(cf Eustache Lenoble, Uraniesn 1697). alors qu’ile ne sont que de simple convenance et tout à fait arbitraires, au demeurant. Le fait que par la suite, comme on ll’a noté plus haut, les astronomes se soient complus, par la suite, à conférer des nnoms de dieux de la mythologie à leurs dernières découvertes met en évidence une certaine désinvolture de leur part.
Autrement dit, l’astronomie poserait un double probléme pour l’astrologie : un savoir incertain, ambigu, et un langage fantaisste.. Quels liens l’astrologie doit-elle entretenir avec l’astrologie. Est ce que ce sont les astrologues ou bien plutôt les astronomes qui ont produit, au cours des âges toute cette symbolique à base de fables dont d’ailleurs traiteront les historiens du Ciel, comme l’Abbé Pluche, au milieu du XVIIIe siècle ? D’aucuns diront que l’on ne saurait séparer Astronomie et Astrologie dans l’Antiquuité . C’est un lieu commun chez les historiens de l’astrologie.
Prenons le jugement de Micheline Grenet sur Kepler (La passion des astres au XVIIe siècle. De l’astrologie à l’astronomie. Hachette, 1994, pp. 62 et seq) : « Comment un contemporain de Kepler pourrait-il mettre en doute la qualité scientifique de l’astrologie dès lors qu’elle est pratiquée par un maître éminent ? » C’est oublier que Kepler entendait réformer l’astrologie de fond en comble (cf Gérard Simon, Kepler, astrologue astronome, Paris, Gallimard, 1979) laissant de côté tout une terminologie que l’astronomie continuera par tradition et jusqu’à ce jour, à utiliser mais dont l’astrologie n’a que faire.
Qu’écrit l’historien allemand Wilhelm Knappich à propos des « causes de la décadence » de l’astrologie ( Histoire de l’astrologie . trad. De l’allemand, 1986) ? Il insiste sur un certain décrochage mais il néglige d’aborder le point de vue des astrologues eux-mêmes quelque part déconcertés par certaines facettes d’une astronomie se voulant à la fois en pleine remise en question et à la fois perpétuant tout un « méta-langage » dont elle ne parviendra jamais à s’abstraire.
En ce qui concerne la création de l’Académie des Sciences en 1666, nous avons montré que l’astrologie n’avait pas été exclue par Colbert lequel, bien au contraire, avait obtenu que les académiciens en débattent– et Hervé Drévillon n’aura fait que reprendre nos travaux sur ce point, sans les citer même en notes de bas de page (Lire et écrire l’avenir.L’astrologie dans la France du Grand siècle -1610-1715), Champ Vallon, 1995, pp. 212 et seq).
Le débat existe bel et bien à l’époque entre détracteurs et défenseurs de l’astrologie et c’est notamment le cas de Gassendi et de Jean-Baptiste Morin –Bordelon publiera un Entretien curieux de l’astrologie judiciaire où il met en face à face un tenant de chaque camp : De l’astrologie judiciaire, entretien curieux où l’on répond d’une manière aisée et agréable à tout ce qu’on peut dire en sa faveur, et où l’on fait voir en même temps la superstitieuse vanité de sa pratique.
Paris, L. Lucas & Et. Ducastin, 1689, Quant à Morin, Professeur au Collége Royal, il annonce une nouvelle Astrologie (à venir dans une Astrologia Gallica, posthume et peut être inachevée) qui se sera débarrassée de ses oripeaux (cf le Recueil de Lettres, entre les divers protagonistes, 1650, Bib. Arsenal et notamment l’invective de François de Barancy). Ce Recueil précise en son titre que « par occasion il est traité d’astrologie judiciaire » On y relate les propose du dit Morin : » Mon Astrologie qui n’est pas habit de friperie rapiécé de quantité de vieilles & différentes opinions (…) mais c’est un habit neuf garny de belles & véritables résolutions capables d’instruire & contenter les esprits et un travail non desrobé » On voit bien que le reproche fait alors à l’astrologie est de ressasser les mêmes notions au lieu de se repenser comme a réussi à le faire l’astronomie du temps. En cela, l’astrologie détone.
On n’est donc pas ici dans des considérations extrascientifiques comme le laisse entendre Drévillon (cf supra) et la dimension sociale est certes plus facile à appréhender pour certains historiens actuels que les éléments d’un débat dont ils n’ont pas vraiment envie de se soucier. En fait, nombreux qui se présentent au chevêt de l’Astrologie – à la façon des médecins du Malade Imaginaire- pour parvenir à la sauver.
En définitive, selon nous, on assiste à la crise d’un vieux couple (expression que nous avions utilisée en 1985 en sous titre de notre Monde Juif et l’Astrologie). La séparation nous semble devoir s’expliquer par des orientations devenues incompatibles. L’astronomie a su se réformer mais l’astrologie tarde à le faire. L’astronomie acquiert une honorabilité sociale –les astronomes vont être pensionnés et n’auront plus à dépendre peu ou prou de quelque pratique astrologique comme gagne-pain, à l’instar d’un Kepler : on fonde l’Observatoire de Paris en 1666. Mais comme on l’a dit, une certaine élite astrologique va mettre toute une partie du savoir astrologique sur le compte des astronomes, les astrologues n’ayant fait que le reprendre à leur compte.
On touche là à un probléme essentiel pour l’Histoire de l’astrologie, à savoir précisément ses rapports avec l’astronomie. Les astrologues et les astronomes ne poursuivent pas les mêmes buts et on notera qu’aussi bien Antoine de Villon qu’Eustache Le Noble, à plus d’un demi-siècle de distance, ont une approche que l’on pourrait qualifier d’ethnologique : ils ne disent pas ‘L’astrologie » mais « Les astrologues », c’est-à-dire des communautés s’articulant sur un certain savoir et il est clair que les astronomes ont fourni aux astrologues une grande partie de leurs outils alors que trop souvent on a semblé croire que c’étaient les astrologues qui avaient baptisé les constellations zodiacales. Le Noble explique que ces nominations étaient le fait des astronomes qui ne leur accordaient d’ailleurs pas de grande importance. Par conséquent, l’astrologie n’aurait que faire de les prendre pour plus qu’elles ne signifiaient. Autrement dit, l’astrologie aurait été comme colonisée par l’astronomie et il était temps qu’elle se libére d’une telle emprise. Rappelons d’ailleurs que ce sont dans bien des cas les astronomes qui auront souhaité annexer l’astrologie : la Tétrabible n’est-elle pas l’œuvre de l’astronome Ptolémée discrédité par Copernic ? Cet ouvrage ne saurait donc faire autorité !
On est là dans une sorte de dépit amoureux avec des torts respectifs. On voudrait faire chambre à part. Mais comme on l’aura noté plus haut, qui aura forcé les astronomes du XIXe siècle à continuer la série mythologique pour les planétes invisibles à l’œil nu ? Il est vrai que bien des astrologues auront considéré ces astronomes comme des sortes de prophétes, apportant les pièces qui manquaient à leur puzzle et par-dessus le marché en leur conférant une signification.
Terminons avec la thèse de Gérard Simon consacrée à Kepler lequel incarne bel et bien une volonté de réformer et de purger l’astrologie de ses scories.
(Kepler, astrologue astronome, 1979) Dans un paragraphe intitulé « Le Zodiaque : repérage iy division conventionnelle? » (pp 96 et seq), Simon se référe à « Sur une Etoile Nouvelle »: Kepler y explique ce qu’il rejette et ce qu’il retient: Il s’agit d’échapper aux « objections » d’un Pic de la Mirandole et l’on notera que nombre d’astrologues du XVIIe siècle, en France, font état d’objections en se proposant d’y répondte. Les arguments de Kepler seront repris par Le Noble. « toute prédiction fondée sur les dénominations ou les symboles résulte, résume Simon d’une confusion entre les mots et les choses/ IL ne faudrait garder que ce qui est naturel et ne pas mettre sur le même plan les données scientifiques de l’astronomie et l’arbitraire de son langage. Tout ce qui vient des astronomes n’est pas or. D’où l’intérêt de distinguer entre l’astronomie et les pratiques des astronomes. Or, force est de constater que la division en 12 de l’écliptique s’est perénisée jusqu’à ce jour, ce qui conduti les astrologues traitant de l’Astrologie à ne pas entendre, à ne pas comprendre les réformes radicales prpposées, à savoir qu’il ne faudrait garder du Zeodiaque que 4 points, aux équinoxes et aux solstices. Mais en rejetant la division en 12, on remet en question, ipso facto , le dsspositif des domiciles des planétes exposé dans la Tétrabible.
Dans notre ouvrage consacré à Etteilla (Bib Arsenal), paru en 1993 (Ed Trédaniel en diptyque avec notre édtion de Nicolas Bourdin et de son Commentaire du Centiloque,), nous avons montré que c’est bien plutôt dans le cours du XVIIIe siècle que dans celui du XVIIe siècle, que la rupture se sera produite au moins pour un siècle. Etrangeement, par inadvertance, Drévillon qualifie l ‘ouvrage de « traité savant » -sans remarqier qu’il s’agit de la réédition de l’Uranie de Le Noble!!!- Or, avec Etteilla (1788), si le traité reste ce qu’il est, il n’est plus besoin d’astronomie pour le mettre en pratique. ( L’astrologie du Livre de Toth suivie de « Recherches sur l’histoire de l’astrologie du tarot) « A la place des données astronomiques, Etteilla, connu pour son tarot, propose de recourir à la numérologie et à la cartomancie. Précisons que la situation ne sera pas la même Outre Manche où l’astrologie resrtera fidéle à l’astronomie. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle, que l’astrologie française suivra l’exemple de l’astrologie anglaise.(cf La vie astrologique il y a cent ans, Ed Trédaniel, 1992 avec des contributions de Patrick Curry et de Nicholas Campion, historiens britanniques.
JHB 25 10 24
vendredi 25 octobre 2024
jeudi 24 octobre 2024
jacques halbronn Le primat du culturel sur le naturel chez Emile Durkheim
jacques halbronn Le primat du culturel sur le naturel chez Emile Durkheim
Selon Laurent Mucchielli (Sociologie de Durkheim) "jusqu’à présent, anthropologues et psychologues partaient du postulat que l’homme renferme dans sa nature physiologique les sources de son comportement social. Or Durkheim part du postulat inverse. Il estime que le propre de l’homme est au contraire de ne plus devoir grand-chose à sa constitution biologique héréditaire et de pratiquement tout apprendre dans son milieu socio-culturel. ( https://shs.cairn.info/decouverte-du-social--9782707128263-page-155?lang=fr#:~:text=La%20raison%20en, milieu%20socio%2Dculturel.)
Un tel rejet du "biologique héréditaire" renvoie à nos réflexions sur l'opposition entre Israelismo-christianisme et Islamo-judaIsme, à savoir le rejet du "sang" pour le premier groupe (pas de circoncision, remplacée par le bapteme aquatique) - et refus du dynastique donc du génétique au profit de l'élection (du pape)
Sur le web
"Nommés les Chérifiens, ils sont les descendants du prophète, par les petits-fils de Mohammed Al-Hussein Ibn Ali et Al -Hassan Ibn Ali. Ces notions de descendance Chérifienne établissant un jus sanguini dans le droit royal est notamment établie dans la dynastie alaouite du Maroc."
Ce faisant Durkheim (bien que d'origine juive askénaze) adoptait la doctrine chrétienne laquelle privilégie les élaborations et autres conversions sociales liées à la IIIe République avec le rejet de la monarchie.. C'est le "Je construirai mon Eglise" de Jésus, se coupant notamment de l'astrologie laquelle échappe au social au profit du plan céleste. Nous pensons au contraire que la dimension sociale est relativement secondaire en terme de déterminismes et que nos opinions sont prédéterminées par notre sexe, par les périodes cycliques cosmiques. Mais il faut bien comprendre que pour nous, entre Nature et Culture il y a un stade intermédiaire central, que nous appelons SurNature et qui pose un probléme d'ordre theologique, à savoir qu'il y a un dieu premier et un dieu second consacré à notre seule Humanité, ce qui correspond à la position d'un Jésus qui serait " venu sur terre avec comme seule et unique mission de sauver l’humanité", ce qui est au demeurant fort restrictif. Sauver n'est pas le terme que nous emploierions mais bien plutôt la faire évoluer vers un nouveau stade. La Nouvelle Alliance (cf Jérémie XXXI) se propose d'instaurer un ordre biologique plutôt que juridique, ce qui correspond bien plus au judaisme qu'au christianisme mais Jésus n'est pas "Chrétien" et on insiste dans le Nouveau Testament à deux reprises (Mathieu et Luc) sur sa généalogie, donc son lien, sa lignée par le sang. JHB 24 10 24
jacques halbronn Astrologie. La Gauche affaiblie lorsque Saturne passe en signes mutables, tous les 7 ans.
jacques halbronn Astrologie. La Gauche affaiblie lorsque Saturne passe en signe mutable, tous les 7 ans;
En 2015, Saturne quittait le signe du scorpion pour celui du sagittaire et 7 ans plus tard le signe du verseau pour celui des poisson, soit entrant dans deux signes dits mutables (cf notre texte sur la dualité fixe/mutable) Selon nos statistiques cycliques, ce passage est fatal pour les idées de gauche, que l'on peut qualifier de "diurnes" par opposition au "nocturne" (cf nos textes sur cette dialectique, le diurne étant dans les perspectives immédiates, basiques et le nocturne embrassant un champ plus large, tant en amont qu'en aval).En 2022, la Gauche a pu croire qu'elle aboutirait une cohabitation avec Macron, du fait des législatives (selon le principe du quinquennat)
sur le web Avril 2022
Législatives 2022 : pourquoi l'affiche de campagne "Mélenchon Premier ministre" fait réagir ses opposants
Fort de sa troisième place à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon tente d’imposer une cohabitation et de devenir le futur Premier ministre d'Emmanuel Macron. Une ambition visible sur son affiche de campagne pour les législatives, que critiquent vivement ses opposants
L'affiche de campagne de L'Union populaire pour les législatives, dévoilée le 25 avril 2022. (L'UNION POPULAIRE / FRANCEINFO)
L'affiche de campagne de L'Union populaire pour les législatives, dévoilée le 25 avril 2022. (L'UNION POPULAIRE / FRANCEINFO)
L'affiche, dévoilée dès le lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, n'est pas passée inaperçue. Le visage de Jean-Luc Mélenchon plein cadre et, en lettres capitales, les mots "Mélenchon Premier ministre" : tel est le visuel choisi par le leader de La France insoumise pour lancer la bataille des élections législatives. Deux millions de tracts et 200 000 affiches ont déjà été imprimés, et une réimpression a été lancée, a fait savoir L'Union populaire mercredi 27 avril.
>> Elections législatives : les dernières informations dans notre Direct
L'affiche choisie confirme que le candidat qui a manqué de justesse sa qualification au second tour de l'élection présidentielle rêve d'imposer une cohabitation au président réélu."
A cette époque, Saturne est en train de quitter le signe du verseau, le calendrier électoral tombe mal pour Mélanchon. Il en aurait été autrement, un an plus tôt. La phase "mutable" se profile aux dépends de la gauche qui aura connu une embellie avec le phénoméne des Gilets Jaunes ayant débuté à la fin de 2018 (passage de Saturne en capricorne, signe cardinal intermédiaire, puis en verseau)
En 2024, Saturne est en poissons, signe mutable, favorable à la droite et l'on connait les performances du RN aux élections européennes suivies par la dissolution laquelle ne permettra pas à la Gauche de l'emporter au final. Là encore, l'idée d'une cohabitation révée par Mélanchon fait long feu. Il lui faudra attendra que Saturne repasse en signe fixe ou en tout cas en signe cardinal, pas avant 2026. En 1997 et 2012, Saturne avait quitté un signe mutable pour s'acheminer vers un signe fixe, en passant par un signe intermédiaire, cardinal (cardo: le gond), ce qui avait conduit à l'arrivée au pouvoir respectivement de Jospin et de Hollande. Mélanchon n'aura pas connu de telles configurations.
cf sur You Tube
jacques halbronn Les Sauveurs de la Gauche, de Mitterrand à Mélanchon.
JHB 24 10 24
mercredi 23 octobre 2024
jacques halbronn Jean Bodin ou l'occasion manquée du Droit Constitutionnel La SurNature
jacques Halbronn Jean Bodin ou l'occasion manquée du Droit Constitutionnel La SurNature.
Bodin se demande dans ses Six Livres de la République (1576). .Chapitre II : « S'il y a moyen de sçavoir les changemens, et ruines des Republiques à l'advenir." et d'envisager l'observation des astres pour y parvenir, suivant notamment la théorie des Grandes Conjonctions (Jupiter- Saturne) d'Albumasar qui jouissait encore d'un certain crédit de son temps.(cf travaux de Marie-Dominique Couzinet:
Or, il semble qu'une telle piste de recherche n'ait finalement guère été suivie, avec le recul de quatre siècles et demi plus tard, le Droit constitutionnel ayant pris le parti du monde sublunaire, celui du pouvoir des sociétés humaines, sous l'influence notamment du monde anglo-saxon. C'est ainsi que les prévisions mises en place constitutionnellement sont auto-réalisatrices et n'auraient donc pas besoin d'un quelconque fondement extérieur. Les sociétés se fixent des échéances et affichent du mépris pour tout ce qui reléverait de près ou de loin de l'Astrologie; Il est intéressant de s'arrêter sur le cas de Durkheim
Bernard Lahire. ( Les structures fondamentales des sociétés humaines (ed La Découverte= 2023, pp; 280 et seq) signale chez ce sociologue une "rupture avec la biologie", autour de la dialectique Nature.Culture. la sociologie aurait tout intérêt, selon Durkheim, à ne pas chercher à s'appuyer sur la Nature. C'est le pari inverse que fera l'astrologie à la fin du XIXe siècle en tentant de renforcer son lien avec l'astronomie, donc avec la nature. Ce sont ces deux erreurs d'aiguillages, simultanées, qui expliquent le marasme de ces deux domaines incapables de s'entendre.
Selon nous, le champ des sciences sociales est celui de la SurNature et de la Surculture, un plan intermédiaire entre Nature et Culture et l'Astrologie bien comprise reléve d'un tel angle d'approche, ce qui recoupe également la démarche théologique, quant à l'intervention d'un Surhomme ou d'un Surdieu pour donner sa forme actuelle à notre Humanité. Il y a là une dimension éminemment technologique, à savoir d'une technologie en avance sur notre mais dont nous dépendons absolument et sur laquelle nous n'avons point prise. Cela passe notamment par le sang dans un sens génétique dont nous avons par ailleurs montré toute l'importance pour le judaisme en la personne de Abel, fils d'Adam, combattu par Cain qui a peur du sang et lui préfére ce qu'il fabrique de ses propres mains.
JHB 23 10 24
Marie Dominique Couzinet. Hasard, providence et politique chez Jean Bodin
Marie-Dominique Couzinet
Université Paris I, Panthéon-Sorbonne
Hasard, providence et politique
chez Jean Bodin
Dans les Six Livres de la République, Bodin consacre un long passage à illustrer la
thèse selon laquelle « il n’y a rien de fortuit en ce monde ». Alors qu’un Machiavel ou un Montaigne accordent une place centrale à la Fortune en politique,
Bodin semble vouloir l’en éliminer complètement. C’est en effet à ce prix qu’il
peut répondre positivement à la question : « s’il y a moyen de savoir les changements et ruines des Républiques à l’avenir », pour tenter de les prévenir et de
repousser le plus loin possible la mort des États politiques. Ainsi, jouer la providence contre le hasard, c’est pour lui apporter des éléments de réponse à une
question qui est celle de Platon comme de Machiavel : à quelles conditions une
communauté politique, quel qu’en soit le régime, peut-elle prolonger sa survie
le plus longtemps possible, sachant que, comme tous les êtres naturels, elle est
mortelle¹ ? L’objet de ce travail sera de rechercher les conséquences politiques de
la conception bodinienne du hasard et de la providence.
Hasard et fortune dans la nature et en politique
Dans Les Six livres de la République, on ne trouve jamais le terme de « providence » ;
mais on rencontre souvent celui de hasard, dans les expressions : « hasarder sa
vie » (essentiellement à la guerre), ou « hasarder l’état », soit dans le sens de
hasarder son état, c’est-à-dire de perdre son statut², soit plus radicalement de
hasarder l’État, dans le sens de changer d’état ou de forme de République, ce
1. Platon, République, VIII, 546 a ; Machiavel, Le Prince ; Discours sur la première décade de Tite Live.
2. Voir, par exemple, J. Bodin, Les Six livres de la République (1593), Paris, Fayard, 1986, III, vii,
p. 198 ; IV, ii, p. 76. Nous avons modernisé l’orthographe et la ponctuation.
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Hasard et Providence XIVe
-XVIIe
siècles
Tours, CESR, 3-9 juillet 2006
Marie-Dominique Couzinet – 19 décembre 2007 – p. 1-18
qui signifie changer de souveraineté et risquer, dans cette mutation, la mort de
la République³. Le hasard est alors synonyme de risque, et dans cette acception,
on rencontre aussi les jeux de hasard et le prêt à intérêt. Nous retrouvons là les
acceptions du hasard développées par Marie-Madeleine Fontaine.
La « fortune » apparaît également dans le sens de chance ou d’état florissant d’une République, avec son contraire, l’« infortune ». Mais contrairement
à Aristote, Bodin refuse d’en faire un élément constitutif du souverain bien des
Républiques, comme de l’activité pratique en général⁴. De même, le hasard est un
élément que ni le prince ni les magistrats ne doivent, en principe, faire intervenir
dans leur action, dût-il se transformer en bonne fortune. Ainsi le prince ne doit
pas « jouer son état au hasard d’une victoire »⁵. Bodin est plus explicite à propos
des magistrats, dans un passage du livre III de la République, où il s’interroge
« sur les affaires que l’on doit proposer au Sénat », en l’occurrence les plus importantes avec la religion : les affaires d’État. Il rappelle d’abord une règle formulée
par les Anciens :
Qu’il ne faut faire, ni conseiller chose qu’on doute si elle est juste ou
injuste, utile ou dommageable : si le dommage qui peut advenir est
plus grand que le profit qui peut réussir de l’entreprise […]. Toutefois la plus saine opinion des Anciens doit emporter le prix : c’est à
savoir, qu’il ne faut faire ni mise ni recette des cas fortuits, quand il
était question de l’état.⁶
Par les cas fortuits, il faut entendre les cas douteux : c’est là le véritable sens de l’expression « hasarder l’état », c’est-à-dire lui faire courir un risque, par ignorance.
Comme il avait distingué le souverain bien de la chance, Bodin distingue donc
maintenant la sagesse politique de la réussite politique ; le conseil — c’est-à-dire
la délibération —, de la Fortune. Le Sénat est en effet « l’assemblée légitime des
conseillers d’État, pour donner avis à ceux qui ont la puissance souveraine »⁷ :
Mais le sage sénateur ne s’arrêtera jamais aux cas fortuits et avantageux, mais s’efforcera toujours, par bons et sages discours, tirer les
vrais effets des causes précédentes. Car on voit assez souvent les
3. Ibid., IV, iii, p. 100 ; 108 ; IV, vi, p. 161. Dans le cas où le magistrat risque de soulever le peuple
contre le souverain, ibid., III, ii, p. 66 ; 114 ; 154.
4. On parle « d’effets de fortune pour tous les effets de hasard qui, appartenant au genre des
choses susceptibles d’être choisies, atteignent les êtres capables de choix ». Aristote, Physique, II, vi,
197 b, trad. par Henri Carteron, Paris, Les Belles Lettres, 1973, p. 73 ; Bodin, République, I, i.
5. Bodin, République, éd. cit., V, v, p. 151.
6. Ibid., III, i, p. 33.
7. Ibid., p. 7.
marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
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plus hasardeux et téméraires être les plus heureux aux exploits. Et
pour cette cause, les anciens théologiens n’ont jamais introduit leur
déesse Fortune au conseil des Dieux.⁸
Bodin oppose ici délibération et recherche des causes par le raisonnement, à la
maxime répandue : « la fortune sourit aux audacieux » (audaces fortuna juvat), dont
s’inspire, en effet, Machiavel, contre qui Bodin prend clairement position⁹ :
Et toutefois on n’ouït quasi autre chose que louer ou blâmer les entreprises par la fin qui en réussit, et mesurer la sagesse au pied de
fortune. Si la loi condamne à mort le soldat qui a combattu contre la
défense du capitaine, ores qu’il ait apporté la victoire, quelle apparence y a-t-il de peser en la balance de sagesse les cas fortuits et succès heureux ? Aussi telles aventures continuées tirent le plus souvent
après soi la ruine des princes aventureux.¹⁰
De la même constatation que la fortune sourit aux audacieux, et au nom de la
loi telle qu’on la voit appliquée dans l’histoire, Bodin tire donc des conclusions
opposées à celles de Machiavel. Quant à Montaigne, il attire notre attention sur
le fait que la position de Bodin — qui est aussi la sienne — résulte aussi d’une
maxime répandue : « car cette sentence est justement reçue, qu’il ne faut pas juger
les conseils par les événements »¹¹. Mais, contrairement à Bodin, il en conclut que
« la plupart des choses se font par elles-mêmes, fata viam inveniunt », où le destin
a le sens précis d’automaton : ce qui se meut par soi-même¹². Il en conclut à la
corrélation, en politique, de la réussite et de la médiocrité, et surtout, à la vanité
de toute tentative pour élaborer un savoir politique, de toute sagesse et en fin de
compte, de toute délibération efficace :
L’heur et le malheur sont à mon gré deux souveraines puissances.
C’est imprudence d’estimer que l’humaine prudence puisse remplir
le rôle de la fortune. Et vaine est l’entreprise de celui qui présume
d’embrasser et causes et conséquences, et mener par la main le progrès de son fait ; vaine surtout aux délibérations guerrières. […] Je
dis plus, que notre sagesse même et consultation suit pour la plupart
la conduite du hasard.¹³
8. Ibid., p. 33.
9. Voir Rudolf Wittkower, « Chance, time and virtue », Journal of the Warburg Institute, I, 1937,
p. 313-321.
10. République, III, i, p. 33.
11. Montaigne, Essais, éd. par P. Villey et V.-L. Saulnier, Paris, Presses Universitaires de France,
1965, III, viii, p. 932-933.
12. Ibid. Aristote appelle la fortune « è tuchè kai to automaton ». Physique, II, v, 196 b.
13. Ibid., p. 934. Sur Montaigne et Machiavel à propos de la fortune, voir M.-D. Couzinet, « Action
humaine, action naturelle, action divine dans les Essais de Montaigne », dans Ead., Sub specie hominis. Études sur le savoir humain au xviê siècle, Paris, Vrin, 2007 (p. 125-138), p. 128-129.
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marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
Quelle que soit la position adoptée, dans le domaine de la politique, le hasard
et la fortune sont les noms que l’on donne à ce que l’on ne connaît pas, en tant
qu’il est objet de doute et qu’il ne peut être objet de délibération — ce que Bodin
appelle « les cas fortuits ». Il s’agit donc de déterminer un peu plus précisément
si, en affirmant qu’« il n’y a rien de fortuit en ce monde », Bodin affirme que ni le
hasard ni la fortune n’existent, ou s’il se contente de rejeter la distinction aristotélicienne entre hasard et fortune, en ramenant tout effet de fortune à un effet de
hasard, et en refusant ainsi de considérer la fortune comme une causalité dans
l’activité pratique¹⁴. Or ce n’est pas là le discours du politique, mais du physicien,
et nous devons donc nous reporter à ce qu’en dit Bodin dans son ouvrage de philosophie naturelle, l’Universæ naturæ theatrum (1596), dont on retrouve les thèses
dans les trois premiers livres du Colloquium heptaplomeres.
Si l’on revient donc sur les « cas fortuits » du point de vue du philosophe
de la nature et non de celui du politique, membre du Sénat, ils ne sont plus
synonymes de « cas douteux » ne pouvant faire objet de délibération, mais de
« causalité contingente ». À la question de Theorus : « Qu’est-ce que la cause contingente ? », Mystagogue répond : « Celle qui dépend de la volonté humaine ou
des cas fortuits ». François de Fougerolles, le médecin traducteur de l’ouvrage
en français (1597), traduit : « des événements ». Dans la nature bodinienne, la
volonté humaine absolument libre est une cause contingente. Sans se confondre
avec la cause fortuite, elle partage avec elle le caractère absolument imprévisible
des effets. Quant à la cause fortuite, Bodin la définit d’abord négativement :
Celle qui n’est fixée ni par la volonté humaine, ni par la nature ; elle
engendre un effet inopiné qui se produit souvent ou rarement. Le
vulgaire l’appelle fortune, qui n’est rien d’autre que la conjonction
(concursus) de deux ou de plusieurs causes pour un effet inattendu.¹⁵
La cause fortuite n’est donc pas une cause par accident, où la cause ne produirait pas l’effet conforme à sa nature ; le caractère fortuit résulte de la rencontre
entre plusieurs causes, dont la composition produit un effet inusité. Bodin donne
l’exemple de l’éponge imbibée de couleurs que le peintre jette au hasard sur le
tableau, obtenant le visage de Socrate. C’est donc moins dans le rapport entre
la cause et l’effet que dans la composition des causes qu’il faut rechercher le
fortuit. Il y a donc bel et bien du fortuit dans la nature, et Bodin commente : « on
comprend par là que plusieurs se trompent lorsqu’ils pensent qu’il n’y a pas du
tout de hasard (casu) »¹⁶. Lorsqu’il affirme, dans la République, qu’« il n’y a rien
14. Aristote, Physique, II, 5, 197 b.
15. J. Bodin, Universæ naturæ theatrum, Lyon, Roussin, 1596, I, p. 25.
16. Ibid.
marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
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de fortuit en ce monde », ce n’est donc pas dans le sens où le hasard n’existerait
pas. Mais c’est à condition d’en limiter le domaine :
Mais il ne faut pas parler de cause fortuite si Coriscus endormi a
assommé, en tombant, Socrate qui passait au-dessous, bien que cet
effet ait ici des causes variées : d’abord Coriscus, ensuite son imprudence et sa témérité, qu’il se soit couché et qu’il se soit endormi
dans un lieu risqué, le sommeil, la chute, le poids, la promenade de
Socrate, mais peut-être aussi la vengeance d’un scélérat et la pitié
pour un homme endormi. Chose que l’on ne saurait attribuer sans
crime à des cas fortuits, car ce serait violer témérairement la divine
providence.¹⁷
De fait, on a bien là rencontre de causes éloignées, au service d’un effet imprévu,
et par conséquent, un cas fortuit. Mais la possibilité d’une vengeance (contre
Socrate, interprète Fougerolles) et de la pitié pour l’homme endormi, censé
bénéficier d’une mort indolore (toujours selon Fougerolles)¹⁸, appelle la prise en
considération de la providence divine qui se manifeste ici sous une forme particulièrement brutale, mais, il faut bien le reconnaître, à la fois économe et non
dénuée de discernement ! C’est donc bien le rapport des différentes causes entre
elles qu’il faut examiner, et Bodin le confirme en déclarant : « mais une chose est
d’établir des causes contingentes, une autre des causes liées entre elles selon un
ordre contingent ou essentiel »¹⁹. Pour lui, il n’y a donc pas seulement concurrence et synergie, mais aussi hiérarchie entre les causes. Distinguer la manière
dont elles s’articulent — contingente ou essentielle — permet de ménager à la
fois une place au hasard, et à un enchaînement nécessaire et hiérarchique des
causes dans la nature :
L’ordre est contingent quand une cause ne dépend pas d’une autre
en tant que cause, comme le fils qui engendre, alors que son père est
mort, ou lorsque plusieurs causes sont convertibles (convertuntur)
sous un même rapport. Mais quand elles sont disposées selon un
ordre essentiel, c’est en qualité de cause que la seconde dépend de la
première, qui est plus parfaite de toutes les manières.
17. Ibid., p. 25-26.
18. Fougerolles traduit : « Mais il ne faut pas ici estimer que si Corisque tombant d’en haut a
assommé Socrate, qui passait au dessous, que celà soit une cause fortuite, car autrement on pourrait
faire injure à la divine providence : qui peut-être, s’est servie de ce moyen pour châtier Socrate, ayant
néanmoins eu pitié de Corisque qui dormait », J. Bodin, Le Théâtre de la nature universelle, trad. fr.
par François de Fougerolles, Lyon, J. Pillehotte, 1597, p. 23-24.
19. Theatrum, éd. cit., p. 26.
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marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
Mais le point décisif est la manière dont s’articulent les deux ordres de causalité
entre eux, dans la production d’effets. Bodin la définit en ces termes :
Mais s’il y a plusieurs causes singulières pour un seul et même effet, il faut qu’elles y concourent en même temps, selon des raisons
diverses, ce qui n’est pas nécessaire pour les causes disposées selon
un ordre contingent. Mais il ne peut se faire que deux causes soient
parfaites ou, pour le dire plus grossièrement, qu’elles soient totales
pour un même effet et selon le même ordre. Car dans ce cas, il y
aurait une cause par soi dont la suppression n’empêcherait pas qu’il
y ait un effet, ce qui, dans la nature universelle, est absurde. Il s’ensuit qu’il est absolument impossible qu’il y ait deux causes de l’univers par soi, selon le même ordre. [Et Bodin en tire la conséquence
fondamentale :] Ce qui aboutit à démontrer l’unité du principe et à
renverser l’opinion de ceux qui en ont établi plus d’un.²⁰
Il y a donc, dans la nature, deux ordres de causalité, contingent et essentiel, qui
concourent dans la production des effets. Mais l’ordre essentiel étant le seul rationnel, sinon le seul efficace, il s’agit pour Bodin de montrer qu’il ne s’agit pas d’un
ordre nécessaire, ce qui doit permettre à la fois de préserver un véritable champ
pour les causes contingentes (c’est-à-dire volontaires et fortuites) et de ne pas soumettre Dieu à la nécessité. Je me contenterai ici de résumer l’argumentation de
Bodin. Elle repose sur un fait, accessible aux sens et à l’expérience : la mutabilité de
la nature. Elle se manifeste d’une part dans le caractère absolument contingent du
futur, avant qu’il ne se réalise, mais moins du fait de la volonté humaine que de la
causalité divine. Je cite, pour une fois, la traduction de Fougerolles :
Toutes choses à venir sont muables, puisqu’elles dépendent de Dieu,
qui ne peut pas seulement fléchir et refléchir là où il veut et d’où il
veut les volontés des hommes, mais aussi réprimer la violence des
bêtes farouches, commander aux natures inanimées, empêcher aussi
que le feu ne brûle, retenir et ôter à la nature toute sa force […].²¹
La causalité divine n’obéit à aucune nécessité, parce qu’elle se manifeste avec les
caractères d’une cause contingente, en l’occurrence volontaire. Mais conformément à la hiérarchie des causes instaurée par Bodin, elle est à la fois supérieure
aux volontés humaines et à l’enchaînement nécessaire des causes naturelles, qu’il
exprime dans les termes de Manilius :
20. Ibid., p. 26.
21. Ibid., p. 27 ; Théâtre, éd. cit., p. 26.
marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
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Nous apprenons par le sens et l’expérience que la nature change ; et
celui-là a raison de dire : « les destins gouvernent le monde et toutes
choses suivent une loi certaine »²². Nous voyons en effet, et même
souvent, du bon froment naître du blé, et du blé, de l’ivraie, et le
contraire ; d’un homme naître un serpent […]. On voit souvent naître
des monstres, de nouvelles maladies inouïes […], de sorte qu’il est
nécessaire que cela se fasse divinement, par-dessus la nature.²³
Ainsi, Manilius a raison de parler de destin, mais c’est dans le sens où la volonté
divine est supérieure au destin, dont elle peut changer les lois quand elle veut.
Il va sans dire que cette incursion très ponctuelle dans le Théâtre de la nature
universelle ne rend pas compte de l’omniprésence de la providence divine dans
la nature, particulièrement sensible dans les livres II et III consacrés aux êtres
inanimés et aux animaux. La définition de la nature des choses suffira à en faire
comprendre la portée : « Qu’est-ce-que la nature ? », demande Theorus. Mystagogue répond : « C’est l’essence et la vertu attribuée et concédée à chaque chose
dès son origine par le Créateur »²⁴. En vertu de cette définition, Dieu a disposé
tous les êtres naturels harmoniquement à la surface de la terre, dans une complémentarité où tous conspirent au salut de l’ensemble et à l’accomplissement par
l’homme de ses facultés les plus élevées.
Notre incursion se borne à établir qu’il faut distinguer entre deux ordres
de causalité, la causalité essentielle et la causalité contingente, et que le hasard
comme les volontés humaines relèvent du contingent. Dans de telles conditions,
si un savoir politique doit être possible, il ne saurait résider dans des investigations sur la volonté humaine, mais plutôt dans la prise en compte de la pluralité
des causes et de l’imbrication des ordres essentiel et contingent. D’autre part,
le futur étant absolument contingent, en raison de la mutabilité de la nature, la
prévision du futur des Républiques — puisqu’il s’agit de déterminer « s’il y a
moyen de savoir les changements et ruines des Républiques à l’avenir » — est un
défi, si elle ne dirige pas ses recherches du côté de la volonté divine plutôt que du
côté des volontés humaines. C’est à ce problème que Bodin tente d’apporter une
réponse, au chapitre ii du livre IV des Six livres de la République. Je me propose
de le lire, en me référant régulièrement à la version latine que Bodin en donne
en 1586, en raison des importantes additions de cette édition qui apportent des
précisions précieuses sur sa pensée et sur ses sources²⁵.
22. Marcus Manilius, Astronomiques, IV, v. 14.
23. Theatrum, éd. cit., p. 31.
24. Ibid., p. 11.
25. Je me réfère à Jean Bodin, I sei libri dello stato, éd. par Margherita Isnardi Parente et Diego
Quaglioni, Torino, UTET, 1988, t. II, qui signalent et traduisent les variantes les plus importantes de
l’édition latine de la République (1586).
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marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
Destin providentiel et prévision politique
Puisqu’il n’y a rien de fortuit en ce monde, ainsi que tous les théologiens et les plus sages philosophes ont résolu d’un commun avis,
nous poserons en premier lieu cette maxime pour fondement : que
les changements et ruines des républiques sont humaines, ou naturelles, ou divines, c’est-à-dire qu’elles adviennent ou par le seul conseil et jugement de Dieu, ou par le moyen ordinaire et naturel, qui est
une suite de causes enchaînées et dépendantes l’une de l’autre, ainsi
que Dieu les a ordonnées, ou bien par la volonté des hommes, que
les théologiens confessent être franche, pour le moins aux actions
civiles : combien qu’elle ne serait pas volonté, en quelque sorte que
ce fût, si elle était forcée.²⁶
Dans la tradition aristotélicienne, Bodin appuie sa maxime politique sur une
opinion commune aux plus sages (les théologiens et l’élite des philosophes), à
savoir : la négation du hasard et de la fortune, comme il le précise dans l’édition latine. Cela revient à postuler trois types de causalité : divine, naturelle et
humaine. Mais la causalité naturelle n’étant qu’un aspect de la causalité divine,
cela ramène à deux seulement le nombre des causalités : la volonté divine et la
volonté humaine.
La causalité divine, dont le champ est beaucoup plus étendu que la causalité humaine, connaît deux modes d’exercice : « le seul conseil et jugement de
Dieu », ou plus précisément, dans l’édition latine : « la puissance divine [s’exerçant directement] sans causes intermédiaires », et d’autre part, « le moyen ordinaire et naturel, qui est une suite de causes enchaînées et dépendantes l’une de
l’autre ». Sur l’enchaînement des causes naturelles, le latin précise qu’il s’agit de
« la série et l’enchaînement des causes et des effets naturels, joints et attachés
par Dieu immortel, de sorte que “la première extrémité réponde à la dernière et
leur milieu avec toutes les deux”²⁷, et toutes choses entre elles par un lien inviolable »²⁸. On remarque que Bodin ne formule pas ici l’enchaînement des causes
selon l’ordre essentiel, comme une descente à partir d’un principe transcendant,
mais sous la forme de la proportion harmonique, où Dieu est comme l’octave qui
accorde entre elles les deux autres proportions irréconciliables entre elles et pour
cela en conflit, en qualité de seul principe d’union capable d’inclure les oppo26. République, éd. cit., I, iv, p. 57.
27. Théâtre, « Ce qui est proposé et contenu en tout cet œuvre » (non paginé). Bodin applique aussi
ce principe à la composition de ses textes : voir Le paradoxe qu’il n’y a pas une seule vertu en médiocrité
ni au milieu de deux vices, dans Jean Bodin, Selected Writings on Philosophy, Religion and Politics, éd. par
P. L. Rose, Genève, Droz, 1980, p. 44.
28. De republica libri sex, latine ab authore redditi, multo quam antea locupletiores (2e éd.), [Genève], J.
Du Puys, 1591, p. 518.
marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
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sitions sans les annuler. Cette représentation immanente de Dieu soulève des
problèmes auxquels Bodin répond dans une importante adjonction de l’édition
latine.
À cet effet, il produit une série d’équivalents de l’harmonie naturelle dont
la première est la « chaîne d’or » d’Homère citée par Platon dans le Théétète²⁹,
auquel il renvoie. Quel est le sens de cette référence ? Au début du livre VIII de
l’Iliade, la chaîne d’or suspendue au ciel est l’instrument du défi que Zeus propose aux dieux pour leur montrer la supériorité de sa puissance, en les menaçant de suspendre la corde à l’Olympe (il leur propose, en quelque sorte, le jeu
de la corde tirée de part et d’autre) ; chez Platon, la chaîne d’or fait plus clairement référence à l’enchaînement des causes naturelles, en tant qu’image du
soleil, « montrant par là clairement qu’aussi longtemps que se meut la sphère
céleste et du soleil, tout a l’être et tout le conserve tant chez les dieux que chez les
hommes ; mais s’ils venaient à s’immobiliser comme en des liens, toutes choses
tomberaient en ruines »³⁰. Si chez Homère, il s’agit de montrer la transcendance
de Dieu (Zeus), Platon fait clairement référence au cours ordinaire de la nature
et à son interruption — ce qui équivaut, dans le texte de Bodin, aux deux modes
d’action de la puissance divine.
Bodin propose, comme autres équivalents de l’harmonie naturelle, « le destin (fatum) de Zénon et la providence (pronoia) des autres Stoïciens³¹ qu’Augustin
appelle Dieu, suivant l’opinion de Panétius et de Sénèque »³². C’est dire que, dans
une tradition qu’il fait remonter des Stoïciens à Augustin, la notion théologique
de providence divine ne serait autre qu’un équivalent du fatum ou de la pronoia
stoïcienne, en qualité de « raison qui préside à l’administration du monde »³³.
Nous avons donc peut-être là un élément de réponse à la question de savoir
pourquoi il n’utilise pas ici le terme de « providence ». C’est que l’idée d’un destin providentiel comporte un risque auquel Bodin fait échapper Augustin :
29. Platon, Théétète, 153 c.
30. Platon, Théétète, 153 c-d, trad. A. Diès, Paris, Les Belles Lettres, 1976, p. 173.
31. On trouve chez les Stoïciens des traités sur le destin (peri eimarmenès — selon l’étymologie,
heirmos aitiôn, series causarum, ou De fato) et des traités sur la providence. Diogène Laërce, Vies et
doctrines des philosophes illustres, trad. fr. dir. par Marie-Odile Goulet-Cazé, Paris, Librairie générale
française, 1999, Vie de Zénon, p. 872-873 ; 877-878.
32. « Sed quoniam Stoicos dicit vim fati adserentes istos ex Homero versus solere usurpare, non
de illius poetæ, sed de istorum philosophorum opinione tractatur, cum per istos versus, quos disputationi adhibent quam de fato habent, quid sentiant esse fatum apertissime declaratur, quoniam
Iouem appellant, quem summum deum putant, a quo conexionem dicunt pendere fatorum ». Augustin, De
civitate dei, V, 8, « De his, qui non astrorum positionem, sed conexionem causarum ex dei voluntate pendentem fati nomine appellant ». Comme l’indique D. Quaglioni, dans ce passage, Augustin ne cite que
Sénèque et les Stoïciens en général.
33. Diogène Laërce, Vies, VII, 149, éd. cit., p. 878.
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Mais ils pèchent gravement, ceux qui soumettent la nature divine
au changement : comme si Dieu était soumis aux lois de la nature,
comme les fables racontent que Zeus était tenu aux décrets d’Adrastia [surnom de Némésis]. Mais Augustin a raison de dire que soit le
destin n’est rien, soit que Dieu lui-même est le destin, parce qu’il n’y
a rien de constant, rien de ferme, rien d’immuable si ce n’est Dieu.³⁴
La proposition augustinienne prétendue d’une équivalence entre Dieu et le destin, dans la mesure où elle préserve l’immutabilité divine, est proche de la représentation bodinienne de l’harmonie, avec Dieu dans le rôle de l’octave, et Bodin
lui reconnaît une légitimité. Mais à condition de la distinguer clairement de celle
qui soumettrait Dieu au changement : Dieu n’est pas soumis aux lois de la nature,
comme Zeus l’est à la vengeance divine, Némésis, qui punit toute démesure tendant à bouleverser l’ordre du monde. La comparaison, bien connue des lecteurs
de Descartes³⁵, nous renvoie à une conception de la toute-puissance de Dieu
conciliable avec la représentation d’une souveraineté divine harmonique.
En mettant Dieu au-dessus des lois de la nature qu’il a lui-même édictées,
Bodin lui applique la formule du droit civil : « Princeps legibus solutus »³⁶ et
reprend la distinction scolastique entre potentia absoluta et potentia ordinata, puissance absolue et puissance ordonnée. Je reprends, pour la formuler, les termes
de Ruedi Imbach :
Si l’on applique ce modèle juridique à Dieu, il s’ensuit d’abord que
Dieu, dont l’action est essentiellement une action de la volonté, a statué dans l’ordre naturel et dans l’ordre surnaturel un certain nombre
de lois. Il agit secundum potentiam ordinatam (selon sa puissance ordonnée) lorsque son opération se tient dans les limites de cet ordre.
Or il peut multa agere quæ non sunt secundum illas leges iam præfixas,
sed præter illas (faire beaucoup de choses qui ne sont pas conformes à
ces lois déjà fixées, mais qui les enfreignent). À ce moment-là, il agit
selon la puissance absolue. Cette puissance absolue englobe tout ce
qui n’est pas contradictoire.³⁷
34. Voir également Theatrum, éd. cit., I, p. 28. D. Quaglioni renvoie à ce passage d’Augustin : « Perversi autem homines et perturbati, qui negant sabbatum, mala sua Deo tribuant, bona sua sibi […]. Deinde
multi non accusant Satanam, sed accusant fatum. Fatum meum me duxit, dicit. […] Quæris ab illo quid sit
fatum ; et dicit stellæ malæ. Quæris ab illo quis fecit stellas, quis ordinavit stellas ; non habet quid tibi respondeat, nisi Deus. Restat ergo ut sive per transennam, sive per cannam longam, sive per proximum, Deum
accuset ; et cum Deus puniat peccata, Deum faciat auctorem peccatorum suorum. Non potest enim fieri ut
puniat quod fecit : punit quod facis, ut liberet quod fecit. Aliquando autem, dimissis omnibus, omnino
directe eunt in Deum ; et quando peccant, dicunt : Deus hoc voluit ; si nollet Deus, non peccarem ». Augustin,
In psalmum XCI enarratio, P. L. t. XXXVI-XXXVII, col. 1172-1173.
35. Lettre du 15 avril 1630 à Mersenne, dans Descartes, Œuvres, éd. par C. Adam et P. Tannery, t. I,
p. 145.
36. Digeste I, 3, 31.
37. Ruedi Imbach, « Notule sur quelques réminiscences de la théologie scolastique chez
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On retrouve donc bien, chez Bodin, comme du reste chez Montaigne, « la survivance d’un courant doctrinal largement répandu à la fin du Moyen Âge » : celui
de la toute-puissance divine, sur laquelle Cesare Vasoli a, depuis longtemps,
attiré l’attention en ce qui concerne Bodin³⁸. Mais Montaigne suit certains successeurs de Scot et d’Occam qui vont jusqu’à affirmer que la toute-puissance divine
n’est pas astreinte au principe de non-contradiction »³⁹ ; quant à Bodin, il coupe
Dieu plus radicalement encore que Montaigne de toute contrainte physique ou
logique, en plaçant la puissance divine au-delà de la distinction nominaliste entre
potentia absoluta et potentia ordinata. Dieu « est délié des lois de la nature qu’il a
lui-même édictées, non par le Sénat ou par le peuple, mais par lui-même, parce
qu’il est le plus grand »⁴⁰ : c’est un argument qu’il reprendra dans le Theatrum et
dans le Colloquium⁴¹.
Dire que Dieu est affranchi des lois, c’est supposer que quelqu’un d’autre,
sur le modèle du peuple ou du Sénat, l’a affranchi. Or, penser ainsi, ce serait
penser en termes de délégation, ce qui est le cas de toute souveraineté humaine.
Le modèle juridique ne convient donc pas à Dieu, même transposé dans la théologie, puisque seule la souveraineté divine ne peut faire l’objet d’une délégation.
Dans ce sens, elle est irréductible à la puissance souveraine, que celle-ci soit celle
du pape ou celle du souverain politique. Bref, elle n’a pas de modèle⁴².
Nous sommes donc en présence d’une volonté divine qui se manifeste à
la fois sous forme transcendante, comme pouvoir de faire et de casser les lois
naturelles qu’elle a elle-même édictées, et sous forme immanente comme destin.
Qu’en est-il maintenant de la volonté humaine ?
Montaigne », dans Montaigne : scepticisme, métaphysique, théologie, éd. par V. Carraud et J.-L. Marion,
Paris, Presses Universitaires de France, 2004, p. 102.
38. C. Vasoli, « Sisto IV professore di teologia e teologo », dans L’età dei Della Rovere. Atti del V Convegno Storico Savonese (Savona, 7 ‒ 10 Novembre 1985), Savona, Società Savonese di storia Patria,
1988, p. 177 - 207 ; Id., « Note sul Theatrum naturæ di Jean Bodin », Rivista di storia della filosofia, XLV,
3, 1990, p. 475 - 537 ; Id., « Il tema dell’ assoluta potenza divina nell’ Universae naturae theatrum di
Jean Bodin », dans Potentia Dei. L’onnipotenza nel pensiero dei secoli XVI e XVII, éd. par G. Canziani
M. Granada et Y. C. Zarka, Milano, F. Angeli, 2000, p. 77-91.
39. Ruedi Imbach, « Notule sur quelques réminiscences… », art. cit., p. 103.
40. De republica, éd. cit., p. 520.
41. « […] La puissance du créateur laquelle Grégoire le Grand appelle beaucoup mieux la main du
tout-Puissant (manum omnipotentis), que ceux qui estiment cette puissance être absolue sans aucun
ordre [il faudrait traduire : et non ordonnée] (absoluta non ordinaria) : vu qu’on ne peut user de ce
terme d’absolue puissance, sinon à l’endroit d’un qui aurait été affranchi des lois : Mais le Seigneur
de ce monde très bon et très grand sera-t-il de l’autorité d’un peuple ou d’un Sénat mis en telle
franchise ? Que plutôt il se garantira toujours des lois, lesquelles lui-même a prescrites et imposées
sur la nature ». Théâtre, op. cit., p. 43 ; Theatrum, op. cit., p. 40 ; voir J. Bodin, Colloque entre sept savants
qui sont de différents sentiments des secrets cachés des choses sublimes, éd. par F. Berriot, Genève, Droz,
1984, p. 37.
42. M.-D. Couzinet, « La logique divine dans la République de Jean Bodin », dans Ead., Sub specie
hominis…, op. cit., p. 83-104.
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Dans l’édition latine, Bodin invoque le consensus des Hébreux, des philosophes et des théologiens sur la liberté de la volonté humaine, en s’arrêtant sur trois
cas extrêmes, pour montrer qu’ils n’infirment pas sa thèse : Maïmonide, Posidonius et Melanchthon. Pour Bodin, « les Hébreux et les docteurs en théologie s’accordent à dire que cette volonté, donnée et concédée par Dieu au genre humain,
est libre et déliée de toute nécessité »⁴³. Le De astrologia de Maïmonide, auquel il
renvoie, le confirme. Dans cette lettre, traduite en latin et publiée en 1555, Maïmonide « répond à la question qui lui est posée sur les hommes qui prétendaient
que tout était décidé et établi par les planètes et sur ceux qui pensaient que rien
ne dépendait des mérites ni de la justice, mais des planètes […] ». Il répond que
l’homme n’est pas si soumis aux astres qu’il n’ait la force de s’en libérer⁴⁴.
Libre signifie donc ici contingent, dans le sens de : délié de la nécessité
astrale. « Car », poursuit Bodin, « s’il y avait des causes célestes nécessaires de
nos volontés et de nos appétits, non seulement la volonté humaine ne serait pas
libre, mais il n’y aurait pas même de volonté, et il serait inepte de dire que quelqu’un veut, s’il est contraint par une force quelconque »⁴⁵. Sur ce point, il évoque
le cas du grand philosophe stoïcien Posidonius qui a pris ses distances à l’égard
de l’argument paresseux. Dans le De placitis Hippocratis ac Platonis auquel renvoie Bodin, Galien explique en effet l’opposition de Posidonius à Chrysippe sur
l’identité des affections, de la façon suivante : en accord avec Platon, il ne fait pas
des affections des jugements, mais des mouvements de l’âme issus du thumos et
de l’epithumia. La conséquence est que « si dès le début, les enfants ressentaient
une affinité pour l’excellence morale, leur mauvaise conduite ne pourrait venir
de l’intérieur ni d’eux-mêmes, mais nécessairement de l’extérieur »⁴⁶ ; bref, il n’y
aurait pas de responsabilité morale.
Bodin conclut sur le cas de Melanchthon : « Philipp Melanchthon, qui prit
fortement le parti du serf-arbitre, reconnaît que les volontés humaines sont libres,
dans les actions humaines et civiles »⁴⁷. Dans la Moralis philosophiæ epitome (1541),
Melanchthon accorde en effet aux hommes au moins une partie de la causalité
dans les actions civiles, l’autre étant réservée à l’Esprit Saint⁴⁸. Diego Quaglioni
43. De republica, éd. cit., p. 518.
44. De astrologia Rabbi Mosis filii Meimon epistola elegans, et cum Christiana religione congruens, hebrea,
nunc primum edita et latine facta, Ioanne Isaac Levita germano auctore, Coloniæ, per Iacobum Soterem,
1555, fºA 11 ; E 3.
45. De republica, éd. cit., p. 519.
46. Galien, On the doctrines of Hippocrates and Plato (De placitis Hippocrati ac Platonis), éd., trad. et
commentaire par Phillip de Lacy, Berlin, Akademie Verlag, 1984², t. II, l. V, 404, 430, 20-25, p. 292-293 ;
439, 461, 20-25, p. 318-319.
47. De republica, éd. cit., p. 519.
48. « Quanquam igitur actiones civiles aliquo modo sunt in potestate nostra, tamen quia sæpe vincuntur
animi naturali imbecillitate, aut a diabolo impelluntur, ad aliquod facinus, discamus hic duas esse causas
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identifie là « le compromis entre la doctrine luthérienne de la prédestination et de
la grâce et celle, classique, aristotélicienne, de la contingence de la volonté, sous
la forme consacrée par la tradition médiévale, de théorie du libre arbitre »⁴⁹.
On se trouve ainsi entre une liberté divine absolue qui échappe à tout nécessitarisme, puisqu’elle peut intervenir dans le cours ordinaire de la nature, et une
liberté humaine qui se déploie dans les limites qui lui sont assignées par l’ordre
naturel. La critique du nécessitarisme divin laisse donc une place à la prévision et
au calcul, puisque la nature reste soumise à une forme de fatum, d’enchaînement
des causes distinctes du premier principe.
Dans l’hypothèse où toute action dans le monde est due à Dieu ou aux hommes, la solution proposée par Bodin pour prévoir les changements des Républiques ne peut donc résider que dans l’enchaînement des causes naturelles. Dans
l’édition latine, il résume son propos dans les termes suivants :
Donc, puisque la volonté humaine est libre, variable et dissemblable
à elle-même et la volonté divine occulte et cachée, il ne reste plus que
la force de la nature qui n’est pas profondément obscure et suit un
cours certain, tempérée qu’elle est par la suite constante des causes
et des effets.⁵⁰
Au regard d’un esprit humain, la volonté divine, lorsqu’elle enfreint les lois de la
nature, et la volonté humaine, ont ceci en commun qu’elles ont toutes les apparences de la contingence la plus totale, et par conséquent, du hasard. Au fond,
le hasard, c’est le nom de la causalité divine lorsqu’on ne la comprend pas ou,
comme chez les épicuriens, lorsqu’on ne veut pas la comprendre. Or si Bodin a
quelque chose à répondre aux partisans du nécessitarisme, il n’a apparemment
rien à répliquer aux épicuriens, qui — il faut le remarquer — sont absents de la
République, alors qu’ils sont omniprésents dans le Theatrum et dans le Colloquium.
C’est encore une fois dans la réintroduction de la providence dans le cours ordinaire de la nature que Bodin trouve un argument contre eux. En définitive, la
reprise de la théologie de la toute-puissance — même si elle ne peut être appliquée à Dieu stricto sensu — a pour effet de revaloriser le destin (fatum), comme
manifestation de la providence divine. Dans l’édition française, Bodin écrit :
externarum honestarum actionum in piis, scilicet diligentiam nostram, et auxilium Spiritus Sancti, quod
petere vero pectore debemus ut resistere diabolo, et vincere imbecillitatem nostram possimus. Nam in his
actionibus externis, certe aliquid diligentia nostra seu conatus valet ». Philipp Melanchthon, Philosophiæ
moralis epitome, Lyon, Sébastien Gryphe, 1541, p. 36 ; D. Quaglioni renvoie également aux Ethicæ
doctrinæ elementa, I.
49. Dans J. Bodin, I sei libri dello stato, éd. cit., t. II, p. 396, n. 1.
50. De republica, éd. cit., p. 520.
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En quoi plusieurs s’abusent bien fort de penser que la recherche des
astres et de leur vertu secrète diminue quelque chose de la grandeur
et puissance de Dieu, ains au contraire sa majesté est beaucoup plus
illustre et plus belle, de faire si grandes choses par ses créatures, que
s’il les faisait par soi-même et sans aucun moyen […].⁵¹
Dans l’édition latine, Bodin ajoute :
et il ne peut rien faire qui ne soit droit et juste, parce qu’il est excellent, et il prend un soin (curam) durable et sûr (securam) de tous les
peuples, parce qu’il est le plus grand.⁵²
La providence réapparaît ainsi, dans la politique, sous la forme du « soin » que
prend Dieu de tous les peuples, avec une référence à Isaïe, où Dieu rassemble
les peuples d’Égypte d’Assyrie et d’Israël dans sa bénédiction⁵³. Mais il faudrait
peut-être parler plus précisément d’un destin providentiel, dans la mesure où
il se conforme toujours à la nature de tout ce qui est créé, qui est de naître et de
mourir :
Mais puisque tout ce qui a eu un commencement a aussi une nature
fluide et sujette à la dissolution, comme il résulte clairement de démonstrations très certaines et exemptes de doute, non seulement les
cités, mais tout ce qui a fleuri, après son origine, pendant des siècles
innombrables, doit un jour disparaître.⁵⁴
Il s’agit donc de comprendre ce que Bodin entend par le destin providentiel, tel
qu’il se manifeste en politique :
Reste donc seulement à savoir si par les causes naturelles, on peut
juger de l’issue des Républiques. [Et il précise :] Quand je dis causes
naturelles, je n’entends pas des causes prochaines, qui de soi produisent la ruine ou le changement d’un état, comme de voir les méchancetés sans peine et les vertus sans loyer en une République, on peut
bien juger que de cela viendra bientôt la ruine d’icelle, mais j’entends
les causes célestes et plus éloignées. [Et il ajoute, dans l’édition latine :] même s’il est utile de les examiner toutes de près.⁵⁵
51. République, éd. cit., IV, ii, p. 58.
52. De republica, éd. cit., IV, ii, p. 520.
53. Isaïe, XIX, 25.
54. De republica, éd. cit., p. 520-521. Bodin dit trouver ces démonstrations aussi bien dans le Timée
(28 b-c) et le Phédon (80 b) de Platon, que dans le Traité du ciel (279 b) d’Aristote et dans l’Ancien
Testament : Isaïe (43, 1 ; 45, 7) et les Psaumes (90, mais D. Quaglioni renvoie plutôt à Is., 41, 4, dans J.
Bodin, I sei libri dello stato, op. cit., p. 397, note 5).
55. République, éd. cit., IV, ii, p. 58.
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Il ne s’agit donc pas d’exclure l’action des causes prochaines humaines, mais
de privilégier les causes célestes éloignées, et par là-même, un point de vue dont
Bodin précise la nature dans une addition de l’édition latine : « Et de même que
l’homme fait l’objet d’une contemplation différente de la part d’un peintre et
d’un médecin et l’âme (spiritus) de la part d’un physicien et d’un théologien, de
même aussi le politique, l’astrologue et le théologien jugent différemment les
révolutions des Républiques »⁵⁶. En fait, chaque type de contemplation — c’està-dire de considération théorique — s’attache plus particulièrement à un type
de causalité.
Le point de vue du politique est celui qui impute « aux injustices du prince,
à l’avidité des magistrats et à l’iniquité des lois la ruine d’une cité » ; c’est le point
de vue de Bodin, dans la République, définie comme « droit gouvernement » en
accord avec les lois naturelles et divines.
L’astrologue, [poursuit-il,] considère la force et la vertu des corps célestes, auxquelles il attribue divers mouvements des esprits humains
vers les révolutions politiques. Quant au théologien, il soutient que
toutes les pestes, les guerres, la stérilité, enfin la ruine des citoyens et
des peuples viennent du mépris de Dieu et de la religion ; Dieu s’en
irrite, et pour cela, il sème la confusion dans l’esprit des magistrats
les plus sages et arme ses foudres contre les princes.⁵⁷
Il apparaît donc que le point de vue (ou le type de « contemplation ») privilégié
par Bodin est celui de l’astrologue ou du physicien, par opposition à ceux du
politique et du théologien. Pas plus que le point de vue du politique, celui du
théologien n’est étranger à Bodin, qui a notamment recours à lui pour analyser
la guerre civile, dans l’épître dédicatoire au Paradoxon de 1596, où Dieu prend
la place des magistrats dans les tribunaux déserts. Le théologien s’intéresse à la
puissance divine, lorsqu’elle s’exerce exceptionnellement, sans passer par les causes secondes, avec une force gigantesque et imprévisible, et toujours au service
d’un châtiment divin. Ce dernier point de vue n’a donc qu’une portée limitée en
matière politique et ne s’applique qu’à des situations extrêmes. C’est donc le point
de vue de l’astrologue qui l’emporte, sans toutefois exclure les deux autres.
Que fait l’astrologue ? Il attribue aux mouvements célestes une influence sur
les esprits humains, propre à les entraîner vers les révolutions politiques. On
entrevoit la possibilité d’une véritable manipulation divine, telle qu’elle s’exprimait dans le Theatrum, mais cette fois, par l’intermédiaire des causes naturelles.
Cependant, la préoccupation de Bodin restant d’assurer que « ceux qui pensent
56. De republica, éd. cit., p. 520.
57. De republica, éd. cit., p. 520. Bodin renvoie au Psaume 107, au Lévitique, 26 et à Job, 12.
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que la suite des causes naturelles ont un effet sur les révolutions et la ruine des
cités ne soumettent pas pour cela l’esprit de l’homme, dépouillé de volonté libre,
et encore moins Dieu tout-puissant à la nécessité du destin »⁵⁸, on comprend
que la causalité astrale garde un rôle limité. D’une part, Bodin, en accord sur ce
point avec Jean Pic de la Mirandole, affirme que les astres sont causes générales
et non causes individuelles⁵⁹. Son argument pour le montrer est que tous les êtres
naturels et en particulier ceux qui sont doués de volonté, ont un pouvoir sur la
durée de leur vie, mais que Dieu garde le secret des limites qu’il a fixées à la vie
de chacun⁶⁰.
D’autre part, comme il l’avait déjà fait dans la Methodus, Bodin se livre à une
critique circonstanciée des calculs des astrologues, due à leur incapacité à produire
une mesure exacte du temps ; il finit par considérer plus sûr et plus facile de rapporter les changements des Républiques aux nombres, que de les rapporter aux
astres⁶¹. Ce désaveu est intéressant pour nous, parce qu’il signifie que Bodin ne va
plus rechercher des influences, mais des corrélations. « Chaque chose a ses causes,
à l’aide (ope) et par la conjonction (concursu) desquelles le sage prédit la ruine future
d’une cité »⁶² : c’est donc bien dans la conjonction des causes astrales qu’il place la
prévision du futur. La solution n’est pas nouvelle ; c’est celle-là même qu’ont mise
en œuvre les Anciens. Elle repose sur les observations et leur corrélation avec les
conjonctions astrales (elles aussi désignées par le terme de concursus) :
Les Anciens ayant remarqué les changements notables des Républiques, mouvements de peuples, inondations, pestes, maladies, famines étranges qui advenaient après telles conjonctions, en un pays
plutôt qu’en un autre, ont par ce moyen découvert la propriété des
signes, et la triplicité convenable aux régions. Mais il était impossible, en si peu de temps qu’il y a que le monde a pris origine, et si peu
d’observations, en avoir la démonstration.⁶³
Les Anciens, ayant remarqué une corrélation entre les grandes conjonctions planétaires et les mutations importantes dans le monde naturel et politique — on
58. Ibid., p. 521.
59. Disputationes adversus astrologiam divinatricem, III, 5 ; voir Éric Weil, Pic de la Mirandole et la
critique de l’astrologie, Paris, Vrin, 1985, p. 73-74.
60. Voir M-D. Couzinet, « Aspects de la réception du De generatione et corruptione dans la pensée
politique du xvie
siècle : la notion d’alloiôsis dans la République de Bodin », dans Lire Aristote au Moyen
Âge et à la Renaissance : réception du Traité sur la génération et la corruption, éd. par J. Ducos et V.
Giacomotto-Charra, sous presse.
61. Voir M.-D. Couzinet, Histoire et méthode à la Renaissance, Paris, Vrin, 1996, « Bodin et les nombres », p. 303-308.
62. De republica, éd. cit., p. 546.
63. République, éd. cit., IV, ii, p. 68.
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rappelle que les Républiques sont aussi des êtres naturels —, ils ont établi la
théorie ptoléméenne des triplicités. Mais leur ignorance de la géographie et de
l’histoire les ont empêchés de faire des calculs exacts. Bodin espère, du fait qu’il
vient beaucoup plus tard dans l’histoire, pouvoir s’approcher de la vérité, en confrontant un nombre de données bien supérieur avec les allégations divergentes
des historiens, et en tentant de les accorder entre elles :
Mais je ne doute pas que l’on puisse donner des préceptes plus certains sur les mutations et la mort des Républiques, si l’on remontait
le temps jusqu’à la fondation du monde, par des raisons certaines,
si l’on avançait en comparant et en reliant les choses entre elles, et
si l’on accordait la variété des historiens en désaccord entre eux. Ensuite, en remontant, par toutes les éclipses du soleil et de la lune,
jusqu’au premier commencement du monde, si l’on embrassait le
calcul du temps universel par des démonstrations très certaines ; et
si l’on comparait les récits des historiens les plus véridiques entre
eux et avec les trajectoires et les conjonctions des corps célestes et
des constellations, et que l’on réunissait et que l’on conjuguait ces
choses avec les nombres, dont la force est très grande dans la nature
tout entière ; nombres qui, enveloppés dans une obscurité infinie et
cachés et dissimulés dans les retraites infinies de la nature, apparaissent ensuite démontrés non par de vaines conjectures, mais par des
arguments clairs.⁶⁴
En fin de compte, la méthode de Bodin, qui revient à croiser des données, mime
le jeu des causes dans la nature. L’abandon de l’astrologie au profit des nombres
semble aller dans le sens d’une volonté de ne pas éliminer la contingence. Car
si l’on doit aussi échapper au nécessitarisme des nombres, c’est parce que l’on
substitue, en quelque sorte, la physique aux « conjectures vaines et vides »⁶⁵ des
mathématiciens, avec des calculs basés sur l’observation et la classification des
récurrences dans l’histoire. C’est le fait que l’ordre divin est perceptible dans les
grands bouleversements naturels et politiques qui confère une légitimité à ces
calculs : de cette façon, Dieu continue de gouverner les nombres. Enfin, le futur
étant contingent, Bodin se retourne vers le passé : tenter de connaître le futur à
partir du passé, c’est n’éliminer ni la contingence des volontés humaines, ni celle
du hasard.
Alors que, pour Montaigne comme pour Machiavel, les grands événements
étaient le plus sujets à la Fortune et le moins aux volontés humaines, Bodin y
64. De republica, éd. cit., p. 536.
65. Ibid., p. 547.
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marie-dominique couzinet hasard, providence et politique
voit autant de manifestations sensibles de Dieu dans la nature. Le fait que ces
manifestations sont pensables en termes de « conjonctions » — conjonctions planétaires, mais aussi rencontre de ces conjonctions avec les grands événements
naturels et politiques — permet de comprendre pourquoi il insiste autant sur
la nécessité de n’exclure aucun type de causalité : tout ce qui arrive résulte de la
conjonction de plusieurs causes et, dans le cas des grands événements, le concours des astres, des nombres et des volontés humaines témoigne de l’action
d’un Dieu qui a tout créé selon le nombre, le poids et la mesure. C’est dans ce
sens qu’il n’y a pas de hasard.
Marie-Dominique Couzinet, Université Paris I ‒ Panthéon-Sorbonn
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