jacques Halbronn Regards sur Défense et Illustration de l'astrologie d'André Barbault, Grasset 1955

Jacques halbronn Regards sur Défense et illustration de l'Astrologie d'André Barbault . Grasset, 1955 Vingt ans après Maurice Privat, le jeune André Barbault ( il a 34 ans) publie en astrologie chez Bernard Grasset. dans une collection dirigée par Raymond Abellio On s"intéressera ici à ses développements sur l'Astrologie Mondiale, d'autant que Barbault se référera souvent dans les années 90 à cette oeuvre de jeunesse. (pp. 177 et seq) Il y expose le principe de "cycle planétaire" "circuit qui s'établit dans le zodiaque entre deux planétes", de la planéte la plus rapide à la planéte la plus lente", dans l'intervalle de deux rencontres ou conjonctions successives de ces planétes" L'exemple connu est celui des luminaires appelé lunaison, qui a lieu entre deux nouvelles lune ou conjonctions du soleil et de la lune. En se développant, le cycle passe par différentes phases" (..) Le mouvement d'expansion (...) atteint son apogée à l'opposirtion qui sépare les deux astres de 180°. Jusqu'ici, le cycle était croissant, évolutif, il devient dès lors décroissant et involutif." A ce stade du texte, deux objections: la première est l'idée même de combiner deux astres entre eux qui produit une cyclicité artificielle tant et si bien que la même planéte s'inscrira dans plusieurs cycles dotés de durées différentes! Par ailleurs, l'opposition est selon nous le départ d'un hémicycle en tous points symétrique avec celui qui commence avec la conjonction. C'est le carré qui enclenche un processus involutif au mi-point de chaque hémicycle à 90°. Le cycle astrologique n'est pas du même ordre que le cycle astronomique. Déjà en 1955 -sans attendre 1967 et les Astres et l'histoire (Pauvert), Barbault signalait :" Durant la guerre de 14-18 il n'y eut pas moins de six (cononctions) et il y en a spt de 1940 à 1945. Ce sont les deux groupements qui se sont produitrs depuis le début de ce siècle"" Nous réagissons pour précuser que pour nous l'usage de planétes au delà de Saturne fait probléme. alors que Barbault ne se pose même pas la question " Les concentrations de conjonctions de planétes lentes (de Jupiter à Pluton (.) correspondent à des époques historiques". Donc Uranus, Neptune et Pluton sont mis dans le même sac que Jupiter et Saturne, sous le label "planétes lentes". Page 186, Barbault propose un tableau du cycle Saturne Neptune qui se termine par la mention 1989 face à un point d'interrogation, la mention précédente étant 1952-1953 avec comme référence" Mort de Staline". et encore plus haut 1917 "Révolution communiste en Russie". Précisons que la mention de l'année 1989 apparait selon un processus purement mécanique, de 36 ans en 36 ans (conjonctions Saturne-Neptune)". Barbault décrit cette série de la façon suivante (p. 186): "cette périodicité exprime Neptune à la manière saturnienne, du raidissement , de l'intransigeance, de la concentration des pouvoirs et de la systématisation de l'action; courants collectifs de révolte ou mouvements sociaux révolutionnaires" On ne reconnait pas vraiment les événements de 1989-1991 en cette description, laquelle correspond à la perestroika et à la glasnot d'un Gorbatchev. Barbault commente ainsi :" A la conjonction de 1952-53 Sataline meurt et l'URSS est en pleine métamorphose : elle engage un nouveau cycle qui la conduit à l'échéance capitale de 1989" Ce sont ces quelques mots qui auront fait couler beaucoup d'encre au lendemain de la destruction du Mur de Berlin en cette année 1989.(cf Barbault dans sa revue 'L'Astrologue") Ce qui nous frappe, c'est que rien n'est indiqué entre les deux conjonctions, laissant un vide de 36 ans! Ce vide sera comblé dans son ouvrage suivant 1965/ La crise Mondiale. (Ed Albin Michel) où Barbault s'intéresse à l'opposition- à mi-parcours- Saturne-Neptune en 1971, qui aurait du marquer le rattrapage économique des USA par l'URSS. On est surpris par la mention de la mort de Staline comme seul facteur mis en rapport avec la conjonction Saturne Neptune. Avec le recul, il est clair que la date fondamentale n'aura pas été 1989 mais 1991 avec l'effondrement de l'URSS. Pourquoi Barbault s'est il ainsi focalisé sur une année précise- 1989- alors qu'il parle par ailleurs de "période"? Vaste débat entre une astrologie des dates et une astrologie des périodes. Il y a là comme un obstacle épistémologique où l'on perçoit une influence de l'astrologie individuelle sur l'astrologie mondiale, Barbault ayant par ailleurs une pratique professionnelle de consultation. Pour un astrologue digne de ce nom, on n'est pas à l'aise avec la notion de période, qui laisse une trop grande marge alors que la période permet de montrer que des événements du même ordre se suivent sur des années et pas forcément dans un seul et même pays. Le hic, c'est notamment de ne pas avoir proposé des contre-périodes, à mi parcours, non pas lors de l'opposition mais de la quadrature, lors du carré Saturne-Neptune faisant suite tant à la mort de Staline qu'à 1989. Mais précisons que nous ne sommes nullement un adepte du cycle Saturne-Neptune. Force est de constater qu'en 1955, Barbault n'annonce pas la crise hongroise de 1956 qui n'est pas sans évoquer celle de 1989 nu celle de Berlin en 1961 qui voit se construire le mur censé empêcher les départs vers l'Ouest et qui sera détruit en... 1989! On comparera le travail de Barbault avec celui que nous ferons paraitre 20 ans plus tard, à l'âge de 28 ans (Clefs pour l'Astrologie. Ed Seghers, collection dirigée par Luc Decaunes), ouvrage réédité en 1993. JHB 26 10 22