Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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vendredi 29 mars 2024

Robert Jourda L'incontournable statistique Gauquelin

L'Incontournable statistique Gauquelin Conséquences Par Robert JOURDA La démarche de Michel Gauquelin C'est au début des années cinquante que Michel Gauquelin, psychologue et enseignant à l'Université, entreprit de démontrer que les assertions des astrologues ne résistaient pas à une analyse statistique sur les grands nombres. Il décida de travailler sur une éventuelle influence des astres sur la profession. Pour traiter ce sujet, il était bien placé, en tant que psychologue, pour comprendre que seules des professions qui demandent un fort investissement de la personnalité devaient être retenues pour rechercher une corrélation, si celle-ci existait. En effet, seules ces professions caractérisées, - médecins, savants, sportifs, militaires de carrière, etc. - permettraient, écrivait-il, de " grouper objectivement des individus justifiant de tendances fondamentales semblables de l'esprit humain ". Remarquons immédiatement que Gauquelin avait assez de sagacité pour écarter d'avance l'hypothèse que la profession en soi pouvait être le résultat d'influences astrales : en tant que psychologue, il était naturellement conduit à penser que l'attirance pour une profession caractérisée ne pouvait être que le résultat de traits de personnalité spécifiques accusés. Donc si les astres étaient en liaison - c'est le terme qu'il emploie - avec une profession, ils l'étaient par une liaison avec les traits de personnalité les plus nécessaires à l'exercice de cette profession et à une réussite avérée dans celleci. Et comme il était aussi un peu sociologue, il savait très bien que d'autres facteurs que la psychologie pouvaient intervenir, par exemple les pressions familiales ou les facilités sociales d'accès aux métiers, pressions et facilités qui peuvent conduire des personnes à se lancer dans des métiers pour lesquels elles n'ont guère de dispositions naturelles. Gauquelin eut donc la sagesse de ne retenir dans ses listes que des individus qui soit avaient atteint une certaine notoriété, souvent attestée par un titre, soit avaient accompli une performance reconnue. Il commença par le signe solaire et il découvrit très tôt que ce que les astrologues attribuent aux signes du zodiaque ne se retrouve pas dans l'exercice d'une profession. Travaillant, par exemple, sur un échantillon de 3 000 militaires connus, il découvrit que le Bélier dont on lui disait qu'il est " l'être de la volonté violente, de l'élan impatient, des décisions rapides (...) agressif, impulsif, fonceur, porté aux aventures et aux combats " ce Bélier , non seulement ne se retrouve pas plus souvent que la moyenne dans le ciel de naissance des militaires connus, mais s'y retrouve même sensiblement moins souvent ! Et puis un jour, travaillant sur une population de 575 médecins appartenant ou ayant appartenus à l'Académie de Médecine, il tomba sur un résultat étonnant. Voici comment il le raconte lui-même : " Ayant (péniblement) calculé à la main la position des planètes à l'heure de naissance de mes médecins, j'établis le relevé statistique de mes efforts. Brutalement, et pour la première fois, je butais sur un résultat bizarre. Je ne fus qu'à moitié surpris car j'espérais, sans trop me l'avouer, que cela arriverait bien un jour. Mes médecins ne naissaient pas sous les mêmes cieux que le commun des mortels. Ils avaient choisi de venir au monde bien plus souvent dans les quelques deux heures qui suivaient le lever et la culmination de deux planètes, Mars et Saturne. En revanche ils ''évitaient'' de naître lorsque la planète Jupiter occupait ces mêmes endroits du ciel. Moi qui cherchais, en vain, depuis longtemps un résultat positif, voilà que l'observation du mouvement journalier des astres me mettait tout à coup en face, non pas d'un, mais de trois effets surprenants ! " Etendant son étude à d'autres professions caractérisées, il obtint le même type de résultat. Une " liaison " entre les astres et les tendances comportementales spécifiques des professions venait d'être prouvée, scientifiquement prouvée, indubitablement prouvée. Voici un des graphiques qui illustrent " l'effet surprenant " de Saturne. Explications Le parcours journalier de Saturne a été subdivisé en 18 secteurs égaux. La ligne pointillée indique le nombre de naissances que l'on devrait trouver dans chaque secteur si les naissances étaient sans corrélation avec la place de Saturne dans le ciel, c'est-à-dire en cas de distribution au hasard. En l'occurrence, 3647 personnes divisé par 16 secteurs donne 203 personnes en moyenne par secteur. Mais le hasard ne peut donner une répartition égale que pour des très grands nombres, aussi la Statistique admet des écarts à la moyenne dus au hasard pour chaque dimension de population étudiée et elle calcule même la probabilité pour que le hasard donne chacun des écarts constatés. Dans ce graphique, les écarts indiqués par les pointes de l'après-lever et de l'après-culmination ont une probabilité égale à 1 chance sur 100 000 pour que ce soit arrivé par hasard, ce qui signifie que tout le monde (scientifique) s'accorde à penser que cet écart est dû à une cause, une cause en l'occurrence liée à la place de Saturne et selon un mécanisme qui restera à identifier. Les conséquences psychologiques Lorsque Gauquelin publia ces résultats sensationnels, deux grandes catégories socio-professionnelles furent atterrées : les scientifiques évidemment, parce qu'ils sont, pour des raisons émotionnelles et affectives, à l'avance révulsés par l'hypothèse d'une telle ''influence des astres'', et, comble du paradoxe, les astrologues praticiens eux-mêmes, désemparés dans leur cas, non pas par le concept de corrélation bien sûr, mais par la nature de cette corrélation. En effet le rôle de Mars et de Saturne n'était certes pas une surprise, mais les statistiques Gauquelin indiquaient que ces planètes exercent leurs effets non pas avant l'Ascendant et le MC, c'est-à-dire en Maison I et en Maison X, comme on l'avait toujours cru, mais après l'AS et le MC, c'est-à-dire en Maison XII et en Maison IX ! La stupéfaction des astrologues fut telle qu'elle déclencha ce que les psychologues cliniciens appellent un déni de réalité, une scotomisation (*) : l'affirmation est trop dérangeante, donc on ne tiendra pas compte de ce que croit prouver cette statistique ! Rien n'a changé depuis les années 50 : tous nos professeurs d'astrologie - que les exceptions se manifestent si elles existent - enseignent que les planètes sont valorisées à l'Ascendant et au Milieu du Ciel, ce qui n'est pas infirmé par les statistiques Gauquelin mais que cette valorisation, si elle s'étend, s'étend en Maison I et en Maison X et non pas en Maison XII et en Maison IX. Gauquelin a lui-même pointé cette contradiction dans le schéma suivant : (*) Scotomisation : mécanisme par lequel le moi se défend d'une impression pénible en la faisant disparaître du champ de conscience. On notera que Gauquelin a affiné sa position en reconnaissant qu'il y a une présence significative des planètes un peu à gauche de l'Ascendant et un peu à gauche du Méridien. Mon propos, dans cet article, propos téméraire s'il en est, est de ramener cet apport expérimental dans le champ de conscience des astrologues. J'ai animé récemment deux soirées de démonstration de la validité de l'hypothèse d'une corrélation entre les astres et la vie des hommes, soirées ayant pour but de contrer l'attitude véritablement diffamatoire de l'Université lyonnaise et destinées à des profanes. Je me suis fondé sur les Statistiques Gauquelin et j'ai convaincu l'auditoire, lequel était constitué de ceux qui avaient bien voulu écouter une démonstration objective. Je serais mal venu, une fois la séance terminée, de renier ce que j'ai démontré et de revenir aux conceptions traditionnelles sur la valorisation des planètes. Mais je me sens très seul dans cette position. Gauquelin avait déjà pointé cette opposition des astrologues dans ses livres et la situation n'a guère évolué. Lorsqu'il m'est arrivé de lancer une invitation à la révision des conceptions, j'ai rencontré la tendance générale des astrologue qui est plutôt à se boucher les oreilles et je n'ai eu d'écho que de la part de quelque partisan de la domification Equal Medium. Les tenants de E.M. ont en effet intérêt à souligner que leur Maison I et leur Maison X s'étendent beaucoup plus à droite de l'AS et du MC qu'en domification Placide, d'où leur réaction plus conciliante. Il y a là, semble-t-il, un argument en faveur de E.M. : qu'en est-il exactement ? Un argument pour la domification E.M. ? Vérifions d'abord comment Gauquelin s'y est pris pour diviser le ciel dans le but d'y positionner les planètes étudiées : il a pris en compte le temps et non pas l'espace, il a considéré l'heure et la minute du lever et du coucher de la planète, ce qui donne un arc diurne et un arc nocturne, chacun ayant un temps différent dont le total fait cependant 24 heures. Il a ensuite subdivisé chaque arc en 6 secteurs égaux en temps. Voici l'exemple de Mars donné par l'auteur. Réfléchissons à nouveau sur le genre de preuve qui est apporté par cette étude statistique et pour cela il est intéressant de représenter un peu différemment les résultats obtenus, car les graphiques de Gauquelin sont trompeurs pour un œil non averti : si nous revenons au graphique de Saturne chez les médecins et hommes de science, cette ligne brisée a l'air d'être une ligne continue, incitant à penser, par exemple juste à gauche de la pointe du Lever, que le nombre de naissances est de 230 et encore un peu plus à gauche de 220 et ainsi de suite, alors qu'il n'en est rien. La représentation correcte devrait être un histogramme car il n'y a que 18 valeurs discontinues présentées sur ce graphique. Voici cet histogramme reconstitué par mes soins : On peut considérer, par simplification, que chaque secteur représente 20 degrés zodiacaux (360 :18). Avec cette représentation, on voit plus clairement ce qui se passe au Lever et à la Culmination : - au Lever, (point 1) le segment de droite qui monte jusqu'à 240 représente l'effectif des Saturnes de 0 à 20 degrés après l'Ascendant dans le sens des aiguilles d'une montre et le segment de droite suivant (point 2) l'effectif des 20 degrés suivants. On a donc un écart à la moyenne de 67 unités dans ce secteur 1 + 2 (37 en 1 + 30 en 2). En revanche, à gauche du Lever, c'est-à-dire avant l'Ascendant (point 18), c'està-dire en Maison I, l'effectif est strictement égal à la moyenne. Il y a donc bien un nombre significatif du côté Maison XII et pas du tout du côté Maison I. - à la Culmination, le segment de droite sur le chiffre 5 ne coïncide pas avec le MC, il se situe juste avant, donc le secteur 5 se trouve à cheval sur le MC, disons 10° avant et 10° après, et montre un effectif exactement égal à la moyenne. En revanche la droite sur le chiffre 6 montre un effectif qui présente un gros écart à la moyenne. Il y a donc bien un nombre significatif du côté Maison IX et pas du tout du côté Maison X. Remarque : Gauquelin a établi ses graphiques à partir d'une division du ciel en 18 secteurs mais a énoncé les valeurs des probabilités sur une division du ciel en 12 secteurs, ce qui ne facilite pas la compréhension de ses résultats. Retenir que l'après-lever sera systématiquement appelé SECTEUR 1 et l'après-culmination supérieure SECTEUR 4, chaque fois que des écarts significatifs entre effectif théorique et effectif observé seront présentés. Le Milieu-du-Ciel Gauquelin est-il le vrai MC ? Cette précision étant apportée, il convient maintenant de vérifier si ce que Gauquelin appelle la culmination supérieure est effectivement le Milieu du Ciel, c'est-à-dire l'intersection de l'Ecliptique et du Méridien du lieu. On sait qu'il a effectué une division en temps de parcours de la planète étudiée et qu'il probablement travaillé en Placide mais le schéma qu'il présente peut laisser penser que sa culmination supérieure est une perpendiculaire à la ligne d'horizon, alors que le MC réel oscille d'environ 30 degrés de part et d'autre de la perpendiculaire selon les heures et les jours. Le mieux est de vérifier sur un exemple où se trouve le MC en Placide et en E.M. J'ai choisi cet exemple parmi les Sportifs de l'échantillon de Gauquelin, le cas de Eddy Merckx, qui a Mars dans le secteur 4 dont Gauquelin a démontré la haute significativité. J'ai représenté sur la même carte du ciel la domification Placide et la domification E.M. (E.M. = les triangles noirs équidistants). Deux conclusions s'imposent : 1) Il s'avère que Gauquelin a effectivement travaillé sur un Milieu du Ciel astronomiquement correct. 2) Le Mars " valorisé " de Merckx se trouve dans le Secteur 4 de Gauquelin et se situe nécessairement en Maison IX en domification Placide. Il se situe en l'occurrence en Maison IX également en E.M. On ne peut donc plus retenir l'espoir que la domification E.M. maintienne la valorisation de Mars par la Maison X. Nos deux domifications sont renvoyées à l'obligation de justifier que Mars soit plus significatif de la réussite sportive lorsqu'il est en Maison IX que lorsqu'il est en Maison X. Pour plus de sécurité, faisons la même vérification pour un Mars en Secteur 1. Voici un autre thème de l'échantillon Gauquelin, celui de Jacques Anquetil, autre champion du vélo. Il est bien clair que le Mars qui donne, selon les propres termes de Gauquelin, " un champion au moral d'acier " est en maison XII en Placide comme en E.M. Le défi de l'explication concerne bien les deux domifications. Toutefois il convient de souligner que le défi pour Placide consiste à interpréter un Mars qui est dans l'après-lever ou l'après-culmination, alors que pour E.M. il s'agit d'interpréter un Mars qui est dans la Maison qui suit la Maison I ou la Maison X c'està-dire la Maison XII ou la maison IX. Pour me faire bien comprendre, je précise qu'en E.M. le Milieu-du-Ciel ne commande pas le début ou la fin d'une Maison et qu'il est donc de fait un élément accessoire du Thème Natal. Un défi ardu pour la domification E.M. Mais le défi pour la domification E.M. est beaucoup plus aigu encore. En effet, à cause du balancement du Milieu-du-Ciel astronomique tantôt vers le trigone à l'Ascendant et tantôt vers le sextile à l'Ascendant, un Mars significatif selon Gauquelin va se trouver parfois en Maison XI E.M. Voici un exemple, toujours tiré de l'échantillon Gauquelin, le thème du maréchal Philippe Pétain. Il faut donc que les partisans de la domification E.M. expliquent pourquoi un Mars " valorisé " peut l'être tantôt en IX, tantôt en X et tantôt en XI, tandis que pour Placide un Mars significatif est toujours en IX. Je propose de relever le défi pour la domification Placide. Nature et validité de la preuve statistique Avant d'entreprendre cet essai de révision des conceptions usuelles de Mars en XII et de Mars en IX, il convient de bien préciser ce que Michel Gauquelin a apporté à la théorie interprétative grâce à son analyse statistique. La première considération à faire est que le but premier de ce " scientifique " était seulement et simplement de prouver que l'attribution aux planètes d'un effet sur la personnalité humaine n'était pas une idée sans fondement. La démonstration a été claire : si les planètes étaient sans rapport aucun avec le fait de devenir par exemple un champion sportif, la place de Mars dans le ciel de naissance de 2088 champions sportifs devrait se répartir strictement selon le nombre de naissances survenues dans chaque secteur horaire. Or dans le secteur 1 plus le secteur 4 où l'on devrait trouver 358 naissances, on en trouve 452 soit un écart de +94 et il y a 1 chance sur 5 000 000 pour que le hasard donne un écart de cette amplitude. Donc il y a une corrélation entre la position de Mars et l'état de champion sportif. Donc l'astrologie n'est pas une spéculation sans fondement comme le serait par exemple une théorie qui dirait que le retard des trains est en corrélation avec la fluctuation des cours du CAC 40 en Bourse, théorie si invraisemblable que personne ne prendrait la peine de la vérifier. Or justement la théorie astrologique, aux yeux de la population dite scientifique, était une théorie invraisemblable. On ne peut plus la considérer comme telle dorénavant, sauf aveuglement ou mauvaise foi. Quelle est cette propriété de Mars qui est capable de produire les aptitudes ou les tendances comportementales qui conduisent à l'état de champion sportif ? Gauquelin s'est bien gardé de répondre et il a eu raison car on l'aurait alors accusé d'avoir été à l'avance convaincu de la validité de la théorie astrologique. En se présentant comme un sceptique au départ plutôt porté à parier contre, il écartait tout soupçon de complaisance. Il nous a donc laissé le soin d'élucider cette propriété de Mars. Or l'attitude des praticiens de l'astrologie, Gauquelin le rapporte dans tous ses livres, a été la même que celle des scientistes : vous avez beau nous produire vos statistiques, ce que vous prouvez est tellement inacceptable qu'il doit sûrement y avoir un vice quelque part et nous ne vous croirons pas tant que nous n'aurons pas trouvé le vice qui ruine vos calculs. Attitude lamentable de la part d'un scientifique et je laisse mes frères en astrologie trouver le qualificatif qui les concerne. Relever le défi pour la domification Placide Je n'entreprendrai pas ici l'établissement d'une nouvelle théorie interprétative sur les quatre planètes dont Gauquelin a décelé les propriétés spécifiques inconnues - Mars, Jupiter, Saturne et la Lune -. Il y a là la matière d'un livre. Je l'écrirais volontiers s'il y avait un éditeur pour accepter de le publier et une centaine d'astrologues pour accepter de le lire, double condition dont la probabilité est à mon avis très faible. Je me contenterai donc de donner un échantillon de ce que j'ai personnellement conclu de la démonstration incontournable de Gauquelin. Je me centrerai sur Mars chez les Sportifs car c'est la seule population où Mars a " l'exclusivité " d'un effet car chez les autres populations sensibles à Mars - médecins, chefs militaires et chefs d'entreprise - on trouve l'intervention de Jupiter et/ou Saturne, ce qui complique l'analyse. Avant d'entrer dans le vif du sujet, une nouvelle précision liminaire est nécessaire et s'adresse à cette proportion d'astrologues qui aiment bien les interprétations du genre " telle planète produit ceci à tous les coups et dans tous les cas ". Je les prie de considérer que : 1) Mars en XII ou en IX n'est pas présent chez tous les champions sportifs donc on peut être champion sportif sans cet apport astral, 2) un grand nombre de personnes ont Mars en XII ou en IX et ne deviennent pas champions sportifs. Tout ce que l'on peut dire - scientifiquement - c'est que les propriétés de ce Mars favorisent significativement certaines activités humaines et qu'on repère objectivement cet effet chez les champions sportifs. Il est apparemment inutile de chercher un appui chez les auteurs d'interprétations de " planètes en maisons ". Exemple pour s'en convaincre : Catherine Aubier écrit " Au positif l'activité se déploie dans les domaines de la Maison XII : hôpitaux par exemple, et s'assigne pour devoir de lutter contre la souffrance, l'isolement. Au négatif l'impulsivité et l'agressivité provoquent des épreuves. Risque d'opération, d'hospitalisation au cours de la vie, souvent par cause d'accident. " (in Dictionnaire Pratique d'Astrologie - M.A. éd.) A y regarder de plus près, chez cet auteur fort estimable au demeurant, on peut se demander si cette expression " provoquer des épreuves " ne pourrait pas s'interpréter, au deuxième degré, comme le besoin chez l'individu de faire de la provocation et de s'imposer des épreuves. Ajoutons que la tradition a établi sur la Maison XII une réputation injustifiée. Rudhyar l'a dénoncée en écrivant : " La maison douze donne des indications aussi positives que n'importe quelle maison , car il n'y a pas de mauvaise maison " (in Les Maisons Astrologiques - Rocher éd.). Il faut s'en persuader et c'est heureux par exemple dans le cas d'un Robert Badinter qui a 5 planètes dont le Soleil dans cette maison. Rudhyar, parlant de Mars en Maison XII, dit qu'il indique une " révolte contre la société ou l'inconscient personnel ou collectif, (...) une mise en cause du passé (...) une réclamation de justice contre les institutions ". C'est en vertu de cette signification générale que j'avais énoncé l'interprétation du Mars en XII de Pierre Saint-Arnault : révolte innée qu'il ressent constamment contre les injustices du sort, avais-je écrit (cf 3*7*11* n° 16). Car la Maison XII est le champ d'expériences du retour sur soi, du bilan de tout le cycle des maisons antérieures où se conjuguent les pensées sur les réalisations personnelles achevées ou inachevées, réussies ou échouées, et sur les héritages sociaux dont nous sommes l'inévitable représentant. De toutes ces expériences et constats, en XII, il faut tirer une leçon et celle-ci sera tirée selon le signe de cette maison et exploitée avec les énergies fonctionnelles que nous apportent les planètes présentes en Natal. Car il va falloir repartir, voire renaître, en Maison I, la XII n'ayant pas décrété notre mort mais la déchéance de tout ce qui n'avait comme fonction que de produire une semence pour un renouvellement de vie. Rudhyar dit : " Ce qu'indique la maison douze natale, c'est la manière d'atteindre l'accomplissement parfait, si toutefois on peut l'atteindre ". Ne peut-on parler alors de cette maison comme celle du dépassement de soi, et l'énergie martienne, en produisant cette révolte contre toutes les pesanteurs et contre le sort effectif précédemment connu, n'est-elle pas l'énergie exactement nécessaire à la performance ? Et la connotation mystique de la Maison XII n'est-elle pas un ferment supplémentaire pour susciter l'exaltation de la réalisation de la performance ? Et sa traditionnelle signification de souffrance n'éclaire-t-elle pas la capacité des grands sportifs d'endurer tout ce qui est nécessaire à la victoire ? Comme il est désormais établi que Mars en XII est plus efficient - pour le sport - que Mars en I, il devrait être instructif de comparer les interprétations ci-dessus avec les interprétations usuelles de Mars en I, mais hélas nous allons y retrouver la " légende " du Mars sportif, comme le fait C. Aubier. On pourrait alors se rabattre sur la signification basique de la maison I mais là encore on trouve beaucoup d'héritages non contrôlés. Le seul astrologue qui, à ma connaissance, est capable de donner ce sens basique est encore une fois Rudhyar. Il écrit : " Recherche de l'image de soi dans une implication totale dans des activités personnalisées ". Comme je considère que la Maison I représente essentiellement la base de départ de l'élan vers l'autre, c'est-à-dire ce que chacun veut faire reconnaître de soi qui représente son intégrité première inaltérable dans tout échange avec l'autre, Mars en I peut se résumer en un attachement de la personne à une image de combattant. Je suis celui qui se bat, dit Mars en I, face à tout partenaire (ou adversaire puisque la VII représente aussi les ennemis). Nous pouvons nous contenter de ces indications pour situer la différence de Mars en XII et de Mars en I : le premier apporte la volonté de se dépasser et la capacité de souffrir pour ce dépassement, le second n'apporte qu'une agressivité au service de l'amour-propre et indique une lutte de l'homme contre un adversaire alors que Mars en XII indique une lutte de l'homme contre lui-même, contre toutes ses faiblesses, faillibilités potentielles et insuccès réels. S'étonnera-t-on encore que ce Mars en XII soit plus efficace ? Je n'irai pas plus loin dans le développement de cette interprétation. Que chacun la poursuive avec son propre matériel interprétatif. Mon but n'était que de convaincre les lecteurs premièrement qu'il faut s'incliner devant une probation scientifique, en l'occurrence celle de cette statistique Gauquelin, deuxièmement qu'on ne ressort pas démoli d'une acceptation d'un regard autre sur ce qu'on a toujours cru. L'astrologie n'est pas détruite par les conséquences des Statistiques de Michel Gauquelin, elle est renouvelée, plus vivante et plus efficace que jamais. Voici les probations principales de Gauquelin sur lesquelles nous devons réfléchir : Epilogue J'aurais bien aimé aborder la question de la supériorité de Mars en IX par rapport à Mars en X et expliciter ma conviction, mais j'occupe déjà trop d'espace dans ce bulletin. Je me contenterai de donner mon schème interprétatif fondamental : Mars en IX, la maison des croyances, c'est la foi et l'enthousiasme, ces sentiments qui renversent les montagnes. Et à propos de montagne vaincue, qu'est-ce qui à votre avis a permis à Henri Guillaumet, pionnier de l'Aéropostale, dont l'avion s'était écrasé sur un sommet des Andes, de regagner tout seul la vallée, accomplissement un effort " qu'aucune bête au monde n'aurait fait " et de reprendre son service quelques jours après ? La réponse est dans son thème. A vous de juger. Bibliographie : • Gauquelin M. - 1960 - Les Hommes et les Astres - Denoël • Gauquelin M. - 1974 - La Cosmopsychologie - CEPL • Gauquelin M. - 1983 - La Vérité sur L'Astrologie - Rocher • Ces ouvrages, don de Pierre Delebarre pour les 2 premiers et de Robert Jourda pour le 3e sont à la Bibliothèque R.A.O.Robert Jo

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