Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
Soutenez nous en achetant à notre librairie en ligne sur priceminister/Rakuten VULCAINJH.

06 60 75 52 48 teleprovidence@yahoo.fr



"Désormais, vous pouvez profiter de nos vidéos sur you tube en demandant simplement "teleprovidence"ou"Halbronn". Si certaines vidéos en venaient à manquer sur notre site, elles seront sur You Tube"

samedi 5 novembre 2016

jacques Halbronn Enquéte sur l'Histoire du contenu de la typologie zodiacale

Enquéte sur l’Histoire du contenu de la typologie zodiacale
par  Jacques Halbronn

Nous avons décidé de lancer une enquéte concernant l’évolution des contenus zodiacaux à travers les âges. A quoi ressemblaient les descriptions, sur quoi elles étaient basées et selon quels critères chronologiques?
Le présent article ne saurait être qu’un préambule (un  work  in progress) et sera suivi d’autres travaux concernant un chantier assez complexe.

De quand date la typologie zodiacale? La question ne concerne pas l’origine du symbolisme zodiacal mais le moment où ce symbolisme a donné lieu à une typologie qui est toujours en vigueur notamment dans les collectons constituées de 12 volumes qui se sont succédé tout au long du XXe siècle. La plupart des astrologues- y compris les historiens de la question- seraient bien en peine de répondre à une telle question. On est souvent tenté de situer cette émergence au XXe siècle comme si l’on voulait montrer qu’il s’agissait d’un développement tardif, absent de l’astrologie de la Renaissance, par exemple.
Cette question est également distincte de celle de l’Homme Zodiaque -avec sa dimension anatomique- tout comme celle qui touche à l’iconographie.Il s’agit de déterminer depuis quand et sous quelle forme, apparaissent des portraits psychologiques des signes zodiacaux et cela concerne aussi bien l’astrologie populaire que l’astrologie savante dès lors que notre enquéte concerne aussi la description psychologiques des 12 signes zodiacaux au sein des traités d’astrologie. Ce point est à distinguer de la psychologie planétaire, laquelle est nourrie de la typologie mythologique – laquelle s »est vue confirmée par les statistiques planétaro-professionnelles  de  Michel  Gauquelin (1955)


L’on trouve certes des descriptions » des 12 signes dans la littérature populaire de type Kalendrier des Bergers mais celles-ci du moins quant à leur contenu n’ont rien à voir avec ce que l’on a coutume de lire de nos jours. On ignore d’ailleurs sur quelles bases ces descriptions ont pu être réalisées, alors qu’elles ne se référent ni à un critère saisonnier, ni à un critère symbolique à partir du nom du signe.
En revanche,  l’on se sert du nom  des jours de la semaine (Lune pour Lundi  et ainsi de suite) pour savoir sous quelle planéte on est né, critère de nos jours abandonné et qui tenait compte de l’heure de naissance sur la base des « heures planétaires ».  Il s’agit évidemment d’une typologie planétaire articulée sur le seul Septénaire. On traite ici d’un corpus couvrant les XVIe-XVIIIe siècles et Uranus ne sera découvert qu’en 1781 et intégré petit à petit et inégalement selon les pays  -en France, cela ne se fera  pas avant la seconde partie du XIXe  siècle-  dans les dispositifs astrologiques.
Dans  un tel corpus, la symbolique zodiacale ne joue, en fait aucun rôle, sinon à un niveau purement iconographique et en quelque sorte signalétique.
Quant au découpage des signes, cela varie: tantôt c’est tout simplement lié au mois, tantôt on précise que c’est de la moitié du mois à la moitié du mois suivant (avant la Réforme grégorienne qui a tout décalé de 10 jours en 1582) et quand on parle des 3 décans (ou faces) d’un signe, en fait on assimile le premier décan au premier tiers du mois. Par ailleurs, les noms des signes n’est  même pas nécessairement fournis et il arrive que l’on se contente d’indiquer le mois.
Un trait remarquable de ces typologies, c’est qu’elles distinguent en général les portraits des hommes et ceux des femmes, critère qui ne semble plus guère avoir été prise en compte dans l’astrologie populaire du XXe siècle.
On trouve  ainsi en 170O  un Almanach domestique et curieux pour l’an 1701, premier du XVIIIe siècle, Paris,  Laurent d’Houry « accompagné d’un Extrait d’Astrologie naturelle  (BNF  V 30034)
A partir de la page 44, suit une description des 12 signes:
De l’influence du signe Aquarius sur le mois de Janvier!
« L’homme  qui nait au mois de Janvier
Celuy qui viendra au monde le  mois de février
L’homme qui nait au mois de Mars
et l’on trouve aussi la femme qui nait etc (dans certains almanachs, on parle de la « fille », pour dire la femme)
Même le fait que tel personnage comme Louis XIII (1601-1643)  ait été appelé Le juste parce qu’il était né sous le signe de la Balance semble relever davantage de la poésie que de l’astrologie tant l’astrologie de l’époque est peu concernée par la symbolique zodiacale.
L’on notera que certaines descriptions des signes zodiacaux fournisssent carrément des dates marquantes de la vie de la personne: on dira qu’il lui arrivera ceci à tel âge et toute sa vie est ainsi balisée, toujours selon des critères qui nous échappent présentement. Il est toutefois précisé que tel ou tel jour de la semaine sera favorable ou défavorable pour tel ou tel signe.
Nous avons montré qu’il avait existé à la fin du XVIIIe siècle – et forcément pas avant 1792-  une première description associant les signes et les saisons dans un calendrier paru sous la Révolution et se référant aux mois « révolutionnaires » ( brumaire, thermidor,  prairial etc).
Quant aux premières descriptions des signes qui s’appuieraient sur le nom des signes,il ne semble pas que l’on puisse en trouver avant le milieu du XIXe siècle dans certains almanachs populaires et probablement sur un ton satirique et burlesque. Mais notre enquête se poursuit.
Pour terminer ce préambule,  nous présenterons ce texte d’André Barbault qui date des années 50 du siècle dernier. on voit que Barbault   restait assez prudent sur le signe solaire. En revanche, il semble bien qu’il ait entériné une lecture  symbolique des 12 signe, quitte à combiner entre eux les divers types:
« […] On croit qu’il suffit d’être né sous tel signe pour ressembler au type auquel il correspond. Ce serait trop facile : il n’y aurait donc que douze grands types humains en relation avec leur mois astral ? La vérité est plus complexe[2]. […] L’expression être né sous tel signe signifie pour l’astrologue que le Soleil occupe à la naissance une position zodiacale entre le premier et le dernier degré du signe en question. Ainsi, être né sous le signe du Bélier veut dire que l’on est venu au monde entre le 21 mars et le 20 avril. Mais […] le Soleil n’est pas le seul astre auquel se réfère l’astrologue. Toute sa cour est inséparable de lui et son règne met en mouvement le cortège des Planètes qui nous entourent: Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton. Quand le Soleil est le seul locataire du signe, le sujet n’est pas vraiment marqué par celui-ci. Il ne se reconnaît pas dans sa famille zodiacale, tout au plus admet-il dans son for intérieur quelques traits, locaux et partiels, de ce signe[3]. […] On peut du reste ajouter que le calcul de la carte du ciel du natif demeure l’unique moyen de connaître dans quelle mesure le signe solaire a de l’importance, et de savoir s’il n’existe pas un autre signe caractéristique de la personnalité[4]. […] Outre l’influence des signes du zodiaque, il faut aussi prendre en compte celle des planètes, qui ont leur typologie bien à elles. C’est ainsi qu’un jupitérien du Bélier comme Zola ne ressemble pas à un martien du Bélier comme van Gogh; et même, à la limite de l’individualisation, deux saturniens du Bélier comme Baudelaire et Goya sont deux natures assez différentes. Il suffit de comparer leurs horoscopes pour comprendre[4]. »

Conclusion
C’est souvent sous le titre d’astrologie naturelle que les ouvrages appartenant à notre corpus se présente, tel ce Miroir d’Astrologie Naturelle(de Sinibald de Spadacine), paru à la fin du XVIIe siècle.
En 1549, Calvin publiait   un Avertissement contre l’Astrologie qu’on appelle Judiciaire, à Genève. Il semble que le terme ‘astrologie naturelle » se démarque du terme « judiciaire » et désigne une astrologie licite, qui n’outrepasse pas certaines bornes.
A l’aune des controverses divisant actuellement le milieu astrologique, le distinguo nous sembledevoir être réactivé et faire mieux sens.Pour nous l’astrologie « naturelle » est celle qui reléve de la Subconscience alors que la divinatoire reléve de la Surconscience. L’une existe en dehors de toute littérature astrologique alors que l’autre est véhiculée par un enseignement, qu’il soit oral ou écrit. L’une  traite de phénomènes  bien sociaux bien spécifiques, l’autre entend traiter de toute chose par le biais de l’outil astrologique. L’une s’intéresse à la nature humaine, l’autre au destin individuel, propre à chacun.. Selon nous, l’astrologie dite naturelle s’en tient aux 12 signes et est fondée sur un seul astre  pointant  à un  instant T sur un seul facteur. On est donc aux antipodes de l’astrologie défendue par Barbault lequel entend relativiser  la possibilité d’une astrologie aussi minimale;alors que nous pensons, pour notre part, qu’elle a sa légitimité et ses lettres de noblesse.
Si ‘ d’un côté, l’on peut regretter que l’astrologie contemporaine n’ait pas tenu compte de l’option d’une astrologie minimale, l’on peut en revanche regretter qu’elle lui ait emprunté sa partie la plus douteuse, celle qui tire enseignement du nom du signe, et l’on a vu que cette tendance de l’astrologie populaire avait été relativement tardive. Etrangement, la condamnation de ce type d’astrologie n’aura pas empêché l’astrologie d’être infiltrée par un tel courant, et notamment du fait de la théorie des ères précessionnelles, développée à la fin du xVIIIe siècle et qui s’appuie puissamment sur la dite symbolique zodiacale, notamment avec l’Origine de tous les cultes de Charles François Dupuis, à la fin du XVIIIe siècle, dont on a vu qu’il est également marqué par le calendrier révolutionnaire français. Ce serait donc à la fin du siècle des Lumières que cette double tradition reliant le zodiaque aux saisons et à l’iconographie zodiacale se serait constituée.
JHB
05  11 16


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire