L’astrologie, l’autre religion. Pour une présence sur France Culture, le dimanche matin.
par Jacques Halbronn
Réhabiliter l’astrologie ne concernerait pas tant sa dimension scientifique que sa dimension
religieuse et l’on sait qu’au cours de son Histoire, l’astrologie aura eu à se battre sur ces deux
fronts. En tant que science comme en tant que religion, elle n’a de nos jours droit tout au plus qu’à un strapontin.
Or, pour clarifier le débat autour de l’astrologie, encore faut-il que les enjeux soient
correctement définis. Ne dit-on pas « croire en l’astrologie » comme on dit « croyez-vous en Dieu? ».
Il y a deux idées en effet de la divinité toutes deux se référant d’ailleurs au « Ciel ». D’une pat le ciel des astronomes et des astrologues et de l’autre celui des »croyants » au sens du monothéiisme (Judaïsme, Christianisme, Islam etc)
La véritable astrologie est avant tout, selon nous, cyclique avec ce que cela peut avoir de mécanique. Elle n’est pas compatible avec l’idée de miracle, ni même de prières. L’astrologue ne devrait, déontologiquemen, pas chercher à intervenir et encore moiins faire intervenir
quelque entité. En cela il se distingue des « mages », des « énergéticiens » qui proposent des
protections et autres amulettes. On notera que le monothéisme tend à rejeter l’astrologie en raison même du refus chez les astrologues d’un dieu qui se manifesterait en remettant en question le plan d’origine.(cf notre ouvrage Le Monde juif et l’Astrologie. Ed Arché, 1985)
.On notera que bien des astrologues ont une approche très mathématique de l’humain, comme cela se voit pour les transits et les synastries, qui fonctionnent au degré près!
Le dimanche matin, sur France Culture, on voit défiler les tenants de toutes sortes de religions mais aussi les Franc Maçons, l’Union Rationaliste et on ne voit pas pourquoi les
astrologues ne se verraient pas, eux aussi, accorder un quart d’heure hebdomadaire ou une
demi-heure par mois!
Force est de constater que la voyance (médiumnité) est plus compatible avec le monothéisme que ne l’est l’astrologie, car au fond les prophétes ne sont ils pas des inspirés, dotés de certains pouvoirs?
Rappelons que pour le Talmud, le rejet de l’astrologie ne signifie nullement que l’on nie
son existence mais que l’on refuse de se soumettre à son pouvoir, en proposant des
pratiques permettant de s’en libérer. (traité Shabbat). De même, l’on peut refuser
de prier sans contester que cela puisse avoir quelque effet.
Ce qui rend le débat confus tient au fait que l’astrologie actuelle manque de structure et donc
apparait comme un savoir hybride,inclassable. Elle manque selon nous de hauteur, elle ne propose pas une cyclicité bien nette, tant elle est foisonnante et pléthorique. On ne prend même plus la peine de la réfuter ou de la réformer tant elle semble fluctuante.
IL nous semble notamment que l’astrologie s’inscrit dans une certaine domination
technologique que subit l’Humanité. Le monothéisme devrait, en revanche, rejeter cette
emprise de la machine sur notre vie, ce qui implique d »en revenir à une certaine spiritualité
qui, comme l’annonçait Malraux, serait nécessaire à notre nouveau siècle.
JHB
05 07 16
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