Les sources non symboliques du discours astrologique. Nécessité d’une réflexion philosophique
par Jacques Halbronn
Quand Jean Pierre Nicola proposa il y a 50 ans son systéme RET,
s’est-on demandé d’où iil avait sorti sa troika Représentation,
Existence, Transcendance? Avait-il emprunté cette division par trois à
quelque philosophe, à quelque anthropologue ou bien cela relevait-il
directement de sa culture astrologique; de quelque transposition issue
du symbolisme mythologique ou zodiacal? Il semble que cela ait bluffé
plus d’un astrologue que l’apparition d’un appareil conceptuel pouvant
être compris sinon validé par des non astrologues.On est bien là aux
antipodes du travail d’un Luc Bigé qui ne jure que par les légendes et
les fables grecques.
Quand Michel Gauquelin relie certaines planétes à certaines
professions, là encore, il échappe quelque peu au matériau symbolique et
se met en situation de dialoguer avec des non astrologues.
Quand André Barbault se référe dans les années soixante, aux deux
« guerres mondiales », il ne part évidemment pas d’une grille
astrologique mais essaie de voir quelles sont les astralités qui se
retrouveraient dans les deux cas. Rien à voir avec ces astrologues
d’aujourd’hui qui plaquent les découpages zodiacaux des parcours
planétaires sur notre société genre entrée de Pluton dans tel signe
d’Uranus dans tel autre et tout à l’avenant.
On se demandera sur quels concepts extra-astrologiques -ou du moins
non limités au jargon astrologique – entend s’articuler
l’astropsychologie actuelle? Il est vrai que l’usage de tel ou tel
concept risquerait fort d’appauvrir, d’assécher un discours
astrologique tellement plus généreux avec ses 12 symboles zodiacaux et
sa dizaine, au minimum, de dieux du Panthéon!
Mais au vrai quel est l’objet de l’astrologie, de quelles
problématiques, de quelles dialectiques traite-t-elle? En répondant
clairement, l’asrrologie ne pourrait-elle en effet engager un débat
avec d’autres domaines qui recourent aux mêmes notions.Non, elle préfére
se cantonner à des catégories qui lui soient propres.
En fait tout se passe comme si l’ouverture des années soixante avait
laissé la place à un repli symbolique. Et d’ailleurs, l’ouverture des
astrologues vers l’astronomie des trois derniers siècles fut-elle
bénéfique pour son image auprès des astronomes bien que ces derniers
aient pris la peine de compléter la série interrompue depuis des
siècles, des dieux dotés d’un astre..La génération actuelle est celle
des déçus des ouvertures et des réformes. L’astrologie échaudée par des
tentatives de transparence qui l’ont fragilisée et en quelque sorte
galvaudée, « bradée », s’est depuis un quart de siècle refermée sur
elle-même, au point de trahir la raison d’être des colloques des années
70-80 qui était de faire se confronter les différents courants de la
pensée et de la recherche astrologique pour ne plus faire entendre qu’un
seul son de cloche..Le consensus ancien prenait le dessus sur la
dynamique des avant gardes et des dissidences..
Le débat ici n’est pas quelle technique utiliser mais quels
questionnements appréhender? Passons sur ces astrologues bavards qui
répondent que l’astrologie traite de tout et donc de n’importe quoi ou
encore qu’elle est concernée par ce que dit la mythologie sur le monde
en la reliant à l’astronomie. D’où ce triangle sacrosaint:
astronomie-mythologie-astrologie dans lequel la plupart des astrologues
vont se réfugier! Quid de ceux qui contestent à l’astrologie toute
dynamique prévisionnelle, prédictive et qui rêvent d’une astrologie
statique?
Or, il est clair que c’est par la prévision que l’on peut aborder les
dialectiques, c’est à dire les dualités et vice versa. Autrement dit,
comment peut-on prétendre prévoir si l’on n’a pas mis le doigt sur des
tensions sociales, conceptuelles, ce qui passe par une succession de
phases allant tantôt dans un sens, tantôt dans un autre selon un
mouvement de balancier? Mais pourquoi faire simple quand on peut faire
compliqué, genre usine à gaz?
André Barbault avait compris il y a un demi-siècle qu’il fallait
lier l’astrologie à quelque forme de dualité et c’est tout le sens de
son indice cyclique (de concentration planétaire) oscillant entre
« guerre » et « paix », ou tension et détente. Mais était-ce là une
problématique pertinente? On peut en douter et l’on comprend que de
telles tentatives aient fait long feu car il est évident que les causes
suscitant tension ou détente sont innombrables!
Pour notre part, nous avons proposé d’autres formes de dualité, comme
celle qui oppose le pouvoir du peuple au pouvoir autocratique, que l’on
retrouve dans la Bible dans le rapport de Moïse et du peuple hébreu
jusqu’à notre histoire révolutionnaire qui vit le départ des souverains
sous la pression populaire. Pas question de s’intéresser à des guerres
mondiales qui ne correspondent qu’au XXe siècle -grossière erreur de
méthode de Barbault- car il falllait traiter de phénoménes qui ont
toujours existé et qui sont attestés sur des millénaires.
On en voit déjà faire la fine bouche face à un tel réductionnisme
qui bornerait l’astrologie à une alternance, elle qui dispose d »‘un
arsenal tellement plus sophistiqué! Pourtant combien d’astrologues ne
sont -ils pas tentés de résumer les positions planétaires du thème aux 4
Eléments, échappant ainsi à la pléthore, à l’inflation d’un
symbolisme zodiacal à 12 entrées? Avec Nicola et son RET, c’est le
symbolisme des planétes qui trouve sa « tripllcité » : RET.
Le nouveau clivage entre astrologues n’est plus comme il y a 60 ans
entre physicistes et symbolistes, mais bien entre astrologues
réductionnistes, minimalistes d’un côté, puisant dans la modernité
conceptuelle et astrologues traditionalistes, pris dans une
anthropologie d »un autre âge de l’autre. Ces derniers n’ont aucune
sympathie pour les sciences humaines actuelles et préférent adopter
des stéréotypes et des clichés vieux de plusieurs millénaires.
Il importe de distinguer en effet l’ancienneté du phénoméne
astrologique tel qu’il existe dans notre inconscient depuis des
millénaires par delà toute littérature astrologique et les outils
conceptuels nous permettant d’explorer un tel phénoméne et qui sont
ceux que nous sommes en mesure d’élaborer, nous ne visant pas ici les
astrologues, on l’aura compris, mais tous ceux qui se sont efforcés de
décrire nos sociétés et notre psychisme, de Marx à Freud, de Jung à
Auguste Comte.
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JHB
24 07 16
Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
Soutenez nous en achetant à notre librairie en ligne sur priceminister/Rakuten VULCAINJH.
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samedi 23 juillet 2016
jacques Halbronn Les sources non symboliques du discours astrologique. Nécessité d'une réflexion philosphique
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