Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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mardi 20 septembre 2016

jacques Halbronn La démographie au secours de l'Histoire astrologique d'André Barbault


A entendre André Barbault et Yves Lenoble,  l’année 1965 qui constitue une année pivot au regard de la démographie aurait été prévue et donc prévisible par l’Astrologie transsaturnienne.
Rappelons qu’en 1963, André Barbault publia La crise mondiale de 1965 (Paris, Denoël; imprimé en 1963) et deux
ans plus tard  Les astres et l’Histoire (Paris, J. J. Pauvert).
Mais tout semble indiquer que Barbault n’ait pas renoncé, encore au début du XXIe siècle, à donner du sens au titre consacré à la dite année 1965, et ce en dépit d’autres travaux et d’autres échéances qui se succédèrent depuis maintenant un demi siècle.
Barbault  a en effet  noté- par la suite, que cette année 1965 s’était révélé significative, du moins au bout d’un certain temps, au prisme des études démographiques lesquelles laissent entendre qu’il y eut un revirement à partir de la dite année, en ce qui concerne la natalité européenne..
Au lendemain de 1965, on ne pouvait évidemment pas conclure alors que 1989 avait immédiatement été reconnue comme une date marquante par les observateurs politiques.
La question qui se pose donc est la suivante:  Est-ce que l’astrologue peut recourir à la
démographie pour étayer ses modéles? On sait que les « nouveaux historiens » (Ecole des
Annales) considéraient que l’Histoire aurait intérêt à prendre appui sur la démographie mais
aussi sur la météorologie et d’autres domaines encore. Si 1989 relevait de la conjonction
Saturne-Neptune, 1965 relevait de la conjonction Uranus-Pluton.
Corpus:

Extrait d’une notice démographique attestant de l’importance accordée à 1965:
« La chute de la fécondité a précédé la crise économique La chute de la fécondité de 1965 à 1975 doit sans doute se comprendre comme le retour à une tendance séculaire interrompue par le baby-boom. Aucun des changements sociaux intervenus depuis les années soixante ne l’explique de façon satisfaisante. Le recul de la fécondité depuis 1965 est dû à la fois à la diminution du nombre des naissances non désirées, permise par la contraception moderne, et à celle du nombre d’enfants souhaités. Cependant, il avait commencé avant la légalisation de la pilule contraceptive (loi Neuwirth, décembre 1967). La baisse de la fécondité a également précédé la baisse de la nuptialité qui n’a débuté qu’en 1973. Elle touchait à sa fin quand l’interruption volontaire de grossesse a été autorisée (loi Veil, janvier 1975). Pendant les trente années d’expansion de l’aprèsguerre sont survenus à la fois le babyboom et la baisse de la fécondité qui s’est achevée peu avant le début de la crise économique. »



Extrait  d’un   article  d’André Barbault datant de 1980 (in revue L’Astrologue)
BILAN HISTORIQUE DE LA CONJONCTION URANUS/PLUTON
Lors d’un exposé d’astrologie mondiale le 23 mars dernier au Centre Culturel de la Rose-Croix A.M.O.R.C à Paris, je me suis vu  interpellé par une auditrice qui me demanda quel sens pouvait bien avoir le droit que je m’étais permis de lier à la dernière conjonction Uranus-Pluton la dénatalité dont souffre l’Occident actuel, alors que la population générale de l’humanité est en cours d’accélération. Sur-le-champ, j’ai dû reconnaître le bien-fondé de cette critique, sans avoir pu apporter la moindre explication de ce phénomène. La réflexion est venue là-dessus qui m’amène aujourd’hui à faire le point sur la question. 
Il y a 15 ans, en 1965, se produisait cette conjonction Uranus-Pluton. C’est un tel recul minimum qu’il fallait pour permettre de reconstituer  le mouvement historique mondial auquel cette grande configuration a correspondu. Et l’intérêt porté à ce phénomène, je me devais de l’avoir au premier chef, puisque j’avais traité ce thème à titre prévisionnel en publiant en 1963 chez Albin-Michel : La Crise mondiale de 1965. »


Extrait d’un article d’ Yves Lenoble (alias Yves L. astrologue) en date de 2010 dans  Le
Monde; Chronique d’abonnés: Les racines  de la crise actuelle  16.02.10
« La plupart des discours sur la crise actuelle insiste sur sa dimension économique et financière. Il n’est plus admis dans notre culture de nous interroger sur l’éventuelle dimension cosmique de cette crise. J’aimerai pourtant tenter, comme mes ancêtres mésopotamiens et grecs, de mettre en parallèle la crise que l’on vit avec les configurations planétaires.
Les configurations actuelles ont un lien évident avec les configurations de la période 1965 – 1969 qu’André Barbault a bien analysé dans son ouvrage  « La crise mondiale de 1965 » (Albin Michel). A mon avis, ce que nous vivons en ce moment est  pour une grande part la manifestation de tendances déjà à l’oeuvre voici quarante cinq ans. Nous avons vu naître, entre autres,  sous la conjonction Uranus-Pluton de 1965 l’électronique, l’astronautique, l’écologie, la pilule. A un niveau économique un géant a fait son apparition en Orient, le Japon. A un niveau géopolitique Khomeiny, en Iran, est envoyé en exil en Turquie puis en Irak ; quant à la Chine, elle est reconnue par l’Occident et bientôt Alain Peyrefitte montrera  le côté prémonitoire de la phrase de Napoléon : « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». A un niveau démographique c’est la chute de la pulsion nataliste de la population blanche du globe alors que la décolonisation bat son plein. Bref, les différentes civilisations commencent à frapper à la porte de l’Occident pour jouer elles aussi leur rôle sur la scène du monde. N’est-ce pas tout à fait révélateur que le terme de mondialisation est employé pour la première fois en 1965 par l’économiste François Perroux ? N’oublions pas non plus que  certains intellectuels commencent déjà à critiquer la société de consommation. Marcuse a déjà perçu dans « l’homme unidimensionnel » (1964) que la rationalité technologique est à l’oeuvre dans chaque secteur de la société (culture, politique, social, économie).
Nous sommes donc en train de vivre de manière paroxystique des tendances déjà présentes en 1965. Nous sommes dorénavant complètement au coeur des contradictions de la société de consommation qui s’est maintenant étendue à tous les pays du monde. D’un côté les magnifiques avancées liées au progrès technique en toutes sortes de domaines (communication, santé, etc). D’un autre côté le règne de la loi du profit qui entraîne l’accélération du chômage et de la pauvreté.
1965 voit l’achèvement de l’ère de la décolonisation et les pays jadis colonisés demandent à être traités d’égal à égal. C’est le début de l’entrée en scène des pays du Sud au sein de la communauté mondiale, l’ONU leur accordant désormais un rôle un plus important qu’avant.
2010 c’est la période où, à la faveur de la crise, des rapports nouveaux s’établissent entre les pays du Sud et les pays du Nord. Avec la réactualisation des configurations de 1965  la même demande que jadis est formulée et, comme le rapport de forces a changé entretemps,  les pays du Sud, sous la conduite de la Chine,  parviennent  à faire davantage entendre leur voix.  On l’a vu par exemple lors des dernières réunions du G20. Ainsi le monde multipolaire qui s’esquissait en 1965 commence véritablement à prendre corps »
(http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2010/02/16/les-racines-de-la-crise-actuelle_1306437_3232.html#koYRzy88BOVoxfZi.99)

Notre commentaire:
Pour notre part, l’épistémologie de l’Histoire n’a pas grand chose à voir avec celle de  l’Astrologie. Nous avons déjà fustigé ces astrologue à vocation d’historien qui se seraient
en quelque sorte réalisés par le moyen de l’astrologie, quitte à instrumentaliser celle-ci
en l’éloignant de sa véritable fonction.Il semble d’ailleurs qu’il soit assez courant que l’astrologie soit un « second choix », ce qui laisse des traces dans l’approche de l’astrologie, notamment du fait de l’usage d’un certain langage propre au « premier choix »"
. On lit ainsi Barbault se présenter comme appartenant à la confrèrie des historiens (LEs astres et l’Histoire, p. 24)
« L’historien admettra de bonne grâce »
« Notre enquéte portera donc uniquement sur l’Histoire Moderne »
et dans la 4e de couverture de 1967  il se référe à « L’Histoire générale d’un siècle et demi »
Il nous semble préférable de ne pas tout mélanger:  on peut être certes historien et astrologue
On peut certes être historien de l’astrologie mais on ne peut selon nous être un
astrologue de l’Histoire, en s’appuyant notamment sur les planétes les plus lentes du systéme solaire et notamment celles qui ont été progressivement découvertes, à partir de 1781, ce
qui permet évidemment de balayer des périodes assez larges, même si Albumasar (Xe siècle)  avec ses « grandes conjonctions »  Jupiter-Saturne, pouvait  structurer l’Histoire en périodes de
200 ans environ du fait du changement de triplicité selon de tels intervalles de temps. Il
n’avait pas besoin des transsaturniennes pour y parvenir.
Notre hypothèse concernant la succession des ouvrages et des articles de Barbault en
astrologie mondiale est la suivante à savoir que Barbault aura tenu compte de certains de ses échecs pour adopter de nouveaux modéles. Comment se fait-il ainsi qu’en 1966 (pour
paraitre en 1967. C’est une estimation plausible), Barbault ait produit un tout nouveau modéle
bien différent de celui qu’il avait élaboré ou en tout cas publié  au début de cette même décennie. Précisons que nous nous sommes spécialisées dans la chronologie des bibliographies (cf notamment nos travaux dans la Revue Française d’Histoire du Livre
à partir de 2011
Primo  il publie la crise de 1965 et annonce à deux ans de distance une « nouvelle crise mondiale »
que personne n’aurait prévue, pourtant à si brève échéance.
Secundo  il corrige le tir  avec l’ouvrage de 1967 qui annonce des tensions très vives,  Mais
on remarque que Barbault remet sur le tapis  la crise mondiale qu’il avait annoncée pour
1965 et qui était déjà l’annonce d »‘une nouvelle guerre mondiale et on est  bien loin des
enjeux démographiques qui seront mis en avant en 1980..

Le graphe qu’il propose  ne traite plus du tout de la crise de 1965 mais il en reprend la
terminologie en termes de « crise mondiale » tout en évacuant discrètement  la dite année. Bien plus  la courbe remonte en 1965! Car Barbault  a « compris » qu’il fallait combiner les conjonctions entre elles et non les étudier séparément, suivant en cela la voie ouverte par Gouchon, son aîné d’uen quinzaine d’années. On note à ce propos que le dit graphe, par delà tout commentaire que pourrait en avoir donné Barbault, plonge de façon saisissante pour les années 1980 bien davantage -deux fois plus  dira-t-on – que pour les deux guerres mondiales! Un croquis vaut plus qu’un long discours! Mais cette fois,  Barbault repousse d’une quinzaine d’années l’avénement de la crise mondiale .. On est dans le non dit: il ne désavoue pas la prévision 1965 mais il laisse de fait entendre qu’il a changé son fusil d’épaule.  On notera tout de même que Barbault
ne se référe pas en 1967  à sa prévision pour 1989, laquelle d’ailleurs il n’évoquera qu’au
moment des évenements, donc après coup.
III  Mais dès 1980,  Barbault  tente de réhabiliter la prévision pour 1965 en s’appuyant
sur un dossier purement démographique et  il attend évidemment  la moisson que devrait lui apporter la décennie 80, avec des résultats autrement plus concluants que le piétre
argument démographique, sorte de deus ex machina, de lot de consolation.
IV En 1990,  Barbault  revendique le succés de sa prévision pour 1989 – nouveau
lot de consolation  qui vient  encore sauver la mise – qui ne tient qu’au
cycle Saturne-Neptune, ce qui remet en question la méthode du bouquet planétaire
exposé en 1967
IV  A la fin d’une décennie qui a été quelque peu décevante -Il revient sur une prévision datant du début des années 50, qui traite de 1989  sur la  base du cycle Saturne-Neptune.  Il ne
s’agit plus de prévoir mais de récupérer une ancienne prévision. Il est clair qu’au vu de
tout ce que Barbault a prévu, tout au long de sa carrière, il est relativement facile de trouver des
perles, y compris dans les prévisions auxquelles entre temps -36 ans après!- il ne croyait plus. Nul doute que s’il ne s’était rien passé en 1989, Barbault aurait rappelé que c’était une oeuyvre
de jeunesse, et que depuis, il avait progressé et introduit de nouveaux outils.

On ne contestera pas que Barbault sait rester prudent dans ses prévisions, ce qui lui permet  au cas
où ce qu’il pensait pouvoir attendre ne se réalise pas vraiment d’avoir une porte de sortie
honorable Mais il faut présenter les choses autrement:  si les choses s’étaient passées
de manière plus convaincante,  Barbault en aurait été grandement satisfait, en dehors du
fait que l’on ne saurait se ravir de l’éclatement d’une nouvelle guerre mondiale. C »est dire
que Barbault a  affaire à des enjeux très lourds et on dira même trop lourds pour l’astrologie.
Et il n’est pas bon de trop charger la barque tout comme il ne faut pas donner des responsabilités trop  fortes à quelqu’un qui n’est pas taillé pour.
Cela dit,  force est de constater sur la quatriéme de couverture de la « Crise  mondiale »
-terminologie qui n’est pas sans évoquer la « guerre mondiale » – l’on n’est pas là
vraiment dans le registre des enjeux proprement démographiques!- le passage suivant:
« André Barbault  entend nous introduire au sein d’un monde à la veille d’une nouvelle
grande crise (donc on est déjà dans une logique de troisiéme guerre mondiale!) générale, en essayant de dégager la série des bouleversements historiques qui se préparent ».
Conclusion:
On ne saurait reprocher à Barbault d’avoir  tenu compte de ses échecs pour élaborer de
nouveaux outils, ce qui visiblement fut le cas dans ce court laps de temps de deux ans
entre 1965 et 1967. C’est un peu une sorte de phoenix qui renait de ses cendres.
Mais Barbault semble avoir été tenté de sauver notamment  vers 2004-2005 l’ensemble de son œuvre en privilégiant le discours sur la technique – ce que nous avons appelé ailleurs une centurisation ou  une nostradamisation – où ce qui compte, ce n’est plus l’argumentation astrologique mais le propos  sorti de son contexte technique.  Au bout du compte,  Barbaultva privilégier deux dates mais avec un retard remarquable: en 1980, il revient sur 1965 et en 1990  sur…. 1954. L’on bascule ainsi dans le commentaire d’œuvres déjà parues qu’il convient de
réinterpréter en choisissant cette fois les passages « pertinents ». Rappelons que Barbault
(avec sa fille Anne) publia en 1980 (au Club du Livre) un ouvrage sur Nostradamus et
que les quatrains de Nostradamus, à quelques exceptions près, ne comportent guère de
développements astrologiques, ce qui en fait des prophéties plutôt que des prévisions
astrologiques.  A plus d’un titre, l’astrologie est vouée à rencontrer la prophétie, laquelle
d’ailleurs s’acoquine volontiers avec l’Histoire (cf notre thèse d’Etat  Le texte prophétique
Paris Ouest 1999, Ed  du Septentrion)
LEs mésaventures et tribulations   prévisionnelles  de Barbault ont une cause que nous sommes en mesure d’identifier : Barbault ne définit pas l’objet de l’astrologie. On ne sait pas ce qu’il entend étudier. Cela peut donc être à peu près n’importe quoi. Cela lui laisse une certaine lliberté de manoeuvre.  L’astrologue à l’école de Barbault   fixe une date mais ne dit pas ce qui s’y passera, dans quel registre il faudra observer l’effet  astrologique. On a vu que cela peut se situer sur les plans les plus divers. En fait, Barbault est  justement censé fixer l’objet  au moyen du clavier symbolique ou  analogique dont il dispose (quel signe, quelle planéte, quelle maison?) mais cet objet est donc à géométrie variable. Or, selon nous, c’est la démarche inverse qu’il faut suivre:  l’objet n’est pas l’inconnue mais le repére fixe et il doit être toujours le même. C’est ainsi que nous posons comme objet la lutte des classes, la conflictualité entre le chef et le peuple, entre le maitre et son serviteur. On ne sort pas de là et cela doit faire partie intégrante désormais de la définition de l’astrologie. Bref, un objet bien connu, bien répertorié, qui a une longue histoire. L’objet étant connu, identifiable par tous, on n’a pas besoin de l’astrologue pour dire ce qu’il est, ici et maintenant. Ce que l’on attend de l’astrologue, tel que nous le concevons en ce début de XXIe siècle, c’est qu’il nous indique quelle est sa cyclicité puisque l’objet se caractérise par une certaine forme de dualité, l’objet de l’astrologie étant voué à une certaine dialectique qui lui est inhérente. On retrouve là somme toute le couple  fixité de l’objet et mobilité de son devenir, ce qui renvoie au couple étoile fixe-planéte.





JHB
20 09 16




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