Des effets et des risques de la féminisation de l'astrologie sur son évolution
par Jacques Halbronn
Dans
cette étude nous entendons que les hommes et les femmes
d'aujourd'hui développent spontanément et inconsciemment des approches
radicalement différentes de l'Astrologie. Nos travaux sur la
psychologie féminine nous autorisent à porter un tel jugement/
On
commencera par faire un sort à la formule du "ça marche" et nous
proposerons à la place un plus lucide "ça agit" Or, nul ne saurait
contester que l'astrologie n'agisse. Mais que faut-il entendre par là?
Qu'elle permet avant tout de cesser de se voir comme avant et l'on sait
que la priorité, c'est quand même, dans bien des cas, de mettre fin à
certaines fixations. Or, si l'astrologie dit les choses autrement, est-
ce que cela ne permet pas de desserrer quelque peu l'étau, l'étreinte?
Du fait d'un autre regard, elle introduit un doute, une distance
salutaires, un certain dépaysement et cela fait du bien. Mais on aura
compris que cela ne signifie en aucune façon que l'astrologie soit
validée parce qu'elle dit vrai mais parce qu'elle agit, qu'elle
distraie. Pour paraphraser un slogan publicitaire "on ne vous avait
jamais vu comme ça:", .l.
Rappelons que le monde de l'hypnose a
compris, à quel prix!; que les patients ne restituaient pas
nécessairement "la" vérité" mais faisaient travailler leur imaginaire,
quitte à inventer carrément des situations qui n'avaient pas été vécues
du moins pas dans la réalité.
Maintenant, il y a certainement d'autres façons de se servir de l'astrologie que d'exploiter son pouvoir de suggestion.
Nous
avons insisté sur le poids des mots dans le comportement social des
femmes. Il s'agit ici de réfléchir sur la présence en astrologie de
facteurs non visuels mais pouvant faire l'objet de calculs. Or, l'on
sait que le langage ne distingue pas le réel de l'imaginaire. Il y a un
mot qui renvoie au cheval ou à la maison comme il y a un mot qui
renvoie à telle ou telle notion plus abstraites, plus subjectives. On
distinguera notamment entre ce qui s"observe et ce qui se calcule..
C'est ainsi que je peux observer la planéte Jupiter dans le ciel mais
que je ne peux observer les noeuds lunaires tout en étant en mesure de
calculer leur position pour une date donnée.
On en arrive à une
situation en astrologie, où le visible et l'invisible ne cessent de se
cotoyer/ et on a tendance à les placer sur le même pied. C'est ainsi
que la conjonction de deux astres sera équivalente à l'entrée dune
planéte dans un nouveau signe, alors que le signe n'est que le résultat
d'un découpage géométrique. Cela tient au fait que le mot importe plus
pour les femmes que la chose qu'il est censé désigner.
Le monde
des femmes est celui des aveugles alors que celui des hommes est celui
des sourds muets. Car pour observer, on n'a pas besoin des mots qui
servent à décrire, il suffit de montrer du doigt.. Pas besoin d'un long
discours! Rappelons l'épisode de l'Odyssée d'Homère où Ulysse se fait
attacher pour ne pas être à la merci du chant des sirénes.
Soulignons
le goût des femmes pour la complexité ou si l'on préfére leur
résistance viscérale, instinctive à tout ce qui se formule trop
simplement, trop carrément. Plus l'exposé est compliqué, plus les femmes
s'y sentent à l'aise, plus cela sera doté d'un certain pouvoir
d'enchantement..
Cela vaut sur le plan politique, où le collége,
l'assemblée sont préférés au chef, tout puissant. Mais sur le plan
intellectuel, les femmes préférent la diversité, quand cela part dans
tous les sens, un certain foisonnement, bref la forêt avec ses recoins
plutôt que la plaine où l'on ne peut échapper à l'oeil de
l'observateur. Dans le cas de l'astrologie, cela se traduit par une
multiplication des facteurs qui entrent en jeu. Et quand on présente un
modéle trop simple, trop binaire, des mécanismes de rejet se
déclenchent. D'ailleurs l'astrologie rassure en ce qu'elle permet
d'esquiver la réalité en écrasant celle-ci sous les mots.
Enfin,
il serait bon que l'on comprît que l'influence des signaux astraux
développe une certaine relativisation du réel puisque les dits signaux
générent selon leur propre rythme un ressenti qui n'est nullement dicté
par la réalité extérieure face à laquelle ils s'interposent tout comme
l'astrologue, on l'a dit plus haut tend à faire écran avec la réalité
des choses,ce qui permet de s'en protéger. Selon nous, les femmes
captent (subconsciemment) les signaux d'en haut alors que les hommes
captent ceux d'en bas, qui s'observent autour d'eux. C'est dire que le
poids du réel diffère singulièrement d'un sexe à l'autre. On notera
cependant que ce qui est subjectif chez la femme devient un fait
objectif aux yeux des hommes tout comme une crise vécue par une personne
apparait comme un événement extérieur pour autrui.
On pourrait
donc parler d'un dialogue de sourds entre hommes et femmes et comme
dirait John Gray, ils ne viennent pas de la même planéte (les hommes
viennent de Mars et les femmes de Vénus). Au fond, l'astrologie du thème
astral serait foncièrement féminine et celle du cycle unique en
astrologie mondiale serait foncièrement masculine. Selon que des hommes
ou des femmes parlent en son nom, l'image de l'astrologie ne peut être
que toute autre et le plus révélateur, c'est que les femmes sont les
premières à nier une telle présentation des choses qui doit leur
sembler beaucoup trop simple "pour être honnête".
Cela dit, on ne
saurait oublier que le psychisme féminin est cyclique et qu'il passe par
des phases opposées qui sont à la base d'une dualité qui a été assez
bien appréhendée par les anciens astrologues qui avaient tout de même
conscience de la dualité du monde puisque la théorie des aspects n'en
reste pas moins fondamentalement duelle à la différence du zodiaque et
des planétes, ce qu'avait bien compris André Barbault en 1967 lorsqu'il
réduit tout le discours astrologique à la dualité conjonction-opposition
mais en associant la conjonction au conflit et l'opposition à la
détente alors que c'est exactement l'inverse. Quant à Kepler, s'il a eu
du flair en se focalisant sur les aspects et évacuant d'autres
approches, il en aura voulu augmenter le nombre (d'où notamment le
quintile de 72°, un cinquiéme de cercle!) alors qu'il fallait comprendre
que l'astrologie s'était construite sur la division en 4 de la course
des astres mobiles (soit tout le septénaire, luminaires inclus), ce que
les astrologues allemands du XXe siècle ont remarquablement compris
(d'Alfred Witte à Reinhold Ebertin et son systéme de 90° (neunzig Grad)
Cette astrologie des aspects extrémement dépouillée est typiquement
"masculine" mais elle s'enrichit de son dialogue avec la diversité du
monde alors que l'astrologie féminine ne capte le monde qu'au travers
du "symbolisme", lequel nous apparait de nos jours comme bien désséché
et fâné.
JHB
07 09 16
*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire