Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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samedi 1 octobre 2016

jacques Halbronn Du déni du besoin de ressourcement de l'astrologie. La problématique de l'évolution

Jacques Halbronn Du déni du besoin de ressourcement de l’astrologie. La problématique de l’évolution




On trouve sous la plume de certains auteurs de textes astrologiques des affirmations qui nous  semblent  fausser la perception que l’on peut avoir du champ couvert par le terme générique Astrologie. Nous  reproduisons ci dessous deux extraits l’un extrait de Nouveau regard sur l’astrologie et l’homéopathie (Ed le Mercure Dauphinois) de Franck Nguyen  et l’autre extrait du Manifeste de Patrice Guinard (site CURA.free.fr)Franck Nguyen écrit :
« L’astrologie a été, non pas découverte (comme on pourrait découvrir une loi scientifique, par exemple la loi de la gravitation), mais inventée de toute pièce. Et ce, non seulement dans les temps reculés de l’antiquité mais aussi encore de nos jours.
En ce sens, l’évolution de l’astrologie au cours des siècles, est une illustration de l’évolution du psychisme humain, depuis les temps immémoriaux jusqu’au temps présent. »Notre commentaireParfaitement d’accord sur le début du texte et cela n’a rien de surprenant puisque cela vient de notre propre influence ou en tout cas nous l’avons écrit et dit depuis 30 ans (cf La Pensée Astrologique, in L’Etrange Histoire de l’Astrologie,  Ed Artefact  Paris, 1986) et en effet nous souscrivons à  « elle a été inventée de toutes pièces »En revanche, nous ne suivrons absolument pas Franck Nguyen (né au début des années soixante) quand  il parle d’une « évolution » de l’astrologie. comme « illustration » de celle du psychisme humain. « depuis les temps immémoriaux jusqu’au temps présent ». C’est d’ailleurs, peu ou prou, sauf erreur, la position de Patrice Guinard (ne en 1957).  Evidemment un tel point de vue arrange bien les astrologues actuels qui n’ont pas à se ressourcer puisque l’astrologie est ce qu’elle est devenue, à entendre un tel discours. Cependant, Guinard,  considére tout de même que l’astrologie a besoin d’être éventuellement de voir ses divers dispositifs reformulés, réformés tout en conservant  ses diverses structures, suivant en cela l’exemple de son maitre Jean-Pierre Nicola. Cela ne l’empêche pas, on le verra plus loin, d’accorder la plus grande importance au thème natal, dont la dimension syncrétique est pourtant assez patente.Donc, selon Nguyen, le mot clef, ici, est évolution: l’homme évolue, l’astrologie évolue. Darwin sert en quelques sorte de caution aux errements du discours astrologique. Car selon nous,  il est indiscutable que le discours de l’astrologie a évolué. Mais est-ce que pour autant la réalité du phénoméne astrologique aura évolué? On peut et on doit sérieusement en douter! Nous pensons que le décalage entre le discours astrologique censé traiter de ce qu’est l’astrologie et ce qu’est réellement l’astrologie n’aura cessé de se creuser, notamment depuis la découverte d’Uranus en 1781. En tant qu’historien de l’astrologie, nous sommes bien placés pour l »évolution de la littérature, du texte asrologiques, tout comme le discours sur les femmes a pu évoluer  bien plus que la réalité du phénoméne « femmes ». De même, celui qui immigre d’un pays vers un autre voit son statut juridique évoluer mais est-ce que son capitale génétique aura suivi en conséquence?Cette façon de parler de l’évolution de l’Astrologie en tant que réalité et pas seulement en tant que discours nous semble fâcheuse. Certes, il y eut un temps où l’astrologie n’existait pas,  même en tant que phénoméne et en cela nous sommes sur la même longueur d’ondes (encore bien minoritaire) que Nguyen. L’astrologie a une date de naissance même s’il est bien difficile de préciser exactement quand cela s’est produit. Bien plus, l’astrologie aura connu deux stades en rapport avec l’évolution de l’astronomie et il est clair que l’évolution de l’astrologie et de l’astronomie ont été liées à un certain moment fondateur. MAis comme les astrologues considérent que le moment de la naissance est déterminant, nous pensons que l »élaboration d’un « savoir » est irréversiblement marqué par les conditions de temps et d’espace qui sont en vigueur tout comme un édifice recourt à des matériaux disponibles, accessibles, lors de sa mise en place. Cela relativise énormement l’hypothèse d’une quelconque évolution ultérieure, sinon en surface.Mais il ne faudrait pas oublier que l’astrologie reléve désormais d’un processus subconscient, pour 95% de la population qui ignore tout des arcanes du thème natal. Or, de deux choses l’une, ou bien l’astrologie est réservée aux quelques élus initiés à l’astrologie à l’instar d’une secte ne rassemblant que quelque privilégiés ou bien elle est le fait de tous et dans ce cas, vu que l’on ne nous vivons plus dans un environnement culturel astrologique comme cela a pu être le cas dans un passé lointain, et alors seule l »explication liée à un ancrage très ancien (Inconscient collectif, code génétique) fait sens épistémologiquement pour en rendre compte. L’astrologie est puissamment liée à un processus qui aura basculé du conscient vers le subconscient et qui à présent est recouvert par le « surconscient » des livres d’astrologie. Trois stades d’évolution, donc, si l’on veut : un stade législatif qui impose un certain ordre social,  puis un stade d’intériorisatiion subconsciente et enfin -et en fait parallélement  un stade de pseudo-dévolement de l’astrologie mais qui est totalement  décalé par rapport aux deux premiers stades.Rappelons que si l’astronomie évolue, en revanche, ce qu’elle décrit a préexisté à son discours et donc a toujours été décalé par rapport  à celui-ci: Neptune existait dans le ciel même si on n’avait pas de télescope pour le voir.Passons à présent à notre comemtaire du texte de Patrice Guinard lequel  écrit que « L’astrologie a pour fonction de déterminer les lois structurelles de l’intériorité. Dans son application pratique « horoscopique », elle est un outil de compréhension du vécu : comparable au Yi King, elle ponctue l’expérience de la conscience. Elle n’a pas de conséquence prévisionnelle ou divinatoire immédiate, d’abord parce que le praticien n’est pas en mesure d’évaluer avec sûreté le poids des facteurs extra-astrologiques (biologiques, socio-culturels, familiaux, professionnels, climatiques…), mais surtout parce que l’incidence astrale n’opère pas au niveau du factuel, de l’événementiel, du concret existentiel, mais de leur avènement intérieur. Elle agit sur le rapport de ce qui est ressenti à ce qui se manifeste. C’est pourquoi l’interprétation psycho-mentale et l’explication physiologique ne suffisent pas à rendre compte de sa nature. La notion d’impressional libère l’astrologie de son asservissement à une psychologie extérieure, qu’elle soit psychanalytique, behavioriste, phénoménologique, gestaltiste, existentialiste ou même réflexologique. Il est temps pour l’astrologie de forger ses propres concepts. »Notre commentaire:Guinard – on se demande d’où sort une telle conviction- nous affirme que l’astrologie a affaire avec notre « intériorité » et il ajoute « elle n’a pas de conséquence prévisionnelle ou divinatoire immédiate ». Et il ajoute- ce qui semble correspondre à l’enseignement de DaneRudhyar (qui marqua aussi Nicola)- parle de l’ »avénement intérieur », de l’événementiel, vu -comme dirait tout astrologue conditiionaliste- « le poids des facteurs extra-astrologiques (sic) »Disons d’entrée de jeu que nous nous portons en faux contre cette prétendue prédominance du thème astral au coeur de l’astrologie. L’astrologie du thème astral est héritière d’un état très archaique de l’astronomie, lequel permettait de réaliser une carte du ciel sans connaitre la  révolution des planétes sur l’écliptique. En revanche, on pouvait situer tout astre par rapport à l’horizon et au méridien. Les travaux de Gauquelin (parus à partir de 1955) attestent de ce premier niveau d’astrologie qui se passait totalemnt du Zodiaque. Et c’est pourquoi nous pensons que le thème astral  ne doit pas comporter les positions des planétes sur le Zodiaque. Bien entendu, croire que les maisons astrologiques(Guinard à juste titre en place 8 et non 12)   ont été calquées sur le découpage zodiacal est anachronique.A un second stade,  l’astrologie évolue du fait de l’astronomie quand on s’aperçoit que les planétes et les étoiles sont deux notions distinctes. Nait aliors l’astrologie cyclique qui  relie planétes et étoiles et l’on sait que l’astrologie actuelle ne respecte plus un tel binome, bien à tort.  Et c’est bien là d’ailleurs que le bât blesse et que la position de Franck Nguyen devient carrément intenable car il est absolument évident  qu’un ressourcement est nécessaire par delà une quelconque idéologie évolutive, à moins d’admettre et d’assumer le fait que l’évolution  puisse être une déviation.C’est bien là que la discours des astrologues divorce avec la réalité astrologique et donc avec ce qui se passe  chez ses récepteurs humains au point que l’astrologue devient incapable de prévoir correctement puisqu’il n’ a pas ou plus  les  bons repéres célestes, c’est à dire ceux auxquels les sociétés humaines sont sensibles, ce qui est la base de toute prévision car à partir du moment où l’astronomie pouvat prévoir le mouvement des planétes par rapport aux étoiles, l’astrologie emboutait le pas et devenait ipso facto prévisionnelle.MAis attention, quand nous disons cela,  il ne faudrait pas croire une seconde que  l’humanité se soit branché du jour au lendemain sur tel ou tel signal céleste et là nous rejoignons Franck Nguyen, à savoir qu’il faut laisser le temps au temps, c’est à dire que les législateurs imposent le respect d’un certain calendrier cyclique, lequel ne devait pas impérativement -comme on voudrait nous le faire accroire- toutes les données connues d’une certaine astronomie à une certaine époque mais seulement un ciel « utile » permettant de servir à l’organisation sociale. C’est dire que nous sommes bien loin ici de l’idée de Guinard d’une astrologie « intérieure » articulée sur le thème natal qui appartient à un stade antérieur, que l’on pourrait qualifier de gauquelinien et qui comporte 5 astres, Mars, Jupiter, Saturne, Lune et Vénus et en aucun cas, on s’en serait douté, des transsaturniennes!Là encore trois stades:1    un stade gauquelinien, qui révéle l’impact d’une astrologie du mouvement diurne, c’est à dire liée à la rotation de la Terre, laquelle astrologie aura récupéré un certain nombre de dieux pouvant raisonnablement correspondre avec certaines divisions socales, corporatives – et là non plus on n’est pas dans une logique individuelle, décidément bien anachronique. Les légistes imposèrent aux différentes « castes » de s’organiser en fonction de telle ou telle planéte.2  un stade cyclique zodiacal, qui permit cette fois d’imposer aux sociétés un cycle unique -ce qui renvoie au monothéisme- valable pour toute la population et c’est cette astrologue que nous avons exhumé avec le systéme de Saturne et des 4 étoiles fixes royales, ce qui constitue la véritable astrologie mondiale et l’on sait que Barbault est passé complétement à côté de la question.
3  un stade syncrétique qui juxtapose sur le thème astral les maisons rotationnelles du premier stade et les signes  « révolutionnels » du deuxiéme stade. Et l’on aura compris que ce troisiéme stade n’a pas lieu d’être ne serait-ce que parce qu’il survient en un temps où les astrologues n’ont plus le pouvoir d’organiser les sociétés mais tout au plus de gérer ce qui a été mise en place par leurs lointains prédécesseurs, ce dont ils sont incapables pour l’excellente raison que les clefs de ce savoir ancestral se sont perdues.  Il se trouve que celles-ci ont été récemment retrouvées par Gauquelin et par le rédacteur de ces lignes.. Donc,  non, M, Nguyen, ce que l’astrologie littéraire est devenue ne saurait intéresser les praticiens responsables mais seulement les historiens. L’évolution, dont vous nous parlez, ne saurait entériner  toutes sortes des corruptions et de dégradations, et en cela nous rejoignons Patrice Guinard qui souligne que l’astrologie ne saurait se présenter dans un tel état de délabrement quand bien même serait-elle à jour au niveau astronomique, elle doit impérativement  comme l’avaient bien compris les astrologues du XXe siècle, de Dom Néroman à Jean-Pierre Nicola, se ressourcer de façon à se délester de tout ce qui l’encombre, quand bien même cela figurerait dans les anciens livres d’astrologie qu’il importe de décanter et de nettoyer de toutes sortes de scories.  Si l’astrologie a évolué avec l’astronomie en sa période fondatrice,  la croyance selon laquelle l’astrologie évoluerait au contact de l’astronomie moderne est un leurre, car les conditions de la mise en place d’un nouvel ordre astrologique au sein de nos sociétés est totalement utopique et ce n’est pas demain la veille qu’un tel ordre pourrait s’instaurer. Donc ne mettons pas la charrue avant les boeufs et restons en sagement aux deux premiers stades, celui des 5 planétes à la naissance et celui du cycle de Saturne se mettant en conjonction avec  les 4 étoiles fixes royales, tout au long de l’Histoire, ce qui autorise tout à fait la prévision, n’en déplaise à Patrice Guinard.. A condiiion bien entendu de ne pas caricaturer la prévision comme il le fait dans une attitude de tout ou rien, à savoir dans certaines limites.. Etrangement,  Guinard confesse dans son Manifeste qu’il a échoué dans une prévision (figurant dans sa thèse de doctorat de 1993) mais qu’est-ce à dire? Au lieu de rejeter la prévision, il aurait mieux valu qu’il repensât les techniques prévisionnelels, et non qu’il jetât le bébé avec l’eau du bain et en ce sens, nous rejoindrons Roger Héquet  quand il s’attelât à une révision du mode prévisiionnel même si nous n’adhérons pas aux solutions qu’il a proposées et qui s’articulent sur le thème natal, avec le recours à des progressions.directions qui s’étaient développées alors que l’on ignorait encore le cours réel des astres.
Mais revenons aux positions adoptées par Franck Nguyen: outre le fait que nous distinguons entre l’évolution certaine du discours astrologique  et  l’ancienneté du réel astrologique en nous mêmes- même si les astrologues parviennent à greffer sur les personnes  ce mandala qu’est le thème astral, nous lui ferons remarquer que si l’astrologie a été inventée par les sociétés humaines, il y a bien longtemps, cela n’a nullement été dans le but d’individuer leurs membres mais bien au contraire de les inscrire dans une dynamique collective. Les travaux de Gauquelin qui étaient au centre de notre texte de 1986 n’infirmemt nullement notre propos puisqu’iil s’agit d’une organisation de la société par castes et nullement sur une base individuelle. Quant à l’astrologie des média, est-elle individuelle? Absolument pas, elle classe les gens en 12  groupes, et les gens développent ainsi un certain sentiment d’appartenance susceptible d’ailleurs de se  substituer à d’autres appartenances qu’ils pourraient être tentés de rejeter. Autrement dit, le thème astral sous son application individuelle est une voie de garage, il n’est nullement la solution, comme veut le croire Guinard, à la question du statut de l’astrologie, il est bien plutôt un probléme et un obstacle.
D’aucuns nous interpelleront en nous demandant comment nous parvenons ainsi à  baliser avec autant de clarté les origines de l’astrologie, à  en rétablir les stades successifs, à  déterminer  les signaux que les sociétés décidérent de se donner.  Tel est selon nous le rôle des historiens de qualité et dès 1983, nous avions publié Mathématiques Divinatoires (avec une préface de Jean Charles  Pichon, Ed Trédaniel), ouvrage dans lequel nous ambitionnions de nettoyer les savoirs divinatoires traditionnels en en restaurant la cohérence structurelle. Mais il importe tout autant d’en rétablir la cohérence diachronique et pas seulement synchronique. C’est l’erreur de Guinard de ne pas avoir appréhendé l’angle diachronique et d’en être resté à une approche purement structuraliste.  Ce faisant, Guinard  se condamnait à juxtaposer les divers dispositifs, comme formant un systéme où chaque dispositif a son rôle à jouer au lieu de comprendre que ces dispositifs  appartienennt à des stades successifs et que ce qu’il appelle  un systéme reléve du syncrétisme, c’est à dire justement d’une approche qui oublie la question historique..

JHB
02  10 16

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