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lundi 30 octobre 2017

Kouassi Roger Django, Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

Gorbatchev et la politique soviétique 1985-1991

( Télécharger le fichier original )
par Kouassi Roger DJANGO
Université de Bouaké - Master I histoire 2010
 

CHAPITRE I : LES RELATIONS ENTRE L'URSS ET LES PAYS DU

MONDE COMMUNISTE

Les différentes reformes engagées par Mikhaïl Gorbatchev ont eu des répercussions immédiates dans les pays d'Europe de l'Est. Ces réformes ont bouleversé les relations entre l'URSS et ces pays. Les populations de ces pays désapprouvent de plus en plus les régimes autoritaires en place. Elles se tournent de plus en plus vers les pays Occidentaux, grâce à la politique d'ouverture instaurée par Gorbatchev. Les populations de ces pays de l'Est se rendront compte de la misère dans laquelle elles vivaient. C'est ainsi qu'on assiste de plus en plus aux contestations internes de l'URSS et de tout le bloc communiste. Tous ces pays sont lâchés par Moscou. Les P.C d'Europe de l'Est, discrédités, s'effondrent très vite, en espace de deux ans (1989-1991), tous les régimes communistes de l'Europe de l'Est disparaissent et le bloc de l'Est éclate.
Comment se sont donc manifestés ses nouveaux rapports entre l'URSS et les pays du monde communistes ?
Dans notre analyse, les contestations internes du régime soviétique, la dislocation de l'URSS et de la création la C.E.I. constitueront nos centres de réflexions.

I-LES CONTESTATIONS INTERNES

Les différentes réformes instaurées par Mikhaïl Gorbatchev pour sauver le régime soviétique agonisant donneront aux populations privées de liberté une certaine indépendance. Ces populations vont même vouloir se défaire de la tutelle de l'Union Soviétique. Mais au-delà, cette population, les opposants à la politique de reforme de Gorbatchev tenteront de faire un putsch afin de sauvegarder l'URSS et le bloc soviétique. Pour eux ces reformes sont les malvenues et voient en celles-ci la mort certaine de l'URSS.
1- Les revendications des nationalistes
La politique réformiste de Mikhaïl Gorbatchev en Union Soviétique ne peut qu'encourager les mouvements d'opposition aux régimes communistes dans les pays du bloc. Les gouvernements doivent accepter des mesures de libéralisation, d'ailleurs conseillées par Gorbatchev, mais qui ne seront pas considérées comme suffisantes.
Les aspirations à la liberté, longtemps contenues par les régimes communistes dans les pays du bloc soviétique et en URSS, se manifesteront irrésistiblement à la faveur des réformes tentées par Mikhaïl Gorbatchev et par sa politique d'ouverture vers l'Occident. Le maintien au sein des régimes communistes s'avère impossible.
C'est ainsi qu'en visite en Tchécoslovaquie en 1987, Gorbatchev expose sa vision d'une  « maison commune européenne72(*) Il estime que c'est ensemble collectivement que les européens pourront sauver leur maison. Il admet que chaque nation peut «vivre sa propre vie, suivre ses propres traditions. »73(*)En 1988, il précise, devant les tribunes de l'O.N.U, que la liberté de choix d'être reconnu aux peuples est primordiale. Il abandonne ainsi la doctrine de souveraineté limitée énoncée en 1968 par Brejnev et souhaite l'installation dans les démocraties populaires de gouvernements réformateurs acquis à ses idées. Il veut aussi donner des gages à l'Occident dont il attend un soutien politique et une aide financière.
Ce changement de doctrine débouche sur l'émancipation de l'Europe de l'Est. Le réveil brutal des populations a joué un rôle essentiel. Les manifestations de masses qui secouent les différents pays expriment la soif de liberté mais plus encore le rejet d'un système économique qui contraste avec les images d'abondance occidentale transmises dans les médias. « Partout la volonté de démocratie politique et de liberté économique l'emportent. En trois ans, les régimes communistes s'effondrent et les nationalités se libèrent, d'abord les pays satellites de l'URSS, puis en Union Soviétique elle même. C'est ainsi que l'Armée Rouge assiste sans sortir de ses casernes au grand bouleversement de 1989. Amorcé, en Pologne en 1980, le mouvement de remise en cause de l'hégémonie soviétique en Europe de l'Est s'accélère à l'époque de la perestroïka. »74(*)
A partir de l'année 1987, les populations du bloc de l'Est manifestent contre les pénuries et les difficultés économiques, et réclament l'octroi de libertés politiques et religieuses. Ce mouvement s'accélérera à partir de l'année 1989, avec un grand nombre de revendications nationalistes, voire séparatistes qui commenceront à naître à différents endroits au sein de l'Union Soviétique. A cela s'ajoute l'opposition des conservateurs communistes qui n'adhère pas à la nouvelle politique mise en place par Gorbatchev. Ils pratiquent ainsi des campagnes d'intoxication politique et de sabotage des activités entreprises par la réforme.
Toutes ses revendications nationalistes viennent du fait que l'URSS est une fédération complexe composée d'un grand nombre de Républiques et de nationalités qui depuis des décennies ont été opprimées et brimées. Donc avec l'affaiblissement du pouvoir central à Moscou et l'instauration de la perestroïka, elles se font de nouveau entendre pour réclamer leur liberté longtemps confisquée.
La contestation débute alors en Pologne, pays toujours contestataire vis-à-vis du régime de Moscou et profondément catholique. En Pologne, « les opposants ont eu l'impression que le bloc était rentré dans la phase de son déclin et que le gorbatchévisme constituait la dernière parade des élites communistes face à la dégénérescence du système75(*)En effet, un syndicat libre «Solidarnosc» (solidarité) s'est constitué depuis les chantiers navals de Gdansk en 1988, régulièrement en grève et qui sont en pointe de la contestation. Ce syndicat Solidarité était dirigé par Lech Walesa et conteste de plus en plus le pouvoir. Ce mouvement réclame le pluralisme syndical. Il était ouvertement soutenu par le nouveau Pape Jean-Paul II lui-même polonais. Il effectue alors plusieurs voyages en Pologne dès 1979 pour appuyer les opposants. C'est ainsi que lors des négociations de la table ronde qui permettent la naissance en douceur de la troisième république de Pologne, les dirigeants communistes polonais légalisent le mouvement social en Avril 1989.
Le mouvement s'accélère en 1989 avec la légalisation de Solidarité. Ainsi lors de la tenue des premières libres élections depuis plus de quarante ans les 4 et 8 juin 1989 voit la débâcle du P.C. polonais. Pour la première fois depuis 1947 un régime non communiste est constitué en Europe de l'Est. La même année, le rôle dirigeant du P.C est aboli en Pologne et Tadeusz Mazowiecki devient le premier ministre polonais non communiste en Europe de l'Est. Il est nommé le 19 août 1989 et investi à une écrasante majorité par la Diète polonaise le 8 septembre 1989 grâce à une coalition entre Solidarité, le Parti des Paysan et le Parti Démocrate. En décembre 1989, Lech Walesa dirigeant emblématique de Solidarité remplace le Général Jaruzelski du Parti Ouvrier Unifié Polonais (POUP) à la présidence. Le triomphe des candidats du syndicat solidarité à ces élections a déclenché une avalanche de révolutions pacifiques anti-communistes en Europe Centrale et en Europe de l'Est.
En Hongrie, des manifestations contre le régime se multiplient en 1987 et en 1988. L'opposition s'organise et les réformateurs entrent au gouvernement en juin 1988. La constitution stalinienne hongroise est modifiée et le pluralisme politique est reconnu. Le pays cesse cependant d'être une république populaire. Dès le mois de mai 1989, la Hongrie prit la décision d'ouvrir le rideau de fer le séparant de l'Autriche. Cette ouverture permettra ainsi la fuite vers l'Ouest de nombreux Allemands de l'Est.
En Tchécoslovaquie, une «révolution de velours »76(*) apparaît le 29 décembre 1989 et balaie l'ancien régime communiste en quelques jours. C'est ainsi que Vaclav Havel, dramaturge tchèque dissident, est élu à la présidence de la Tchécoslovaquie. Dans cette dynamique, le mouvement contestataire Forum Civique, remporte les premières élections législatives le 8 juin 1990 et reconduit Vaclav Havel à la présidence de la République en juillet 1990.
En Roumanie, la funeste dictature du mégalomane Nicolae Ceausescu77(*), connaîtra une fin rapide et tragique. Des émeutes populaires partant de Timisoara s'étendent à tout le pays. Le régime communiste s'effondre. Détestés Nicolae Ceausescu et sa femme sont exécutés fin de l'année 1989.
Quant à la République Démocratique Allemande (R.D.A), l'opposition au régime stalinien se développe. D'énormes manifestations se produisent et la fuite des Allemands de l'Est s'amplifie. Le gouvernement n'envisage aucune réforme et compte sur l'intervention des troupes soviétiques stationnées en R.D.A, mais Gorbatchev refuse d'intervenir. Dès lors le chef du P.C Erick Honecker démissionne et le régime communiste s'écroule. Le mur qui coupait Berlin en deux depuis 1961 est franchi le 9 novembre 1989 et les Allemands de l'Est ne pensent plus qu'à la réunification avec la République Fédérale Allemande (R.F.A).
C'est le Chancelier de la R.F.A Helmut khôl qui mettra tout en oeuvre pour la réunification de l'Allemagne. Cette chute du mur de Berlin produira une impression considérable en Allemagne et dans le monde. Surtout quand la réunification de l'Allemagne s'est faite sans aucune opposition de l'Union Soviétique.
L'écroulement du communisme contribuehttp://bibliotheque.inha.fr/iguana/www.main.cls?surl=bibliotheque-inha-demcom aussi à la désintégration de l'URSS par l'émergence du nationalisme. Dans la plupart des républiques de la fédération soviétique, les mouvements favorables à l'indépendance prennent de l'ampleur. Les trois républiques baltes la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie, qui n'avaient jamais accepté leur intégration forcée à l'URSS en 1944 (pacte germano- soviétique), proclament leur indépendance et demandent le retrait des troupes Soviétiques de leurs territoires. Gorbatchev qui voulait sauver l'URSS réagit par la fermeté et envoie des troupes soviétiques à Vilnius et à Riga en janvier 1991. Mais cette fois la télévision est présente. Cette scène choqua la communauté internationale, avec leur critique l'armée n'eut pas le temps de massacrer les indépendantistes.
A partir de ces pays, le mouvement indépendantiste regagne les autres républiques de l'Union la Moldavie, la Biélorussie, l'Ukraine, l'Arménie, le Turkménistan, le Tadjikistan, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan et la Géorgie, qui émettent des proclamations de souveraineté ou d'indépendance. Gorbatchev comprit que la violence ne pouvant plus freiner le désir d'indépendance de ces Républiques«  décide d'organiser un référendum afin de proposer un nouveau statut pour l'Union qui prendrait en compte les aspirations autonomistes qui émergent au coeur de l'URSS. »78(*)Celui-ci a eu lieu le 17 mars 1991. Mais la consultation ne se fait que dans neuf Républiques sur les quinze (15) que sont l'Ukraine, la Russie, la Biélorussie, du Turkménistan, du Tadjikistan, de l'Azerbaïdjan, de l'Ouzbékistan, du Kirghizistan et du Kazakhstan. En effet, les trois Républiques baltes la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie se sont déjà proclamées indépendantes depuis 1990 et la Géorgie, l'Arménie et la Moldavie s'apprêtent à en faire autant. Néanmoins, les Soviétiques des neuf Républiques répondent oui à 76%.
Cependant Gorbatchev est de plus en plus impopulaire. Ce référendum est le désir pour Gorbatchev de renouveau et de souveraineté plutôt que d'un attachement à l'Union. C'est ainsi que la Géorgie se déclare indépendante le 9 avril 1991.Quant à la Russie qui était favorable au referendum, se prononcera pour un régime présidentiel. C'est alors que Boris Eltsine79(*) est élu au suffrage universel direct à la présidence de la Russie. Cette décision et l'élection de Boris Eltsine pose à Gorbatchev le problème capital au niveau de son poids politique sur la scène intérieure, n'ayant pas la consécration du vote populaire. Mais il garde tout de même de l'importance sur la scène internationale. C'est ainsi que Gorbatchev représente son pays au sommet des pays industrialisés se tenant à Londres en juillet 1991. « Il fait alors part de son désir de faire passer l'URSS à une économie de marché. Cette annonce condamne donc l'économie socialiste, portant ainsi un coup fatal au dogme marxiste-léniniste. »80(*) C'est alors que les réformateurs libéraux lui reprochaient de ne pas faire assez de réformes, et les conservateurs communistes, nostalgiques de la grande URSS de Staline, lui reprochaient aussi de brader l'empire et d'entraîner le pays dans le déclin. Aussi, afin de sauver ce qui pourrait encore l'être, les communistes conservateurs tenteront de faire un coup d'Etat en août 1991.
2- La tentative de putsch des conservateurs du PCUS
Depuis 1985, année de sa nomination au poste de Secrétaire Général du PCUS, Mikhaïl Gorbatchev avait initié un programme ambitieux de réformes, contenu dans les mots de perestroïka et glasnost, respectivement restructuration économique et transparence politique. « Le passage à l'économie de marché aboutit les 25 et 26 juillet 1991, lors du plénum du Comité Central du PCUS à l'abandon du principe de lutte de classe cher au socialisme soviétique. Ces changements déclenchèrent des résistances et de la suspicion de la part des membres conservateurs du système communistes. »81(*) La réforme libère aussi bien des forces et des mouvements auxquels Gorbatchev ne s'attendait pas. Ses agitations nationalistes de la part des minorités non russes de l'Union Soviétique progressèrent et des craintes existaient que certaines républiques fissent sécession.
Les conservateurs ayant du mal à accepter la perte d'influence de l'URSS en Europe de l'Est et redoutant l'éclatement de l'Union Soviétique, tiennent Gorbatchev personnellement responsable de la décomposition de l'Etat, de la faiblesse de l'économie et de la perte de l'empire. « Pour ces conservateurs vu tous ses échecs, Gorbatchev ne devrait plus être à la tête de l'Etat et songent à se débarrasser de lui. Ceux-ci auraient été poussés par la crainte de perdre leurs postes dans les instances dirigeantes du parti et du pays mais aussi la perte de leurs privilèges. A cette crainte de perdre leurs privilèges, il y a aussi le fait qu'après des négociations les Républiques acceptèrent un nouveau traité qui leur donnait une autonomie presque totale au sein d'une fédération disposant d'un président et au sein de laquelle seule les politiques étrangères et défenses seraient communes. »82(*) C'est ainsi qu'ils arrivent à la conclusion d'agir pour sauver l'URSS. Bien que ce traité fût destiné à sauver l'Union, les tenants de la ligne dure du communisme craignaient qu'il encouragerait certaines petites Républiques, à exiger une indépendance complète particulièrement l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie.
C'est pour cela que le 19 août 1991, à la veille de la signature du traité sur la nouvelle Union que les conservateurs retiennent Gorbatchev et sa femme prisonniers dans leur résidence de vacances en Crimée et en le déclarant « incapable d'assumer ses fonctions pour des raisons de santé. Ils annoncent la formation d'un  Comité d'Etat pour l'Etat d'Urgence»83(*). Ces putschistes ont leur tête le vice-président de l'URSS Guennadi Ianaev, le premier ministre Valentin Pavlov, le vice-président du conseil de défense Oleg Baklanov, le président du K.G.B Vladimir Krioutchkov, le ministre de l'intérieur Boris pougo, le ministre de la défense Dimitri Iazov, le président de l'association des entreprises d'Etat Alexandre Tiziakov et le président de l'union des paysans de l'URSS Vassili starodoutsev tous ayant accédé à leur fonction sous Gorbatchev qui est le chef de fil. Tous ces artisans comme on le voit sont donc les plus hauts dignitaires du régime et membres du P.C.
Le Comité d'Etat pour l'Etat d'Urgence de l'URSS, dans leur adresse au peuple soviétique déclare leurs intentions. L'armée sous leurs ordres occupe Moscou. Ils établissent « la censure et interdisent les activités politiques hostiles au parti communiste. Mais il faut reconnaître que le putsch apparaît rapidement comme un putsch idiot selon les termes du journaliste Maxime Sokolov. Idiot parce que l'armée, ne peut pas utiliser ses armes, aucune communication nationale ou internationale n'est coupée, et les principaux réformateurs dont fait partir Boris Eltsine ne sont pas inquiétés, ni arrêtés. »84(*)
Toutefois, les conservateurs, alors enfermés au Kremlin, n'avaient pas pris en compte l'évolution de la société. Il est évident que celle-ci n'est plus passive qu'auparavant et le peuple a pris goût à la liberté née avec Gorbatchev et la glasnost et ne compte pas la perdre. C'est pourquoi cette population répond massivement à l'appel à la résistance lancé depuis « la Maison Blanche»85(*)par Boris Eltsine. Cet appel est le suivant :
« Nous somme en présence d'un coup d'Etat droitier réactionnaire et anticonstitutionnel. Les solutions de force sont inadmissibles. Elles discréditent l'URSS aux yeux du monde entier, nous ramènent à la guerre froide et à l'isolement. Tout cela nous oblige à déclarer illégal ce prétendu Comité qui a pris le pouvoir. Nous appelons les citoyens de Russie à donner aux putschistes une réponse digne. Nous demandons aux militaires de faire preuve d'un grand esprit civique et de ne pas prendre part au coup d'Etat des réactionnaires. Le président Gorbatchev doit pouvoir s'exprimer en public. Nous exigeons la convocation immédiate d'un congrès extraordinaire. Tant que nos exigences ne sont pas satisfaites, nous appelons à la grève générale illimitée. »86(*)
L'appel à la résistance au putsch de Boris Eltsine a fait place à plusieurs manifestations importantes contre les dirigeants du coup d'Etat. Beaucoup de manifestations eurent lieu dans tout le pays mais les importantes se déroulèrent à Moscou et à Leningrad. La résistance organisée par Boris Eltsine depuis le parlement de la Russie inquiète le Comité d'Etat pour l'Etat d'Urgence. Ce Comité tentera de déloger Boris Eltsine et ses camarades de la maison blanche.
Les putschistes envoyeront les forces spéciales du KGB afin que ceux-ci délogent et arrêtent Boris Eltsine et ses camarades. Cet assaut fut un échec « car les hommes du groupe Alpha ont décidé de ne pas bouger. Ils n'ont finalement même pas pris leur position de combat et se sont contentés d'observer la maison dans laquelle se trouvait Boris Eltsine de loin. »87(*) Cette désobéissance de l'unité Alpha fait penser donc à un ralliement à la cause de Boris Eltsine président élu de la Russie. Elle est due à l'état psychologique des hommes du groupe Alpha. En effet « ils voient bien que la situation est incertaine. Personne ne sait comment tout cela se terminera. Ils devinent qu'en cas d'échec du coup d'Etat c'est sur leur conscience que retombera l'intervention armée contre le président légalement élu de la Russie. Seul un aventurier peut prendre ce genre de responsabilité sans réfléchir. »88(*) Cette attitude des soldats montre que les reformes engagées par Mikhaïl Gorbatchev ont eu un impact sur la population.
Ayant senti le ralliement de l'armée, Boris Eltsine eut confiant de bien mener la lutte pour faire face aux putschistes. C'est ainsi qu'il se tient debout sur un blindé pour condamner la junte. Il appelle le peuple à toujours résister pour permettre l'échec du putsch. Ces manifestations à la résistance se sont déroulées dans la majorité sans trop de heurts. « Le 21 août 1991, la grande majorité des troupes envoyées à Moscou se rangea ouvertement au côté des manifestants ou firent défection. Cette symbiose de la population et de l'armée fait échouer le coup d'Etat après trois jours d'existence. » 89(*)
L'échec du putsch a montré que le peuple russe était en avance, dans sa volonté et son courage au service de la démocratie, sur la vision que les dirigeants Occidentaux ont de son avenir. Ainsi,  « cet échec du putsch discrédite entièrement la thèse voulant, que fatigué et désabusé, le peuple soviétique aurait accueilli avec un certain soulagement l'avènement d'une dictature, si seulement celle-ci devrait permettre de remplir les étalages90(*)Ce mythe d'un peuple prêt à courber l'échine pour peu qu'on lui donne à manger vient de voler en éclats.
En résistant aux tanks, les manifestants ont montré qu'on ne peut pas les duper en approvisionnant artificiellement les magasins. Ils savent bien que seules les réformes en profondeur peuvent mettre fin à la misère. C'est pourquoi la population se range massivement et sans équivoque derrière ceux qui favorisent ces réformes. Ce putsch n'a pas réussi car la population et l'armée ont refusé de participer à cette organisation anticonstitutionnelle. Cet acte est un atout majeur pour l'avenir. C'est alors que tous les putschistes sont tous arrêtés sauf Boris Pougo le ministre de l'intérieur qui se suicida.
Gorbatchev qui avait été assigné à résidence surveillé à sa maison de vacances en Crimée, retournera à Moscou en disant : « Nous volons vers une nouvelle époque.»91(*)Pour dire que l'époque des coups d'Etat est révolue et donc que la liberté prônée par lui est en fin retrouvée. Grâce à celle-ci le putsch n'a pas réussi, il a été un échec total.
A son retour au pouvoir, Gorbatchev promit de purger les conservateurs du PCUS. Il démissionna de son poste de secrétaire général du parti mais resta le président de l'Union soviétique. « L'échec de ce coup d'Etat amena une série d'effondrements des institutions de l'Union. C'est ainsi que Boris Eltsine prit le contrôle de la société centrale de télévision, des ministères et des agences économiques clés. Ce putsch fut l'un des derniers souffles finaux de la deuxième puissance militaire mondiale qui, à partir de là, vivra ses dernières heures. Malgré quelques tentatives d'actions afin de sauver ce qui peut l'être du régime, Gorbatchev échoua. Car le rôle de Boris Eltsine et celui du peuple soviétique, nouvellement libre, dans la résistance du putsch des conservateurs vont irrévocablement changer la donne. » 92(*)Le putsch va donc précipiter la dislocation de l'URSS et favoriser la création de la C.E.I93(*). C'est que ainsi les jours qui ont suivi le putsch plusieurs Républiques vont réclamer leur indépendance. L'URSS sera définitivement démantelée en décembre 1991.
* 72 S. georges, 2004, Métamorphose de la Russie 1984-2004, Fayard, p.35
* 73 Idem
* 74 S.marc, 2002, Histoire du XXème siècle, Chenelière Montréal, p.350
* 75 G. mink, 1997, Vie et mort du bloc soviétique, Casterman Giunti Gruppo Editorial, Firenze, p. 129
* 76 Changement politique profond sans violence
* 77 Né près de pitesti en 1918 est un homme politique romain, secrétaire général du parti communiste en 1965 et président du conseil d'Etat en 1967. Il meurt en 1989
* 78 S.marc, 2002, Histoire du XXème siècle, Chenelière Montréal, p.344
* 79 Boris nikolaïevitch Eltsine est né le 1 février 1931 à Boutka dans l'oblast de Sverdlovsk est un homme politique russe. Il devient président du soviet suprême de la république socialiste fédérative soviétique de russie. Il fut le premier président de la fédération de russie, avec deux mandats consécutifs (1991-1996) et (1996-1999) après l'effondrement de l'URSS. Il meurt le 23 avril 2007.
* 80 S. georges, 2004, Métamorphose de la Russie 1984-2004, Fayard, p.534
* 81 A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.9
* 82 A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.10
* 83 G.ulysse, V.fédorosvki, 1991, Histoire sécrète d'un coup d'Etat, JC Lattès, p.56
* 84 A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, p.10
* 85 Nom donné au parlement de la Russie
* 86G.ulysse, V.fédorosvki, 1991, Histoire sécrète d'un coup d'Etat, JC Lattès, p.84
* 87 G.ulysse, V. fédorovski, op cit. p.88
* 88 Ibidem, p.89
* 89 A. sauvagnargue, 2008, Les années de Gorbatchev, mémoire ileri, pp10-11
* 90 La Presse, 22 août 1991, P.82
* 91 G.ulysse, V.fédorosvki, 1991, Histoire sécrète d'un coup d'Etat, JC Lattès, p.190
* 92 F. marc, 1996, Le système soviétique et son implosion, Editions, Paris Collection Hermès-numéro 19, p.31
* 93 Communauté des Etat Indépendants ; c'est une confédération de républiques souveraines créée en 1991 et formée de la Russie, de l'Ukraine, de la Biélorussie, de la Moldavie, de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizstan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan. Quoique dotée d'un important appareil bureaucratique, la C.E.I ne joue ni un rôle important ni en politique internationale ni dans les relations entre ses membres.



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