Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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jeudi 26 octobre 2017

Patrice Guinard Cyclologie astrale. Cycles et âges planétaires

Le Manifeste

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Cyclologie astrale
Cycles et Âges planétaires
par Patrice Guinard

7. Les cycles planétaires et la Psychogénèse
8. Les Âges planétaires
9. Échéances de l'existence

Le Temps des philosophes (I)
L'ordre cyclique temporel (II)
Des Cycles et des Hommes (IV)



Cette étude recouvre les chapitres 38 et 39 de ma thèse de doctorat.


7. LES CYCLES PLANÉTAIRES ET LA PSYCHOGÉNÈSE

"Ce n'est pas, comme le prétendait l'astrologie, les existences individuelles, mais bien la marche de la vie de l'homme en général, qui se trouve inscrite dans les planètes." (Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie)

La complexité du système nerveux des animaux supérieurs les sensibilise aux rythmes de l'environnement, et notamment aux rythmes planétaires : "la synchronisation du temps biologique et du temps cosmique est opérée par la présence chez les êtres vivants de mécanismes récepteurs et reproducteurs de la temporalité cosmique." [1] Plus généralement, c'est tout le vivant qui s'adapte aux rythmes cosmiques [2] : il n'existe pas d'influx ou de "qualités occultes" planétaires, qui agiraient sur le monde sublunaire, mais des rythmes intégrés, chez l'homme, par le système neuro-psychique.

La spécificité de l'intégration neuro-psychique des rythmes planétaires chez les premiers hominidés, non en tant que sources indépendantes, mais comme totalité structurée, suppose que les stades de la maturation nerveuse s'accordent aux échéances des différents cycles planétaires. [3] La temporalité cyclique serait un élément essentiel de la maturation nerveuse, et les échéances des stades de la psychogénèse seraient déterminés par les moments significatifs des cycles planétaires. Ainsi les formes psycho-mentales de chaque tranche d'âge se cristalliseraient dans l'interaction des rythmes bio-astraux et des données géo-sociales.

En effet l'origine de la différenciation des stades psychogénétiques est restée relativement insoluble. L'hypothèse "préformiste" (déploiement des potentialités nerveuses et organiques selon un ordre prédéterminé, les stades de la maturation étant supposés endogènes) s'oppose à "l'empirisme épigénétique" (apparition de nouvelles formes de développement en fonction des conditions de l'environnement, un peu à la manière de Locke), et leurs modèles intermédiaires ne présentent aucune réponse convaincante. On se retrouve devant une aporie semblable à celle relative à l'origine des idées et qui opposait, au XVIIème siècle, les empiristes aux cartésiens.

En outre, aucun des psychologues de l'enfance, notamment parmi les anciens (James-Mark Baldwin, Jean Piaget, Henri Wallon, Arnold Gesell ou René Spitz), n'explique l'apparition, au cours de la maturation nerveuse, de différents stades spécifiques pourtant mis en évidence par l'observation du comportement des jeunes enfants. Piaget à Royaumont : "Une épistémologie conforme aux données de la psychogénèse ne saurait être empiriste ni préformiste, mais ne peut consister qu'en un constructivisme, avec l'élaboration continuelle d'opérations et de structures nouvelles." Mais Chomsky demande: "Quelle est l'origine des différentes structures spécifiques hautement complexes dans leur détail et parfaitement organisées ?" [4]

L'hypothèse astrale semble résoudre l'aporie de la discontinuité au niveau de la maturation nerveuse comme au niveau de la perception. L'actualisation de structures psychiques successives et relativement indépendantes s'effectue par étapes. L'impossibilité du modèle empirique (voir la théorie de "l'esprit vierge" chez John Locke) n'accrédite pas pour autant un "préformisme" à la Descartes (les "idées innées"), serait-ce avec le secours des gènes et de la molécule d'ADN, la "dea ex machina" de la biologie contemporaine.

D'une part l'innéité ne concerne pas les contenus représentatifs et mentaux, mais les structures psychiques ; d'autre part elle est "continuée". La naissance (astrale) détermine des échéances, c'est-à-dire les moments et les modalités des étapes ultérieures, mais non les contenus, et des structures, non des "significations". Tout est donné et impliqué, mais virtuellement, "à échéances". Par l'actualisation des cycles planétaires et compte tenu des conditions de l'environnement socio-culturel, l'organisation psychique se structure par paliers. Les divers niveaux d'énergie et de perception du Planétaire sont progressivement intégrés par la conscience. Et comme le note l'astrologue Nicola : "Les étapes de la maturation ne sont qu'une adaptation humaine chronologique d'un système plus abstrait opérant dans la simultanéité." [5] La dimension temporelle innerve la structure.

Une "évolution" s'établit, en harmonie avec les cycles planétaires, du simple au complexe, de l'indifférenciation native (Lune) et de l'évidence existentielle (Soleil) à l'inconnu que représentent la mort avec Neptune et Pluton-Charon, ou sous ses formes -- illusoires (?) -- la vraie vie (Neptune) et l'après-vie (Pluton). L'ontogénèse résume la phylogénèse. Le développement individuel reproduit synthétiquement les acquis de l'espèce. Par l'astral, génétique et structurel, sont conciliés "l'être" et "le devenir" anthropologiques, l'un mobilisé par les cycles, l'autre maintenu par la structure.


8. LES ÂGES PLANÉTAIRES

"Chaque stade constitue donc, par les structures qui le définissent, une forme particulière d'équilibre." (Jean Piaget, Six études de psychologie)

On peut découvrir chez Schopenhauer une surprenante référence à l'idée astrologique des âges de la vie structurés selon les cycles planétaires, jusqu'à Uranus inclus ! [6] Preuve, s'il en fallait encore, que l'astrologie, au milieu du XIXème siècle, n'est pas aussi absente des esprits que veulent bien le faire croire les historiens des cultures, preuve que les philosophes, et non des moindres, ne l'ont pas éradiquée de leur univers mental, preuve aussi de la cécité des spécialistes en charge de réécrire l'histoire culturelle, "anti-astrologique", à l'avantage des présumés vainqueurs d'une discipline rejetée sans procès dans l'obscurantisme. Et l'on sait que Schopenhauer collectionnait des portraits de "philosophes apprivoisés", des fonctionnaires et gestionnaires de la pensée -- "à la Hegel" pensait-il injustement, sans deviner dans quel état sera plongée la quête métaphysique deux siècles après -- portraits qu'il affichait sur les murs de sa chambre, en alternance avec des images de chiens.

Il existait chez les Grecs au moins deux théories ayant trait aux âges et à la durée de la vie humaine en relation avec des cycles planétaires : la théorie des périodes planétaires, avec ses nombreuses variantes dont celle attestée chez Ptolémée, et la théorie des années dites climatériques.

Je consacrerai prochainement un article particulier à cette épineuse question des durées des périodes planétaires grecques. Les périodes choisies, quoique non calquées sur les révolutions sidérales planétaires, ne sont pas construites sur des cycles fictifs totalement déracinés du réel astronomique comme sont portés à le croire certains astrologues modernes, et elles s'insèrent dans une arithmologie des 360 degrés du cercle. Par exemple, la somme des périodes dites maximales des 5 planètes suivant leur ordre de bienfaisance (les "bénéfiques" dotant l'existence d'un nombre d'années supérieur aux "maléfiques") : 82 (Vénus) + 79 (Jupiter) + 76 (Mercure) + 66 (Mars) + 57 (Saturne) = 360. De même au dernier chapitre du Tetrabiblos de Ptolémée, l'organisation des périodes dites minimales s'accorde à la théorie des Domiciles tout en retrouvant la même mesure du cercle, par une addition de trois produits : 4 (Lune, Cancer) * 30 (Saturne, Capricorne) + 10 (Mercure, Gémeaux ou Vierge) * 12 (Jupiter, Sagittaire ou Poissons) + 8 (Vénus, Taureau ou Balance) * 15 (Mars, Scorpion ou Bélier) = 3 * 120 = 360.

La théorie des années climatériques, d'origine arithmologique et peut-être juive, propose un tableau des années critiques, propices aux transformations et aux calamités, notamment les années multiples des nombres 7 et 9, et en particulier la difficile et fameuse 63ème année, celle qui "casse l'homme", aussi appelée Hercule. [7]

Paracelse qui utilisait l'astrologie dans sa pratique médicale, avait observé, pour de nombreuses maladies, l'apparition de crises résurgentes aux 7ème, 14ème, 21ème et 28ème jours de la maladie, en concordance avec les phases du cycle lunaire. On retrouve cette théorie des jours critiques chez Galien. Pour Paracelse, le "corps sidéral" (physico-astral), invisible, est la cause de la diversité des tempéraments et des impressions. Chacun est invité à suivre l'impressio d'origine astrale et à persévérer dans ce qui agit en lui, plutôt que de tenter de lutter sans prévention contre ce qui lui est propre. "Comme nous l'enseigne la lumière de la nature, le mot impressio désigne la force qui oblige chacun à remplir sa destination dans sa vie de mortel." [8] L'équilibre et l'adaptation ne sont atteints que pour qui reste attentif à ce qui insiste en soi.

La succession des impressionaux, leurs transformations et leur stabilisation au cours du temps, engendrent chez l'homme des échéances nécessaires, lesquelles sont le véritable objet de la Prognostication (1536) du même Paracelse. On continue à rattacher cet ouvrage à une sorte de prophétie d'ordre méta-historique [9] sans comprendre que Paracelse dépeint, à travers 32 figures inspirées, l'évolution des dispositions intérieures au cours (d'une partie) de la vie humaine. La Prognostication est une allégorie des âges de la vie humaine, fondée sur les cycles planétaires, et aussi une subtile parodie des prophéties communes à son époque. Les "ésotéristes" n'y ont vu que du feu.

La Prognostication, les hommes "la connaîtront mieux que moi, [et ils] la comprendront de même quand ils seront atteints. (...) Car le soleil l'illuminera, celui qui sera juge de soi-même (...) Bon nombre s'imaginent que cela ne les touche en rien, et ils seront peut-être touchés. Mais c'est l'usage que chacun se désire à l'abri de soi-même, et nul ne veut se reconnaître soi, mettant tout, chaque fois, sur le dos de celui qu'on jalouse. (...) Et celui qui se sait et reconnaît parfait en son entier, sera peut-être percé et transpercé de partout." [10] Nul doute qu'il ne s'agisse là de portraits que chacun peut reconnaître comme siens, quand il aura atteint les temps de leur actualisation.

Les figures de la Prognostication illustrent encore certaines échéances des cycles planétaires. On lit au 28ème tableau : "Ayez garde au futur quarante-deux et peu devant et après il va arriver et faire ce qui lui agrée, et vous ployer comme un rameau" (quatrième opposition de Jupiter à 41 ans et demi, et première opposition d'Uranus, planète alors inconnue), au 29ème tableau : "non loin de quarante-trois" (deuxième opposition de Saturne à 44 ans), au 31ème tableau : "nous deviendrons comme des enfants, qui ne savent rien des ruses et artifices de l'âge, cela au temps que soit compté LX, un peu moins mais pas plus" (deuxième conjonction de Saturne à 60 ans). Et après la soixantième année : "le temps sera long, à l'estimer sur les âges humains [la durée des années humaines], mais nous devons le regarder et le tenir pour bref."
 
Paracelse, la Prognostication, 1536 Paracelse, la Prognostication, 1549 Paracelse, la Prognostication, 1549, p.4


Ces diverses étapes, marquées par les cycles planétaires, ponctuent un "temps" qui se précipite à mesure que les années passent. Et chacun sera atteint dans sa douleur, qui vivra et lira les échéances de sa propre existence dans ce bref opuscule de Paracelse, en apparence pessimiste mais combien vivifiant. Rarement un texte aura été écrit avec tant de "numinosité", de terreur sacrée, car il dépeint la dimension tragique de toute existence humaine.

La théorie des âges selon les cycles planétaires héliocentriques (géocentrique pour la Lune) aura été reformulée à la fin des années 70 par l'école conditionaliste française. [11] Les stades de la maturation nerveuse, celle de l'espèce pour reprendre l'idée de Schopenhauer, s'inscrivent dans les principales échéances des périodes planétaires. Quant aux échéances individualisées, elles s'actualisent par les transits. Ainsi sont mises en relation les étapes de la maturation individuelle et les phases des révolutions sidérales planétaires. Au cours du premier mois, le nourrisson vit des réalités lunaires, puis les âges mercurien, vénusien et solaire lui succèdent suivant l'ordre des révolutions sidérales.

Rappelons que le Planétaire concerne les structures et la différenciation des fonctions planétaires. [12] La théorie des âges planétaires se rapporte au déroulement et à l'articulation des cycles planétaires, corrélativement au développement de la maturation nerveuse. Toutes les planètes sont "présentes" et leurs cycles sont "investis" dès la naissance -- indifférenciation lunaire qui marque les premiers jours de l'existence du natif. Cependant l'influence d'une planète est déclenchée au premier quart de son cycle (correspondant en général à sa première quadrature), et cristallisée à l'échéance de son cycle (correspondant à la première conjonction, marquant le retour de la planète à sa position initiale), ainsi à 3 ans puis à 12 ans environ pour Jupiter, au quart et à l'échéance de sa révolution sidérale. On dira que le potentiel jupitérien est expérimenté au bout d'une douzaine d'années, et en moyenne en 84 ans pour l'uranien.

Avant la première quadrature (ou avant le premier quart de leur cycle héliocentrique pour Mercure et Vénus qui se meuvent à l'intérieur de l'orbite terrestre), la spécificité du cycle est "inconsciemment" enregistrée. Le quart du cycle provoque un effet de rupture et déclenche une imprégnation effective du cycle planétaire et de ses échéances principales, et notamment au tiers du cycle (premier trigone), à la moitié du cycle (opposition), aux deux tiers du cycle (second trigone), aux trois quarts du cycle (seconde quadrature) et à l'échéance du cycle (conjonction). Après la conjonction, c'est-à-dire au retour de la planète à sa position initiale, le cycle se répète, innervant le psychisme d'impressionaux déjà éprouvés.

Autrement dit tous les cycles sont actifs mais imperçus à la naissance. Pour chaque cycle planétaire, et avant le quart de sa durée, l'intégration est latente. Du premier quart du cycle jusqu'à l'échéance du cycle, l'intégration est effective, patente. Au-delà, elle devient répétitive, habituelle.

A mesure que le nourrisson s'éveille et que l'enfant grandit, son psychisme se restructure en fonction des différentes échéances planétaires. L'articulation des cycles planétaires confère à la courbe de maturation psychique et nerveuse une forme spiralée qui est aussi l'expression de la croissance du vivant en général. Le tableau des âges selon les cycles planétaires résume les diverses échéances de la maturation nerveuse, ponctuée par une cinquantaine d'intervalles aux durées inégales, mais "égales" et équivalentes pour la conscience. Le temps de l'existence humaine est à échelle logarithmique. Une durée de quelques mois pendant la première enfance sera dite équivalente à une durée de plusieurs années, plus tardive. Le temps psychique ne dépend pas d'une mesure abstraite et extérieure, au rythme unique et régulier, mais de transformations intérieures, à l'unisson de rythmes pluriels, entrecroisés.

Suivent quelques exemples de la concordance des premiers âges planétaires avec les stades observés par les spécialistes de la psychologie de l'enfant. [13]
  • L'âge lunaire (approximativement le premier mois) correspond au premier stade sensori-moteur de Piaget, celui des "conduites et exercices réflexes", et au premier stade de Gesell : existence essentiellement végétative et digestive (sommeil, tétées, cris), activité immédiate, viscérale, automatique, désordonnée, dépendance totale du nouveau-né vis-à-vis de son entourage et de sa mère (contact, chaleur, nourriture), indifférenciation entre son corps propre et la réalité extérieure (existence en symbiose, abandon au milieu ambiant).
  • L'âge mercurien (les deuxième et troisième mois) correspond au deuxième stade sensori-moteur de Piaget, celui des "premières habitudes", et au deuxième stade de Gesell, celui de "l'enfant de 4 semaines" : éclatement de l'homogénéité fermée du stade précédent, ouverture au milieu extérieur (curiosité, attention, éveil), premières réponses aux sollicitations du milieu (manifestations ludiques, jeux corporels, mouvements dirigés, vocalises, sourires, marques de sociabilité). L'enfant parvient à fixer les objets et les visages qui entrent dans son champ d'action, il commence à les suivre des yeux, il réagit aux bruits environnants, il est fortement attiré par la lumière...
  • L'âge vénusien (jusqu'à environ 7 mois et demi) correspond au troisième stade sensori-moteur de Piaget, au troisième stade de Gesell (celui de "l'enfant de 16 semaines"), au stade "émotionnel et affectif" de Wallon (et au stade du "miroir" de Lacan): réactions de plaisir et de rejet, découverte de la peur (cris stridents au réveil, sursaut au bruit), coordination entre la préhension et la vision (l'enfant touche, agrippe, palpe, puis manipule les objets, il suce son pouce), constitution d'un espace de proximité (reconnaissance des personnes proches et auto-reconnaissance devant une glace), premières véritables relations avec son entourage. Mouvements corporels, vocalises, sourires et rires se multiplient et se différencient, car ils sont destinés à "quelqu'un".


9. ÉCHÉANCES DE L'EXISTENCE

Le tableau qui suit indique les principales échéances des cycles planétaires. [14] La durée d'un âge planétaire débute au quart de son cycle sidéral ou en général à la première quadrature (cycles héliocentriques, hormis pour la Lune, et pour le Soleil remplacé par la Terre), et se termine à l'échéance de son cycle : de 22 à 88 jours pour Mercure, de 21 à 84 ans pour Uranus... Ainsi, à environ 200 jours, l'âge est à la fois vénusien, solaire et martien ; à 15 ans il est saturnien. Entre 2 et 3 ans environ, l'enfant traverse la "crise" de la troisième année : cet âge est marqué par les astéroïdes, globalement prises en compte dans ce schéma, et dont la plupart ont leur orbite située entre Mars et Jupiter. Et à 2 ans et 111 jours, Cérès et Pallas, atteignent précisément la moitié de leur cycle. [15]

Aux échéances des mono-cycles planétaires, j'ai ajouté, à partir de 15 ans, les échéances les plus significatives des cycles relationnels, dont les périodes sont approximativement de 19 ans et 314 jours (Jupiter-Saturne), 33 ans 158 jours (Saturne-Pluton), 35 ans 318 jours (Saturne-Neptune), 45 ans 131 jours (Saturne-Uranus), 127 ans 55 jours (Uranus-Pluton) et 171 ans 162 jours (Uranus-Neptune). Ces cycles, et notamment le dernier, ont une importance considérable en "astrologie mondiale" (avec le cycle transpersonnel Neptune-Pluton de 492 ans), c'est-à-dire pour définir les échéances des transformations collectives (métamorphoses des mentalités et révolutions culturelles). [16]
 
 
Période
planétaire
1/4 1/3 1/2 2/3 3/4 1
Ans Jours






7 LUNE





9
LUNE




14

LUNE



18


LUNE


20



LUNE

22 MERCURE





27




LUNE

29
MERCURE




44

MERCURE



56 VÉNUS





59


MERCURE


66



MERCURE

75
VÉNUS




88




MERCURE

91 SOLEIL





112

VÉNUS



122
SOLEIL




150


VÉNUS


169



VÉNUS

172 MARS





183

SOLEIL



225




VÉNUS

229
MARS




244


SOLEIL


274



SOLEIL

343

MARS


1 0




SOLEIL
1 55 CÉRÈS




1 93


MARS

1 150



MARS
1 322




MARS
2 111

CÉRÈS


2 352 JUPITER




3 348
JUPITER



4 222




CÉRÈS
5 340

JUPITER


7 133 SATURNE




7 332


JUPITER

8 328



JUPITER
9 299
SATURNE



11 315




JUPITER
14 266

SATURNE


16 262

Saturne-Pluton


17 341

Saturne-Neptune


19 233


SATURNE

19 314




Jupiter-saturne
21 2 URANUS




22 34



SATURNE
22 248

Saturne-Uranus


28 2
URANUS



29 167




SATURNE
31 288 Uranus-Pluton




33 158




Saturne-Pluton
35 318




Saturne-Neptune
41 70 NEPTUNE




42 3

URANUS


42 79
Uranus-Pluton



42 314 Uranus-Neptune




45 131




Saturne-Uranus
54 336
NEPTUNE



56 5


URANUS

57 54
Uranus-Neptune



61 337 PLUTON




63 5



URANUS
63 238

Uranus-Pluton


82 140

NEPTUNE


82 206
PLUTON



84 7




URANUS
85 264

URA-NEP


109 308


NEPTUNE


 

Examinons le cycle le plus proche de la durée d'une existence humaine, le cycle uranien : jusqu'à 21 ans, l'imprégnation d'Uranus est latente, de 21 ans à 84 ans elle est effective (et cette planète marque ainsi les deux tiers d'une vie humaine), après 84 ans elle est répétitive. En outre, aux alentours de 42 ans, à la moitié de la période sidérale, se produit une transformation psychique spécifique, le fameux "virage de la quarantaine", ou la crise d' "individuation" dans la terminologie de Jung. [17]

Si le début d'un âge commence au quart d'un cycle planétaire pour s'achever à l'échéance de sa période, on peut regrouper les diverses étapes de la maturation psychique en une vingtaine d'âges principaux, soit 6 âges de la naissance jusqu'à six mois, 6 âges de six mois à douze ans environ, et 6 âges de douze ans jusqu'au terme de l'existence. Chacun de ces âges est "régi" par une ou plusieurs planètes.

Le passage d'un âge planétaire au suivant s'opère graduellement, car le quart d'un cycle planétaire ne survient pas au moment où s'achève le cycle planétaire précédent. Autrement dit, entre l'âge jupitérien et l'âge saturnien, il existe un âge intermédiaire, jupitéro-saturnien, qui coordonne les tendances des deux planètes.

Les Ages apparaissent à la première quatrature, à l'opposition et à la conjonction. Les Romains avaient organisé leur calendrier et le décompte des jours d'après ce principe, encore utilisé jusqu'aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ! Les Calendes ou Kalendae (conjonction), les Nones ou Nonae (première quatrature, après 5 ou 7 jours) et Ides ou Idus, féminin pluriel de 4e déclinaison (opposition, après 13 ou 15 jours), dérivées du cycle de la lunaison, servaient de repères pour dater les jours mensuels. Ainsi après le jour des Calendes (le 1er du mois), il faut compter du 6e jour avant les Nones jusqu'à la veille et au jour des Nones, puis du 8e jour avant les Ides jusqu'à la veille et au jour des Ides, puis du 19e jour avant les Calendes jusqu'à la veille et au jour des Calendes du mois suivant, le décompte étant variable selon les mois de l'année avec les Nones et les Ides aux 4e et 15e jours des mois de Mars, Mai, Juillet et Octobre. Nostradamus et ses correspondants comptaient encore ainsi vers 1550-60 (cf. CN 13 et 187). Le tableau qui suit, schématisant les 20 Ages de l'existence humaine, a été reconstitué en janvier 2017 afin de prendre en compte Chiron (cf. mon texte Quels opérateurs cycliques en astrologie ?).
 
Ages
Périodes Planètes associées Moments planétaires Stades de Piaget
1 0-7 jours
L'ensemble des planètes carré Lune Stade 1 : activité-réflexe
2 7 à 22 jours LUNE carré Mercure
3 22 à 27 jours LUNE, MERCURE conjonction Lune
4 27 à 56 jours MERCURE carré Vénus Stade 2 : premières habitudes
5 56 à 88 jours MERCURE, VÉNUS
conjonction Mercure
6 88-91 à 172 jours VÉNUS puis VÉNUS, SOLEIL carré Soleil
carré Mars
Stade 3 : coordination entre préhension et vision
7 172 à 225 jours VÉNUS, SOLEIL, MARS conjonction Vénus Stade 4 : coordination des schèmes secondaires
8 225 j à 1 an SOLEIL, MARS conjonction Soleil Stade 5 : réactions tertiaires
9 1 an à 1 an 322 j MARS conjonction Mars Stade 6 : maîtrise de l'action
10 1 an 322 j à 4 ans 222 j CÉRÈS conjonction Cérès Stade 7 : intériorisation des schèmes d'action et apparition du langage
11 4 ans 222 j à 7 ans 133 j JUPITER carré Saturne Stade 8 : maîtrise du langage et conceptualisation
12 7 ans 133 j à 11 ans 315 j JUPITER, SATURNE conjonction Jupiter Stade 9 : opérations concrètes et conduites réfléchies
13 11 ans 315 j à 14 ans 266 j SATURNE opposition Saturne Stade 10 : opérations formelles et abstraction
14 14 ans 266 j à 21 ans SATURNE carré Uranus Stade de l'adolescent
15 21 ans à 29 ans 167 j SATURNE, URANUS conjonction Saturne Stade du jeune homme
16 29,5 ans à 41-42 ans URANUS, CHIRON carré Neptune
opposition Uranus
Stade de l'homme jeune
17
41 ans à 50,36 ans URANUS, CHIRON conjonction Chiron Stade de l'homme mûr
18 50 ans à 61 ans 337 j URANUS, NEPTUNE carré Pluton
19 62 ans à 82-84 ans URANUS, NEPTUNE, PLUTON opposition Neptune
conjonction Uranus
Stade de l'homme âgé
20 Après 84 ans NEPTUNE, PLUTON
Stade du vieillard


La répartition classique des quatre âges (enfance, jeunesse, maturité, vieillesse), associée aux quatre saisons, ou encore aux quatre quartiers de la sphère céleste comme chez Manilius, se trouve remaniée : il y a 6 stades pour la toute première enfance (le nouveau-né), 6 stades pour l'enfance, 2 stades pour la jeunesse, 2 stades pour la maturité, et 2 stades pour la vieillesse. Ce temps logarithmique suppose que la maturation psychique ne s'achève pas à 12 ans, ni à 20 ans, ni même à 30 ans, mais se prolonge jusqu'à la plus extrême vieillesse. L'adultéité n'est jamais définitivement acquise, et la femme et l'homme, pas plus que le Wilhelm Meister de Goethe, n'atteignent jamais le terme ultime de leur "apprentissage" psychique et spirituel. Le cycle plutonien n'est totalement vécu que par les dieux et les héros mythiques.

Temps de la Psychogénèse

Si la notion de "génération" (au sens d'un ensemble d'individus partageant à peu près les mêmes aspirations) a quelque signification, c'est par la considération des diverses échéances qui délimitent les âges planétaires. Après la puberté (vers 12 ans), ces échéances deviennent relativement rares, malgré la différenciation introduite par les échéances des cycles relationnels.
  • Vers 15 ans : opposition de Saturne (et premier trigone du cycle saturno-uranien de 45 ans, second carré du cycle jupitéro-saturnien de 20 ans)
  • L'adolescent prend conscience que "le monde" n'est pas limpide, que le réel n'est pas ce qu'on lui a appris, que tout peut se transformer, à commencer par soi-même. Il est saisi par une intransigeance vis-à-vis de toutes les manifestations du réel, qu'elles soient "naturelles" ou socio-culturelles, et qu'il souhaite dépouillées de leurs contingences concrètes comme de leurs impératifs pratiques.
  • Vers 21 ans : premier carré d'Uranus, fin de l'adolescence.
  • Le carré d'Uranus survenant dans un âge encore saturnien rend manifeste la distorsion entre le monde tel qu'il peut être imaginé, rêvé, idéalisé, et le monde tel qu'il est dans sa pesante nécessité. Les exigences du stade précédent se tempèrent d'un "sens des réalités", d'une volonté de donner forme à ses aspirations, de réaliser de qui n'était qu'à l'état d'aspirations formelles.
  • Vers 28-30 ans : conjonction de Saturne, premier trigone d'Uranus
  • L'échéance saturnienne marque la remise en cause des valeurs de jeunesse, un abandon plus ou moins prononcé (sauf pour un "saturnien") des idéaux, ou leur refonte. Cette crise se solde généralement par un sévère bilan sur soi-même. L'accomodation difficile de ses idéaux au réel fait place à la stricte acceptation des possibilités offertes par le milieu. C'est l'âge égocentrique par excellence : l'objectif est de tout rapporter à soi-même, de s'approprier le monde, d'acquérir une entière indépendance, une maîtrise dans sa sphère d'action. L'individu accomplit ici aussi la loi du monde, alors qu'il croit réaliser ses desseins personnels.
  • Vers 41-42 ans : opposition d'Uranus, premier carré neptunien
  • "Renonce aux fruits de tes actions, mais ne te laisse aller à l'inaction." (Bhagavad-Gîtâ, II 47.2)
  • Cette remise en cause généralisée de soi-même, la "crise existentielle" dite de la quarantaine, suppose une réflexion sur son mode d'implication dans le monde social, et un renouvellement de ses orientations et de ses objectifs pour l'avenir. Des interrogations métaphysiques ressurgissent, non plus sous une forme abstraite et épurée, mais concrètement. Les questions existentielles se posent avec acuité et sont la source d'activités moins centrées sur l'ego, et tournées vers des considérations jusqu'alors ignorées.
  • Vers 55-56 ans : premier trigone de Neptune, second carré d'Uranus
  • Ce stade est à l'octave du précédent, mais sur le mode d'une relative détente. On entrevoit la possibilité de réaliser des projets demeurés plus ou moins inaccessibles, de s'épanouir, de se réaliser à un niveau d'intégration plus vaste.
  • Vers 62-63 ans : premier carré de Pluton, second trigone d'Uranus, début de la "vieillesse"
  • Cet âge est l'occasion d'une nouvelle tension, cette fois plutonienne, après l'accalmie du stade précédent. L'individu s'ouvre à l'inconnaissable et recherche une authenticité véritable, tout en accusant une baisse d'activité sociale dans le maintien de sa capacité d'agir. Il lâche prise pour ce auquel il n'attache plus de valeur.
  • Vers 82-84 ans : conjonction d'Uranus, opposition de Neptune, premier trigone de Pluton
  • Cet âge est marqué par l'abandon total des ambitions sociales, des desseins personnels et du désir de réalisation. La conscience s'ouvre à des phénomènes insolites, à des réalités supra-naturelles. L'individu se familiarise avec l'idée de mort et rumine ses incertitudes et ses espoirs concernant l'au-delà.

Ces échéances sont vécues différemment selon les contextes socio-culturels et selon les idiosyncrasies. Un quart des individus n'ont pas de planète lente (de Saturne à Pluton) valorisée dans leur thème natal. Ceux-ci, très marqués par les échéances de l'enfance, seront relativement insensibles, passé l'âge de 12 ans, aux échéances suivantes. Un saturnien restera idéaliste ; certains neptuniens et plutoniens attendront, qui 41 ans, qui 62 ans, pour commencer à apprécier l'existence -- comme George Sand (Pluton à l'Ascendant) qui note dans son journal, à 64 ans révolus : "On a tort de croire que la vieillesse est une pente de décroissement, c'est le contraire: on monte et avec des enjambées surprenantes." [19]

Chaque âge planétaire est porteur de structures psychiques particulières, de valeurs propres ; chacun incarne "un monde" et ordonne les moments d'actualisation de tendances spécifiques. En général, l'adolescent n'embrasse pas les conceptions de l'homme adulte qui, lui-même, reste insensible aux préoccupations du vieillard.

La dégénérescence progressive de la vieillesse est le résultat fabriqué d'une culture qui impose à tous, de l'enfant au vieillard, les normes et impératifs de "l'adultéité", à savoir : l'activité écervelée, serait-elle de type intellectuel, la production sans finalité, la recherche exclusive de l'efficacité, l'égocentrisme et l'égoïsme, l'idéologie du "chacun-pour-soi" et du "quant-à-soi", le détournement pragmatiste de toute vérité et de toute valeur, jusque dans les relations inter-individuelles. Ces tendances ne sont pas en-soi de caractère uranien, mais en sont la déformation au sein d'une société rongée par le matérialisme, lequel est l'équivalent du nihilisme comme l'a montré Nietzsche.

C'est à 84 ans que devraient s'ouvrir de véritables perspectives spirituelles ! Le vieil homme ne "retombe" pas en enfance, selon le cliché commun : il accède à d'autres vérités, à condition que le milieu le lui permette. Il ne perd pas ses repères et sa capacité d'adaptation, mais aspire à une désadaptation vivifiante, -- car la comédie sociale est sur le point de s'achever --, à un désengagement des innombrables petits empêchements et désagréments qui le rabougrissent, à un équilibre plus harmonieux avec les êtres et avec des réalités plus subtiles.

La spécificité du vieillissement n'a trouvé aucune explication biologique concluante, et la sénilité humaine précoce pourrait trouver une réponse dans la rupture de son équilibre avec son environnement naturel le plus large. Il se pourrait qu'ainsi il doive "payer" (Anaximandre), avant l'heure, c'est-à-dire avant l'achèvement du cycle plutonien, son émancipation individuelle et sa perte de contact avec l'inconcevable.

Mais quel écart entre la santé du vieil homme dans les villages d'Asie ou d'Afrique, ou dans les sociétés primordiales non encore décimées par l'acculturation, s'il en reste, et la décrépitude du "vieux" en Occident, maintenu dans une dépendance humiliante, et survivant à l'ombre des caisses d'allocations, dans la pénombre des maisons de retraite, et dans l'éblouissement de son poste télévisé!

La sénescence précipitée de la vieillesse va de pair, dans les sociétés technologiques modernes, avec la précocité illusoire de l'enfant et de l'adolescent. Rousseau, attentif aux phénomènes de dépossession de soi, à la perte d'authenticité, à "l'aliénation", c'est-à-dire au fait de devenir étranger à soi-même, souligne la nécessité de sauvegarder la spécificité de l'enfance, son "innocence naturelle", par une éducation de la sensibilité tournée vers la "nature", et non plus médiatisée par le martèlement des codes sociaux et par l'agitation bruyante de la modernité. Le développement harmonieux de l'enfant prime, ou le devrait, sur la "formation" du futur citoyen, utile et utilisable. L'enfant a ses besoins propres, ses rêves et ses jeux : il n'est pas un "adulte en miniature". [20]

La maturation précoce et l'intellectualisation forcenée nuisent à l'équilibre de l'enfant, même si celui-ci, souvent, se joue plus qu'il ne subit les contraintes éducatives. Dans les écoles modernes, on enseigne d'abord à décoder les formulaires de l'asservissement administratif, avant même de donner la possibilité de penser par soi-même : l'école n'est pas un moyen d'apprentissage et d'épanouissement de l'enfant, mais un instrument d'identification sociale et de fabrication de futurs citoyens amputés et dociles. Ce ne sont pas tant les desseins qui sont en cause, car les desseins ne sont jamais que la résultante des méthodes employées : la vieille école de Ferry, Jules, malgré ses cours d'instruction civique (et religieuse), ses leçons de patriotisme, ses certificats de morale et de bonne conduite -- hallucinants pour le chercheur qui parcourt des manuels scolaires d'il y a un siècle ! --, n'avait pourtant pas abandonné ce qui constitue l'essentiel de la formation : savoir lire, écrire, compter et penser par soi-même. L'enseignement est passé de la formation à l'in-formation (au sens négatif, et non locatif, du préfixe), à l'a-formation.

L'adolescent n'admet pas le réseau d'intermédiaires, de simulacres, de conventions, et de conduites différées par calcul ou par lâcheté, dont est laborieusement tissée une société qui a abandonné toute attache à l'essentiel. Épris de pureté et de "justice formelle", sa révolte ne vise pas tant l'ordre établi que son désordre, et l'absence de cohérence et de hiérarchie authentique. Son inquiétude réprouve qu'aucun être ne soit à sa place dans une culture qui pervertit l'ordre naturel des choses en permettant l'existence de manipulations guidées par l'intérêt et le cynisme. Finalement il souffre de la disparition de modèles qu'il puisse aimer ou admirer. Les artéfacts pédagogiques de la culture de masse ne remplacent pas l'Iliade, le Mahâbhârata ou les Vies de Plutarque. La société lui apparaît comme un vaste traquenard où chacun est traqué et asservi à des occupations étriquées à travers les règles d'une compétition truquée, comme un sinistre marché où justice et mérite sont tronquées, sentiments et valeurs troqués.

Chaque âge planétaire restructure la perception du réel et génère un nouvel état de disponibilité de l'organisme. Les stades psychiques-astraux se succèdent et s'interpénètrent. Les comportements liés à chaque âge sont les marques externes de situations psycho-mentales spécifiques et irréductibles les unes aux autres. Chaque âge est l'occasion d'une réorganisation psycho-mentale, dont on ne connaît que des indices visibles. On peut difficilement évaluer ce qui est intérieurement vécu par l'enfant à un âge donné. Les analyses des psychologues de l'enfance sont des observations et interprétations, par l'adulte, de ce qui est supposé être vécu par l'enfant. En outre, il ne convient pas de parler de l'enfance en général ou de la mentalité enfantine. Il existe autant d' "enfances" que d'âges planétaires : une douzaine, dont chacun a sa spécificité et se distingue des autres, comme l'âge mûr se distingue de l'adolescence.



[1]  Luigi Gedda & Gianni Brenci, Chronogénétique, Paris, Hermann, 1975, p.26. Cf. aussi Constantin Bykov : "La cadence des processus extérieurs de même que l'activité rythmique des organes viscéraux se reflètent dans le rythme des processus se développant dans le système nerveux central. Il se produit, selon Oukhtomski, une assimilation de rythme, non seulement dans les intervalles microscopiques de temps, mais aussi dans les intervalles macroscopiques." (in L'écorce cérébrale et les organes internes, trad. franç., Moscou, éd. De Moscou, 1956, p.467). « Texte

[2]  Sur cette question, voir les recensements commentés de John T. Burns, Cycles in humans and nature, Magill Bibliographies, The Scarecrow Press, Metuchen (N. J.), 1994, et Cosmic influences on humans, animals, and plants, Magill Bibliographies, The Scarecrow Press, Lanham (Md.), 1997. « Texte

[3]  Henri Gastaut s'interroge sur la curieuse incapacité des primates, pourtant si proches des premiers australanthropes (par leur capacité crânienne et l'usage de la main), à avoir évolué dans le sens hominien, et propose d'expliquer la divergence évolutive par "des modalités fonctionnelles du système nerveux spécifiques de la lignée humaine." (in Edgar Morin & Massimo Piattelli-Palmarini (éd.), L'unité de l'homme, vol. 1 (Le primate et l'homme), Paris, Le Seuil, 1974, p.172). « Texte

[4]  Jean Piaget et Noam Chomski, dans l'ouvrage Théories du langage, théories de l'apprentissage, Paris, Le Seuil, 1979, p.53 et p.107. « Texte

[5]  Jean-Pierre Nicola, Pour une astrologie moderne, Paris, Le Seuil, 1977, p.180. « Texte

[6]  Arthur Schopenhauer, in Aphorismes sur la sagesse dans la vie, trad. franç. J-A Cantacuzène, Paris, P.U.F., 1943 ; 1964 ; p.172-173. « Texte

[7]  Sur cette question, voir Claude Saumaise (Salmasius), De annis climactericis et antiqua astrologia diatribae, Leyde, 1648 ; Auguste Bouché-Leclercq, L'astrologie grecque, Paris, Ernest Leroux, 1899, p.526-532 ; le 15ème chapitre (De annis climactericis) du livre d'Hermes, in Wilhelm Gundel, Neue astrologische Texte des Hermes Trismegistos, Abhandlungen der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, München 1936 (d'après un ms latin daté de 1431, le BM Harleian 3731, déjà mentionné par Thorndike dans son Histoire) ; "Hermes Trismegistus", Liber hermetis, trad. angl. Robert Zoller, Project Hindsight, Berkeley Springs (WV), The Golden Hind Press, 1993, 2 vol. (Attention aux quelques confusions dans l'introduction du traducteur Zoller, notamment aux pages xx-xxi du volume 1). « Texte

[8]  Paracelse, La grande astronomie ou la philosophie des vrais sages, philosophia sagax, trad. franç. (partielle) et introduction Pierre Deghaye, Paris, Dervy, 2000, p.237. Pour Paracelse, l'impressio est l'équivalent naturel de la prédestination des théologiens. Sur la différence entre inclination et impression, voir aux pages 156-158 du même ouvrage. « Texte

[9]  Par exemple dans le commentaire de Jean-Charles Pichon, Les prophéties de Paracelse, trad. franç. Armel Guerne, Monaco, Le Rocher, 1985. « Texte

[10]  Paracelse, Les prophéties, [Op. cit.], p.33, 105 et 107. Cf. aussi la traduction de la Prognostication, in Hippocrate (Revue d'Humanisme Médical), 3, 1933, p. 605-629. « Texte

[11]  Cf. aussi l'article de Joan Negus, "Stages of adult development" (in Journal of Geocosmic Research, 2.2, 1978), qui interprète les travaux du psychologue américain Daniel Levinson et de ses associés sur le développement psycho-social de l'adulte. « Texte

[12]  Cf. mon texte, Le Planétaire (Organisation et Signification des Opérateurs planétaires). « Texte

[13]  Voir: Arnold Gesell & Frances L. Ilg, Le jeune enfant dans la civilisation moderne, New York, 1943 ; trad. franç. Irène Lézine, Paris, P.U.F., 1949 ; Jean Piaget & Bärbel Inhelder, De la logique de l'enfant à la logique de l'adolescent, Paris, P.U.F., 1955 ; Henri Wallon, L'évolution psychologique de l'enfant, 1941; Paris, Colin, 1968 ; Jean Piaget, Problèmes de psychologie génétique, Paris, Denoël/Gonthier, 1972 ; Hélène Gratiot-Alphandéry & René Zazzo (dir): Traité de psychologie de l'enfant, Paris, P.U.F., 1970-1972, 6 vol. ; etc. (liste non limitative). « Texte

[14]  J'ai conservé les données de ma thèse de 1993 (d'après les Éphémérides astronomiques de l'Annuaire du Bureau des Longitudes, Paris, Bordas, 1986). On trouvera des données réactualisées dans Le système solaire. « Texte

[15]  L'astrologue Nicola ne tient pas compte du stade astéroïdal, et il existe un réel problème avec Mercure, planète traditionnellement associée au langage, et dont la période qui atteint son terme à 3 mois, cadre mal avec l'acquisition et l'apprentissage du langage beaucoup plus tardifs chez l'enfant. En outre, selon Nicola, ce seraient la première conjonction, et pour les cycles les plus longs la première opposition, qui marqueraient les échéances. Or les périodes planétaires ne doivent pas être appréhendées dans leur succession, mais dans leur simultanéité. Les ruptures se situent aux premières quadratures (déclenchement de l'imprégnation efficiente de la planète), oppositions (crise) et conjonctions (fin de cycle) planétaires (en héliocentrique). Ainsi un âge planétaire ne débute pas lors de l'achèvement du cycle planétaire précédent. Ainsi manque-t-il des étapes dans le dispositif conditionaliste, qui ne distingue pas l'adolescent de 16 ans du jeune homme de 28 ans, ni l'homme de 45 ans du vieillard de 80 ans ! Quant à l'âge plutonien, qui ne débuterait qu'à 164 ans, il serait extra-humain... (cf. par exemple Jean-Pierre Nicola, Pour une astrologie moderne, Paris, Le Seuil, 1977, p.152-163). « Texte

[16]  Pour un tableau comparable des échéances planétaires, cf. Jean-Pierre Nicola, "Chronologie et pulsations", in Cahiers Conditionalistes, 2, C.O.M.A.C., Juillet 1980. On trouve la première formulation des âges planétaires mise en relation avec les données des psychologues de l'enfance (Piaget, Gesell, Wallon, Spitz...) dans l'ouvrage de Max Lejbowicz, Introduction à l'astrologie conditionnelle, Autun (impr.), C.E.F.A., 1er trimestre 1977, p.45-49. Cf. aussi Bernard Blanchet, "Théorie des âges", in Cahiers Conditionalistes, 4, 5 et 6, COMAC, 1981-1982. « Texte

[17]  L'opposition uranienne, compte tenu du repérage zodiacal à base écliptique, peut survenir entre 38 et 45 ans selon les individus. A fortiori le cycle plutonien connaît d'importantes variations dans le temps. Ainsi pour les individus nés dans les années 1950 et 60 le carré plutonien advient dès 40 ans, et pour ceux nés dans les années 1840, il n'est advenu qu'à 90 ans ! Ces difficultés incitent à reconsidérer le dogme astrologique d'un repérage écliptique uniforme lors de l'élaboration du thème natal. Les principales échéances uraniennes (21 ans, 28 ans, 42 ans, 56 ans, 63 ans et 84 ans) sont multiples de 7, ce qui corrobore la valeur symbolique attribuée à ce nombre (cf. par exemple l'ancienne théorie des années climatériques, ou encore un ouvrage récent qui exploite cette idée, celui de l'astrologue Alexander Ruperti, Les cycles du devenir [Cycles of becoming]; trad. franç. Marief Cavaignac, Monaco, Le Rocher, 1981). « Texte

[18]  Au premier âge, c'est-à-dire à la première semaine de l'existence du nouveau-né (avant la première quadrature lunaire), toutes les planètes sont virtuellement impliquées mais de manière latente, ce qui expliquerait la confusion de Nicola qui fait de la Lune un "ternaire" global et indifférencié (cf. mon texte Le Planétaire. « Texte

[19]  in Oeuvres autobiographiques, Paris, Gallimard, 1971, vol. 2, p.632. « Texte

[20]  Cf. Jean-Jacques Rousseau, Émile, Paris, Garnier-Flammarion, 1966 ; Alexander Neill, Libres enfants de Summerhill, New York 1960; trad. franç. Micheline Laguilhomie, Paris, Maspero, 1970. « Texte
 

Patrice Guinard: Cyclologie astrale
Cycles et Âges planétaires
(version 2.2 : 15-02-2017)
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