Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
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vendredi 24 juin 2022
jacques Halbronn Le double échec de l'astrologie contemporaine
HOME » Autori stranieri » Jacques Halbronn
Le double échec de l�Astrologie contemporaine
L�audit que nous présentons, brièvement, dans cet article reprend un débat classique sur les causes du déclin, du décrochage de l�astrologie. Il dénonce dans un premier temps certains mirages qui donnent l�impression que l�astrologie «marche » et dans un second temps il montre de quelle façon l�Astrologie a mal géré les nouvelles modernités, à la fois en ne sachant pas s�ajuster à un nouveau contexte et donc à un nouveau langage et à la fois en portant atteinte, par des emprunts inconsidérés, à son modèle fondamental.
Première Partie
On dit que l�on prend souvent ses désirs pour des réalités. Nul doute que les astrologues soient en quête de tout ce qui peut venir valider leurs propos. Mais ne vont-ils pas parfois un peu vite en besogne ?
Tel astrologue nous déclare que grâce à l�astrologie, on a su mettre le doigt sur un problème qui n�aurait été détecté qu�au bout de nombreuses séances par d�autres moyens.
Le problème, c�est que l�on ne sait pas qui est en mesure d�affirmer et de confirmer que l�on a ainsi atteint le but recherché. Ne subsiste-t-il pas comme un doute « raisonnable » ? Est-ce que le client n�est pas un peu trop pressé d�avoir obtenu une réponse qui calme son questionnement?*
En fait, c�est toujours le client qui aura le dernier mot et qui décernera ou non son satisfecit et cela sans que l�on puisse en aucune façon vérifier le bien- fondé de son jugement. Si cela lui fait plaisir de donner « raison « à l�astrologue, grand bien lui fasse !
Nous avons toujours été étonnés par l�importance accordée au client de l�astrologue par les astrologues. Un psychanalyste dirait qu�avant que le client n�approuve ou désapprouve le propos de l�astrologue, encore conviendrait-il que le client lui-même eut progressé dans un certain travail sur lui-même sinon le client risque fort de rester en surface.
Nous avons dénoncé un même travers en Astrologie Mondiale. Avant de chercher à expliquer tel événement, encore faudrait-il que l�on ait bien analysé celui-ci, sinon l�on dépendra de certains mots qui auront été employés et l�on risque de partir du principe que chaque fois que tel mot sera utilisé, cela correspondra astrologiquement à une configuration identique ou du même ordre. Une telle dépendance de l�astrologie par rapport au langage fait problème. Les astrologues sont fascinés par le fait que certains mots se retrouvent, que telle formule utilisée par l�astrologue recouvre celle que le client utilise. On est comme au casino avec les manchots (machines à sous) : il faut que les mêmes icones figurent sur toutes les colonnes, au même niveau pour gagner...
On nous objectera que l�on n�a pas encore trouvé mieux pour prouver, valider un diagnostic ou un pronostic que de montrer que les mots employés sont ceux auxquels il aura été recouru par ou pour les personnes concernées. Que le contexte diffère totalement serait secondaire. Nous dirons au contraire que le fait que les mots différent est secondaire si l�on peut qualifier une série de données selon un même dénominateur commun.
En fait, c�est à l�astrologue de constituer son propre langage et de rapporter les choses à une certaine terminologie qu�il maitrise. Il n�a pas à se laisser dicter les rapprochements par des profanes.
Et ne croyons pas non plus que ce langage se limite à celui que la mythologie ou le zodiaque apportent. L�astrologie a besoin de disposer d�une anthropologie de notre temps et qui fasse sens pour les non �astrologues. Cela ne saurait pour autant dispenser les astrologues de disposer de modèles qui constituent de véritables outils dont les clients doivent impérativement prendre connaissance et apprendre à s�en servir. Cette anthropologie terrestre doit être connectée et ajustée à une armature céleste.
Autrement dit, un même concept peut se présenter sous les formes et les appellations les plus diverses mais avec des enjeux fondamentalement semblables. Et ce qui compte, en effet, c�est bien l�enjeu.
Seconde partie
Quels sont les enjeux dont traite prioritairement l�Astrologie ? On doit raisonner en mode binaire : A et B, donc cela renvoie à des dialectiques, à des alternances, ce qui est bien représenté par une croix, par un croisement où tout le monde ne passe pas en même temps mais à tout de rôle, chacun à son tour.
Le travail du chercheur en astrologie est d�améliorer le modèle, sa formulation. Tant que cela n�a pas été fait, les risques d�erreur de pronostic restent considérables même si parfois cela permet certains succès éphémères et aléatoires. C�est ainsi qu�annoncer un événement « important » n�a aucun sens en astrologie. C�est trop vague et en plus l�impact d�un processus peut varier, être neutralisé. Ce n�est donc pas l�impact qui compte mais le processus en cours, en jeu. C�est comme annoncer la mort, cela ne fait pas sens car il y a cent manières de décéder et toute mort est fonction de facteurs sur lesquels on n�a jamais tout à fait prise au niveau du résultat final. On peut manquer sa cible in extremis ou au contraire quelqu�un peut être atteint par hasard, comme dans un accident d�avion.
Un des critères, c�est la réversibilité, le renversement, de tout concept astrologique et non pas le recours à un couple de planètes. A l�instar du soleil, un seul et même astre est voué cycliquement à produire des effets opposés (jour/nuit), par une dialectique de la présence et de l�absence. Inutile de dire qu�un tel modèle doit être aussi économique que possible, c'est-à-dire recourir à un minimum de facteurs et de subdivisions. Sans réversibilité, il n�y a pas alternance, ce qui suppose d�ailleurs deux humanités qui se succèdent selon un processus cyclique relativement bref, comme c�est le cas en sociologie politique avec le bipartisme (Républicains/Démocrates aux USA etc., dans le cadre d�élections ayant lieu tous les quatre ans). Toute personne est vouée à traverser des situations contradictoires et qui l�impliqueront différemment et successivement.
Evitons de dire que des forces opposées agissent simultanément, En astrologie, telle que nous la comprenons, les forces, les énergies se succèdent, elles alternent dans le temps. Autrement, l�astrologue tient un discours qui est illisible. Il est clair qu�un astrologue qui utilise trop de facteurs se condamne à ne pas contrôler son propre propos, comme de croire que chaque signe zodiacal apporte une tonalité distincte, avant d�avoir fait le travail de décantation de toute forme de subdivision de cycle pour en arriver à une série de dualités (comme l� alternance de signes pairs et impairs) à condition de ne travailler que sur des cycles courts, ce qui exclue les transsaturniennes mais on évitera tout autant les cycles trop brefs (luminaires, Mercure, Vénus, Mars etc) Reste le binôme Jupiter-Saturne, appelé �grande conjonction et qui connut une fortune considérable durant plus de sept siècles (Xe- XVIIe siècles). L�inconvénient de ce binôme, c�est qu�il n�est pas stable, il voyage dans le zodiaque, d�une fois sur l�autre, avec un décalage, chaque fois, d�environ 120°, tous les 20 ans. Nous lui préférons une dualité planètes/étoiles, permettant de rester sur les mêmes points du ciel, ce qui facilité sensiblement l�observation et la prise en compte par les sociétés et par les organismes humains. Dans le cas du cycle soleil �lune, il se déplace en 12 lieux au cours d�une année mais il offre une visibilité sous la forme de figures récurrentes mensuellement.(nouvelle lune /pleine lune etc.), ce qui est la base du calendrier lunaire encore en usage notamment chez les juifs et les musulmans qui pratiquent notamment le rituel d doute, guettant l�apparition du tout premier croissant de lune...
Le mot Renaissance doit être pris à la lettre. Une naissance c�est l�émergence d�un être sans habit, tout nu. Le né est nu. Quelque part, renaitre, c�est enfanter à nouveau un être qui est de même lignée, avec les mêmes gènes mais débarrassé de tout ce qui avait pu s�incruster au cours de la précédente existence. Permettre à l�astrologie de renaître, c�est ne pas jeter le bébé avec l�eau du bain mais ne pas non plus le laisser dans cette eau sale..Les grands astrologues sont ceux qui sont capables d�accomplir cette �uvre de renaissance, de ressourcement. Mais toute la question est de savoir discerner entre l�ancien et le neuf, sachant que le neuf se cache sous l�ancien. Il faut savoir décaper, décoller ce qui s�est tellement intégré qu�on a du mal à le séparer comme une chemise qui ferait partie intégrante de nous même alors même que comme dit l�adage, on doit apprendre à « changer de chemise » sans se sentir perdu. Si l�on en croit cet adage, c�est chose facile mais dans certains domaines, il y a blocage. Si l�on compare l�astrologie avec d�autres domaines, force est de constater que nombre de domaines ont su se renouveler, se recycler, évacuer ce qui était caduc, obsolète, révolu, qui avait fait son temps. Ceux qui ont prétendu contribuer au XVIIe siècle à une renaissance, à une refondation de l�Astrologie ont échoué dans leur délestage, si bien que l�Astrologie s��est particularisée par rapport aux autres sciences, en restant embourbée dans un amas de données qu�elle ne maitrisait plus parce que le contexte dans lequel les dites données s�inscrivaient avait changé, à l�instar d�un texte que l�on ne comprend plus parce que l�on ne dispose plus du contexte qui lui donne sens. C�est ce qui rend illisibles les Centuries attribuées à Nostradamus. Au lieu de renouveler ces données et d�en emprunter d�autres, propres au nouveau contexte, l�astrologie s�est contentée de les réinterpréter, de plaquer un nouveau signifié sur un ancien signifiant. La question des nouvelles planètes est venue embrouiller encore plus les choses car elle est venue modifier carrément la structure fondamentale de l�Astrologie alors que celle-ci aurait du être préservée.
Il y a là quelque paradoxe : autant est-il souhaitable d�évacuer ce qui n�est qu�un emprunt temporaire, de circonstance, qui tôt ou tard fera long feu, deviendra incompréhensible et se corrompra, autant on ne saurait modifier la structure en quelque sorte génétique d�un savoir, tout comme l�on ne change pas l�anatomie d�un être humain, en dépit des siècles et des m�urs qui se succèdent
L�Astrologie aura donc commis une double erreur : d�une part, elle n�aura pas su se délester de données contextuelles dépassées depuis belle lurette comme le symbolisme du zodiaque qui ne fait plus sens par lui-même mais au prix de commentaires qui lui font dire ce qu�on veut bien lui faire dire et d�autre part, elle aura porté atteindre à ses fondements mêmes en intégrant dans son modèle central des données astronomiques nouvelles qui ne sauraient le constituer. Cela fait penser à quelqu�un qui aurait gardé de vieux vêtements mais qui aurait subi une mutation génétique en faisant une sorte de monstre. C�est ainsi qu�il convient, en effet, de décrire l�astrologie contemporaine, comme le résultat d�une naissance monstrueuse.
Jacques Halbronn
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