Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
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06 60 75 52 48 teleprovidence@yahoo.fr
mercredi 31 mars 2021
Faut il croire en l'astrologie? par les Bibliothèques Municipales de Genéve
Faut-il croire en l'astrologie ?
Date de la réponse: 29.01.2021
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Avant tout, et comme nous le rappelons dans le point 7 de notre charte nous ne fournissons pas d’opinion ou de prises de position. Nous vous fournissons des documents qui vous permettront de vous forger votre propre opinion sur ce sujet.
Pour commencer, il nous semble intéressant de définir l’astrologie. Voici la définition du Portail lexical du CNRTL : « Science de certains astres (le Soleil et la Lune, appelés luminaires, et les planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton) considérés dans leurs relations entre eux, dans leurs positions dans les signes du zodiaque ; art d'interpréter ces configurations particulières à une certaine date, établies dans une carte du ciel, en vue de déterminer le caractère de quelqu'un, de prédire l'avenir. » Selon cette définition, l’astrologie comprend donc ces différentes notions que sont la prédiction d’évènement à venir ainsi que l’influence des astres sur les actions et la personnalité.
Nous allons vous répondre dans une approche générale du sujet et sans aller dans les détails des différents champs d’influence de l’astrologie.
Nous vous proposons pour commencer un article du quotidien Le Temps, paru le 21 janvier 2021 et intitulé « Mon horoscope l’avait prédit ! » : entre incertitudes et quête de sens, le boom de l’astrologie. Nous y apprenons qu'« En Suisse, un sondage de l’institut LINK relevait en 2014 que 13% des personnes interrogées croyaient en l’astrologie, ou l’art de prévoir la destinée humaine par l’étude de l’influence supposée des astres. »
Sur le site de la radio France Inter, nous trouvons l’article Astrologie : deux astrophysiciens ont décidé de prendre le sujet très au sérieux, paru le 8 janvier 2019. Les deux auteurs intervenant dans cet article, Philippe Zarka du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et Daniel Kunth de l’Institut d’astrophysique de Paris, sont également auteurs de l’article Astrologie et science extrait du colloque Science, pseudosciences et thérapeutiques déviantes : approches pratique et éthique, qui s’est déroulé le samedi 21 octobre 2006. Ils sont aussi les auteurs du livre L’astrologie publié dans la collection Que sais-je ?. Autant dire que ces deux chercheurs sont incontournables dans les questionnements mettant en rapport astrologie et sciences. Vous pourrez d'ailleurs consulter partiellement les quelques chapitres de cet ouvrage en ligne dans lequel vous trouverez les pertinentes premières lignes du chapitre intitulé Astrologie « scientifique » ou l'astrologie face à la science.
Comme nous pouvons le lire dans l'article de Jacques Halbronn sur l'Astrologie paru dans l’Encyclopédie Universalis en ligne :
« Ayant fait l'objet de multiples et incessantes tentatives de démystification, mirage qui disparaît quand on s'en approche de trop près ou qu'on veut l'isoler de son environnement, l'astrologie est contradictoire : phénomène de société que certains ne prennent guère au sérieux, elle renvoie l'historien aux efforts des hommes pour harmoniser les savoirs et les religions avec les modernités successives. Fallait-il demander davantage à l'astrologie que d'enseigner aux hommes à regarder vers l'avenir et à s'y préparer ? N'est-il pas heureux que ses pouvoirs réels soient si limités tout en étant capables de mobiliser les esprits ?
Marginalisée, l'astrologie existe toujours, et son rejet hors de la science pèse sur toute tentative pour rappeler sa grandeur passée et la fascination qu'elle a pu exercer sur de grands esprits. Suscitant encore nombre de publications, les discours astrologiques, bien que désormais perçus comme archaïques, font partie des diverses composantes de la culture européenne, et il convient d'interroger de près les prises de position qu'ils ont suscitées. »
Nous vous invitons à lire l’ensemble de l’article très complet qui lui est consacré et qui comporte également une bibliographie importante. Vous pourrez le faire depuis les postes informatiques des bibliothèques genevoises.
Il est intéressant de lire qu’en Inde, l’astrologie est une discipline enseignée dans plusieurs universités comme nous pouvons le lire dans l’article Faculté de prévoir, L’astrologie dans les universités indiennes de Caterina Guenzi, paru en 2013 dans la revue Extrême-Orient Extrême-Occident. Comme elle le souligne en conclusion de son travail « l’enseignement de la discipline astrale dans les universités, et la confrontation plus ou moins directe avec la science moderne en tant que paradigme de rationalité dominant, engendre des questionnements de nature réflexive sur le rapport entre tradition et innovation. Les spécialistes s’attachent à définir la nature de l’enseignement qu’ils dispensent tout en le positionnant dans le paysage des sciences modernes et en l’adaptant aux transformations de la société dans laquelle ils vivent. L’astrologie semble ainsi survivre en Inde au XXIe siècle en tant que langage permettant de faire dialoguer la tradition brahmanique et la science moderne. »
Vous pouvez également vous rendre dans nos bibliothèques, où vous trouverez une grande quantité d’ouvrages sur l’astrologie, notamment :
- L'astrologie : histoire, pratiques, croyances de Didier Colin
- L'astrologie pour les nuls de Rae Orion
- Le ciel, ordre et désordre de Jean-Pierre Verdet
Vous pouvez poursuivre vos recherches dans nos rayons autour de la cote de rangement 133.5. Nous possédons une soixantaine d’ouvrages abordant la question de l’astrologie sous des angles différents.
En résumé, il est très difficile de se prononcer sur un sujet aussi vaste qui tient plus de l’ordre de la croyance personnelle que de la preuve scientifique. Nous avons vu également avec l’exemple de l’Inde que les croyances d’une société, sa culture et son histoire vont qualifier ou disqualifier une croyance. Science centrale durant des siècles en Europe, l’astrologie a été reléguée au rang de croyance avec l’apparition des sciences modernes. S’agit-il pour autant de complétement la disqualifier ? Chacun jugera.
Comme le dit Jacques Halbronn dans son article cité plus haut : « L'astrologie existe dès lors que certains croient en elle et veulent savoir ce qu'elle a à leur dire. De ce fait, il est probablement plus important de déterminer ce qu'on attend d'elle que ce qu'elle est objectivement capable de fournir. »
Nous pouvons aussi souligner ce que dit Edgar Morin, sociologue et philosophe français, qualifiant l’astrologie de « croyance clignotante. C’est-à-dire qu'on n'y croit pas mais on regarde quand même... On ne sait jamais ! ».
Ce sociologue a participé à la publication parue en 1973 autour du débat Pourquoi des astrologues au XXe siècle ?. Et son interview « Un langage qui nous parle de notre psyché », parue le 22 mai 1997 dans le magazine L'Express, ainsi que son ouvrage La croyance astrologique moderne : diagnostic sociologique pourraient également vous intéresser.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
Les Bibliothèques municipales de la Ville de Genève
Pour www.interroge.ch
Jacques Halbronn A propos de l'Encyclopédie de la Divination, Tchou 1965
A propos de l'Encyclopédie de la Divination, -Ed Tchou 1965
Par Jacques Halbronn
En 1965 paraissait ce ouvrage assez monumental traitant notamment de l'Astrologie et du Tarot mais pas seulement. C'était près de 30 ans avant notre article Astrologie dans l'Encyclopaedia Universalis, remplaçant celui de René Alleau, et plus d'un demi siècle avant les temps présents. A l'époque, en 1965, nous étions à la veille de notre initiation à l'astrologie. Dix ans plus tard, nous collaborions dans la collection Bibliotheca Hermetica, dirigée Scouzezc et René Alleau lui même. par René Alleau qui était responsable de la Collection Réalités de l'Imaginaire, au sein de laquelle s'inscrivait cette Encyclopédie réalisée par Hubert Larcher, Gwen Le Scouezec et Alleau lui-même.
On débutera par des extraits de l'introduction au dossier Astrologie de cette Encyclopédie de la Divination et d'ores et déjà on peut penser que d'aucuns n'apprécieront que moyennement, de nos jours, que l'astrologie figure sous pareille dénomination/, à savoir la Divination.
On y trouve une défense et illustration du multiplanétarisme astrologique « Aucun astrologue digne de ce nom ne soutiendrait que la seule position d 'une planéte puisse permettre de prédire l'avenir d'un individu même sur un point déterminé . La régle d'or de cette tradition mantique (sic) veut que tout jugement résulte d'un faisceau de données parmi lesquelles figurent au moins le signe, la maison, les aspects ( …) Cette méthode de vérification (sic) constitue donc '(…) une erreur fondamentale » L'auteur s'en prend aux travaux statistiques de Michel Gauquelin parus à partir de 1965 et loue la recherche menée par André Barbault, lequel commençait à peine à faire paraitre ses ouvrages en astrologie mondiale et notamment en 1964 La crise mondiale et en 1967 les Astres et l'HIstoire.
Ce débat autour du vecteur unique ou de la pluralité des facteurs reste toujours d'actualité. Dans notre Livre Blanc de l'Astrolohie (2006, accessible sur SCRIBD), on trouve une présentation du MUC, c'est à dire du Modéle UniCyclique axé sur l'étoile fixe Aldébaran. Mais Barbault, lui même, va se mettre en quête d'un « Modéle Universel », ce qui le conduisit à produire un graphique, appelé Indice Cyclique, combinant les aspects des cinq planétes les plus lentes.. C'est peut être là que se manifeste le clivage entre Astrologie et Divination, l'astrologie s'intéressant aux causes et la divination aux effets, dont l'astrologie ne serait qu'une cause parmi d'autres.
Ce qui frappe dans la présentation du dossier « Astrologie »,, c'est d'une part que l'astrologie semble être un savoir figé et de l'autre que le dit savoir comporterait nécessairement toute une panoplie planéte-signes- maisons-aspects. A l'astrologue, apparait-il ici, la charge de donner du sens à toute cette panoplie tout comme à tout le systéme solaire. Une feuille de route toute tracée avec ses régles du jeu à apprendre et à pratiquer au mieux. Le cadre d'application, selon l'auteur, est le thème natal et les aspects, par exemple, déterminent les rapports plus ou moins harmonieux entre les planètes à la naissance. Or pour nous, l'aspect est censé connecter entre eux des plans différents, ce qui donne le « transit », le lien entre un ciel donné en mouvement et un thème donné fixe. Quant aux signes, pour nous, ils relèvent du métalangage des astronomes et ne signifient rien par eux mêmes, servant à suivre la progression d'une planéte dans le ciel, en rapport direct avec la technique des aspects. Or, il est clair que cette progression est ponctuée par les étoiles fixes classées en constellations zodiacales si l'on s'en tient à un critère visuel pour nous déterminant, les dites étoiles pouvant être aspectées par une planète en mouvement. Le référentiel des saisons n'est pas visuel pas plus d'ailleurs que le thème natal, en dehors du moment de naissance. Or, si prévision il y a en astrologie c'est en fonction du temps mis par une plané pour atteindre tel point fixe du ciel. Par ailleurs, l'auteur, face aux alors récentes statistiques Gauquelin n'aura pas eu le réflexe de les situer dans le cadre de la seule astrologie « rotationnelle » axée sur le mouvement diurne en la distinguant nettement de l'astrologie cyclique axée sur les différentes révolutions planétaires ., ces deux formes d'astrologies obéissant à des processus totalement différents et qu'il est vain de chercher à considérer syncrétiquement au sein d'un seul et même ensemble. Le passage d'une planéte d'une maison à une autre dépend de quelques heures alors que le passage d'une planète d'un signe à un autre peut prendre des années !
Mais revenons au procès qu'intente l'auteur à une astrologie « monocyclique ».L'astrologie est-elle obligée de prévoir des accidents, est-ce là son rôle ? L'auteur semble partisan d'une astrologie totale recourant à une astronomie totale et donc il lui est insupportable d'entendre que l'astrologie pourrait ne pas faire appel à l'ensemble du corpus astronomique..Or, historiquement, l'astrologie traitait du destin des rois et non du vulgum pecus. Selon nous, le champ privilégié de l'astrologie est la question du pouvoir, de l'autorité, donc de la politique de la Cité. Elle est un outil de gouvernement, de gouvernance. La vie politique devrait s'articuler sur ce que nous appelons une Astrologie Relativiste, qui dépend du choix des leaders car selon le leader les configurations astrales varient, ce que n'a pas voulu entendre Barbault avec ses prévisions à long terme..L'astrologie doit être pleinement intégrée dans la Science Politique. On est plus près ici de l'astrologie d'élection qui avait pour tâche de fixer un certain calendrier. Selon nous, la notion d’État doit évoluer vers la gestion de la diversité des communautés de tous ordres et non dans le déni des différences. L’État doit tout superviser et harmoniser les clivages en s'assurant que chaque communauté fonctionne sainement, mais certainement pas chercher à imposer un modèle unique. On aura compris que l'astrologie doit se constituer une culture de pouvoir, d'initiative et non une culture de constat après coup.
JHB
31 03 21
mardi 30 mars 2021
Jacques Halbronn Enquée sur la composition des "Origines de l'astrologie" de Denis Labouré. Ed du Rocher 1997
Jacques Halbronn. Enquéte sur la composition des « Origines de l’astrologie » de Denis Labouré. Ed du Rocher, 1997
« Le geai paré des plumes du paon »
Cet ouvrage paru il y a déjà quelque temps,il y aura bientôt 25 ans a retenu notre attention et le hasard aura voulu que nous soyons retombés dessus récemment sur cet ouvrage dont nous avions oublié certaines dimensions quelque peu scandaleuses, car on a là un bel exemple de déni systématique du travail de recherche que nous avons accompli depuis des décennies, notamment en ce qui concerne quatre astrologues, Abraham Ibn Ezra, Claude Dariot, Morin de Villefranche et Eustache Lenoble, tous les quatre commentés et utilisés par Denis Labouré – et notamment notre traduction française d’Abraham Ibn Ezra. Or, quand on examine la bibliographie de l’ouvrage en question, notre nom n’y figure en aucune de ces occasions. Nous en ignorons la cause. Cela ne tient peit être pas à Denis Labouré mais cela pourrait être le fait de son éditeur le directeur des Editions du Rocher chez qui nous devions faire paraître une nouvelle édition de notre Guide de la Vie Astrologique en cette même année 1997. Bien entendu, ces incidents mis à part, l’ouvrage méritera certainement quelques observations de fond au regard de l’Histoire de l’Astrologie.
Il est bon de comparer l’attitude de Labouré à celle d’un Jean-Pierre Brach devenu par la suite en 2002 titulaire de la chaire des Courants Esotériques à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes Ve section des Sciences Religieuse, dans son édition du Livre de l’Etat et Mutation de Richard Roussat où notre nom est cité à plusieurs reprises dans son « Introduction au Livre de l’estat et mutation des temps »(Gutenberg reprints, 1981), dont l’exemplaire dédicacé note que « JH connait ces choses mieux que moi ou dans son étude sur L’astrologie à la Renaissance (in Cahiers de l’Hermétisme, numéro consacré à l’Astrologie, Ed Albin Michel, 1985) tout au long des pages 122 à 130.
Donc, livrons-nous à cet exercice un peu morbide consistant à relever toutes les omissions de Denis Labouré à nos dépens, certaines plus étonnantes d’ailleurs que d’autres. D’ailleurs, un tel comportement n’est pas unique et nous pensons notamment à Hervé Drévillon, dans sa thèse de 1994 et dans son ouvrage paru en 1996 chez Champvallon sur l’astrologie au XVIIe siècle, sans oublier d’autres cas, assez troubles, comme l’édition de Pierre Brind’amour des Centuries, censées parues chez Macé Bonhomme en 1555 en cette même année 1996, chez Droz, l’année précédant l’ouvrage de Labouré..
Première observation : aucune mention de notre nom sinon de nos travaux dans la bibliographie (pp. 229 à 235) pour un ouvrage couvrant une si longue période remontant aux « origines de l’astrologie ». Au moins, Drévillon nous avait-il cité dans sa bibliographie mais toutefois pas dans le corps de son livre.
p. 230 Dariot, Claude Introduction au jugement des astres, Pardés, Puiseaux, 1990
L’étonnant, ici, est que nous étions l’auteur de la Postface de cette réédition dont Labouré avait été le maitre d’oeuvre, dans des conditions d’ailleurs assez problématiques.. D’ailleurs, p. 19 ; Labouré note « Avec Chantal Etienne, je redonnai vie (sic) à l’Introduction au jugement des astres de Claude Dariot ». Il oublie de dire que nous étions à l’origine de cette découverte importante poir l’Astrologie Horaire. Labouré cite Dariot, p. 99. On note, en tête de l’ouvrage « Du même auteur : Introduction au jugement des astres , »annoté et commenté » par Denis Labouré et Chantal Etienne, oubliant de signaler notre postface sur la fortune du traité alors que les « commentaires » signalés ne traitaient même pas de l’astrologie au xVIe siècle !
Bibliographie pp. 231 et 233 Ibn Ezra Abraham Le livre des fondements astrologiques, Retz 1977. Aucune mention de notre nom ni de notre préfacier Georges Vajda mais utilisation du titre que nous avions choisi pour notre traduction française, ce qui est un comble ! On notera aussi que Labouré ne cite pas notre « Monde Juif et l’Astrologie sur le Moyen Age » (Milan Arché, 1985)
Labouré cite par ailleurs dans le corps du livre Eustache Lenoble (pp. 178-179) alors que nous avions consacré toute une étude en 1993 (Ed Trédaniel) Recherches sur l’Histoire de l’astrologie et du Tarot, avec l’Astrologie du Livre de Toth) sans parler de l’étude de Patrice Guinard dans Astralis (année 1987) qu’il avait réalisée à la suite de la connaissance qu’il avait acquise de notre part de cet auteur publiant à la toute fin du XVIIe siècle, Guinard ne signalant d’ailleurs pas ses sources. Il se servira abondamment de nos informations pour sa thèse de doctorat de 1993.-en ligne sur le site du CURA).. On se demande d’où vient la connaissance chez Labouré d’un auteur jusque là assez peu connu si ce n’est, comme pour Dariot, de la fréquentation de notre Bibliothèque.
La page 103 du livre de Labouré vaut le détour car Labouré compare la prose d’Eustache Lenoble à celle d’Abtaham Ibn Ezra, en se servant carrément du texte de notre traduction (comme il le fera page 148) mais sans nous citer, à propos des domiciles de planétes, sujet que nous avons traité abondamment (Clefs pour l’Astrologie, 1976, réédition 1993 chez Seghers et Mathématiques Divinatoires, préface de Jean Charles Pichon, Ed Trédaniel 1983) Et puis page 150, Labouré compare Dariot à Ibn Ezra, et l’on voit à quel point notre contribution occulte à ces Origines de l’Astrologie aura été précieuse !.
/ Labouré cite (p. 128) également la Brihat Jataka, le Grand Livre des Nativités, de Varahamihira que nous avions mentionné dans notre édition d’Abraham Ibn Ezra et qui était annoncé à paraître, ce qui ne s’est pas fait du fait de l’interruption de la collection de René Alleau.. Nous avions ramené des éditions de ce traité à la suite de notre voyage en Inde de 1976.,Nous avons la faiblesse de croire que Labouré se sera intéressé à cette œuvre par notre intermédiaire..
Et puis, il y a toute l’attention accordée à Jean-Baptiste Morin de Villefranche dont nous avions publié en 1975 les Remarques Astrologiques, autre ouvrage fort peu connu alors et dont Barbault parlera en 1975 (dans Connaissance de l’astrologie, Paris, Seuil) sans nous citer alors que nous lui avions fait part de notre découverte, paru dans la même collection Bibliotheca Astrologica, dirigée par Réné Alleau que le Livre des Fondements d’Abraham Ibn Ezra.. Labouré ne signale pas notre édition du Commentaire du Centiloque de Ptolémée par Nicolas Bourdin (Trédaniel 1993) comportant des « Etudes autour des éditions ptolémaiques de Nicolas Bourdin » dont pourtant Labouré avait publié la traduction de la Tétrabible ».L’Uranie de Messire Nicolas Bourdin, chevallier, seigneur de Villennes ou La Traduction des quatre livres de lugements des astres » (1985)
Labouré aurait d’ailleurs pu mentionner le collectif « Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau » (Ed Albatros, 1979) que nous avions dirigé et qui comportait des contributions assez savantes sur le Zodiaque comme celle de Robert Amadou et de Fernand Shwartz pas plus que notre réédition de l’Histoire de l’Astrologie de Serge Hutin (Ed Artefact 1986) ni notre article « Astrologie » dans l’Encyclopaedia Universalis (1994) ou encore notre catalogue de l’exposition Astrologie et Prophéties, Merveilles sans images (Ed bibliothèque Nationale, 1994)
Il est clair que ces Origines de l’Astrologie auront contribué à la crédibilité de Denis Labouré, ce qui lui aura ouvert des portes comme on peut l’en féliciter au vu de sa bibliographie des vingt dernières années ! Nous notons d’ailleurs que dans son récent ouvrage sur Astrologie et Religion au Moyen Age, 2019, Labouré aura persévéré dans ses pratiques dont nous avons démonté, au cours de notre enquéte, le passionnant mécanisme.
JHB
30. 03 21
jacques Halbronn Les leaders et les trois rendez vous jupitériens
es leaders et les trois rendez vous jupitériens. (
24, 48 et 72 ans
Par jacques Halbronn
Selon nos observations, la carrière d'un leader suit des cycles de 24 ans, soit deux révolutions de Jupiter. : 24, 48 et 72 ans. A trois reprises, le jupitérien est propulsé vers l'avant s'il vit jusque là, bien entendu.
Un rapide sondage met en avant un Napoléon Bonaparte (1794) et un Einstein (1905) pour le premier des trois âges. Mais avant on pense à Louis XIV qui prend le pouvoir en 1661, lui qui naquit en 1638. Quant à 48 ans, cela correspond à la carrière de De Gaulle, ne en 1890, ce qui lui donne une échéance en 1938, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.. Pou la troisième échéance, à 72 ans, on a encore le cas de De Gaulle en 1962, année des Accords d'Evian et de la réforme de la Constitution établissant l'élection du président au suffrage universel. On a le cas de Georges Clémenceau, né en 1841 pendant la Première Guerre Mondiale et de Churchill pendant les Seconde.. Les septuagénaires ne manquent pas parmi les président des USA : on pense à Ronald Reagan ou à Jo Biden. Sans oublier Donald Ttump. Le leader aurait
donc trois rendez vous avec l'Histoire.
Le premier rendez vous sonne à 24 ans, sinon,il faut attendre jusqu'à 48 ans.
La précocité ne serait-elle pas la marque des vrais leaders ? Cela expliquerait que des personnes de même âge n'auront pas connu la consécration des responsabilités importantes en même temps. Pour beaucoup, c'est plus l'approche de la cinquantaine que de la trentaine qui constituera un seuil. Ainsi, si l'on compare les carrières de Maurice Charvet (74 ans), Patrice Louaisel (né en 1949), Alain de Chivré 74 ans), Yves Lenoble-74 ans et Jacques Halbronn 73 ans, le décalage apparaît assez flagrant. Tous les cinq naissent dans les années 1947-49. On ajoutera Hervé -Patrice Guinard et Denis Labouré nés en 1957 et 1956, et âgés actuellement de 64 ans..
Le critère que nous mettrons en avant est celui de l'indépendance, c'est à dire lorsque l'on ne se met pas sous la houlette d'un autre leader.
Commençons par Yves Lenoble qui publie son premier ouvrage sur les cycles planétaires (dans le cadre de son association) en 1994 et organise ses premiers congrès en 1990. Il travaille chez Astroflash . A trente ans, Lenoble participe aux activités de Jacques Halbronn, tant au niveau des congrès que de sa revue Grande Conjonction.(1978)A la demande d'Halbronn, il donne un article pour les Cahiers Astrologiques en 1975. Il intervient au Colloque de 1989, à Paris..Il travaille avec Danièle Rousseau à l'époque de la Fédérration Française d'Astologie ( FFA) de Danièle Rousseau (1984 et seq). Enseigne à l'AGAPE dirigée par Solange de Mailly Nesle. En 2000, Lenoble rejoint la Fédération des Astrologues de l'Europe du Sud (FAES)
Nous dirons donc que Lenoble n'aura connu une période de véritable leadership qu'à partir de 1990 pendant la dernière décennie du Xxe siècle encore qu'Halbronn ait largement balisé la province pendant cette période ( Rouen, Montluçon, Angouléme, Dijon et Paris en 1995 et en 2004, congrès national – bien plus représentatif que ceux qu'il aura animé - auquel participe d'ailleurs Lenoble). Il est alors dans sa quarantaine., puisque né début 1947(il est presque le jumeau cosmique de Maurice Charvet, l'un étant né le 19 et l'autre le 9 du même mois de janvier .
En ce qui concerne Maurice Charvet, il a oeuvré longtemps dans le cadre du GERAS, fondé par Patrice Louaisel. Il en deviendra Président au début des année 80. puis il va démissionner en créant le CEDRA où il aura les mains libres en1986 qui bénéficie de la dissolution du GERAS., il entre alors dans sa quarantaine.. Mais il reste marginal au regard des colloques qu'Halbronn organise en 1986 à Amiens, à Paris en 1987, 88 et 89.
Il n'a alors encore publié aucun ouvrage. La revue Astralis du GERAS est son affaire (1982 et seq) avant et après la dite dissolution. Il participe à plusieurs congrès de Halbronn notamment sur l'enseignement astrologique en 1978 et en 1981 à Luxembourg dans le cadre de la Fédération Francophone lancée à Bruxelles en 1980. Il rejoindra la FAES. (Europe du Sud) de Dante Valente tout comme Lenoble, en 2000
Passons à Alain de Chivré. En 1983, il est choisi par Jacques Halbronn pour un congrès à Nantes où il officie. Il va ensuite rejoindre la Fédération de l'Enseignement Astrologique ( FEA)de Denise Daprey (FEA suscitée par Jacques Halbronn) en 1985, puis le RAO de Robert Jourda. (Rassemblement des astologues Occidentaux) Il fait sécession avec cette association pour créer la Fédération des Astrologues Francophones ( FDAF. On est en 1995 et en 1996, il organise un congrès à Nantes. En 1995, de Chivré à 47 ans. Il n'aura publié aucun ouvrage papier mais édité une traduction de Placidus.
Dans ce panorama de la réussite en tant que leader à 40 ans et plus, on ajoutera le cas de Patrice Guinard, né dix ans plus tard, en 1957 et dont le CURA fut fondé en 1999. Il a lors passé la quarantaine. En 1987 il fait p
paraitre sur Astralis des études consacrées à Eustache Lenoble, auteur d'un traité dont on ignorait l'importance pour la fin du XVIIe siècle, que nous lui avions signalé et fréquente en 1991-92 assidument notre Bibliothèque Astrologique, ce qui nourrira sa thèse. En 2000, le CURA organise un Congrès à Paris avec le MAU de Jacques Halbronn. Il avait soutenu une thèse en 1993, sur l'astrologie. Il n'aura rien publié chez des éditeurs papiers avant son livre sur Nostradamus après 2010. Notons que le CURA reprend le terme universitaire, plus de 24 ans après le Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) de Jacques Halbronn Guinard participera à un certain nombre de colloques du MAU, comme à Nantes en 1983, à Angoulème en 1992 et Dijon en 1993
On comparera ces cas avec ceux de Patrice Louaisel et de de Denis Labouré et de Jacques Halbronn, pourtant de la même génération et même un peu plus jeunes que de Chivré, Lenoble, Charvet.
Patrice Louaisel né en 1949, crée le GERAS au sein du CIA avant de lui conférer une pleine autonomie. Il fonde la revue Astrolab. Il sera surtout actif en province : à Oyonnax mais organise des colloques pendant plusieurs années (1977-78 etc). En 74, Halbronn participe à la revue et invite Louaisel à faire partie de ses Journées Internationales Astrologiques de Paris aux cotés du CEFA de Jean Pierre Nicola.(qui s'est séparé du CIA comme lui) En 1980, Louaisel intervient au Colloque MAU de Strasbourg. Louaisel avait soutenu une maitrise sut les astrologues et la marginalité.. En 1986, il est élu Président du GERASH mais démissionne très vite laissant à Halbronn, élu Vice Président, la même année, le soin de prendre le relais. Il est alors proche de la FEA de Denise Daprey.(rencontres de Pornic, juin 1986) On peut dire que Louaisel est devenu un leader significatif du milieu astrologique autour de ses trente ans.
Un autre cas intéressant est celui de Denis Labouré, né en 1956 . On ne saurait nier sa précocité en tant que leader puisqu'à 22 ans il est élu Président du GERAS. Petite erreur dans sa notice sur Babelio: le GERAS n'est pas "devenu" le CEDRA mais à la dissolution du
GERAS, il y a eu une dévolution au CEDRA , l'erreur vient probablement dans la continuation de la revue Astralis, dans des conditions d'ailleurs problématiques.
Nous l'avons connu à cette époque car il venait à nos congrès, notamment à celui de Lille en 78, où fut signée une convention fédérale France-Belgique-Espagne-Allemagne (ct sa photo dans le Guide de la Vie Astrologique, 1984.) ainsi qu'à Nice l'année suivante. On le retrouve à notre Congrès de Ly en 1984 à notre Congrès de Lyon. Ses publications sont impressionnantes. En 1990, il fait paraitre chez Pardès le traité d'astrologie horaire de Claude Dariot que nous lui avions signalé,..Ce qui caractérise Labouré, c'est qu'il ne se limite pas à la seule astrologie .
Quant à Jacques Halbronn, sa carrière de leader au plein sens du terme est déjà bien établie quand il célébre son 30e anniversaire en décembre 77 en présence d'Yves Lenoble, alors que vient d'avoir lieu le Colloque sur l'Ere du Verseau (qui paraitra chez Albatros en 79). En 73, il était devenu Vice président du CIA . aux cotés de Paul Colombet. En 76, il avait fait paraître chez Seghers Clefs pour l'Astrologie. En 79, il soutient une thèse de doctorat sur Astrologie et Judaisme. En 78, il convoque un congrès international sur l'Enseignement de l'Astrologie. Il gagne en cette même année son procès contre André Barbault pour diffamation par voie de presse.On connait la suite.... Il est le seul parmi les cas étudiés à avoir publié chez des éditeurs reconnus. Mais d'autres rendez vous seront
marquants à 48 et à 72 ans.
Pour terminer, abordons le cas d'André Barbault, né en 1921 et qui aura également connu une trentaine remarquable avec la publication chez Grasset en 1955, à 34 ans, de Défense et Illustration de l'Astrologie et la collections Zodiaque aux Ed du Seuil. Il est devenu l'un des Vice Présidents du CIA au début des années cinquante et responsable ,du bulletin 'Astrologie Moderne », organisant chez lui des réunions, comme le rappelle Yves Lenoble.Son frère ainé Armand Barbault (alias Rumelius) lui uara apporté un soutien précieux. Cela dit, il ne deviendra jamais président du CIA en dépit de ses projets (1973) et ne se lancera pas dans la convocation de congrès. Sa carrière au niveau de l'astrologie mondiale commence vraiment en 1964 avec la crise mondiale de 1965. et en 1967 avec Les astres et l'HIstoire. Le second rendez vous des 48 ans
sera réussi pour Barbault (1968) Mais aussi celui des 72 ans, auréolés de la réussite
de la prévision pour 1989.
Considérons enfin les cas de Jean-Pierre Nicola
et de Michel Gauquelin, tous deux nés dans les années 1928-29. Gauquelin dès 1955, à 26 ans, publie L'influence des astres, ouvrage suivi d'autres et occupe très vite une place importante dans le milieu astrologique au niveau international.
Quant à Nicola, il fera paraitre en 1964 sa Condition Solaire, en 1964, donc près de dix ans après Gauquelin et en 1977, il publie aux Editions du Seuil, Pourune astrologie moderne, un an après les Clefs pour l'Astrologie de Jacques Halbronn qui est né en décembre 1947, donc plus de 15 ans après lui. En 1974, à l'âge de 45 ans, il prend le controle du CEFA Centre d'Etude et de Formation en Astrologie (plus tard COMAC), qui se sépare du CIA,, au moment où le même Halbronn fonde le MAU. En 1974, il entre au Bureau de l'ISAR, sur la recommandation d'Halbronn et en 1978 il est avec Gauquelin un des protagonistes du Congrès Astrologie et Science du MAU.
Conclusion: tout se passe comme s'il existait une programmation déterminant un nouveau cycle de vie tous les 24 ans. Passage de Jupiter sur le Jupiter natal ou plutôt comme nous le pensons, en Astrologie Relativiste, conjonction de Jupiter avec l'étoile fixe coincidant avec la position natale de Jupiter. Mais tout le monde ne nait pas avec une triple conjonction Soleil, Jupiter Antarés (une des 4 étoiles
fixes royales)..
30. 03 21
Les clefs astrologiques de notre système solaire
Les clefs astrologiques de notre système solaire
par Jacques Halbronn
Les astrologues actuels ne jurent que par le système solaire et ils ont un impératif : l'astrologie doit s'imprégner et s'inspirer de tout ce qu'on y trouve, cela vaut notamment pour Jean Pierre Nicola et son RET (classement des planètes en trois ensembles de trois plus le Lune) lequel constitue une « lecture » astrologique du dit système.
A notre tour, nous vous invitons à déchiffrer, à décoder les arcanes de ce système sachant que dans l'Antiquité, sa connaissance s'arrêtait à la planète baptisée Saturne.
I La question du Douze. Le couple soleil-Jupiter
La révolution sidèrale de Jupiter est de 12 années terrestres et la Lune rencontre 12 fois le soleil en une seule et même année terrestre.
Est-ce une « simple » coincidence ? Nous ne le pensons pas car pour nous, le système solaire est une création intelligente (intelligent design) qui nous envoie des messages pour notre gouverne.
Quelle est la teneur de cet enseignement ? Qu'il y a un lien entre Jupiter, et notre Terre, que Jupiter est en quelque sorte le « gardien du seuil » qui veille sur le bon ordre de notre Humanité par le biais de l'astrologie..
II La question des élongations de Mercure et de Vénus
Il est important de tenir compte des éloignements maxima des deux plus proches satellites du Soleil que sont Mercure et Vénus. Cela nous aura permis de corriger l'exposé des maitrises planétaires tel que figurant dans la Tétrabible de Ptolémée (Iie siècle) en montrant que le dispositif devait absolument respecter les élongations des deux planètes dont l'orbite était inférieure à celle de notre Terre, ce qui exige de réintégrer les luminaires en bélier et en taureau (soit en lien avec l'équinoxe) à côté des luminaires en cancer et en lion (soit en lien avec le solstice), montrant ainsi que Saturne ne pouvait pas faire partie à l'origine d'un tel arrangement, ce qui nous faisait abandonner le septénaire pour le sénaire, les résultats de Gauquelin correspondant à une astrologie rotationnelle primitive, façonnée par les hommes et non par les dieux.
Venons-en aux élongations pour montrer qu'elles sont la clef de la théorie des aspects en astrologie. On constate que les deux mesures sont respectivement de 28 degrés et de 48 degrés pour Mercure et pour Vénus.
Or, ces chiffres sont à rapprocher des intervalles de 30° et de 45° qui sont la base des aspects traditionnels :
0° conjonction (30x0) : pour le semi-sextil (30°), pour le sextil (60°), pour le trigone (120°) accessoirement pour le carré et l'opposition.
0° (conjonction 45x0)45° : pour le semi-carré (45°), pour le carré (90°), pour le sesqui-carré (135° (3 x45) et l'opposition (180°)
Autrement dit, ces élongations nous donnent la clef des transits de Jupiter en mouvement sur le soleil natal fixe (radix) si ce n'est que pour nous, c'est l'aspect de 45° qui est fondamental, soit l'élongation de Vénus, au regard de l'Astrologie Relativiste. L'aspect de 45° et ses dérivés est la clef des transits de Jupiter au soleil natal : la conjonction (45x0), le semi carré (45x1), le carré (45x2), le sesqui carré (45x6) l'opposition (45x4).
Tout cela pour dire que l'astrologie ne résulte pas d'une évolution « naturelle » du monde mais bien d'une création s'adressant à notre Humanité. Le monde dont parle la Bible n'est pas l'univers mais notre seule Terre et son environnement céleste, tant planétaire que stellaire. Ce qui constitue un lien puissant entre Astrologie et théologie car quelque part l'astrologie est la preuve de l'intervention divine dans la formation de notre Humanité.
JHB
30 03 21
lundi 29 mars 2021
jacques Halbronn L'obstacle épistélmologique du métalangage en linguistique et en astrologie
L'obstacle épistémologique du métalangage en linguistique et en astrologie
par Jacques Halbronn
Séparer le bon grain de l'ivraie. On peut transposer à propos du traitement du métalangage lequel constitue un obstacle fatal à la compréhension, à l'intelligence du mode d'emploi des textes et des langues..
Paradoxalement, c'est dans le domaine de la langue que le métalangage serait le plus source d'erreur. En règle générale, l'on aurait tendance à croire que toutes les lettres d'un mot doivent se prononcer. D'où la formule courante « cela s'écrit comme cela se prononce » et en même temps, dans l'apprentissage de la langue française, ne nous dit-on pas que certaines lettres, sous certaines conditions, ne sauraient se faire entendre, comme dans le cas des consonnes en fin de mot ?. C'est ainsi que « mot » comporte en français un « t » final lequel est voué à une présence muette, en quelque sorte ! On y reviendra.
Dans le cas de l'astrologie,se pose la question de ce qu'on appelle « symbolisme », c'est à dire de données supposées faire sens, dé livrer quelque message, receler de l'information.. C'est le cas du pittoresque des noms de signes du bélier à la vierge et de planètes de Mercure à Pluton, qui nous parlent alors que d'autres termes ne nous disent pas grand chose comme dans le cas des aspects qui se contentent de références géométriques. Carré, trigone (entendez triangle), sextil (entendez hexagone et même Conjonction ou Opposition. Comme l'astrologie serait un savoir triste sans le Zodiaque ! On connait l'adage : tout est bon dans le cochon. Rien à jeter !
Qu'est ce qui sert simplement d'ornement, d'emballage?Comment donc parvenir à faire le distingo ?
Le débat n'est pas simple car parfois l'on garde ce qu'on devrait jeter et l'on jette ce que l'on devrait garder ! C'est le cas des étoiles fixes que l'on tend de nos jours à consiférer comme extéreieures à l'astrologie alors que les planètes nouvellement découvertes donc inconnues des Anciens occupent le haut du pavé !
La question se pose de savoir si cette symbolique zodiacoo-mythologique est le fait des astronomes ou des astrologues. Si elle est le fait des astronomes, l'on comprend que cette symbolique reléve en effet d'un méta-langage qui n'a évidemment pas la même valeur ou rigueur scientifique que la réalité planétaire ou stellaire. En revanche, si c'est le fait des astrologues, comme nombreux semblent vouloir le croire, l'on sera enclin à leur accorder une grande importance pour la pratique de l'astrologie, d'où le débat sur la précession des équinoxes en ce que ce glissement anéantirait le travail de balisage du ciel effectué par les astrologues. Selon nous, il s'agit bel et bien d'un emprunt du métalangage des astronomes par les astrologues. Quant au choix des dieux attribués aux planètes, force est de constater que de nombreuses divinités ne trouvèrent pas de place dans le « septénaire », celles-ci durent attendre, en quelque sorte, la fin du XVIIIe siècle pour accéder progressivement au statut planétaire, à commencer par Uranus.(planéte découverte par télescope en 1781 depuis la ville de Bath, en Angleterre).
Selon nous, ce qui caractérise le métalangage, c'est qu'il n'est pas conservé avec soin puisque l'on n'en fait qu'un usage en quelque sorte fictif. Il ne faut donc pas s'étonner de la corruption (cf notre article dans l'Encyclopaedia Universalis) dans lequel cette série nous est parvenue, quand on la compare à ses sources, à savoir l'iconographie des mois de l'année telle que conservée dans les Livres d'Heures (cf les Très Riches Heures du Duc de Berry)
On peut aussi parler de métalangage à propos des Centuries de Nostradamus, nombre de quatrains ayant été repris de la prose de guides de voyages et de pélerinages – ceux notamment de Charles Estienne, comme l'a montré Chantal Liaroutzos (Revue Réforme Humanisme Renaissance, 1986). On aura eu affaire, semble -t-il à un travail de remplissage effectué un peu n'importe comment pour faire le compte de quatrains prévus.-chaque centurie devant en principe en comporter, comme l'indique le mot centurie- une centaine. Or, là encore, le débat existe : faut il prendre au sérieux ces quatrains ou bien les considérer comme une piétre imitation de l'oeuvre authentique de Michel de Nostre Dame (cf notre post doctorat Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle, EPHE 2007) ?
Mais revenons au volet linguistique de la présente étude , les deux volets étant voués à s'éclairer mutuellement sur la question du métalangage, c'est à dire d'un langage ne faisant pas pleinement fonction de langage, d'un langage instrumentalisé..Là encore, il y a débat au regard de la description et donc de l'enseignement du français et notamment du français langue étrangère (FLE).
Nous nous concentrerons ici sur la fonction métalinguistique en français de la lettre « e ». Souvent l'on se moque des locuteurs qui ne parvienent pas à prononcer le son généralement atttribué au « e » à la française. Rappelons que si nous partageons le même alphabet avec de nombreuses langues, nous ne récitons pas le dit alphabet « latin » de la même façon. C'est ainsi que les autres langues rendent la lettre « e » dans leurs alphabets respectifs à leur façon, ce qui correspond en général au son qui en français est traduit par un accent sur la lettre « e ». Mais avons-nous raison de tenir et de nous en tenir à un tel usage ?
La thèse que nous soutenons ici est que la letttre « e » en français reléve du métalangage et qu'elle n'a pas à avoir de son propre.Nois nous appuierons sur la langue orale telle qu'elle est transmise comme le sont les langues « maternelles » sans passer par l'école. En effet, à l'école, on va rencontrer une autre façon de parler le français qui ne respecte le caractère de métalangage de la lettre « e », ce qui fait que bien des étrangers ayant appris notre langue ne la reconnaissent pas aisément quand il sont confrontés à des locuteurs francophones « naturels ». Pour l'élève français, se développe une sorte de schizophrénie : il « parle » une langue et quand il la lit à voix haute, cela devient autre chose ! D'aucuns iront jusqu'à dire que c'est la langue « scolaire » qui fait autorité. Ce qui n'est absolument pas notre avis. D'ailleurs, il suffit de considérer la fonction des apostrophes qui indique bien que dans nombre de cas, on ne prononce par la lettre « e » comme dans : « je l'aime » à la place de je le aime. Idem je te aime est devenu je t'aime.Quel enseignement en tirer ? Que l'écrit s'est aligné sur l'oral. Le e du français joue en fait un double rôle : tantôt il ne se prononce pas et tantôt il devient un « é ».par un phénoméne de contraction. C'est le cas de tous les participes se terminant en « é » et qui initialement se terminaient par la lettre « d », ce qui est resté dans les emprunts de l'anglais au français, le participe se présentant avec une finale en « ed ». Il en est ainsi pour les infinitifs où la forme « er » se rend par le son « é » mais cette fois, la consonne n'a pas disparu.
Autrement dit, on ne devrait jamais trouver le son « e » en « bon » français. Il y a là erreur dans la transmission des codes de lecture. On l'observe dans les chansons : au clair de la lune où l'on insiste sur le son « «e » alors que la prononciation correcte devrait être « au claird'lalune » comme on dit « la voiture d'la voisine ». A contrario on trouve des chansons qui respectent ce principe du « saut' du « e » comme celle de Raymond Queneau, chantée pat Juliette Gréco : voilà du « vrai » français !
Si tu t'imagines, si tu t'imagines
Fillette, fillette, si tu t'imagines
Qu'ça va, qu'ça va, qu'ça va durer toujours
On connait le cas de l'adjectif petit, que l'on rend volontiers avec une apostrophe : mon p'tit gars. Un étranger ne se risquera pas à parler ainsi, tant on lui aura appris à « tout » prononcer.
En fait, quelle est donc la fonction métalinguistique de la lettre « e » en français ? C'est souvent au féminin que le « e » jouera ce rôle. Prenons le couple grand et grande. Est ce que dans 'grande » on entend le « e » ? Non, le e indique qu'il faut prononcer le « d » et sans le « e », on ne le prononcera point comme dans 'grand ». Idem pour petite et petit. Guy Béart trahit le français quand il chante « ma petite est comme l'eau » en marquant dans un même vers trois fois le « e » bien à tort ! On devrait dire « Ma
p'tit' est comm'l'eau ». On notera qu'il est obligé de respectera l'apostrophe, autrement il faudrait dire 'la eau ».
En fait, le e permet de relier les consonnes entre elles, ce qui exige une certaine gymnastique : « ifaut qu'j't'dise ». Ici le son « e » se réduit à un lien aussi tenu que possible entre consonnes et cela ne s'enseigne pas à l'école. Cela produit une musique très particulière du français. On notera aussi, par exemple, que l'on ne dit pas « de le » mais « du », pas « à le » mais « au ».etc,
Nous avons là un bon exemple d'une lettre ayant une fonction spécifique par rapport à d'autres consonne, puisqu'elle indique par sa présence et son absence si telle consonne qui la précède doit ou non se prononcer. En ne respectant pas cette régle, on dénature la langue française tout comme on dénature l'astrologie en y introduisant des éléments devant servir uniquement de facteurs de localisation, de dénomination. La mauvaise monnaie chasse la bonne : l'aspect en astrologie devient ainsi secondaire par rapport au poids de la symbolique zodiacale, ce qui tend à fausser tout le processus d'interprétation des données cosmiques..
.
JHB
28 03 21
Jacques Halbronn L'astrologie sidéraliste, compromis boiteux entre tropicalisme et stellarisme
L'astrologie sidéraliste, compromis boiteux entre tropicalisme et stellarisme
Par Jacques Halbronn
En 1986, nous avions adressé une Lettre ouverte à une « amie astrologue » sidéraliste – en l'occurrence Marie Delclos qui n'était pas nommée (L'étrange Histoire de l'Astrologie, avec feu Serge Hutin, Paris, Artefact). Dans ces années là, ce courant avait une certaine dynamique : colloques à Bruxelles, animés chaque année par Jacques de Lescaut, création de la FAS, la Fédération de l'Astrologie Sidéraliste) Ce courant réunissait Robert Amadou, Jacques Dorsan, Denis Labouré, J L. Caradeau et quelques autres.) En 1985, le Niçois Dorsan avait fait paraître chez Dervy un
« Retour au Zodiaque des étoiles Vous n'êtes pas né sous le signe que vous croyez « - Préface de Raymond Abellio. Depuis, la cause sidéraliste est particulièrement représentée par Patrice Bouriche (cf ses conférences vidéos en ligne) qui traite de l' »imposture du zodiaque des saisons ».
.. On retrouve ce courant dans l'astrologie « indienne » -ou hindoue qui ne tient pas compte de la précession des équinoxes.
Nous commencerons notre étude en insistant sur le fait que la typologie zodiacale est une donnée profane et non pas « secrète » car l'ésotérisme de l'astrologie concerne les aspects et non les signes, le découpage en signes servant seulement à calculer les aspects : tant de signes tel aspect entre deux astres. Et ainsi de suite., .
Téttrabibe :
14 — Des aspects des signes
Entre les parties du Zodiaque, celles qui ont d’abord entre elles quelque familiarité sont celles qui sont en aspect. Ce sont premièrement celles qui sont en aspect diamétral44, contenant deux angles droits, six signes, et 180 degrés. Deuxièmement celles qui sont en aspect trigone45, contenant un angle droit et un tiers, quatre signes, et 12 degrés. Troisièmement, celles qui sont en aspect quadrat46, contenant un angle droit, trois signes et 90 degrés. Enfin celles qui constituent un sextile47 contenant deux tiers d’un angle droit, deux signes, et 60 degrés.Pourquoi ces intervalles seuls sont-ils admis ? On le comprendra aisément avec ce qui suit. L’explication de l’aspect diamétral est évidente, car l’opposition des signes se fait en ligne droite. Mais si nous, prenons les deux fractions et les deux rapports sesquipartiels les plus importants en musique, et si les fractions un demi et un tiers sont appliquées à l’aspect diamétral, composé de deux angles droits, la moitié fait l’as-pect quadrat et le tiers le sextile et l’aspect trigone49. Quant aux rapports sesquipartiels, si le sesquialtère et le sesquitiers sont appliqués à l’intervalle quartile d’un angle droit, le sesquialtère constitue le rapport du quartile au sextile, et le sesquitiers celui du trine au quartile50. Parmi ces aspects, les trines et sextiles sont appelés harmonieux parce qu’ils sont composés de signes de même nature, soit entièrement féminins, soit entièrement masculins ; au contraire, les quartiles et oppositions ne conviennent pas ensemble parce qu’ils sont constitués de signes opposés. »
Ce sont les aspects qui permettent de relier les astres entre eux et cela ne dépend pas de la précession des équinoxes. Ce lien peut se faire de trois manières : lien entre deux planètes dans le ciel, lien entre une planète dans le ciel et une planète dans le thème (radix) et lien entre une planète et une étoile fixe. Ces aspects sont en constante évolution puisque les planètes bougent même si les autres facteurs sont fixes : étoiles et planètes dans le thème natal.
On voit donc que les constellations zodiacales ne sont que des constructions pratiques servant à localiser les étoiles que rencontre telle planète dans son parcours sur l'écliptique.
On nous objectera que ce n'est pas pour rien que ces constellations ou ces signes portent le nom qu'ils portent. C'est bien là tout le débat ! Selon nous, on est dans le registre du métalangage qu'il s'agisse du nom des signes ou du nom des planètes. Ce serait une erreur d'y accorder trop d'importance, au niveau astrologique. Mais il faut bien désigner les objets que l'on étudie, dont on se sert.Ni plus ni moins.
Nous ne suivrons toutefois pas les astrologues tropicalistes quand ils soulignent le caractère saisonnier du nom des signes car précisément, un tel emprunt de l'astronomie à l'iconographie des calendriers, des almanachs, des « livres d'heures » tout comme ai panthéon de l'Olympe, n'est pas un argument concluant. On ne saurait donc en conclure qu'il faille aligner l'astrologie sur les axes équinoxiaux et solsticiaux., comme nous avons pu le faire, en son temps, nous même en 1976 (Clefs pour l'Astrologie, Seghers et Astrologie Sensotielle, Cosmopolitan) voire encore dans l'Astrologie selon Saturne, La Grande Conjonction, 1994. Mais depuis vingt ans, c'est de l'histoire ancienne.
Or, nous ne saurions souscrire à l'idée selon laquelle le Zodiaque ferait sens en astrologie pourvu que l'on introduise la retouche de l'Ayanamsa, soit environ 24/25° car cela ne change rien à l'affaire puisque de toute façon ce symbolisme n'est pas pertinet au regard de l'astrologie mais ne sert qu'au niveau de l'astronomie dont l'astrologie, elle même,se sert, dans des limites techniques bien définies.
L'on ne peut donc que regretter que le courant sidéraliste n'ait pas abouti au stellarisme, c'est à dire précisement à la déconstruction des « constellations « . Ptolémée consacre d'ailleurs tout un chapitre aux étoiles fixes dans la Tétrabible. Mais nous ne le suivrons pas quand il nous parle des « vertus » propres à telle ou telle étoile car ce qui compte c'est la nature de l'aspect entre une planéte et une étoile et cet aspect change la signification de toute configuration : c'est la base de ce que nous appelons l'Astrologie Relativiste. Et c'est en ce sens que nous considérons les aspects comme la partie ésotérique, cachée, secrète de l'astrologie sans laquelle les planètes et les étoiles ne font pas sens par elles-mêmes. L'aspect est la clef de tout le système et ceux qui n'avaient pas cette clef ont cru pouvoir passer outre en surinvestissant le nom des signes et des planètes ! Ce qui produit une astrologie exotérique.
Où se situe donc l'imposture dont parle Patrice Bouriche ? Il n'y a en vérité aucun enjeu dans ce débat car tous les référentiels, à ce stade, se valent puisque c'est au niveau des aspects entre astres et non par rapport aux divisions arbitraires de l'espace. Ce serait là confondre les fins et les moyens, le contennt et le contenu, l'écorce et le fruit !
Cela dit, il y a une certaine intuition heuristique dans l'idée d'un décalage puisque nous avons montré qu'il y avaiy un écart de 45° entre l'aspect qui se forme et ses effets : c'est tout le rôle du semi carré (45°) et du sesqui-carré (135° soit 90° + 45°) dont traite d'ailleurs la Tétrabible. Et en ce sens, nous nous appuyons sur le modèle saisonnier car l'on sait que la spécificité d'une saison ne se manifeste pas au moment de l'équinoxe ou du solstice mais avec un certain décalage, à mi -parcours. D'où l'importance accordée aux signes fixes correspondant à la symbolique dite du tétramorphe, attestée dans le Livre du prophéte Ezéchiel et dans les composantes du sphinx (cf notre avant propos à « Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau », Albatros, 1979) ; le taureau, le lion, l'aigle et l'homme avec 4 étoiles fixes dites royales : Aldébaran, Régulus, Antarés et Fomalhaut, formant un quadrilatère dans le ciel étoile..Selon nous, il importe de décaler de 45° l'impact d'une conjonction ou d'un carré par rapport à un point fixe (étoile ou planète du radix)
Se pose aussi la question du début du cycle:est-ce la conjonction ou le carré. Si l'on s'en tient à l'analogie saisonnière, le carré correspond à l'équinoxe et la conjonction tout comme l'opposition au solstice. Là encore, on s'en doute, il y a risque d'erreur puisque bien des astrologues font début un cycle à la conjonction.Pour nous résumer : on doit commencer par le carré planète -étoile natale au sens de William J. Tucker, c'est à dire la « birth star) qui correspond à un premier temps qui ne s'incarne vraiment qu'à mi parcours, donc avec un décalage de 45° soit 90/2/.
On aura compris que nous ne sommes pas tropicalistes au sens du calcul technique du zodiaque tropical mais que selon nous l'interprétation de tout cycle astrologique doit se calquer sur la progression saisonnière.
En définitive, il s'agissait de reconstituer correctement le puzzle et souvent ceux qui s'y sont essayé auront fait fausse route.
JHB
29. 03. 21
dimanche 28 mars 2021
Jacques Halbronn Qu’est ce qu’une pseudo-science ? Le cas de la Cité astrologique
Qu’est ce qu’une pseudo-science ? Le cas de la Cité astrologique
Par Jacques Halbronn
.Nous dirons qu’une pseudo-science est une « science » qui est plus marquée par la conjoncture que par la structure, plus par la pratique que par la réflexion théorique.
Nombreux sont ceux qui croient qu’une science serait validée par la pratique laquelle déterminerait ce qui serait ou non « probant ». Or, l’Histoire des Sciences ne va pas dans ce sens.
Les critiques de l’astrologie- de quelque bord qu’il soit, ce qui englobe réformateurs comme adversaires – ont le devoir de déterminer ce qui « cloche » dans le « savoir » astrologique. Quand quelque chose ne « va » pas, que faire ? Et d’abord, à quel niveau, cela « coince » ? Pourquoi cela n’est pas jugé « satisfaisant » ?Que faire pour y remédier ? Deux cas de figure se présentent dans le domaine technique : soit on va réparer l’appareil, soit l’on va en acheter un plus performant qui rendra le précédent obsolète.
Comment cela se passe-t-il dans le champ astrologique?Est-ce que la recherche progresse ? On vous répondra peut être que du moment que « ça marche », on ne voit pas pourquoi il faudrait changer quoi que ce soit. Ne dit-on pas que les mauvais ouvriers se plaignent de leurs mauvais outils?Un « bon » astrologue serait donc celui qui ne se plaindrait point de son « outil », qui saurait en tirer le meilleur parti. A l’inverse, celui qui serait critique de cet outil montrerait par là même qu’il ne sait pas s’en servir « comme il faut », qu’il n’ a pas été correctement fotmé..
Ot, sachant à quel point la pratique est difficile à jauger et à juger, ne serait -il pas préférable de s’assurer de la cohérence du modèle à la fois au niveau interne et au niveau externe ? Au niveau interne, en répérant les éventuelles incongruités et au niveau externe en optimisant les passerelles entre le dit modèle et d’autres corpus ? Selon nous, une telle double tâche est vouée à se poursuivre sur la longue durée, ce qui revêt une vertu préventive, constitue une assurance sur l’avenir. Il faut ne pas cesser d’améliorer le produit ne serait-ce que par rapport à la concurrence. Bien entendu, les échecs sont aussi une incitation à réviser le système, à tirer des leçons .
Quant aux attaques actuelles contre l’astrologie, elles se limitent à « tester » les dispositifs traditionnels. Pourtant l’exemple de Gauquelin est édifiant : il aura abouti à faire apparaître une certaine forme d’astrologie, comme quoi il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. En revanche, son jugement sur ce qu’il n’a pas validé est des plus téméraires aussi bien sur ce qui lui était connu que su ce qui ne l’était pas, ne serait ce que parce que la recherche astrologique peut avoir progressé entre temps. Comment Gauquelin pouvait- il « prévoir » ce qu’il en serait de nouvelles formulations ? Une telle désinvolture masque mal un certain mépris bien peu « scientifique » et donc n’épargne pas les méprises.
En fait, l’astrologie aura pâti de la médiocrité de ses détracteurs incapables de signaler ses failles, ses insuffisances.D’aucuns, certes, comme Serge Bret Morel sont d’avis que ce n’est pas aux détracteurs d’aider l’astrologie à se bonifier. Mais,une critique qui ne serait pas constructive, in fine, révéle son caractère superficiel.Il y a là quelque paradoxe : un bon adversaire vous aide à avancer. Et plus ses remarques seront pointues, plus le « malade » pourra espérer guérir. Inversement, ceux parmi les astrologues qui flattent le ‘maitre à penser » risquent fort de l’enfermer dans ses erreurs ou en tout cas l’empêchent d’améliorer l’outil qu’il a mis à disposition de ses partisans.
Prenons le cas d’André Barbault. Il publie en 1967 les astres et l’HIstoire -Pauvert. Est-ce que pendant les cinquante années qui ont suivi, le dispositif aura été sensiblement reconsidéré par leur auteur ou par sa « cour » ? Et pourtant, la prévision quant aux années 1982-83 se sera révélée bien décevante. Cela ne justifiait-il pas un certain remaniement, en se demandant où était le défaut. Est ce que cela suffisait que les uns disent que cela tenait, quand même, la route et que d’autres clamaient que cela ne « marchait » pas ; Les deux attitudes nous semblent, l’une comme l’autre, assez stériles ! N’eût-il pas été souhaitable que l’on regardât les choses d’un peu plus près, sous différents angles ? Ne pouvait-on faire varier certains paramètres comme le choix des planètes, les critères faisant monter ou descendre le graphe de l’indice ou encore le temps d’incubation nécessaire pour qu’une configuration parvienne à maturité ? Barbault, lui même, aurait pu faire avancer le schmilblick. Il est vrai que ce n’était pas lui, Barbault qui avait conçu l’indice en question et que celui (Gouchon) qui est à l’origine d’un système est le mieux à même de corriger le tir si tant est qu’il soit encore en vie.
Mais est ce que les praticiens seraient d’accord pour repartir sur de nouvelles bases sans que cela ne vint mettre en péril l’infaillibilité du maître ?. D’autant que plus un modèle est bancal, plus le praticien aura du mérite à le faire fonctionner.
Une « pseudo-science » serait donc une science mal traitée (maltraitée) tant par l’incurie de ses partisans que par l’indigence de ses sceptiques, à la fois incapables de la sauver ou de lui porter un coup fatal. Ce qui en fait une sorte de zombie, Au fond, tout le monde est dans le même bateau!
JHB
28 03 21
samedi 27 mars 2021
jacques Halbronn L'importance des milieux de phase en astrologie cyclique : semi carré et sesqui carré
jacques Halbronn L’importance des milieux de phases en Astrologie cyclique
Si nous n’accordons aucune importance à la position des planètes dans les signes ou dans
les constellations, comme nous l’avons expliqué dans une précédente étude, nous
pensons que le cycle des saisons est utile pour analyser le processus cyclique
en soi. D’où l’importance à accorder aux milieux de saison, d’autant que cela
correspond au tétramorphe, c’est à dire aux signes dits « fixes » (taureau, lion,
scorpion, verseau) qui constituent l’image du Sphinx.(cf notre prologue à Aquarius ou la Nouvelle
Ere du Verseau, Paris, Albatros-Autre Monde, 1979) et que l’on retrouve dans
la Bible, au Livre du prophéte Ezéchiel. Ces signes correspondent au
semi-carré et au sesqui carré: semi carré (45°) entre la conjonction et le carré, sesqui
carré (135°) entre le carré et l’opposition. De la même façon, le « plein » d’une
saison n’est il pas son « milieu », son « coeur », ce qui vaut analogiquement pour
une phase?
Autrement dit, ce serait une grave erreur de focaliser l’astrologie cyclique sur
la conjonction des deux astres composant le cycle ou sur leur quadrature car alors
il s’agit de temporalités intermédiaires et ambivalentes. Le printemps ne se
capte pas au moment de l’équinoxe pas plus que l’Eté au moment du solstice! Il
faut attendre la vitesse de croisière, le sommet de la phase. D’où une division
en huit si l’angle de 45° devient la référence, l’unité de temps et d’espace bien plus
importante en astrologie cyclique qu’en astrologie rotationnelle, contrairement
à ce que soutient Patrice Guinard axé sur la division du mouvement diurne en huit
(le « dominion », site CURA. free.fr)
L’erreur d’André Barbault aura été de surinvestir le moment de la conjonction
au lieu de considérer les aspects de 45° entre les planètes formant cycle, ce qui
décale singulièrement les échéances, surtout pour un cycle de 36 ans comme
c’est le cas pour Saturne-Neptune. Décalage d’un huitième de cycle, soit 4 ans
environ. On notera d’ailleurs que si 1989 a été important, la dislocation de l’URSS
aura été un choc encore plus grave pour la Russie, deux ans plus tard, dans les
tout derniers jours de l’année 1991. L’erreur aura été de ne pas prévoir le second
temps du choc. Est ce que Barbault au lendemain de 1989 annonça ce qui allait se
produire deux ans plus tard. En fait 1989 n’aura été qu’un prélude à la Chute de la
Maison URSS.
Dans le cas du cycle de Jupiter de 12 ans, chaque phase couvre 3 ans, ce qui
équivaut aux 3 mois qui divisent une saison. A mi-parcours, on est à 18 mois pour l
le milieu de phase. Il faudrait donc abandonner les prévisions axées sur le
moment précis de la conjonction ou de la quadrature, notamment en transit et
la tradition astrologique a bien raison de nous proposer le semi- carré et le
sesqui-carré, qui sont la base de la division en huit secteurs, ce qui rend d’autant
plus obsoléte la division en douze. Comme le reconnaissait d’ailleurs
Barbault lui même, la conjonction est un aspect ambivalent comme tout ce qui
inaugure une nouvelle phase.
Ce que nous disons vaut évidemment pour l’aspect d’opposition qui doit
laisser la place à un angle de 180° + 45° soit 225°. Or 360-225, cela donne 135
Ainsi, la prévision ratée de Barbault relative à l’opposition Saturne-Neptune post 1953,
-pour 1971 – aurait du se faire pour une date plus tardive, augmentée de 4 ans.. Non
pas que nous ayons quelque faveur pour le cycle Saturne-Neptune, en raison
de notre rejet des planètes transsaturniennes, ce qui est le cas de Neptune.
En ce qui concerne l’indice cyclique, l’on peut aussi réfléchir dans le même
sens pour ceux qui s’intéressent à ce montage quelque peu baroque autour de
cinq planètes, de Jupiter à Pluton.
En conclusion il nous semble que l’idée d’une astrologie calquée sur
l’astronomie au point d’accorder de l’importance au moment meme de la
conjonction doit laisser la place à ce que nous observons au niveau saisonnier.
C’est ainsi d’ailleurs qu’en ce moment, force est de constater, au lendemain de
l’équinoxe de printemps 2021 que nous ne nous sentons pas encore
complétement dans un temps printanier et notamment au vu de la végétation qui
reste encore bien timide.
JHB
27 03 21
Jacques Halbronn Le symptome de la généralisation comme marque de mépris
Jacques Halbronn Le symptome de la généralisation comme marque de mépris
Le mépris se traduit par un refus d'accorder trop d'importance à un probléme.
En procédant par généralité abusive, l'on joue sur plusieurs tableaux: on
caricature, on simplifie, marquant ainsi son dédain - et on rend la critique plus
expéditive.
Cela se manifeste dès que l'on parle des Juifs (au pluriel) ou de l'Astrologie
(au singulier), par exemple. L'insistance à s'en tenir à un modéle unique d'une seule pièce fait partie
intégrante et sournoise du processus de stigmatisation . Pas question de se
fatiguer à examiner les choses de plus près, ce serait faire trop d'honneur au
groupe ou au savoir considéré. Il y a là un non -dit: on ne pense que cela
vaille la peine d'en faire plus. Cela ne le mérite pas. Le jeu n'en vaut pas la
chandelle! Autrement dit, quel que soit le contenu du propos, il y a déjà un
vice de forme dans la façon même de poser le probléme.
Dans le cas de l'Astrologie, notamment, l'attitude hostile se soldera par un parti
pris de globalisation en usant du singulier. Procédé qu'un Michel Gauquelin
n'hésite pas à utiliser. (Songes et mensonges de l'astrologie) et de la sorte
l'anti-astrologie produit du syncrétisme en mettant tout ce qui a trait à de
l'astrologie dans le même sac, logé à la même enseigne, en vrac de sorte que
dès lors que l'on porte atteinte à telle notion astrologique, c'est toute
l'astrologie, dans sa totalité, que l'on atteint comme s'il s'agissait de la partie d'un
corps qui, infectée, pourrait contaminer le corps tout entier. à la façon de la mort
d'Henri II du fait d'une blessure à l'oeil (1559)/ Il y aurait donc une solidarité
obligée :si ce n'est toi, c'est donc ton frère (Le loup et l'agneau). Cela conduit
à ce que fait ou dit tel astrologue devrait rejaillir sur l'ensemble de la "profession" ou
de la "confession". Il en est évidemment de même pour d'autres groupes comme
pour les Juifs. L'on prend un malin plaisir à adopter une approche globale qui
n'épargnerait personne du groupe en question, en pratiquant la technique, la
tactique du préjugé.
Le probléme, c'est que les groupes ainsi ciblés risquent fort d'entrer dans le
jeu en contraignant leurs membres à faire preuve de "loyauté". On sait à
quel point les attaques, les sanctions dirigées contre une communauté, une corporation
peuvent servir à les souder, On dira que ce n'est pas le moment de se diviser, de
se déchirer, de divorcer alors même que la mise en évidence de différences
serait justement susceptible de neutraliser l'adversaire!
Pour notre part, en tout cas, nous préférons le rejet du syncrétisme car c'est
précisément du fait du syncrétisme qu'il y a crise, qu'il y a confusion, brouillage
d'image et par voie de conséquence, mépris. Cercle vicieux!
Dans les deux domaines cités, l'astrologie et le judaisme, où nous nous
sommes spécialement engagés, depuis un bon demi-siècle, nous pensons
qu'il faut séparer le bon grain de l'ivraie, les mauvaises herbes et les branches
mortes des parties saines. C'est donc à l'encontre de la double tendance à
englober que nous nous élevons, tant envers les adversaires que les
défenseurs. Nous militons pour une nouvelle idée de l'astrologie tout comme
une nouvelle posture du judaisme en mettant en évidence les clivages internes.
car tout n'y est pas nécessairement compatible;
Nous avons pu noter pour ce qui est , en tout cas, de l'astrologie, que les périodes de
déclin sont marquées par un fléchissement des attaques qui lui sont adressées
puisque le mépris conduit à ne même pas faire l'effort de lui consacrer du
temps.
JHB
27 03 21
vendredi 26 mars 2021
Jacques Halbronn : La fortune d'un manuel d'astrologie: Les Jugements Astronomiques sur les Nativités d'Auger Ferrier
La fortune d'un manuel d'astrologie:
Les Jugements Astronomiques sur les Nativités d'Auger Ferrier
par Jacques Halbronn
N. Éd. : Ce texte est livré "tel quel". Jacques Halbronn est l'auteur d'une thèse d'État, Le texte prophétique en France, soutenue en 1999 à l'université Paris X - Nanterre.
Présentation de l'article
Dans l'Homme Rouge des Tuileries (1863) de Paul Christian, l'on reproduisait la Préface d'Auger Ferrier à Catherine de Médicis. Mais l'on y faisait du médecin toulousain le propagateur d'une astrologie ésotérique à base de degrés monomères qui ne correspondait nullement au contenu du traité ainsi introduit en 1550. Jacques Halbronn s'est intéressé à ce traité qui connaîtra une carrière très longue tant en France qu'en Angleterre et il en profite pour examiner l'Age d'Or de l'Astrologie Française au milieu du XVIe siècle qui exercera, de façon assez étonnante, son influence sur le siècle suivant. Ce travail constitue un diptyque avec celui consacré à l'Introduction de Claude Dariot.
Introduction
Le milieu du seizième siècle aura été un âge d'or pour l'astrologie française. Quatre médecins astrologues à savoir Michel de Nostredame, Antoine Mizauld, Auger Ferrier et Claude Dariot s'y côtoient, du moins sur l'étal des Libraires [1] . Tous sont voués à dépasser de par leur réputation et leurs publications les frontières du royaume et celle de leur siècle. Nous consacrerons l'essentiel du présent travail au Toulousain Auger Ferrier (1513-1588)
D'abord, nous montrerons quel fut le rayonnement d'un manuel paru pour la première fois à Lyon en 1550 [2] et les problèmes linguistiques liés à ses tribulations. Nous étudierons dans quelle mesure ce manuel emprunte à d' autres et quelle aura été son influence (Première Partie) Puis, nous aborderons certains aspects de la vie du médecin astrologue toulousain, notamment sa polémique avec Jean Bodin et son influence dans le domaine médical. (Deuxième Partie)
Avec Auger Ferrier, médecin "tolosain" (toulousain) et fils de chirurgien [3] seigneur de Castillon, c'est le Sud Ouest aussi que nous abordons, autour du libraire Jacques Colomiez chez qui Ferrier fait paraître sa Prognostication Nouvelle sous un anagramme, celui de Frager Rivière [4] . Cette ville largement citée dans les Centuries[5] est aussi celle d'un Guillaume de La Perrière, écrivain et poète. lequel publie aussi à Lyon, chez Macé Bonhomme et à Paris, auteur de centuries à l'époque même où Michel de Nostredame compose les siennes.[6]
Il ne faut évidemment pas confondre Auger Ferrier avec Saint Vincent Ferrier [7] , Ferrier n'étant ici que la francisation de Ferrer- un prophète espagnol de Valence qui évolua dans les milieux pontificaux à la fin du XIVe et au début du XVe siècles, Ferrier étant ici une francisation de Ferrer. [8]
Ce manuel, pour des raisons que nous essaierons d'analyser par la suite, a connu une carrière remarquable (section I) ,on se demandera si le texte a subi de ce fait, pour perdurer des changements (section II) comme c'est le cas notamment au niveau du texte prophétique.
En plaçant l'étude du livre, du texte, avant celle de son auteur, nous posons une certaine priorité méthodologique: les aventures de Ferrier nous semblent moins significatives que celles de sa production. Toutefois, force est de constater que le personnage de Ferrier ne se réduit pas à celui d'un astrologue, d'un ésotériste comme ce sera le cas chez un Etteilla, à la fin du XVIIIe siècle. Sa polémique avec un homme de la stature de Bodin l'Angevin [9] ne se concevra plus par la suite. Enfin, la production de Ferrier ne concerne pas que la seule astrologie, nous avons affaire à un médecin diplômé de Montpellier, en un temps où effectivement la frontière entre astrologie et médecine n'était pas aussi tranchée pas plus d'ailleurs qu'elle ne l'était avec la science politique. Une astrologie ,certes contestée, mais qu'un homme comme Kepler (1571-1630) [10] à l'instar d'un Bodin [11] (1530-1596) pensera pouvoir encore sauver à l'aube du XVIIe siècle. Socialement, Ferrier n'est pas un marginal ,pas plus que ne le sera Jean Baptiste Morin, professeur au Collège Royal (notre Collège de France), lui même passé par la médecine.
Section I. Les tribulations d'un manuel
Le traité d'Astrologie de Ferrier est un ouvrage technique qui ne s'embarrasse guère de développements sur la nature de cette science. Il faudra précisément certaines attaques pour que l'apologétique conduise à une réflexion plus en profondeur quant aux fondements.[12] Pourtant, dès le XIIe siècle-au XIIIe siècle en traduction latine [13] un Abraham Ibn Ezra avait il accompagné son traité, le Commencement de la Sapience, d'un volet explicatif, le Livre des Fondements, Liber rationum [14]
On fera d'abord remarquer une certaine ambiguïté terminologique dans la mesure où si le titre du traité est bien Jugemens astronomiques sur les nativitez et si c'est également le cas en tête de chacune des parties, en revanche, les hauts de page comportent une mention différente "Jugemens d'Astrol." et non d'Astron. (1582) .Il ne s'agit pas d'une coquille: l'édition de 1550, toute en italique, porte Astrologie en toutes lettres. mais l'abréviation ajoute à l'ambiguïté.
Le titre a très légèrement évolué entre 1550 et 1582, éditions qui toutes deux parurent chez Jean de Tournes, avec la même marque d'imprimeur:
Des Iugemens astronomiques sur les nativitez devient-orthographe plus moderne-Iugements astronomiques sur les nativités outre le changement orthographique du prénom de l'auteur, Oger devenant Auger. En fait, à l'examen de ses publications respectivement en latin et en français, la pratique ait voulu qu'en latin on écrivît Augerius et en français Oger. Il semble que par la suite, on soit revenu à un certain purisme.
Pour l'historien des textes astrologiques, les Jugements astronomiques/astrologiques interpellent du fait même de leur maintien durant une centaine d'années. Comment ,en effet, un manuel paru en 1550 peut il encore intéresser le public français des années Vingt du siècle suivant ou les lecteurs anglais de la Christian Astrology de William Lilly, dans les années Quarante du même siècle? N'est ce pas là le signe d'une certaine sclérose de la pensée astrologique?
La carrière française
Bien que l'ouvrage paraisse à Lyon en 1550, il sera promptement publié à Paris comme en témoigne une édition d'Etienne Grouleau en 1555 ,comportant en sus l'"Epitome des trois premiers livres d'Artémidore Daldianus, traitant des Songes. Ensemble le livre d'Augustin Hyphe (sic) des Divinations & Augures par Antoine du Moulin" [15] C'est précisément dans le cadre d'un tel recueil qu'interviendra l'édition de 1625.
Sur cette première édition lyonnaise, Auger Ferrier apporte dans ses Advertissements de 1580 (cf infra) les précisions suivantes: " Depuis la première impression faite à Lyon l'an MDXLIX (l'imprimeur Tournes y a mis l'an après comme est la coustume)" Il faudrait donc dater la publication des Jugements de 1549. De fait, le privilège est du 13 Septembre 1549. [16] Ferrier a à l'époque environ 35 ans.
En tout état de cause, Ferrier publia d'autres ouvrages chez Jean de Tournes mais cette fois en latin [17] en cette année 1549 qui fut par ailleurs celle où Jean Calvin publia son Avertissement contre l'Astrologie Judiciaire à savoir un De Diebus decretoriis et un Liber de Somniis. Dès 1548, le Toulousain avait publié dans le même cadre ses Remèdes préservatifs et curatifs de peste. (BNF 8° Te30 39)
Faut il y voir dans le titre Jugemens Astronomiques sur les Nativités une volonté de ne pas se servir d'un terme suspect? Bien qu'on ait tendance à affirmer que les deux termes sont indifféremment employés, nous sommes amenés à penser que nous assistons là à un certain processus de différenciation. Le terme Astronomie est apparemment plus prisé [18] et c'est d'ailleurs ce terme que Ferrier utilise dans son Epître à l'épouse d'Henri II tout comme c'est celui qui figure au Privilège. Quant à Ferrier, il se présente comme médecin et non comme astrologue ou astrophile. La table des matières ne fait pas apparaître le terme Astrologie. Le fait que cependant, le mot Astrologie apparaisse comme subrepticement en haut des pages ne fait que renforcer notre impression. N'aurait ce pas été une tentative plus ou moins avortée de substituer une formule à une autre? En revanche, on trouve le mot Astrologue.
Au demeurant, une telle association ne saurait surprendre dans la mesure où Ferrier lui même publiera sur ces autres sujets. Si nous comparons les éditions successives du manuel, l'on est amené à aborder la question de la langue: on sait que le français a évolué au cours de la seconde partie du XVIe siècle, comment cela se manifeste-t-il en l'occurrence? Par ailleurs, est ce que la science astrologique a subi durant ce laps de temps une quelconque évolution qui aurait pu rendre l'ouvrage caduc?
En tout cas l'Epître à Catherine de Médicinal Princesse Madame Catherine Royne de France- dont il aurait été effectivement le médecin -introduit par son compatriote Jean Bertrandi- figure en tête des diverses éditions [19] et sera maintenue jusqu'au temps de Marie de Médicis malgré son caractère nécessairement de circonstance.[20] L'adresse elle même suffit à montrer l'importance que Ferrier accordait alors à ce texte.
Une telle dédicace princière fascinera au XIXe siècle l'auteur de l'Homme Rouge des Tuileries.[21] Paul Christian (alias Pithois) tentera d'user du patronage de l'astrologue toulousain pour légitimer une astrologie onomantique, en reproduisant la dite préface. Il aurait été mieux inspiré de faire référence à un de ses contemporains, Antoine Mizauld de Montluçon [22] lequel édita le Livre d'Arcandam, avec une méthode liée au nom de l'utilisateur de la méthode. De fait, l'astrologie prônée par Christian est elle celle des degrés monomères (ou myriogénèses) propre à Firmicus Maternus (IVe siècle) et à sa Mathesis, il s'agit d'images souvent pittoresques attribuées à chacun des 360° du zodiaque [23] Or Ferrier est l'auteur d'un ouvrage latin sur les degrés critiques, notion sensiblement différente. liée à l'astrologie médicale.
C'est précisément l'édition décrite dans l'Homme Rouge des Tuileries que nous reproduisons, celle de Paris, de 1582. "J'ai mémoire, écrit il, qu'à travers les flots de docte poussière qu'il me fallait agiter, je pêchai ,certain jour, un infiniment petit volume à physionomie elzévirienne, parfumé de cette odeur sui generis qu'adorent les bibliophiles et relié en parchemin vierge avec un fermoir en argent etc" ( pp 8-9)
La carrière anglaise
C'est à la fin du seizième siècle, en 1593, qu'un certain Thomas Kelway, trompette de son état comme il le note dans son Epître au Comte Henri de Northumberland prend l'initiative de faire connaître au lecteur anglais le traité de Ferrier, ignorant peut - être que celui - ci est paru pour la première fois en 1550 et s'appuyant vraisemblablement sur une édition plus tardive. Il l'appelle ainsi: A learned astronomical discourse of the judgment of nativities.
Kelway qui précise que l'oeuvre est dédiée à " Katharine, the French Queen" [24] par son médecin, s'adresse ainsi au lecteur anglais : "Il ne s'agit pas d'un livre d'une lecture commune et il ne faut pas le lire avec dérision." Le fait d'avoir ajouté au titre français le terme "learned" -qui signifie en quelque sorte savant- celui qui a appris- indique le choix d'un certain élitisme sinon d'un snobisme .
Caractéristiques de l'édition anglaise
En 1642 on maintient la dédicace de Kelway allusion à Henri III, assassiné en 1589. Toujours est- il que la dernière édition anglaise du traité de Ferrier cohabite avec la parution de la Christian Astrology d'un William Lilly. De fait cette dernière édition est contemporaine des oeuvres de Morin de Villefranche [25] datant de 1642 (cf National Union Catalog USA) toujours sous le même titre A learned astronomicall discourse of the judgement of nativities. Elle paraît à Londres ,imprimé par R. Cotes chez L. Chapman et R. Minn comme celle de 1635. (British Library 718 948)
Signalons une édition pirate mais réalisée par le même libraire anglais qui publia les éditions officielles, Lawrence Chapman, d'où le nom de Ferrier est évacué, attribuée à un fictif John Poole, sous le nom de Country Astrology [26] Astrologie champêtre en quelque sorte. Elle parait en 1650.[27] Elle se présente comme la somme des expériences de cet astrologue anglais imaginaire. (British Library E 607 C 6J) Il ne s'agit plus du tout désormais de présenter ce texte comme learned, seul terme non latin du titre (en dehors de la préposition upon)
Le traité de Ferrier ne jouira cependant pas d'un impact comparable à celui de Dariot qui en plein XVIIe siècle ressortira sous le titre Dariotus redivivus et qui marquera certainement un Lilly.[28]
Observations sur la traduction anglaise
Comment s'est opérée la traduction et à quelle concurrence s'est elle trouvée confrontée alors que l'on atteignait le milieu du dix septième siècle?
Il est de tradition en Angleterre de puiser dans le fonds français pour garder le contact avec le continent. C'est ainsi que le Kalendrier des Bergers sera traduit au tout début du XVIe siècle en anglais, ce qui relativise tout de même l'idée selon laquelle les Anglais lisaient le français avec aisance. Parfois ces publications en anglais sont produites sur le sol français.
Traduction qui serait plutôt une adaptation assez libre [29] tant les termes français abondent à l'identique [30] ce qui ne saurait au demeurant étonner tant les emprunts de l'anglais au français sont massifs, sans parler de l'accès direct à cette langue chez le public britannique cultivé de l'époque.
Le français marque en effet la terminologie astrologique anglaise au même titre que la terminologie arabe marque le texte de Ferrier. Le titre comporte déjà Iudgements et Nativitie pour ne pas parler d'astrological. C'est aussi le cas de Revolution, d'Ascendant, d 'Aspect, de signification, de Conjunction, de fortune et infortune, de latitude, de Celestial figure, de Dragon lunary (l'axe des noeuds de la Lune) [31] de part etc . Certains soutiendront qu'il pourrait plutôt s'agir d'une influence latine mais s'il est évident que le français dérive largement du latin, il est assez flagrant que l'anglais n'a pas été ici directement marqué par le latin [32] d'autant que certains textes arabes ou hébreux furent traduits en français (roman) avant de l'être en latin ,parfois à partir du dit français. Ainsi, étant donné que les termes arabes qui figurent chez Ferrier sont maintenus dans la version anglaise, le traité anglais se voit truffé de termes français et arabes. Par rapport au XIIIe siècle, le latin souvent reprend ses droits sur le français.[33]
Toutefois, ce traducteur improvisé n'est pas sans commettre quelques contre sens qui ne seront pas corrigés dans les éditions anglaises suivantes.[34]
Les traductions ont joué un rôle essentiel dans la transmission du savoir astrologique: il convient toutefois de distinguer deux catégories de traductions: celles qui relient deux langues foncièrement différentes entre elles comme l'arabe et le latin et celles qui concernent des langues relativement proches comme le français et l'anglais. Une fois la traduction du premier type réalisée, elle donne naissance à diverses traductions du second, qui sont le fait de traducteurs généralement moins patentés ou en tout cas à la portée d'un plus grand nombre d'opérateurs.
Pour ceux qui douteraient de la proximité du français et de l'anglais, la traduction de Kelway ou plutôt sa façon de l'aborder, devrait les édifier. En effet, plusieurs centaines de mots français sont conservés à peu près tels quels par le traducteur au point de donner l'impression que l'anglais serait une sorte de français peu ou prou germanisé. Nous ne portons pas de jugement sur l'état de l'anglais à la fin du XVIe siècle mais, outre que nous supposons qu'une telle prose francisée quand bien serait elle excessive et marquée par son modèle français était tout de même lisible de la part du lecteur anglais lequel lui ne disposait pas de la référence d'origine, et cela pendant un bon demi siècle où la traduction fut rééditée, nous observons que le texte français pourrait presque être reconstitué à partir du texte anglais. encore qu'à certains moments, le traducteur exprime quelque résistance à reproduire trop fidèlement la chaîne des signifiants français. Comment par ailleurs le dit lecteur gérait il les erreurs de sens commises par le traducteur?
Prenons le dernier paragraphe du Chapitre II (p.4):
- Français: "Aucuns pour cette vérification dressent & garnissent des mouvements des planettes quatre figures. L'une de l'heure estimative de la nativité, l'autre de la précédente conjonction ou opposition des luminaires, la tierce de la vérification par l'animodar, la quatrième de la conception. Lesquels outre l'inutile et superflu labeur errent grandement, cuidans ranger le temps de la conception par l'animodar de Ptolomée/ Ce que l'expérience de jour en jour démontre estre faux & n'y a aucun autheur ancien qui se soit aidé ou ait faict mention de cette nouvelle doctrine pleine d'ostentation & de desprouveue vérité"
- Anglais: "Divers for this verification do dresse and garnish the motions of the Planets foure figures. One of that houre estimative of the nativitie, the other of the precedent conjunction or opposition of the brightednesse (sic), the third of the verification of the animodar, the fourth of the conception. The which besides the unprofitable and superfluous labour, erre greatly, thinking to find out the time of the conception by the Animodar of Ptolomy, the which experience from day to day sheweth to be false and that is hath no ancient Author to maintaine it, or hath made mention of this new doctrine being full of contention (sic) and disproved veritie"
On notera d'une part l'emploi presque systématique d'un terme quasiment identique au français en anglais ,du moins au niveau écrit. D'autre part, dans un des rares cas où Kelway préfère une racine différente -brightedness qui n'est pas sans pouvoir être rapprochée de brillance- il commet justement un contre sens car il s'agit là des luminaires, à savoir le Soleil et la Lune et non d'une brillance au singulier qui déterminerait....des aspects planétaires. Il s'agit bien entendu pour Ferrier de la pleine (opposition) et de la nouvelle Lune (conjonction) dans ses rapports avec le Soleil.
Il ne s'agit pas là simplement d'un transfert de quelques termes techniques, c'est en fait l'ensemble de la langue qui est ainsi touché. On pourrait dire que dans ce cas de figure, l'emprunt terminologique n'existe que parce qu'il se situe dans un contexte de proximité plus général alors que pour l'arabe, il est resté limité au jargon astrologique.
Les faux sens de Kelway
Signalons un certain nombre d'erreurs de la traduction anglaise [35] qui se seront maintenues d'une édition à l'autre puisque nous les relevons dans l'édition de 1642. Nous nous sommes cantonnés aux Livres I et II.
Livre I Ch III
- Français: "La plupart des Astrologues les aiment plus prendre de l'égale partition de l'écliptique que de la section horizontale"
- Anglais: "The most part of the Astrologians desire more to take of the equall portion of the eclipse than of the horizontall sect."
Livre I ch X
- Français: "Ceux qui augmentent le nombre des dits ans sont Jupiter, Vénus, le Soleil, la Lune & Mercure fortifié. Lesquels fortunés , regardant le donneur des ans d'aspect d'amitié, adioustent leurs moindres années."[36]
- Anglais: "They which augment the number of the said years are Jupiter, Venus, the Sunne, the Moone and Mercury fortified, the which fortunately regarding the giver of years with an amiable aspect adding to their small years."
Livre I Ch XII
- Français: "Si c'est Saturne bien disposé, signifiera l'homme d'un grand & profond scavoir, de bon conseil, de bonne gravité, de forte opinion, caut, secret, solitaire, dissimulant son bien & son mal, amateur de gens iustes & de bons vieillards."
- Anglais: "If it be Saturn well disposed, shall signifie the man of a great & profound knowledge,of good counsell & of good gravity, or a strong opinion: close, secret, solitary dissembling his good and evill, a lover of just men & of good age."
(p.24 Ed 1642)
- Français: "S'il (le Soleil) est infortuné, il excite une grande superbe, une excessive ambition & tyrannie & fait nourrir la pance."
- Anglais: "If it (the Sun) be unfortunate it sheweth great pride,excessive ambition, and tyranny and doth nourish the thought."
Ch XIV
- Français: "Ceux qui (...) apprêteront friandises, odeurs & parfums de cette maison tirent bien souvent leur profit"
- Anglais: "Those (...) making ready delicates, odours & perfumes of this house, they very suddenly draw their profit"
Les ajouts du Chapitre XX du Livre I
Ce chapitre intitulé "Des serviteurs" ,en anglais Of Servants, comporte une addition (pp.38-39 de l'ed 1642) ne figurant pas dans les éditions françaises et intitulée "What kind of conditions every Planet doth yeeld" On y étudie le cas de chaque planète selon qu'elle est fortunée ou infortunée dans le thème.
Livre II Ch IV
- Français: "La conjonction de Saturne & de Mercure le rend vagabond, poure, indigent, de nul métier, duquel la langue est empeschée."
- Anglais: "The conjunction [37] of Saturne and Mercury doth yeeld him a poore vagabond, needy, of no mistery, the which hath an impediment in his speech"
Le déficit lexical anglais
Si nous avons pu observer à quel point Kelway disposait d'un nombre important de signifiants équivalents à ceux qu'il rencontrait dans le texte français, il n'en est pas moins des cas-ce qui doit relativiser le sentiment d'un parallélisme systématique- où c'est le même verbe anglais qui revient pour correspondre à des verbes français différents à moins de supposer que cela soit dû à l'intervention d'un autre traducteur moins familier avec le franglais de l'époque.
Prenons le cas du verbe "set down" au tout début du traité: Ch III set down pour dresser (un thème):
anglais: he manner to set downe perfectly the said figure verified , pour
- Français: La manière de dresser parfaitement la dite figure vérifiée
Et encore, dans le même sens "to set downe plainly the celestial figure" pour Ch I Pour dresser donques facilement la figure céleste mais le même verbe français-dresser- est aussi traduit autrement sans recours à set down et pourtant dans une phrase quasiment identique:
- Anglais: It is convenient first to explain the celestial figure
- Français: Il convient premièrement dresser la figure céleste l
Est ce que "explain" est le mot qui convient, au demeurant?
"Divers for this verification do dresse and garnish the motions of the planets foure figures
pour (Ch II) Aucuns pour cette vérification dressent & garnissent des mouvements des planètes quatre figures
En revanche, le dit verbe set down, verbe un peu passe partout apparemment, sert, dans le même chapitre pour rendre un autre verbe français, accomoder: "the number of the hours and minutes, you must set down after the manner (..) of the Astrologers" pour compter "Always set down the hours after-noone"
Le cas Chapman
L'historien Sidney Lee [38] nous fournit le cas du plagiat de Georges Chapman à l'égard du poéme français de Gilles Durant, le Zodiaque Amoureux.de 1587 [39] lorsqu'il compose son Amorous Zodiake en 1595.
Lee note: "Chapman dépend totalement de Durant (...)Les efforts de Chapman pour angliciser les épithètes français de Durant lui produisent parfois quelque embarras. Il devait exister, comme entre le français et l'italien au seizième siècle, un système assez sommaire d'adaptation d'une langue vers une autre. Mais encore fallait il qu'ensuite le lecteur puisse suivre et cela durant plusieurs décennies...A moins de supposer que le dit lecteur cultivé ait été plus ou moins bilingue et s'y soit retrouvé de toute façon au sein de pratiques qui n'étaient pas nécessairement normatives. Précisons qu'au moins dans le champ de la littérature astrologique, il n'y avait guère de réciprocité à la Renaissance de l'anglais vers le français
Section II. La littérature didactique
La vogue de l'astrologie est volontiers jaugée à l'aune de la production de traités d'astrologie, critère qui pourrait être discuté, d'autant qu'il peut exister une transmission orale. Il reste que nous pouvons considérer que nombre de futurs astrologues ou astrologisants ont du apprendre leur art au moyen d'une telle lecture, à condition de ne pas oublier que de tels ouvrages n'expliquaient pas nécessairement les rudiments du montage d'un thème, ce qui relevait d'un autre genre, plus spécifiquement astronomique. La division entre astrologie et astronomie, à la Renaissance, ressort d'ailleurs d'un tel distinguo.
Fonction du manuel
A la différence des ouvrages de vulgarisation de type pronostication, le manuel astrologique a pour vocation de former sinon des astrologues du moins des amateurs en astrologie [40] la présence ou l'absence, la fréquence ou la rareté de tels ouvrages semblent devoir constituer un critère pour mesurer la cote de l'astrologie pour une époque donnée.
Ainsi, le fait que les Jugements aient été réédités aussi souvent témoigne à la fois de leur valeur que nous apprécierons plus loin et de la rareté des produits de ce type. Que l'on compare la situation dans le dernier tiers du XVIe siècle avec celle qui régnera cent ans plus tard, force sera de constater que le nombre de manuels sera nettement plus élevé par la suite.[41]
Autant dire que, de ce point de vue, la situation de l'Astrologie en France vers 1580, à l'époque de la polémique avec Bodin, n'est point si brillante. Quel autre ouvrage l'étudiant en astrologie-entre 1560 et 1610 peut il trouver, s'il n'a pas accès au latin [42] Que l'on juge de la situation par le fait qu'encore dans les Années Vingt du dix septième siècle, un Antoine de Villon devra se contenter de traduire du latin un étranger comme Origanus pour réaliser son Usage des Ephémérides. Carence d'autant plus saisissante que les attaques en français contre l'Astrologie se multiplient alors. Ainsi, le nombre de personnes connaissant favorablement les principes de l'astrologie tend - il alors à décroître à moins qu'il ne faille supposer quelque transmission orale plus ou moins initiatique... Il importe surtout de ne pas maintenir une vision linéaire du développement de l'Astrologie française: elle ne décline pas progressivement jusqu'au milieu du XVIIe siècle, elle retrouve au contraire un nouveau souffle à ce moment là.
Cela dit, si les manuels français, pris dans leur ensemble, connaissent à la fin du seizième siècle, un meilleur sort Outre Manche qu'en France, que dire de la parution à Lyon du volumineux Speculum Astrologiae de Franciscus Giuntinus dit Junctin de Florence [43] ? Lyon n'est pas tout à fait la France et le latin n'occupe plus tout à fait la place qui fut la sienne. A n'en pas douter, le contraste amène à nuancer sensiblement le propos quant à la santé de l'astrologie au niveau européen. Tout se passe comme si la Somme junctinienne, d'abord parue en Italie, n'avait trouvé à Lyon qu'un relais de fabrication plutôt qu'un accès au marché français de la consommation d'astrologie.
Non pas que l'astrologie n'occupe une certaine place en France alors mais pas au point que l'on s'efforce d'en divulguer les techniques pour former de nouveaux praticiens. Nostradamus et ses imitateurs sont un peu l'arbre qui cache une forêt en piètre état.
On trouve ainsi dans la production française des prophéties perpétuelles n'exigeant guère de savants calculs et des almanachs qui exigent une certaine inspiration peu ou prou astrologique et qui reparaîtront au XVIIIe siècle, sous le nom de Moult [44] lorsqu'une nouvelle crise de l'enseignement de l'astrologie sévira.
En revanche, il ne faudrait pas négliger la publication d'ouvrages astronomiques à destination de ceux qui veulent dresser des cartes du ciel, dont le plus célèbre est la Sphère de Sacrobosco [45] aux maintes additions, les travaux de Jacquinot et de Bassentin, outils indispensables complétant le manuel. et qu'il importe de prendre en ligne de compte pour faire un bilan. En tout état de cause, ce clivage reflète la différence nettement ressentie déjà à l'époque entre astrologie et astronomie, même si le distinguo terminologique n'est pas tranché.
La symétrie entre ces outils et le manuel de Ferrier est renforcée par le fait qu'une épître à Catherine de Médicis figurera également en tête de l'Usage de l'Astrolabe.(Paris G. Cavellat 1559) [46] de Dominique Jacquinot, Champenois, faisant pendant à l'Usage de l'Ephéméride : A Très Illustre et Tres Chrestienne Princesse Katherine de Médicis, Royne de France.
En 1555, Jean de Tournes le libraire d'Auger Ferrier, publie une Paraphrase de l'Astrolabe de Jacques Focard (BNF V 20814) qui s'appuie également sur Monteregio/ Regiomontanus. Notre CATAF (sur le site du CURA) signale une précédente édition du même ouvrage chez le même libraire, dès 1546 (BNF V 20812)
Certes, les premières décennies du dix-septième siècle voient l'essor d'une sorte de magie astrologique coupée des données astronomiques tant il est vrai que le déclin de l'astrologie correspond à l'émergence de formes simplifiées plutôt qu'à une disparition pure et simple. Situation qui aboutit à ce que le dit déclin conduise à des formes de plus en plus irrecevables du point de vue scientifique., aboutissant aux Curiosités Inouïes d'un Gaffarel.
Il n'en reste pas moins que les outils du siècle précédent reparaissent: l'Astronomique Discours de l'Ecossais Jacques Bassentin, paru en 1557 chez Jean de Tournes, est réédité dans la deuxième décennie du XVIIe siècle, tout comme L'usage de l'astrolabe.
Construction du traité
Pour un ouvrage amené à une telle fortune, l'on est frappé par un certain nombre de défauts, dans l'agencement des sujets abordés, dans l'importance accordée à des notions apparemment secondaires, dans certaines erreurs astronomiques dénoncées mais non corrigées d'une édition à l'autre. Ouvrage qui, avec le temps, deviendra de plus en plus archaïque tant dans le fonds que dans la forme. Mais il importe de prendre en compte qu'il n'était qu'un complément aux Ephémérides et ne se suffisait pas à lui même.
L'usage des Ephémérides
Quelles vertus possèdent les Jugements? Certes, on y trouve une sorte d'"usage des éphémérides" permettant d'apprendre à dresser une carte du ciel à condition toutefois que l'on se procure les documents nécessaires.[47] Il reste que Ferrier prend la peine de prendre son lecteur "par la main" et peut être le reste de l'ouvrage est il moins recherché? Mais il ne s'agirait là que des chapitres I et III lesquels ne couvre que quelques pages curieusement s'adressant directement au lecteur tout comme il s'exprime à la première personne tout au long du livre:
" Je suivrai présentement la méthode d'Hermès par longue expérience approuvée" (p.8)
"Pour savoir l'heure exacte de ladite figure ;vérifiez premier les dites ascensions" (p.13 Ed 1582)
Le chapitre II est d'emblée consacré à la rectification de l'heure et le chapitre IV s'intitule "Des parties des nativités" (p.13): "Après avoir bien rangé les planètes en la dite figure vérifiée, il faut continuer là dessus certaines proportions des planettes & parties du ciel, prinses de leurs distances ainsi que s'ensuit". Pour Ferrier , le calcul des "parts" prime sur celui des aspects chers à Ptolémée, domaine où Ferrier se fera d'ailleurs épingler par Bodin. Les aspects n'ont droit qu'au chapitre V du premier livre, on les place après les parts. et l'exposé des cas de figure est remis au Livre II Ch IV p.110. Des aspects des planettes entre eux.
Ferrier expose dès les premières lignes l'importance qu'il leur accorde: "Pour juger des horoscopes & nativités selon la tradition des anciens & sçavans astrologues, il convient premièrement dresser la figure céleste & en icelle appliquer les sept planettes avec la teste & queue du dragon lunaire ensemble la partie de fortune & la partie de l'âme & autres plus appartenantes aux hautes & notables significations des astres" (Livre I Ch I)
Ne conviendrait il pas de rapprocher Ferrier d'Estienne Tabourot, lui aussi auteur un peu à l'improviste d'un texte voué à connaître au XVIIe siècle un succès étonnant? Si Ferrier n'est pas un novice en matière d'astrologie, son bagage est pour le moins limité et il trouve dans l'élaboration de ce manuel son seuil de compétence. Tout se passe comme si Ferrier avait appris à pratiquer une astrologie des parts et qu'il n'avait exposé celle des aspects que pour être complet, commettant, chemin faisant, quelques bévues, d écrivant l'opposition impossible de Vénus et de Mercure (p;123) après avoir abordé l'opposition du Soleil & de Vénus & de Mercure. (Livre II p.12 Ed 1582) L'erreur ne sera au demeurant jamais corrigée en dépit des nombreuses éditions.
Il faut bien comprendre que l'on ne peut suivre les instructions de Ferrier sur l'étude du thème si l'on n'a pas préalablement positionné les différentes parts au nombre d'une cinquantaine qui chargent considérablement le thème. Est ce là une simplification de l'interprétation? En 1551, l'année suivante, Oronce Finé publie à Paris,chez Regnaud Chaudière (BNF V 21376), une Briefve & isagogique Introduction sur la Judiciaire Astrologie. Elle sera rééditée en 1557 chez G. Cavellat (BNF V 21377). Il n'y est pas question de ces parts si déterminantes pour Ferrier. En 1556, Mizauld publie à Paris, chez J. Kerver, d'une part les Ephémérides d'Antoine Mizauld, de l'autre, chez le même éditeur, une Explication, usage et practique de l'Ephéméride céleste d'Antoine Mizauld comme aussi de tous les autres" (BNF Res pV 791).[48] Il est le seul à publier un tel diptyque. Au siècle suivant, Jean Baptiste Morin fera paraître en latin de Ephemerdes avec en annexe une sorte de manuel. Paradoxe que ce retour au latin vers 1640...
Signalons que le terme Ephéméride (en latin ephemeris) est vers 1550 synonyme d'almanach qu'il ne faut pas associer systématiquement avec une activité astrologique. Oronce Finé précise d'ailleurs "Canons & documents très amples touchant l'usage & practique des communs Almanachz que l'on nomme Ephémérides" (1551) C'est la Pronostication qui initialement accompagnant l'Almanach, y apporte des éléments prédictifs. Michel de Nostredame, en plaçant ses quatrains, au sein de l'almanach, rendra la frontière plus floue.
En 1558, à Lyon, chez Roy et Pesnot, Claude Dariot de Beaune est tout aussi muet à ce sujet dans son Introduction au Jugement des Astres.[49]
Ainsi, la fortune des Jugemens Astronomiques aura-t-elle permis à des techniques qui allaient être pour longtemps évacuées à partir du XVIIe siècle, de perdurer tant en France qu'en Angleterre. Est ce à dire que les lecteurs s'intéressèrent particulièrement à de tels développements ? Rien n'est moins sûr....
Mais force est donc de constater que ce manuel n'est pas sans bizarreries, sans un certain désordre des matières traitées. Au demeurant, les Jugements s'achèvent abruptement sur quelques conseils en matière de révolution solaire. Ainsi, les Jugements véhiculent - ils durant plus d'un demi siècle une astrologie arabisée, non seulement en raison du nombre de termes arabes qu'ils comportent mais aussi par les techniques qu'ils introduisent et que l'astrologie moderne ne retiendra en général point.
Le modèle tétrabiblien
Il n'en reste pas moins que Ferrier reste fidèle au classement préconisé par la Tétrabible (les 4 Livres) . Son premier "livre" recoupe les "livres" III et IV, soit le second volet de l'oeuvre de l'Alexandrin [50] , le deuxième livre des Jugements correspondrait peu ou prou au Livre I du Quadripartit et le troisième livre au Livre II du texte grec.
Toujours est - il que les questions à traiter sont les mêmes, pas les méthodes. Nous avions déjà signalé dans notre texte postface à l'Astrologie du Livre de Thot que le mode de tirage pouvait changer sans affecter la physionomie du thème natal calculé dès lors se lon d'autres procédés; La différence entre Ptolémée et Ferrier réside cette fois non pas dans le mode de calcul astronomique mais dans la différence de traitement des Maisons. La méthode de lecture de Ferrier, précisons le, est plus proche des pratiques d'aujourd'hui.
Les rubriques sont fondamentalement les mêmes ,pas les méthodes pour fournir les réponses. Ptolémée confère aux planètes le rôle principal, les signes et les maisons ayant des effets plus ou moins favorables aux dites planètes.
Mais Ptolémée n'en utilise pas moins un protocole identique. sans pour autant proposer une description des maisons. Voilà qui tendrait à prouver qu'un tel dispositif aurait pu être élaboré pour la consultation astrologique puis greffé sur la signification des Maisons. Mais la thèse inverse pourrait être aussi bien soutenue à savoir que ce protocole aurait été établi selon un certain raisonnement analogique à base diurne/nocturne.
Tout se passe donc comme si Ferrier gardait le découpage exposé par Ptolémée mais le traitait par d'autres méthodes. Ptolémée qui ne tient pas compte de la signification des Maisons et combine surtout les significateurs planétaires, n'en utilise pas moins un cadre qui recoupe les domaines traditionnellement attribués à celles ci.
Le Traité de Boulainviller de 1717
En dépit du grand nombre d'ouvrages didactiques qui paraissent dans le dernier tiers du XVIIe siècle, le comte veut publier un nouvel ouvrage et n'y parvient pas. Sa Pratique ne pourra circuler qu'en manuscrit tout comme son Traité d'Astrologie Mondiale.
Nous avons observé au demeurant que Bodin avait souligné certaines invraisemblances du manuel de Ferrier, soulignant ainsi le caractère éminemment spéculatif et systématique propre à la rédaction de tels ouvrages didactiques.
Henry de Boulainviller s'inspirera d'un tel découpage, le titre de son traité resté manuscrit y fait d'ailleurs implicitement référence: Pratique Abrégée des Jugements Astronomiques sur les Nativitez (1717).[51] Titre à l'évidence calqué sur celui du manuel de Ferrier, ce qui laisserait entendre que le manuel poursuivit sa carrière dans les bibliothèques faute de continuer à être réimprimé.[52] Au demeurant, la Réserve des livres rares et précieux de la BNF possède une édition de 1582 que nous reproduisons suivie d'un cahier de notes se référant à l'année 1700: "Ces estoiles là ont été supputées pour l'année 1700", époque à laquelle précisément le Comte devait élaborer sa Pratique Abrégée.
Il suffit de noter que la troisième partie du traité de Boulainviller est intitulé "Des Directions" ,alors que le troisième livre des Jugements se présente comme "contenans(sic) les directions & révolutions. Mais on y abandonne la référence à Regiomontanus [53] car entre temps, ont paru à la fin du XVIIe siècle les travaux de Placidus (le Père Italien Placide de Titis) [54] qui ont modifié les principes de la domification. Eustache Lenoble s'y était déjà intéressé. Leur accueil Outre Manche fut alors présenté comme une véritable révolution et le système reste encore largement utilisé de nos jours. Il convient de préciser que la domification n'avait pas uniquement pour but de permettre une meilleure mise en place du thème natal mais aussi de réaliser des prévisions grâce aux techniques des directions. Or, si une pointe de maison ne se situe pas au même endroit selon tel ou tel mode de domification, c'est la datation des événements qui s'en trouvera changée. Il suffisait donc de se convaincre que grâce au Père Placide, l'astrologue avait enfin les moyens de prévoir juste. L'astrologie étant dépendante de l'astronomie, toute découverte concernant l'une était censée affecter l'autre, les diverses notions étant le plus souvent communes aux deux disciplines.
Certes, le Comte, affirme-t-il d'emblée ne pas commencer son exposé à la façon de Ferrier mais n'est ce pas justement par référence à celui ci. "Je ne prétends donner ni la méthode de dresser ou de calculer un thème céleste, ni le détail des premières qualités supposées dans les planètes ou les signes du Zodiaque ni même celui des significations des douze maisons du ciel. Je suppose tous ces principes connus aussi bien que ceux de la sphère et des mouvements des étoiles". (p.5 Reed Pratique Abrégée)
Section III. Les influences subies
L'Astrologie française a connu deux grandes vagues d'influence, l'une au XIIIe siècle en provenance d'Espagne, dans le domaine arabe mais aussi hébreu puis au XVIe siècle, en provenance d'Allemagne et dans une moindre mesure d'Italie par le biais du latin.
L'influence allemande
Ferrier ne renvoie pas son lecteur à des Ephémérides Françaises, apparemment celles de Mizauld ne sont pas encore disponibles lors de la première publication mais par la suite, bien qu'elles aient été sur le marché, le texte continuera à renvoyer ses lecteurs aux tables de l'astronome Johannes Mueller alias Regiomontanus.[55] On se demande d'ailleurs si ces tables étaient encore disponibles trente ans plus tard, il semble qu'elles aient été remplacées par celles de Leovitius.
Le troisième" livre" ou volet des jugemens se présente comme une sorte d'adaptation des ouvrages de Regiomontanus: "L'art des Directions est si diligemment traictée (sic) par Jean de Regiomonte qu'il n'y a plus lieu d'en faire autre propos, excepté que avec l'aide de Dieu, nous avons proposé de traduire en françois ses problèmes & documents appartenant à la dite matière."
Encore faut il ajouter qu'au Livre I, Ferrier conseille à son lecteur pour dresser le thème astral "le livre de Jean de Regiomonte"
Ainsi la traduction anglaise des Jugements véhiculera-t-elle la traduction française d'un texte latin paru en Allemagne. Le français joue ici pour l'anglais le rôle d'interface avec le latin alors qu'au moyen Age il joua parfois ce même rôle entre le latin et les langues sémitiques.
Au XVIIe siècle, les emprunts de l'astrologie française se poursuivront lorsque Antoine de Villon, on l'a noté, traduira Origanus. L'arrivée d'un Jean Baptiste Morin sonnera le règne d'une astrologie française plus maîtresse d'elle même, ce qui confirme que c'est bien le XVIIe siècle qui serait le grand siècle de l'Astrologie Française après un premier âge d'or dans les années cinquante du XVIé siècle autour notamment de Nostradamus, Dariot, Ferrier, Mizauld et Finé.
L'influence arabe
Même si Ferrier ne mentionne le nom d'aucun astrologue arabe alors qu'il cite abondamment les astrologues allemands, on ne saurait pour autant contester le poids de l'astrologie arabe ne serait ce qu'au niveau des termes techniques. souvent débutant par " al", l'article défini mal séparé du mot proprement dit:
Premier Livre
"Du donneur de vie ,nommé des Arabes Hyleg VIII
Du donneur des ans, dit des Arabes, Alcocoden IX
Troisième Livre
Du séparateur ou bourneur [56] dit des Arabes Algebuthar II
Des ans gouvernez par les planettes nommez des Arabes Fridarie VI [57]
Ferrier ne se contente donc pas d'user d'un tel langage, il précise sa source et il en donne un équivalent en français: c'est dire que l'origine arabe contribue à un certain prestige du savoir astrologique, que l'on n'a pas encore oublié tout ce que l'Occident Chrétien doit à l'Islam.
En ce qui concerne ses sources, il pourrait s'agir du Liber Astronomiae de l'Italien Guido Bonatti [58] notamment pour ce qui est des parts.
Le procédé des parts n'est pas exposé amplement au sein des autres manuels de l'époque en langue française.[59] Celui ci véhicule notamment cette technique chère aux astrologues arabes [60] , au demeurant dédaignée par les astrologues français du XVIIe siècle [61] et par conséquent, c'est cette conception particulière d'une astrologie des parts qui se répandra de par la fortune de ce livre, tout comme le manuel de Dariot, également traduit en anglais, avait, avant Lilly, popularisé les préceptes de l'Astrologie des Interrogations.[62]
En bref, à l'instar du manuel du médecin bourguignon et réformé Dariot, qui traite d'astrologie des interrogations mais aussi des maisons dérivées plutôt que d'astrologie judiciaire stricto sensu, celui du médecin catholique pyrénéen Ferrier est surtout un traité des parts plutôt qu'un simple exposé généthliaque au point que l'on peut se demander si un traité en bonne et due forme, sans ce que l'on pourrait appeler des déviances ou des hérésies, fut publié en France en français au XVIe siècle. laquelle sera traduite en anglais au seizième siècle mais non rééditée au siècle suivant
Dès le XIIIe siècle, circulèrent en français des manuscrits traduits de l'hébreu du Commencement de la Sapience des Signes d'Abraham Ibn Ezra.[63] Le neuvième chapitre en est consacré aux "97 sorts" [64] chiffre qui recoupe celui d'Albumasar dans le De Magnis conjunctionibus. Ibn Ezra rédigea un commentaire de son propre traité sous le nom de Livre des Fondements Astrologiques [65]
Les parts constituent un système de dérivation à partir du symbolisme de base des planètes et des maisons [66] au nombre de plus d'une centaine, en fait, il y a des parts pour chaque sujet. Pourquoi dès lors l'astrologie moderne y-a-t-elle renoncé sauf pour la "part de fortune" comme elle a d'ailleurs renoncé à toutes sortes de considérations qui truffent l'Astrologie Médiévale?
L'exposé de Ferrier sur les Parts
"Après avoir bien rangé les planettes en la dite figure vérifiée, il faut considérer la dessus certaines proportions des planètes & parties du ciel prinses de leur distances" Dans quelle mesure Ferrier suit il ou non la présentation de Guido Bonatti? En tout état de cause, Ferrier est plus concis. Il ne retient (Ch III pp 13-20) que certaines parts liées aux maisons, soit un total d'une cinquantaine, soit la moitié du nombre de 97.
Le cas de Ptolémée est le seul où Ferrier cite un auteur pour ce qui est des parts: "La partie de fortune ,de jour depuis le Soleil jusques à la Lune par l'ascendant, de nuit au contraire. Ptolomée la prend tant d e jour que de nuit depuis le Soleil jusques à la Lune" (p.14)
Au Livre III de la Tétrabible, on trouve le passage suivant (trad Bourdin): "Tant de jour que de nuit,vous tirerez la part de Fortune du nombre des degrés qui sont depuis le Soleil jusqu'à la Lune: c'est à savoir de telle sorte qu'autant que le Soleil et la Lune sont éloignés ,autant selon la succession des signes, il faut mettre d'intervalle entre l'horoscope (l'ascendant) et la part de fortune et où ce compte finira, ce degré du signe et ce lieu sera la part de Fortune. Ainsi la même position qu'a le Soleil à l'horoscope (ascendant), la Lune l'a de même à la part de Fortune et cette part de Fortune sera lunaire
Ferrier place la Pars Fortunae en Maison II à la différence de Bonatti. qui en fait la part des Luminaires sans lien avec les Parts des Maisons. Dans certains cas, Ferrier signale d'autres appellations. Ainsi précise -t-il que la partie de l'âme relevant de la Maison I est aussi la "partie du Soleil" et sa constitution est l'inverse de celle de la Lune, c'est à dire qu'elle fait appel aux deux luminaires. En revanche, Ferrier ne se réfère pas à la partie de la Lune à propos de la Part de Fortune.
On peut en tout cas se poser les questions suivantes à propos des parts chez Ptolémée. S'agit il de l'esquisse du système des parts ou au contraire d'un vestige? Ptolémée appelle cette part non point part de la Lune mais part de fortune. Pourquoi ne propose -t-il pas la part du Soleil sur le principe inverse.? Quid des parts des autres planètes dans la Tétrabible?.
Si la pars futurorum peut se placer en maison I ,en revanche, la pars fortunae n'est pas habituellement mise en relation avec la maison II. encore qu'une telle formule ne soit pas absurde: le Soleil et la maison I , la Lune et la maison II.
Sylvain Trébucq en 1914 publiera dans la revue L'Influence Astrale [67] des extraits des Jugemens, tirant ainsi de l'oubli le Toulousain, un des rares astrologues français du XVIe siècle à rester dans la mémoire collective des astrologues, aux côtés du médecin provençal juif converti Michel de Nostredame.
Ferrier aura ainsi échappé à l' oubli grâce à un certain nombre de concours de circonstance: grâce aux traductions, aux polémiques, aux compilations, aux apologies, aux citations etc Ferrier sera présent au XVIIe siècle, atteindra l'orée du XVIIIe et reparaîtra sous le Second Empire grâce à son Epître à la Reine, dans un ouvrage qui sera réédité au XXe siècle....Et la présente réédition ne fait évidemment que confirmer cette étrange postérité.
Auger Ferrier ne sera pas uniquement l'auteur de textes astrologiques, iatromathématicien c'est à dire médecin astrologue-il se fera également un nom comme médecin, après avoir été étudié à Montpellier comme Michel de Nostredame son aîné de sept ans. par delà les Alpes et la Manche. Son contemporain Dariot sera le propagateur de Paracelse en France. Ferrier, qui a approché les Grands, est en outre concerné par le droit et c'est aussi en cela qu'il s'opposera à Bodin en 1580.
Le traité astrologique du Toulousain ne passera pas en Italie mais Auger Ferrier est aussi, avons nous signalé, l'auteur dès 1548 d'un traité sur la peste et ses remèdes qui sera, quant à lui, traduit en italien, une autre sur la "maladie espagnole" Il y étudie les causes de l'épidémie de 1543 [68] qu'a bien connue Michel de Nostredame, dans ses "Remèdes préservatifs et curatifs de la peste" (BNF 8° Te30 39)
En 1619, on réédite Les causes de la peste de 1548 in Remèdes préservatifs et curatifs de peste à Paris, chez Meunier (BNF 8° Te30 39 A) Encore en 1720 -reparaissent à Toulouse les Remèdes chez Lecamus (BNF 8° Te30 39 B)
C'est très certainement cette édition française de 1619 qui aboutit à l'édition italienne de 1630: "Rimedi preservati e curativi in tempo di peste composti dali eccelente medico Oger Ferrier ,Tolosano, tradotti dalla lingua francese nell italiano, Sienne (BNF 8° Te30 40)
Ferrier franchit donc allégrement le cap du XVIIe siècle mais c'est en Angleterre qu'il parvient au milieu du dit siècle.
Dans le recueil de Nicholas Culpeper qui parait, dans les années cinquante du XVIIé siècle et qui est voué à de nombreuses éditions, la part consacrée à Auger Ferrier n'est pas négligeable bien que congrue. On y puise dans son traité des degrés critiques, quitte à changer son nom en Perrerius!
Le médecin anglais publie plusieurs éditions d'une Semeiotica qui prendra le titre d' Astrological Judgment of Diseases from the Decumbiture of the sick.[69] Au chapitre XVI du Livre II on trouve "certain observations taken out of Cardan and other expert Physitians. The first observation is from Augerius Pererius (sic)" :le texte ne couvre qu'une page.Il s'agit d'un extrait de son ouvrage sur les jours critiques paru en 1549 -le Liber de diebus decretoriis secundum pythagoricam doctrinam et astronomicam observationem Lyon Jean de Tournes (BNF 8° Td19 11)
Le passage traite de l'évolution d'une fièvre tierce. Le prognostic est essentiellement fondé, selon le principe pseudo-hippocratique lié aux aspects de la Lune lors de la décumbiture-c'est à dire lorsque la personne se met au lit (71).
Conclusion
Doit-on s'étonner de la présence de médecins astrologues du XVIe siècle dans la production du siècle suivant? On aurait pu penser que les progrès tant de l'astrologie que de la médecine sans parler de l'astronomie, auraient rendu ces ouvrages obsolètes. Voilà qui souligne donc, selon nous, le caractère assez figé de cette littérature. Le fait que des erreurs de traduction de l'anglais vers le français ou des bévues en astronomie n'aient pas été corrigées d'une édition à l'autre est également assez édifiant.
Iconographie
Première édition des Jugements de Ferrier
Édition de la République de Bodin
La première édition des Jugements, parue en 1550. Un ouvrage de jeunesse, assez mal construit, que Ferrier trente ans plus tard sera tenté de renier mais qui sera un best seller dans le genre.
Une édition de la République relevant l'opposition Mercure-Vénus dans les Jugements et comportant une Apologie, en réponse aux attaques de Ferrier.
Dernière édition des Jugements (1625)
Édition anglaise des Jugemens
La dernière édition connue, en 1625, trois quarts de siècle plus tard. Elle est contemporaine de l'Usage des Ephémérides d'Antoine de Villon et des premières publications latines de Morin de Villefranche.
A la fin du XVIe siècle, la première édition anglaise de la traduction des Jugemens, qui connaîtra d'autres éditions sous le nom de Ferrier mais aussi sous d'autres noms (John Poole) au milieu du XVIIe siècle, bouclant ainsi un siècle de présence de l'ouvrage, des deux côtés de la Manche.
Avertissement de Ferrier à Jean Bodin
Manuscrit d'Henri de Boulainvillers
Réplique de Ferrier qui avait été pris à parti par Jean Bodin dans sa République. Par une Apologie, signée René Herpin, Bodin répondra aux attaques qu'il avait suscitées. Cette Apologie figurera par la suite dans nombre d'éditions de la République, telle celle que nous reproduisons par ailleurs.
Page de titre d'un manuscrit, en date de 1717, qui ne sera pas donné à l'impression ... avant la seconde moitié du XXème siècle, d'un ouvrage d'Henri de Boulainvillers, reprenant le titre mais aussi en partie la substance et l'agencement du manuel astrologique d'Auger Ferrier de 1550.
Notes et Références
[1] Sur Finé, cf catalogue de l'exposition à la Bibliothèque sainte Geneviève. « Texte
[2] A la différence de celui de Dariot, il ne connaîtra pas d'édition latine. « Texte
[3] Sévole de Sainte Marthe, Gallorum Doctrina Illustrium Augostoriti Pictonum 1602 Dassier: Eloge historique et critique d'Auger Ferrier, médecin toulousain (1513-1588) Toulouse, 1847.. « Texte
[4] P. Brind'amour, Nostradamus, astrophile, Ottawa, 1993. « Texte
[5] J. Halbronn Le texte prophétique en France, Thèse Paris X., 1999 « Texte
[6] La Perrière publie chez le même libraire Macé Bonhomme qui en 1555 aurait fait paraître les Prophéties de Michel Nostradamus cf R. Benazra Introduction au Reprint des Prophéties (ed. Lyon 1555), Ed. Cahiers Nostradamus, 1984. La Perrière fait paraître coup sur coup:Les Considérations des Quatre Mondes (à Lyon et à Toulouse, chez Jean Perrin) en 1552, La Morosophie en 1553, Le Miroir politique en 1555. « Texte
[7] cf Desroche Dictionnaire des messianismes « Texte
[8] Ne pas confondre non plus avec Ferrero « Texte
[9] Certains ont cru qu'"Angevin" faisait partie du nom de Bodin, il s'agit bien évidemment d'une simple indication d'origine. « Texte
[10] J. Halbronn, "Les historiens des sciences face à l'activité astrologique de Kepler", Congrès National des Sociétés Savantes, Comptes rendus du 104e Congrès national des Sociétés Savantes, Bordeaux, 1979, Paris, Bibliothèque Nationale; 1979 « Texte
[11] J. Halbronn "The revealing process of translation and criticism in the History of Astrology", in Astrology Science and Society , dir. P. Curry, 1987. « Texte
[12] cf l'Apologie in Speculum Astrologiae de Junctin de Florence reprise par Antoine Villon en français en 1624, dans son Usage des Ephémérides.. Thomas d'Aquin y sert volontiers de caution. « Texte
[13] cf Le Livre des fondements astrologiques , Ed Retz, Paris, 1977 et "Le diptyque astrologique d'Abraham Ibn Ezra" dans la Revue des Etudes Juives; Vol CLV, 1997, sur la traduction de ce texte en latin. Voir aussi J. Halbronn, Le monde juif et l'astrologie, Milan, 1985.. « Texte
[14] cf Le Livre des Fondements Astrologiques, op. cit. « Texte
[15] Le même phénomène est observable à propos des almanachs et pronostications de Michel de Nostredame cf R. Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique, Paris, Ed. G. Trédaniel- Grande Conjonction, 1990. « Texte
[16] Ferrier aura donc précédé Michel de Nostredame dans son adresse à Catherine de Médicis. « Texte
[17] Dariot en 1557-1558 publiera un traité du même ordre en latin et en français.cf nos études sur le sujet. « Texte
[18] l'intérêt de Ferrier pour les Parts le rapproche de Bonatti auteur d'un Liber Astronomiae qui en traite,.cf la traduction anglaise de Zoller « Texte
[19] Sur les adresses à Catherine de Médicis, la première dans notre domaine semble être celle adressée par le premier traducteur français de la Sphère de Sacrobosco alors que celle ci n'était encore que Dauphine, à la fin du règne de François Ier. aussi notre Postface au Commentaire du Centiloque de Nicolas Bourdin, ùParis, Ed G. Trédaniel, 1993 . Pour les adresses de Michel de Nostredame à divers personnages cf le Répertoire Chronologique Nostradamique de R. Benazra, op. cit.. Sur Catherine de Médicis protectrice des sciences occultes cf l'ouvrage classique de E. Defrance. « Texte
[20] De la même façon, l'Epître à Henri II, époux de Catherine, figurera dans un grand nombre d'éditions des Centuries jusqu'à nos jours. « Texte
[21] L'homme rouge des Tuileries, Paris, 1863, Réédition, Paris, La Maisnie-Trédaniel 1977 « Texte
[22] cf la thèse de Jean Dupèbe Paris X, 1999, sur Mizauld, astrologue.. « Texte
[23] L'origine de ces représentations n'a pas fait l'objet de recherches approfondies. Il pourrait,selon nous, s'agir d'un reste de magie astrologique comme en témoigne Charle Sorel "L'on peut faire encore diverses figures, ,non seulement à chaque signe du Zodiaque mais à chaque degré, comme aussi à chacun des vingt huict jours de la Lune & pareillement à l'intention de chaque jour de la sepmaine, observant les heures & les moments selon qu'ils sont dediez à chaque Planète."(Secrets de l'Astrologie, Paris, 1636) « Texte
[24] Précisons que Catherine de Médicis épousa un homme qui n'était pas voué à régner et donc elle non plus, elle ne deviendra dauphine qu'à la mort de l'aîné de François Ier.Cela explique pourquoi elle sera d'abord comtesse de Dreux, fief des Orléans. La fille des Médicis n'aura donc accédé au trône de France que par accident. « Texte
[25] cf notre édition des Remarques Astrologiques de 1654 de J.B. Morin, Paris, Coll. Bibliotheca Hermetica, Ed. Retz, 1975 « Texte
[26] La présentation prétendument rustique fait songer au Kalendrier et Compost des Bergers cf notre Postface au Commentaire du Centiloque de Nicolas Bourdin opus cité « Texte
[27] 1650 - Contry Astrology, in three books, being the many years of Astrologica experiments and painful collections of John Pool ... student in Astrology and Physick. A work very useful for all such as are lovers of Astrology and do delight in the serious study of calculating Nativities, Londres, Lawrence Chapman ( British Library Londres :E 607 C 6 J) « Texte
[28] Voir notre étude sur Dariot, op. cit. « Texte
[29] cf nos observations in Collectif P. Curry Astrology science and Society, op. cit. « Texte
[30] Sur les problèmes de traduction, J. Halbronn, "Réshit Hokhmah d'Abraham Ibn Ezra. Problèmes de traduction au Moyen Age", Proceedings of the Eleventh World Congress of Jewish Studies, Jérusalem, 1994 et notre postface au Commentaire du Centiloque de N. Bourdin op. cit. « Texte
[31] On note la présence inhabituelle en anglais de l'adjectif après le nom. « Texte
[32] la terminologie anglaise moderne a conservé en partie une telle empreinte « Texte
[33] cf notre travail sur le Commencement de la Sapience des Signes d'Abraham Ibn Ezra, Paris, Retz, 1977 « Texte
[34] J. Halbronn, "Réshit Hokhmah d'Abraham Ibn Ezra. Problèmes de traduction au Moyen Age" op. cit. « Texte
[35] J. Halbronn, "The revealing process etc", op. cit. « Texte
[36] Chaque planète correspond à une certaine longévité qui peut varier selon les configurations. Ferrier en fournir le tableau cf nos études sur Abraham Ibn Ezra. « Texte
[37] Le signe spécifique de la conjonction n'a pas été repris par le traducteur qui utilise le mot en toutes lettres « Texte
[38] "Chapman's Amorous Zodiake" in Modern Philology 1905 et French Influence in Renaissance England p.465 « Texte
[39] Le poème français était paru d'abord anonymement puis en 1594 sous le nom de son auteur. « Texte
[40] cf notre étude in La Vie Astrologique il y a cent ans, Paris, Ed Trédaniel, 1992 « Texte
[41] cf H. Guinard (Grindau-Ghânir) "Apogée de l'astrologie française à la fin du XVIIè siècle" in Revue Astralis, 19, Lyon, 1987 « Texte
[42] cf notre C.A.T.A.F., (Catalogue Alphabétique des Textes Astrologiques Français) « Texte
[43] cf l'édition partielle aux Cahiers Astrologiques. « Texte
[44] cf notre thèse Le texte prophétique opus cité « Texte
[45] cf notre postface au commentaire du Centiloque opus cité « Texte
[46] date de la première édition « Texte
[47] cf La Vie Astrologique Années Trente Cinquante, Paris, Ed Trédaniel, 1995. « Texte
[48] D'où les deux volumes .Ceux qui ont l'habitude de travailler avec d'autres éphémérides n'acquerront que l'Explication. C'est par erreur apparemment que figure au catalogue des imprimés de la BNF une édition du même libraire, J. Kerver, pour 1616 (Res pV 788(2) « Texte
[49] J. Halbronn, "La fortune de l'Introductio de Claude Dariot", op. cit. « Texte
[50] cf notre étude in postface au Commentaire du Centiloque de Bourdin opus cité « Texte
[51] Reed. Ed du Nouvel Humanisme, Garches, 1947 « Texte
[52] Cet intérêt pour Ferrier est d'autant plus insolite que les manuels ne manquaient pas à la fin du XVIIe siècle, tels l'Uranie d'Eustache Lenoble mais aussi d'autres plus faciles d'accès cf notre postface au Commentaire du Centiloque de Ptolémée, op. cit. « Texte
[53] L'édition moderne de la Pratique Abrégée écrit "astrologue parisien" au lieu de "prussien" p.329. « Texte
[54] Voir l'édition de la FDAF du traité de Placidus. « Texte
[55] traduction latine de la ville de Koenigsberg. Il ne s'agit pas cependant de la ville de Kant.devenue Kaliningrad en Prusse Orientale.cf Zinner . « Texte
[56] Kelway traduit par "burner", celui qui brûle! « Texte
[57] Le terme alfridaire est aussi répandu. « Texte
[58] La Bib. Arsenal en conserve une traduction française manuscrite. Une impression latine du traité de Bonatti parait en cette même année 1550 à Bâle: De astronomia tractatus X universum quod ad judiciarium rationem Nativitatum Aeris, tempestatum, attinet comprehendetes, Pars IV, pp 626 et seq ( BNF V 1897) J. Halbronn, "L'itinèraire astrologique de trois Italiens du XIIIe siècle: Pietro d'Abano, Guido Bonatti, Thomas d'Aquin", L'Homme et son univers au Moyen Age, VIIe Congrès international de philosophie médiévale, 1982, Louvain, 1986. « Texte
[59] cf un bref exposé in Oronce Finé avec sa Brieve & isagogique introduction sur la Judiciaire Astrologie de 1551 « Texte
[60] cf Robert Zoller The lost key to Prediction. The arabic parts in Astrology. ITI New York, 1980 . Zoller semble ignorer que Ferrier tant en français qu'en anglais a répandu le système des parts. Trad. Française de Zoller. « Texte
[61] cf le traité latin de Campanella, Astrologia, Lyon, 1629-1630, hostile aux inventions des Arabes. Morin traite des parts au Livre 22 de son ouvrage posthume, l'Astrologia Gallica, La Haye, 1661 « Texte
[62] La formule Astrologie "horaire" prête à confusion car elle évoque la technique des heures planétaires laquelle ne se fonde pas sur les positions astronomiques des planètes. « Texte
[63] cf "Réshit Hokhmah d'Abraham Ibn Ezra: problèmes de traduction au Moyen Age" Proceedings of the Eleventh World Congress of Jewish studies Jérusalem 1994 « Texte
[64] Zoller ignore les chapitres de l'auteur juif espagnol sur la question des parts. « Texte
[65] cf art Revue des Etudes Juives, op. cit.. Pour une traduction de la version courte, The Book of Reasons trad. Meira B. Epstein Edit. Robert Hand Project Hindsight Hebrew track, Vol. I, The Golden Hind Press, Berkeley Springs 1994, pp. 59-65 cf . notre traduction de l'hébreu en français, Le Livre des Fondements Astrologiques, op. cit.,.pp 199 et seq et pp.288 et seq « Texte
[66] Entre autres parts, l'on dispose des parts des planètes et des parts des maisons. « Texte
[67] Bib Arsenal Fonds Lambert. La Grande Guerre en interrompra la publication « Texte
[68] cf Dassier, Eloge historique, opus cité « Texte
[69] On connaît une autre édition italienne avec Argenterio - Rimedi piu veri et approvati à Milan chez Battista Cerri BNF 8° Te30 154. Reed American Federation of Astrology c 1959. J. Halbronn, "Le manuscrit 7321A de la Bibliothèque Nationale de France et les traductions française ptolémaïques et hippocratiques", Bulletin de Philosophie Médiévale, n?, Louvain la Neuve. "La résurgence du savoir astrologique au sein des textes alchimiques dans la France du XVIIe siècle", Actes du Colloque Aspects de l'Alchimie au XVIIe siècle, Dir F. Greiner, Université de Reims, 1998. « Texte
Référence de la page :
Jacques Halbronn : La fortune d'un manuel d'astrologie:
Les Jugements Astronomiques sur les Nativités d'Auger Ferrier
http://cura.free.fr/decem/10halbr3.html
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