Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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samedi 20 mars 2021

Jacques Halbronn Gauquelin et l'astrologie rotationelle. Le malentendu

Gauquelin et l'astrologie rotationnelle. Le malentendu par Jacques Halbronn Il n'est pas inutile de rappeler que les travaux statistiques de Gauquelin ne concernant que ce que nous appelons l'astrologie rotationnelle, c'est à dire une forme primitive d'astrologie bien plus frustre que ne l'est l'astrologie cyclique. Pour simplifier, l'on dira que l'une est liée aux « maisons » astrologiques et l'autre aux « signes » zodiacaux. Or, si ces deux dispositifs sont généralement considérés comme structurellement complémentaires par les astrologues actuels, ils n'en obéissent pas moins à des dynamiques bien différentes. On notera, à titre d'exemple, que Patrice Guinard intègre ces dispositifs au sein d'un même ensemble : (cf le résumé de sa thèse de 1993), le « dominion » désignant chez lui les maisons « Le système solaire, champ d'interactions magnétiques et gravitationnelles entre planètes, "impressionne" le système nerveux et le façonne selon une "matrice", forme quadruple des structures astrales (planétaires, sectorielles, cycliques et zodiacales), et paradigme combinatoire de l'"incidence" astrale que la psyché différencie selon quatre registres ou décompose selon quatre milieux conditionnels (énergie, espace, temps, structure). Ces fondements structuraux (planétaire, dominion, cyclade, zodiaque) s'harmonisent au sein d'un nouveau modèle ayant valeur de compréhension pour l'individuel (niveau éthique) comme pour le collectif (niveau anthropologique). En réalité, un clivage majeur sépare astrologie des signes et astrologie des maisons, ce que n'aura pas éclarici Michel Gauquelin qui croyait, par ses travaux, avoir validé l'astrologie dans son ensemble puisque l'astrologie rotationnelle- qu'il n'appelait d'ailleurs pas ainsi - qu'il avait mise en évidence ne concernait qu'une forme d'astrologie liée au mouvement diurne et nullement aux durées de révolution des planètes du système solaire. Il semble que ce « détail » ait échappé aux analystes qui appréhendaient l'astrologie comme un tout indissociable, ce qu'il faudrait vérifier de plus près ultérieurement. Il reste que les présentations des statistiques de Gauquelin – si l'on en reste aux quatrièmes de couverture » n'hésitaient pas à aller bien au delà de leurs portée : on pense à « Neo-Astrology . A Copernican Revolution » (1991). Lisons la présentation de 'La vérité sur l'astrologie » (Ed du Rocher 1985), on entretient la confusion : plutôt que de distinguer deux stades successifs d'émergence, articulés sur des bases bien différentes, l'on préfère laisser entendre que Gauquelin a mis en évidence la « vraie » , la seule astrologie, ce qui est épistémologiquement insoutenable. En réalité, Gauquelin aura dégagé la partie la moins déterminante de l'astrologie en passant à côté de toute sa dimension cyclique, à savoir le fait de suivre le mouvement des astres dans leur parcours. En cela, l'astrologie gauquelinienne se situe aux antipodes de l'astrologie mondiale d'un André Barbault. Chez Gauquelin, même la position du soleil en signe à la naissance ne résiste pas à ses statistiques, ce qui est normal puisque cette position ne reléve pas de l'astrologie rotationnelle. Mais comme on l'a dit, les astrologues ainsi que Gauquelin appréhendent l'astrologie comme un tout , d'où leur pratique du thème natal qui amalgame maisons et signes en un seul et même ensemble. Revenons sur les propriétés de l'astrologie rotationnelle , à savoir axée sur la rotation de la Terre, une astrologie foncièrement géocentrique. Pour cette astrologie là, tous les astres avancent au même pas, de la Lune jusqu'à Pluton, Soleil compris et au delà. On est donc décalé par rapport au RET d'un Jean-Pierre Nicola qui définit le caractère d'une planète selon sa position dans le système solaire tout comme dans le cadre d'une Théorie des Ages, la planète la plus rapide correspondant au premier âge de la vie et ainsi de suite. Pour cette astrologie, le passage d'une planète d'un secteur à un autre -d'une « maison » à une autre- est affaire d'heures voire de minutes et certainement pas de semaines, de mois, d'années ou de siècles. La temporalité n'est pas du même ordre. Geoffrey Dean a d'ailleurs proposé d'expliquer les résultats Gauquelin en considérant la possibilité de choisir, de fixer l'heure de naissance. Cette astrologie rotationnelle est bien plus à la portée des humains que l'astrologie cyclique, puisque le passage d'une planète d'un signe à l'autre ne correspond aucunement au « timing » d'un accouchement ! Autrement dit, l'on pourrait admettre que les parents puissent choisir la planète sous laquelle leur enfant naitra à condition de ne s'en tenir qu'à une seule planète, évidemment pour tel ou tel enfant. En ce sens, Gauquelin ne vient pas valider la globalité d'un thème même si par la suite, il envisage que plusieurs planètes puissent jouer pour une naissance (cf La Cosmopsychologie, 1974, repris dans Les personnalités planétaires, La Grande Conjonction Trédaniel, 1992) Il parle alors de « tempéraments complexes ». Résumons ainsi les positions de Gauquelin, avec la quatrième de couverture de sa Cosmopsychologie : « Ce livre (…) donnera des éléments pour savoir ce qu'il peut y avoir de vrai dans l'astrologie.(..) Est ce à dire que la doctrine astrologique est démontrée dans sa totalité ? (..)Il s'en faut de beaucoup car d'importantes divergences opposent les expériences scientifiques à la tradition » Il eut été plus correct, plus honnête de s'en tenir à la seule astrologie rotationnelle puisque les méthodes de Gauquelin ne traitaient point de la révolution des planètes au lieu de laisser entendre que le reste de l'astrologie n'aurait pas été validé ! Il ne s'agit en effet pas du reste de l'astrologie mais bien d'une autre astrologie et il est regrettable que ces deux astrologies n'aient pas été nettement séparées, au lendemain de la parution de L'influence des astres (Ed du Dauphin, 1955) L'astrologie cyclique aura été victime du syncrétisme qui sévit chez les astrologues autour du « thème natal » et notamment des astrologues qui pratiquent l'astropsychologie et non l'astrologie cyclique prévisionnelle. Recentrons-nous sur cette astrologie rotationnelle laquelle aura fini par baliser le mouvement diurne au moyen des 12 « maisons » mais l'on peut penser qu'il n'y en avait au départ que 8, comme le soutient Patrice Guinard et que l'on sera passé de 8 à 12 sous l'influence de l'astrologie zodiacale. Il est probable qu'une forme de mancie aura pu se greffer sur ces maisons puisque celle-ci sont encore traditionnellement, associées à telle ou telle forme d'activité -il existe d'ailleurs une iconographie des maisons comme il y en a une des signes mais celle-ci s'est perdue en route ou plutôt elle n'a été conservée qu'à la marge dans certains documents à l'instar d'ailleurs des Très Riches Heures du duc de Berry pour l'iconographie zodiacale (cf nos recherches sur l'histoire de l'astrologie et du tarot, Paris, Trédaniel 1993, avec l'Astrologie du Livre de Toth d'Etteilla, p.49 : Nativitätskalender de Reymann, 1515) Cette astrologie rotationelle n'exigeait donc que des moyens techniques relativement limités, à la portée d'une humanité primitive. A contrario, l'astrologie cyclique est beaucoup plus sophistiquée et poursuit des objectifs d'une autre ampleur sur le plan de l'organisation de la Cité. Gauquelin, rappelons-le, avait travaillé sur une certaine élite socioprofessiionnelle ce qui ne saurait nous surprendre puisque selon nous, seule une élite serait en mesure de capter les signaux célestes. Selon nous, autant la première astrologie aura été l'oeuvre des hommes (Anthropocéne), autant la seconde exigeait pour se mettre en place une toute autre logistique. Conclusions bien expéditives que celle que nous avons pu lire et qui se fondent sur une "tradition" comme s'il ne pouvait exister de recherche contemporaine apte à restituer un mode d'emploi perdu, comme le prétend notre Astrologie Relativiste. Là encore, l'on peut regretter une façon bien cavalière de traiter l'Astrologie comme un objet figé. Il eut été bon que Gauquelin et d'autres eussent pris la peine de reformuler cette astrologie cyclique à nouveaux frais au lieu de l'appréhender comme un corpus figé pour l'éternité en ce qui nous est parvenu, notamment dans la Tétrabible de Ptolémée. Rappelons cette formule de Serge Bret Morel dans un message qu'il nous adressa il y a peu: "ce n'est pas aux critiques de l'astrologie de faire le travail!"

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