Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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lundi 29 mars 2021
Jacques Halbronn L'astrologie sidéraliste, compromis boiteux entre tropicalisme et stellarisme
L'astrologie sidéraliste, compromis boiteux entre tropicalisme et stellarisme
Par Jacques Halbronn
En 1986, nous avions adressé une Lettre ouverte à une « amie astrologue » sidéraliste – en l'occurrence Marie Delclos qui n'était pas nommée (L'étrange Histoire de l'Astrologie, avec feu Serge Hutin, Paris, Artefact). Dans ces années là, ce courant avait une certaine dynamique : colloques à Bruxelles, animés chaque année par Jacques de Lescaut, création de la FAS, la Fédération de l'Astrologie Sidéraliste) Ce courant réunissait Robert Amadou, Jacques Dorsan, Denis Labouré, J L. Caradeau et quelques autres.) En 1985, le Niçois Dorsan avait fait paraître chez Dervy un
« Retour au Zodiaque des étoiles Vous n'êtes pas né sous le signe que vous croyez « - Préface de Raymond Abellio. Depuis, la cause sidéraliste est particulièrement représentée par Patrice Bouriche (cf ses conférences vidéos en ligne) qui traite de l' »imposture du zodiaque des saisons ».
.. On retrouve ce courant dans l'astrologie « indienne » -ou hindoue qui ne tient pas compte de la précession des équinoxes.
Nous commencerons notre étude en insistant sur le fait que la typologie zodiacale est une donnée profane et non pas « secrète » car l'ésotérisme de l'astrologie concerne les aspects et non les signes, le découpage en signes servant seulement à calculer les aspects : tant de signes tel aspect entre deux astres. Et ainsi de suite., .
Téttrabibe :
14 — Des aspects des signes
Entre les parties du Zodiaque, celles qui ont d’abord entre elles quelque familiarité sont celles qui sont en aspect. Ce sont premièrement celles qui sont en aspect diamétral44, contenant deux angles droits, six signes, et 180 degrés. Deuxièmement celles qui sont en aspect trigone45, contenant un angle droit et un tiers, quatre signes, et 12 degrés. Troisièmement, celles qui sont en aspect quadrat46, contenant un angle droit, trois signes et 90 degrés. Enfin celles qui constituent un sextile47 contenant deux tiers d’un angle droit, deux signes, et 60 degrés.Pourquoi ces intervalles seuls sont-ils admis ? On le comprendra aisément avec ce qui suit. L’explication de l’aspect diamétral est évidente, car l’opposition des signes se fait en ligne droite. Mais si nous, prenons les deux fractions et les deux rapports sesquipartiels les plus importants en musique, et si les fractions un demi et un tiers sont appliquées à l’aspect diamétral, composé de deux angles droits, la moitié fait l’as-pect quadrat et le tiers le sextile et l’aspect trigone49. Quant aux rapports sesquipartiels, si le sesquialtère et le sesquitiers sont appliqués à l’intervalle quartile d’un angle droit, le sesquialtère constitue le rapport du quartile au sextile, et le sesquitiers celui du trine au quartile50. Parmi ces aspects, les trines et sextiles sont appelés harmonieux parce qu’ils sont composés de signes de même nature, soit entièrement féminins, soit entièrement masculins ; au contraire, les quartiles et oppositions ne conviennent pas ensemble parce qu’ils sont constitués de signes opposés. »
Ce sont les aspects qui permettent de relier les astres entre eux et cela ne dépend pas de la précession des équinoxes. Ce lien peut se faire de trois manières : lien entre deux planètes dans le ciel, lien entre une planète dans le ciel et une planète dans le thème (radix) et lien entre une planète et une étoile fixe. Ces aspects sont en constante évolution puisque les planètes bougent même si les autres facteurs sont fixes : étoiles et planètes dans le thème natal.
On voit donc que les constellations zodiacales ne sont que des constructions pratiques servant à localiser les étoiles que rencontre telle planète dans son parcours sur l'écliptique.
On nous objectera que ce n'est pas pour rien que ces constellations ou ces signes portent le nom qu'ils portent. C'est bien là tout le débat ! Selon nous, on est dans le registre du métalangage qu'il s'agisse du nom des signes ou du nom des planètes. Ce serait une erreur d'y accorder trop d'importance, au niveau astrologique. Mais il faut bien désigner les objets que l'on étudie, dont on se sert.Ni plus ni moins.
Nous ne suivrons toutefois pas les astrologues tropicalistes quand ils soulignent le caractère saisonnier du nom des signes car précisément, un tel emprunt de l'astronomie à l'iconographie des calendriers, des almanachs, des « livres d'heures » tout comme ai panthéon de l'Olympe, n'est pas un argument concluant. On ne saurait donc en conclure qu'il faille aligner l'astrologie sur les axes équinoxiaux et solsticiaux., comme nous avons pu le faire, en son temps, nous même en 1976 (Clefs pour l'Astrologie, Seghers et Astrologie Sensotielle, Cosmopolitan) voire encore dans l'Astrologie selon Saturne, La Grande Conjonction, 1994. Mais depuis vingt ans, c'est de l'histoire ancienne.
Or, nous ne saurions souscrire à l'idée selon laquelle le Zodiaque ferait sens en astrologie pourvu que l'on introduise la retouche de l'Ayanamsa, soit environ 24/25° car cela ne change rien à l'affaire puisque de toute façon ce symbolisme n'est pas pertinet au regard de l'astrologie mais ne sert qu'au niveau de l'astronomie dont l'astrologie, elle même,se sert, dans des limites techniques bien définies.
L'on ne peut donc que regretter que le courant sidéraliste n'ait pas abouti au stellarisme, c'est à dire précisement à la déconstruction des « constellations « . Ptolémée consacre d'ailleurs tout un chapitre aux étoiles fixes dans la Tétrabible. Mais nous ne le suivrons pas quand il nous parle des « vertus » propres à telle ou telle étoile car ce qui compte c'est la nature de l'aspect entre une planéte et une étoile et cet aspect change la signification de toute configuration : c'est la base de ce que nous appelons l'Astrologie Relativiste. Et c'est en ce sens que nous considérons les aspects comme la partie ésotérique, cachée, secrète de l'astrologie sans laquelle les planètes et les étoiles ne font pas sens par elles-mêmes. L'aspect est la clef de tout le système et ceux qui n'avaient pas cette clef ont cru pouvoir passer outre en surinvestissant le nom des signes et des planètes ! Ce qui produit une astrologie exotérique.
Où se situe donc l'imposture dont parle Patrice Bouriche ? Il n'y a en vérité aucun enjeu dans ce débat car tous les référentiels, à ce stade, se valent puisque c'est au niveau des aspects entre astres et non par rapport aux divisions arbitraires de l'espace. Ce serait là confondre les fins et les moyens, le contennt et le contenu, l'écorce et le fruit !
Cela dit, il y a une certaine intuition heuristique dans l'idée d'un décalage puisque nous avons montré qu'il y avaiy un écart de 45° entre l'aspect qui se forme et ses effets : c'est tout le rôle du semi carré (45°) et du sesqui-carré (135° soit 90° + 45°) dont traite d'ailleurs la Tétrabible. Et en ce sens, nous nous appuyons sur le modèle saisonnier car l'on sait que la spécificité d'une saison ne se manifeste pas au moment de l'équinoxe ou du solstice mais avec un certain décalage, à mi -parcours. D'où l'importance accordée aux signes fixes correspondant à la symbolique dite du tétramorphe, attestée dans le Livre du prophéte Ezéchiel et dans les composantes du sphinx (cf notre avant propos à « Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau », Albatros, 1979) ; le taureau, le lion, l'aigle et l'homme avec 4 étoiles fixes dites royales : Aldébaran, Régulus, Antarés et Fomalhaut, formant un quadrilatère dans le ciel étoile..Selon nous, il importe de décaler de 45° l'impact d'une conjonction ou d'un carré par rapport à un point fixe (étoile ou planète du radix)
Se pose aussi la question du début du cycle:est-ce la conjonction ou le carré. Si l'on s'en tient à l'analogie saisonnière, le carré correspond à l'équinoxe et la conjonction tout comme l'opposition au solstice. Là encore, on s'en doute, il y a risque d'erreur puisque bien des astrologues font début un cycle à la conjonction.Pour nous résumer : on doit commencer par le carré planète -étoile natale au sens de William J. Tucker, c'est à dire la « birth star) qui correspond à un premier temps qui ne s'incarne vraiment qu'à mi parcours, donc avec un décalage de 45° soit 90/2/.
On aura compris que nous ne sommes pas tropicalistes au sens du calcul technique du zodiaque tropical mais que selon nous l'interprétation de tout cycle astrologique doit se calquer sur la progression saisonnière.
En définitive, il s'agissait de reconstituer correctement le puzzle et souvent ceux qui s'y sont essayé auront fait fausse route.
JHB
29. 03. 21
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