Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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mercredi 3 mars 2021

Jacques Halbronn Le trio Astrologie-Théologie-Politologie et la question de l'interdisciplinarité; Le cas Eustache Lenoble

Le trio Astrologie- Théologie- Politologie et la question de l’interdiscipliarité Le cas Eustache Lenoble par Jacques Halbronn En 2017, la BNF et Hachette ont réédité la somme d’Eustache Lenoble « Uranie ou les Tableaux des philosophes » dont nous avions fait la découverte en lisant Pierre Bayle. En 1993, nous publiames une étude à son sujet ( Etudes sur l’Histoire de l’Astrologie et du Tarot à la suite du reprint de l’Astrologie du Livvre de Toth d’Etteilla (1785 (Trédaniel)qui l’avait utilisé. Patrice Guinard fit la promotion de notre découverte d’un ouvrage paru bien après 1666 (cf l’affaire Colbert). Il est vrai que l’ouvrage ne comporte pas le mot Astrologie en son titre, l’astrologie n’étant qu’une partie de celui-ci, ce qui nous relie au thème de l’interdisciplinarité et du désenclavement. Le catalogue de la BNF nous apprend que Lenoble, baron de Saint Georges (1643-1711) commença la publication en 1694, laquelle s’étala jusqu’en 1697, soit 30 ans après le prétendu bannissement de l’astrologie de France L’ouvrage reparut au sein des oeuvres complètes au siècle suivant en 1718 et 1726. On ne s’étonnera donc pas qu’en 1785 Etteilla ait jugé bon de le rééditer, ce point ayant été une fois plus de notre fait. Patrice Guinard a fourni une description de l’ensemble Eustache Lenoble (1643-1711): Un Bilan sur l’Astrologie à son déclin (Avec des extraits de son Uranie, ou les Tableaux des Philosophes) sur le site du CURA). On notera d’ailleurs que le Comte Henry de Boulainvillers qui ne publia point ses traités restés manuscrits (réédités aux éditions du Nouvel Humanisme) ne connut pas semblable fortune, à la même époque. Venons -en à la présentation que faite Lenoble de son Livre Cinquième (transcription de Véronique Lepage pour Patrice Guinard), présentation qui nous apparait largement comme un calque du Prologue de la Tétrabible de Ptolémée. LIVRE CINQUIEME. CHAPITRE PREMIER. Projet du cinquième Livre. « Dans les quatre premiers Livre que j’ai donnez au public sous le nom d’Uranie, j’ai suffisamment expliqué tous les sentimens des Philosophes tant anciens que modernes. L’on a pû voir dans le premier tout ce que les neuf sectes des Anciens avoient eu de commun ou de different sur les trois parties ausquelles ils avoient réduit la Philosophie, qui sont la Logique, la Morale, & la Physique, dont la derniere comprenoit aussi la Métaphysique ; & dans le second, j’y ai raporté fort exactement toute la substance abregée des deux Philosophies de Gassendi & de Descartes, qui sur les principes de quelques [p.126] anciens ont voulu établir de nouveaux Systême de cette science. Je ne l’ai point traitée à la maniere de l’Ecole, parce que je ne me suis point propose de décider sur leurs opinions ; mais mon unique but a été d’ajoûter à mon Ecole du monde cette instruction, pour donner à un honnête homme qui est dans le commerce des personnes d’esprit, une teinture assez forte de toutes ces differentes Philosophies pour en pouvoir discourir, & pour prendre parti s’il veut s’en instruire plus profondément. Il ne me reste plus donc pour acomplir cet ouvrage, que de donner mon Traité de la science Céleste, que j’avois promis non seulement dans la fin de mon quatrième Livre, mais dans cette curieuse Dissertation que j’ai faite touchant l’Année de la naissance de Jesus Christ ; & je m’aquite de cette promesse dont les persecutions injustes que j’ai souffertes par l’iniquité des hommes, & par le crédit de mes ennemis, avoient suspendu l’execution. Ainsi je prétends dans ce cinq & sixième Livre renfermer tout ce qui peut concerner le Ciel, soit pour la science solide & indubitable de l’Astronomie fondée sur des principes certains, soit pour l’Art fautif & conjectural de l’Astrologie judiciaire fondée sur des convenances tirées de quelques experiences. C’est ce que je vais traiter dans les deux parties de ce Volume, dans la premiere desquelles j’établirai les principes de la science certaine de l’Astronomie sur lesquels on a bâti l’Art fautif & conjectural de l’Astrologie judiciaire ; & dans la seconde, j’établirai [p.127] les justes bornes qu’on doit prescrire à cet Art, qui ne peut jamais rien produire d’absolument certain, & qui par le mépris des ignorans qui en parlent & le blâment sans le connoître, ou par la hardiesse témeraire des charlatans qui par interêt le poussent à l’excès & en abusent, est devenu l’oprobre pour ainsi dire des sciences, & de telle maniere que ceux qui semblent y vouloir donner quelque aplication, passent ou pour des esprits foibles, ou pour des ridicules. J’espere donc que lors qu’on aura lû ce dernier Livre, ou plûtôt cette partie que j’ai réservée pour la derniere de la Philosophie, on sera suffisamment instruit de la véneration qui est duë à la science sublime de l’Astronomie, dont je ne prétends établir que les principes pour mettre un homme dans la voie de s’en instruire plus profondément dans les Livres des grands Maîtres ; & qu’à l’égard de l’Art conjectural de l’Astrologie les prétendus esprits forts qui la blâment & la méprisent sans la connoître seront convaincus de leur erreur, & auront pour elle quelque indulgence ; & qu’enfin les ames foibles qui par une aveugle crédulité se rendent les dupes des charlatans qui outrent cette connoissance, & qui en passent les limites pour entreprendre des prédictions qui n’ont aucun fondement Physique, ne se laisseront plus si facilement abuser par les impostures présomptueuses des Astrologues, & ne leur demanderont que ce qu’ils peuvent leur donner suivant les bornes dans lesquelles je prétends que leur art doit être renfermé. [p.128] En un mot, ils verront que selon mon sentiment on doit également blâmer & ceux qui donnent trop dans l’Astrologie judiciaire en lui atribuant plus qu’elle ne peut, & ceux qui n’y donnent rien du tout. Que ceux qui lui attribuent au delà de ses bornes sortent des principes de la Physique, mais que ceux qui ne lui veulent rien donner n’entrent point dans ses principes, & qu’enfin les uns & les autres, ou par défaut, ou par excès, choquent la nature, & souvent la raison ; & entre ces deux extrémitez vicieuses, je tâcherai de montrer la route qu’on peut tenir pour ne tomber ni dans l’une ni dans l’autre. » Ainsi, à l’aube du XVIIIe siècle, certains prédisaient un certain renouveau de l’astrologie comme ce sera le cas au début du XXe siècle. Nous avons montré que Lenoble avait été récupéré par l’occultiste Etteilla, connu pour son tarot. Depuis l’Uranie, il ne semble pas que l’on ait fait paraitre un tel ensemble en français ni en une autre langue, incluant l’astrologie même sur un strapontin. Essayons ici d’analyser les raisons de cet échec d’intégration à trois siècles de distance et donc éventuellement d’aborder les moyens d’y remédier. Notre diagnostic sera le suivant: on ne peut s’intégrer que si l’on fait évoluer les esprits et pas seulement en travaillant en interne, comme un Patrice Guinard, après d’autres, a cru devoir le faire. (cf son Manifeste, 1999) Autrement dit,l’interdisciplinarité ne saurait se réduire à s’aligner sur les savoirs en vigueur en les prenant tels quels, comme a cru pouvoir le faire un André Barbault, dans les années soixante du siècle dernier avec de la Psychanalyse à l’astrologie et Les astres et l’Histoire mais contribuer à les repenser de façon à faire apparaitre de nouvelles passerelles de façon à générer de la compatibilité. Il importe de mieux maitriser l’espace épistémologique dans lequel l’on entend s’inscrire et en réussissant à lever un certain nombres d »obstacles, au sens de Bachelard. Un de ces obstacles est propre à l’astrologie contemporaine, autrement dit, l’astrologie aura été piégée par la modernité (cf Jean Pierre Nicola, Pour une astrologie moderne, Seuil, 1977) et notamment celle incarnée par l’astronomie du système solaire qui allait être bouleversée par la découverte, du fait du recours à des télescopes, de nouveaux astres en son sein (baptisés par les astronomes et non par les astrologues : Uranus, Cérés, Neptune, Pluton, Chiron etc) En effet, ce faisant l’astrologie se sabordait en laissant entendre que tout au long de son Histoire, elle n’avait véhiculé qu’un savoir incomplet et en quelque sorte inutilisable par les sociétés réduites à ne considérer le ciel qu’à l’oeil nu. Une telle posture ferait problème à la fois au niveau de la philosophie politique et à celui de la pensée théologique. Pourquoi Dieu aurait il crée un système qui ne serait pas intelligible par l’homme? En quoi un tel système techniquement resté si longtemps inaccessible confèrerait-il un rôle social à l’astrologie? En quoi ferait-il partie de l’Inconscient Collectif, ce qui passait par un stade de conscience? Mais, comme nous l’avons laissé entendre, il importait par ailleurs que les domaines que nous avons cités opèrent leur propre révolution copernicienne. Quelle théologie, quelle politologie? Autrement dit, l’astrologie ne pourrait marquer des points qu’en débloquant un certain nombre de points de vue non pas tant sur elle-même que sur les domaines en question, de façon à parvenir à un ajustement. On aura compris que l’intégration dont il s’agit ne concerne point l’astronomie mais bien les sciences religieuses et sociales. Erreur stratégique, par conséquent que le dit alignement de l’astrologie contemporaine sur la nouvelle doxa astronomique! D’où la nécessité pour l’astrologue de se familiariser non point tant avec l’astronomie qu’avec le théologique et le politique! Ce qui ne saurait se limiter à acquèrir une certaine culture en ces domaines mais à contribuer à leur avancée. Car, en vérité, ces domaines peuvent profiter d’une certaine synergie sur la base d’un tel triptyque, vu que l’on ne saurait dire que théologie et politologie ne traversent point quelque forme de crise que l’on pourrait résumer comme étant celle de l’idée de pouvoir. Le point faible du Droit Constitutionnel tient au caractère arbitraire de la durée des mandats et à l’empirisme du choix des candidats. L’astrologie fournir un cadre bien plus fiable en mettant en avant son aptitude à prévoir les cycles des principaux leaders. Quant à la théologie, elle a besoin de s’articuler sur une discipline comme l’astrologie dont le fonctionnement ne peut s’expliquer par le seul fait de la Nature, ce qui exige d’admettre un « Créateur » qui se sera occupé spécialement de notre Terre et du système solaire qui l’encadre. Mais tout cela exige de renoncer pour l’astrologie, comme signalé plus haut, à une astrologie branchée sur une astronomie de pointe comportant des astres invisibles à l’oeil nu. Le Créateur ne saurait avoir équipé toute notre Terre et notre Humanité de facteurs hors de portée de l’équipement sensoriel des humains, en exigeant le recours à l’usage de techniques d’observation ne faisant aucun sens dans l’Antiquité. De même, le bon gouvernement de la Cité exige qu’elle soit conduite par une élite dotée de pouvoirs particuliers liés aux cycles célestes dont l’astrologie a la clef. L »astrologie est un don des dieux et non de la Nature paienne. En fait, l’astrologie doit mettre en avant un seul et unique vecteur et n’a donc besoin que d’une seule planète circulant sur un parterre d’étoiles. Là encore, l’astrologie moderne fait complétement fausse route en ne tenant pas compte de l’emploi des étoiles pour baliser la course des planètes..Le véritable cycle astrologique à restituer est celui de la relation ternaire entre la planète centrale, les étoiles et les leaders programmés dès leur naissance à réagir à certaines configurations périodiques. Autrement dit, l’astrologie doit retrouver la cohèrence qu’elle a perdue afin de fonctionner efficacement, non pas en ajoutant de nouvelles planètes mais en se restructurant sur la base d’un ciel visible par tous. C’est alors qu’elle pourra faire équipe avec la théologie et la politologie lorsque celles-ci auront de leur côté réussi à se ressourcer. Il s’agit donc bien d’une entreprise exigeant une triple révolution et restauration pour parvenir à la formation d’une nouvelle ère théologico-politique (selon la formule de Spinoza) JHB 04 03 21

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