Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
.
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vendredi 2 avril 2021
Jacques Halbronn Nouvelles recherches en iconographie divinatoire
Nouvelles recherches en iconographie divinatoire
Par Jacques Halbronn
L'iconographie nous apparaît depuis longtemps comme un outil fort précieux pour l'historien des textes car nombreux sont les textes, les ouvrages comportant des éléments sous forme d'images. Rappelons notre exposition à la Bibliothèque Nationale Astrologie et Prophétie. Merveilles sans images. L'appareil iconographique dans la littérature divinatoire française au xVIe siècle « Ed Bibliothèque Nationale, 1994. Nous avons consacré des Recherches sur l'Histoire du Tarot (Trédaniel 1993) en postface de notre réédition de l'Astrologie du Livre de Toth. Voir également nos études entrre 2011 et 2015 dans la Revue Française d'Histoire du Livre) Voire aussi nos Mathématiques Divinatoires, Trédaniel 1983) et notre « tarot sephirotique » (Revue L'Autre Monde, 1977)
Nous débuterons notre exposé par la critique nostradamique que nous avons engagée en ce qui concerne les éditions antidatées et abusivement attribuées à Nostradamus en montrant que les vignettes utilisées pour les prétendues rééditions des Centuries dans les année 1588-90 émanaient de fausses éditions des almanachs réalisées de son vivant alors que ses almanachs n'en comportaient pas, à la différence de ses Pronostications. Erreur fatale des faussaires tombés victimes sur une génération antérieure de faussaires. Par ailleurs, l'on sait que plusieurs quatrains ont été composés à partir de textes en prose traitant, par exemple, de guides de voyages, recopiés texto pour arriver, en principe, au nombre de quatrains souhaité, à savoir cent par centurie, comme leur nom l'indique.
On notera par ailleurs la carence en culture iconographique chez la plupart des praticiens dans le champ zodiacal, tarologique, notamment. Ainsi, lesr références aux Livres d'Heures et plus spécialement aux Très Riches Heures du Duc de Berry sont très rares dans les ouvrages consacrés aux signes du zodiaque.Zoé Fachan traite de cette source dans l'Homme Zodiaque L'astrologie témoin des noces de l'homme et de l'univers, Marseille, AGEP, 1991) sans que cela la conduise à une approche critique deu corpus zodiacal. Dans la série des petits livres du Zodiaque parus aux Ed. Du Seuil en 1957, l'iconographie des mois de l'année ne figure pas ! Dans notre article Astrologie de l'Encyclopaedia Universalis, 1994, nous montrons que le signe des Gémeaux était à l'origine issu d'images de couples hommes/femmes, en rapport avec le mois de Mai qui était celui des fiançailles, donc plus vénusien que mercurien, contrairement au dispositif des domiciles du septénaire planétaire. On retrouve dans la frise zodiacale des Pronostications de Nostradamus, dans les années 1550-1560 une iconographie de couple.
La découverte de sources est toujours excitante mais cela ne doit pas nous induire en erreur car celles- ci peuvent être instrumentalisées dans un sens qui ne leur correspond pas, ce qui ne signifie aucunement que la source doit avoir le dernier mot!C'est ainsi que lorsque nous signalons (dans la RFHL) que dans le Kalendrier et compost des Bergers, l'on aurait la source de l'Arcane de la Roue de Fortune avec la Roue des Damnés, il est clair que cela n'implique pas d'en revenir à cet état premier de la figure. Dans le cas du Tarot, il est clair que le Bateleur dérive du banquet correspondant aux mois d'hiver, où les gens se réunissent à l'intérieur et non à l'extérieur, ce qui correspond au signe du verseau (verse-eau à partir d'un récipient), avec Ganyméde l'échanson des dieux, selon la formule de Paul Le Cour dans son ouvrage sur l'Ere du Verseau.
Quid des maisons astrologiques, ont-elles une iconographie qui leur soit propre. ? Généralement, les astrologues déclarent que cela n'existe pas à la différence des signes du Zodiaque. Or, si l'on considére certaines « roues » juxtaposant différentes séries : signes zodiacaux, planètes (cf l e Nativität Kalender, de Leonhard Reymann ; Nuremberg,1515) l'on observe qu'une série recoupe la signification des maisons VI, VII et VIII., avec successivement une personne alitée, un mariage et la mort d'autant que ces images sont dument numérotées (cf nos Recherches sur l'Histoire de l'Astrologie et du tarot, op ; cit. pp. 48-49). Autrement dit, depuis des siècles l'iconographie des maisons astrologiques aura disparu de la production dans ce domaine, réduite au seul énoncé d'un numéro d'ordre, généralement rendu en chiffres romains !
Or, on retrouve certaines des images des maisons
astrologiques dans les arcanes majeurs du Tarot. On pense à l'arcane de la Mort (XIII) ou à celle de la Roue de Fortune, correspondant à la maison XI dans le document de 1515 sus nommé. Quant à l'arcaneVI, l'Amoureux, elle ressemble terriblement à l'image de la maison VII du mariage.
Comment expliquer cette circulation des images et dans quel sens cela a-t-il eu lieu, qui a influencé qui ? En effet, le travail iconographique n'exclue nullement le recours à l'emprunt. Prenons le cas du travail d'élaboration des images des maisons, il aura bien fallu puiser quelque part pour l'accomplir et tout l'intérêt de l'approche iconographique, c'est qu'elle permet des rapprochements frappants plus encore que dans le cas de texte, comme on l'a vu pour les sources des vignettes des éditions centuriques. C'est ainsi que le Kalendrier des Bergers peut fort bien avoir été utilisé pour constituer certaines séries iconographiques, quand il traite de l'Enfer avec le Diable, la Roue des Damnés. Cf notre étude sur les Livres d'Heures, dans la RFHL) ; La maison V offre une représentation qui n'est pas sans évoquer le mois de mai des amourettes et des compter fleurette et la maison II-toujours dans le document de 1515- est à rapprocher de l'arcane du bateleur ou la maison III de celle de l'Hermite du Tarot. Mais même l'iconographie des maisons varie du fait de la multiplicité des significations propres à chaque maison ;
dans le thema genethliacum de Conrad Heingarten
(cf notre catalogue pp 10-11), la maison IX, des voyages au loin, est illustrée par un homme à cheval mais chez Reymann, on pense plutôt au Pape du Tarot, la IX ayant aussi une connotation religieuse. La maison XII chez Heingarten pourrait avoir inspiré l'arcane Le Mat, si l'on remplace le chien sur les trousses de l'homme par un assassin
Si l'on en revient aux sources de la symbolique zodiacale, la comparaison entre son état actuel et sa source dans les Livres d'Heures est assez troublante et les astrologues qui nous parlent des liens du symbolisme zodiacal avec le cycle saisonnier se contentent de quelques idées générales alors que cette iconographie zodiacale s'enracine dans la vie quotidienne des gens, au fil des saisons et non dans la dimension purement « photopériodique » selon la formule de Jean-Pierre Nicola. Or, à partir des mois d'automne, cela ne va plus très bien et le décalage se creuse entre les deux séries, celle du Zodiaque et celle des livres d'Heures. On ne trouve pas le cochon dans le Zodiaque alors qu'il marque deux mois dans lesTrès Riches Heures. A la place, on a le Sagittaire, c'est à dire l'Archer (combiné au Centaure). Comment expliquer une telle substitution ? Qu'est ce qui aurait motivé l'exclusion du porc ? A noter que le porc fait partie de ce qu'on appelle le Zodiaque chinois, basé sur un cycle de 12 ans qui est celui de Jupiter. L' archer pourrait être Hercule avec ses 12 travaux qui font écho aux 12 signes. On a le Sanglier d'Erymanthe (cf Clefs pour l'Astrologie, Seghers, 1976), les Oiseaux du Lac de Stymphale qui correspondrait à l'Aigle du tétramorphe que l'on trouve dans le Livre d'Ezékiel, Ancien Testament), animal qui a lui aussi disparu du Zodiaque, remplacé par le Scorpion qui, selon Volguine, renverrait à l'archer, dont les fléches seraient des dards, parfois appelé « homme scorpion ».(Le symbolisme de l'aigle) En revanche, le signe du Lion n' a rien à voir avec les livres d'Heures et correspondrait à une autre composante du tétramorphe avec le taureau et l'Homme.(assimilé au Verseau). Autant de signes « fixes ». On serait là en présence d'une division en 4 qui aurait été complétée par la suite par l'apport de huit autres figures pour baliser l'écliptique. Il serait bon, en tout cas, de restituer un Zodiaque mieux ancré dans le vécu saisonnier que celui qui nous est parvenu et qui est visiblement altéré, corrompu
Tout cela n'aurait d'ailleurs pas grande importance si les astrologues n'y attachaient quelque valeur en matière d'interprétation typologique, psychologique alors qu'ils disposent par ailleurs des triplicités, quadruplicités et autres maitrises planétaires. A propos de l'iconographie des planétes qui figure dans les documents signalés, force est de constater qu'elle puise mais n'épuise pas les sources mythologiques. Pourquoi telle divinité serait associée à telle planète et pas telle autre ? Il est vrai que si l'on ne dispose que de sept astres, le choix s'impose et à mesure que l'on découvrait de nouvelles planètes, c'est l'ensemble de l'Olympe qui allait se retrouver mobilisé.
Dans nos « Mathématiques Divinatoires » (préface Jean Charles Pichon, pp.47 et seq) nous avions tenté de rapprocher dix arcanes majeurs (en raport avec les 10 sefiroth) en associant des arcanes totalisant deux par deux, chaque fois, le nombre 22 (nombre de lettres de l'alphabet hébraique)
En ce qui concerne la signification des maisons astrologiques, leur rapprochement avec les signes du Zodiaque nous semble très discutable. En fait, ces deux séries relévent de deux astrologies différentes, l'une rotationnelle, au niveau du mouvement diurne et l'autre cyclique, en lien avec les vitesses de révolution respectives, d'apparition plus tardive. La répartition des significations nous semble aléatoire. D'ailleurs,dans la Tétrabible, on retrouve cette « check list » des sujets à traiter mais sans reférence aux maisons. Ce serait dans un deuxième temps que l'on aurait opéré une telle distribution. Le probléme, c'est qu'avec le temps, l'on aura fini par intégrer dans la définition des signes les « correspondances » numériques avec les maisons dans le genre Sagittaire maison IX et tutti quanti, ce qui aura contribué à brouiller les descriptions zodiacales, si ce n'est que la confusion va également concerner les Quatre Eléments qui ne respectent guère la symbolique zodiacale : pourquoi le verseau est il un signe d'air et non un signe d'eau comme le voudrait son nom ? Pourquoi les Gémeaux sont ils régis par Mercure alors que leur symbolique de base est vénusienne. En fait, il semble que ces différents classements n'aient tenu aucun compte de la symbolique zodiacale et se soient plaqués dessus selon des critères géométriques. Quant au référentiel astronomique, il n'est guère respecté par la Tétrabible de Ptolémée, puisque on y attribue à Mercure deux signes dont l'un ne correspond pas à la réalité de l'élongation maximale de la planète par rapport au Soleil, soit 28° ! Idem dans le cas de la planéte Vénus ne pouvant s'éloigner du soleil de plus de 48°.
On aura compris à quel point il serait vain de chercher à justifier et à corréler ces diverses attributions au nom d'un structuralisme naif cherchant à tout harmoniser.
JHB
02 04 21
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