Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)

Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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samedi 17 avril 2021

Jacques Halbronn Réflexions actuelles autour de Michel Gauquelin (1928-1991) et de son oeuvre astrologique

Réflexions actuelles autour de Michel Gauquelin (1928-1991) et de son oeuvre astrologique. par Jacques Halbronn En 1991, l’annonce de la mort de Gauquelin, dont on célébre cette année le trentièmme anniversaire de l’événement, nous plaça dans une situation embarrassante du fait qu’un de ses livres était en voie de parution dans le cadre des accords de co-édition entre les Ed. de la Maisnie Guy Trédaniel et celles de la Grande Conjonction que nous avions fondées en 1979. Nous primes la décision, avec Guy Leclercq, de joindre à l’ouvrage « Les personnalités planétaires » des « Etudes sur l’oeuvre et la pensée de l’auteur. Nous avions déjà en 1986 (La pensée astrologique en prélude à une rééditions de l’Histoire de l’Astrologie de Serge Hutin (Ed Artefact, 1986), le texte de Hutin ayant emprunté assez nettement à l’ouvrage de Wilhelm Knappich lequel d’ailleurs paraitra la même année 1986 aux ed. du Félin) mené un travail assez conséquent sur cette oeuvre, notamment en développant la thèse de l’instrumentalisation du cosmos par les sociétés humaines (cf Suzel Fuzeau Braesch. Astrologie. La preuve par deux. Paris, R. Laffont 1992) L’ouvrage parut en 1992, voilà bientôt trente ans. Cet ajout ne fut guère apprécié de la famille Gauquelin qui nous reprocha une entreprise de dégradation de son image, ce qui à leur yeux était un comble de la part d’un éditeur. On rééxaminera avec le recul le dossier Gauquelin et les appréciations que Leclercq et et nous avions jugé bon d’apporter. Nous avons déjà évoqué dans une précédente étude les conditions assez étranges de ce qui s’avèra n’être qu’une réédition de la Cosmopsychologie., ouvrage paru en 1974, 18 ans plus tôt (Ed CEPL), et traduit en anglais avec quelques ajustements. ( The Spheres of Destiny. Your personality and the planets, 1980) titre qui avait inspiré celui des « Personnalités planétaires » que nous avions choisi. La quatrième de couverture est d’ailleurs assez explicite; on y lit à propos de notre contribution : »un travail de réflexion (..) sur les fondements anthropologiques sur lesquels les résultats de Gauquelin pourraient reposer » On y lit également « La dominante planétaire remplace avantageusement l’Ascendant ». Nos études commencent ainsi « La dette des astrologues à l’égard de Michel Gauquein est immens mais le cadeau est peut être empoisonné »On aura compris que le livre en question est marqué par l’état d’avancement de Gauquelin au début des années 70 mais est-ce que cela correspondait à ce qu’il en était dans son esprit 20 ans plus tard? Nous avions eu l’occasion de débattre avec Gauquelin lors des colloques où nous l’avions invité en 1987 et 1988 mais nous fréquentions aussi sa première épouse avec laquelle nous avions publié un ouvrage sur les régimes horaires (cf les congrès de 1993 à Dijon et 1995 et 2000 à Paris – ce qui la mit en contact avec Patrice Guinard). Michel Gauquelin semble avoir été marqué par un certain obstacle épistémologique partagé avec la plupart des astrologues selon lequel ce ne serait pas une bonne chose que de faire de la relation hommes-astres le résultat d’une entreprise humaine., ce qui était le propos central de notre texte sur la Pensée Astrologique (1986), déjà cité. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’une telle posture anthropocentrée était perçus comme anti-astrologique, pour un Patrice Guinard avec lequel nous étions entretenus à l’époque alors que , selon nous, il s »agissait d’une voie à explorer et à approfondir. En bref, Gauquelin rejoignait les astrologues dans l’idée que les Anciens seraient parvenus à déchiffrer un cosmos relevant de la Nature, ce qui, selon nous, ne permettait pas, paradoxalement, de clarifier le débat Astrologie/Astronomie. Pourquoi ne pas, au contraire, montrer à quel point l’Humanité était capable d’instrumentaliser le monde autour d’elle, c’est à dire à doter ce monde de capacités qui n’y existaient pas au départ, même si l’on pouvait parler de repli stratégique? Un autre tort de Gauquelin, que nous avons eu l’occasion de signaler dans un précédent texte, c’est de ne pas avoir su circonscrire ses résultats lesquels ne concernaient que l’astronomie liée à la rotation de la Terre et au mouvement diurne étant donné que tout se jouait sur quelques heures alors que le reste de l’astrologie se situait à une toute autre échelle de temps. Le temps pour une planète de passer d’une position à une autre (en maison) n’avait rien de comparable au temps nécessaire pour passer d’un signe zodiacal à un autre Gauquelin aurait du reconnaitre une différence majeure entre les deux approches et s’en tenir à ses résultats sans extrapoler sur l’ensemble de l’astrologie. Là encore, Gauquelin n’aura pas su se situer heureusement, ni par rapport à l’astronomie ni par rapport à l’astrologie, alors qu’il eut fallu reconnaitre la spécificité radicale de ce qu’il avait mis en évidence. Mais revenons au débat autour des traits de caractère et des structures sociales, entre psychologie et sociologie. Pourtant Gauquelin était parti d’une approche fort intéressante: montrer qu’une certaine élite professionnelle relevait d’un certain lien avec le système solaire. Cela lui était dicté, à vrai dire, par la facilité qu’il y avait à consulter des annuaires forcément concentrés sur la réussite, un peu à la façon de nos guides des astrologues parus entre 1981 et 2006, pendant un quart de siècle. Mais Gauquelin ne disposait apparemment pas des paradigmes adéquats pour interpréter correctement ses propres résultats, ce qui renvoie à nos études autour du rôle du leader lequel serait programmé pour structurer la société et non pour s’y intégrer, ce qui eut exigé de distinguer entre l’élite et le vulgum pecus. Une fois de plus, Gauquelin ne sera pas parvenu à bien circonscrire son sujet en cherchant à tout loger à la même enseigne, ce qui est probablement lié, quelque part, à l’influence idéologique de sa femme. Avec la position psychologique, tout dépend de l’individu et non de la stratification sociale, ce qui rejoint une certaine posture féministe. On comprend l’arrivée de Vénus dans le corpus gauquelinien par un refus d’exclusion vécue comme insupportable, injuste., de mise à l’écart de telle planète.. JHB 17 04 21

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