De l’oubli de la dimension chronologique et hiérarchique des dispositifs astrologiques
par Jacques Halbronn
Force est de constater que le savoir astrologique est à l’origine
d’ordre chronologique. Les signes zodiacaux renvoient au cycle des
saisons – quoi qu’en disent les sidéralistes – les maisons astrologiques
s’inscrivent en principe dans la dynamique des états successifs de la
journée, les aspects suivent l’évolution des rapports entre les astres
et même les planétes, comme l’ a montré Jean pierre Nicola renverraient à
une théorie des âges donc encore une fois à une succession de stades.
Qu’est ce que cela implique? Que le savoir astrologique doit être
validé quant à sa pertinence chronologique. On peut ajouter une
dimension hiérarchique, quand on a affaire à des personnes affectées à
des rôles distincts et qui donc doivent s’inscrire dans une chaîne
d’activités, c’est à dire à un certain enchainement des fonctions les
unes par rapport aux autres.
Si quelqu’un prétend nous décrire l’évolution d’une situation – ce
qui est la base de toute forme de prévision- il convient qu’il nous
décrive les états successifs par lesquels sont censées selon sa
« théorie » se dérouler les choses avec un stade A, un stade B et ainsi
de suite. Or le seul domaine qui semble se préter à un tel protocole
semble être celui des aspects. On connait les textes des uns et des
autres sur le passage de la conjonction au sextile puis au carré, puis
au trigone etc etc. avec la description de l’évolution ainsi annoncée.
Mais ne devrait-on pas s’attendre à une même exigence, à une même
discipline en ce qui concerne le zodiaque, quand il s’agit de suivre la
progression d’un astre d’un signe à un autre? Mais là le discours
devient sensiblement plus opaque que pour les aspects car l’astrologue
doit gérer un matériau foisonnant, touffu, où chaque signe est associé à
un élément, à différents astres et bien entendu à un certain symbolisme
zodiacal. Tout se passe en fait comme si on ouvrait et fermait un
tiroir sans une conscience claire du passage d’un état à un autre, c’est
la pratique du dictionnaire qui nous fait passer, du fait de l’ordre
alphabétique, du coq à l’âne ou du plan de Paris où l’on passe d’une
rue à une autre, sans que les noms soient porteurs d’une quelconque
indication géographique à la différence du plan de New York (Cinquiéme
Avenue etc).
Nous avons souligné récemment dans la Tétrabible de Ptolémée un
certain souci d’aborder les problémes à traiter selon un certain ordre
logique. Or, c’est cet ordre qui semble avoir du moins au départ prévalu
dans les dénominations des attributions des maisons astrologiques. On
dit bien « au départ » car la succession appliquée actuellement ne
satisfait point à une telle attente. Et on voit mal comment on passe du
mariage en maison VII à la mort en maison VIII, sauf au prix
d’acrobaties associant la maison vIII au Scorpion et le Scorpion au
sexe, par exemple. En tout état de cause, on attend les astrologues dans
un tel exercice de communication puisque comme on l’a souligné plus
haut quelle crédibilité aurait un astrologue qui n’est pas capable
d’exposer l’existence dans sa méthode prévisionnelle d’un ordre
satisfaisant pour l’esprit. Il n’y a pas de raison de soutenir que
l’astrologue serait dispensé d’une telle contrainte sous prétexte qu’il a
des « résultats » dans sa « pratique », laissant entendre que les
choses ne suivent pas forcément un ordre logique! A notre avis, on ne
peut faire confiance à quelqu’un qui ne serait pas en état de montrer
que ses outils prévisionnels sont déjà sur le papier acceptables dans
leur formulation. C’est là une condition sinon suffisante mais en tout
cas nécessaire.
Mais reconnaissons que plus le nombre de paramétres brassés par
l’astrologue est complexe, plus il aura du mal à passer un tel examen
et l’on retombe dans la tactique du tiroir évoquée plus haut.
En fait, l’astrologue ne semble être à son aise qu’avec les aspects
parce qu’il n’est pas dans ce cas embarrassé par le complexe
signes-maisons-planétes, si lourd à gérer. Avec les aspects,
l’astrologue respire même s’il va quand même lui falloir expliquer cette
alternance des aspects plutot harmoniques ou plutot dissonants.
Mais restera posée la question suivante: quelle est la problématique,
la dialectique qu’entend étudier et suivre l’astrologue sur le plan
cyclique? On peut certes répondre que c’est sans importance et que tout
phénoméne, quel qu’il soit, peut faire l’objet d’une approche
astrologique. Il n’empeche que l’astrologue devra être en mesure de nous
dire quel sera l’évolution du rapport de force entre deux facteurs,
dans quel cas c’est le facteur A et dans quel cas le facteur B ( d’où
une hiérarchie qui s’instaure pour un certain temps avec un dominant et
un dominé) puisque dans un cycle, il y a nécessairement une forme de
dualité, correspondant au fait que l’on configure deux astres sauf
évidemment à s’intéresser au passage d’un astre à travers la succession
des signes ou des maisons, ce qui exige, comme on l’a dit, de préciser
les modalités d’une telle succession.
C’est précisément ce que l’on attend de l’astrologue que d’être
capable de dire à quel moment dans un binome que tout le monde peut
identifier ici bas , l’un l’emportera sur l’autre, en recourant à des
informations à scruter dans le ciel.. Autant dire qu’il ne suffit pas
de faire une prévision ponctuelle mais d’indiquer, de dater, un
processus d’évolution à la fois chronologique et hiérarchique.
JHB
11 08 16
Site de l'Association La Vie Astrologique (ex Mouvement Astrologique Universitaire). 8, rue de la Providence. 75013 Paris/ Une approche historico-critique de la littérature astrologique.
Faculté Libre d'Astrologie de Paris (FLAP)
Le but de ce blog est lié à la création en 1975 du Mouvement Astrologique Universitaire (MAU) . Il sera donc question des passerelles entre Astrologie et Université mais aussi des tentatives de constituer des enseignements astrologiques.
Constatant les lacunes des astrologues dans le domaine des
sciences sociales (hommes et femmes, structures
nationales et supranationales etc), la FLAP assurera à ses
étudiants des connaissances de première main et les plus
récentes qui leur serviront de socle pour appréhender
l'astrologie et en repenser les contours.
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jeudi 11 août 2016
jacques Halbronn De l'oubli de la dimension chronologique et hiérarchique des dispositifs astrologiques
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