Etudes sociologiques. Le milieu astrologique serait -il tombé aux mains des féministes?
par Jacques Halbronn
En principe, un groupe astrologique doit s’occuper d’astrologie et
réagir à ce qui touche à ‘l’astrologie et cette régle vaut en ce qui
concerne tout groupe lequel est censé s’en tenir à son objet affiché,
notamment pour les associations formelles et informelles. Mais dans ce
cas, que penser d’une réactivité évidente sur des sujets qui ne
touchent pas à la nature officielle du groupe concerné?
Récemment, nous avons reçu la réaction d’un membre du YahooGroups « Astrologie. Les bases »
La question est donc de savoir si l’on a le droit de s’interroger sur
le rôle des femmes dans le milieu astrologique ou pas, si le type
d’astrologie qui y est pratiqué est ou non en phase avec les personnes
qui s’y expriment. Or, tout laisse à penser que le simple fait de se
poser de telles questions serait déjà en soi insupportable,blâmable,
condamnable.
|
|
|
|
En toute sérénité Jacques
Halbronn il n’y a pas de place ici pour des propos sexistes misogynesEn
quoi le dit groupe est-il concerné par des propos d’ordre astrologique
mais qui évoquent la question des hommes et des femmes? Et que doit-on
entendre par une telle qualification « sexistes et misogynes », au delà
de quel seuil, risque-t-on d’être taxé de la sorte, ce qui au demeurant
reléve carrément de la diffamation? Car si tel ou tel propos peut
déplaire, c’est le caractère insultant des termes employés qui peut
faire l’objet d’une action en justice. Il reviendrait alors à la
personne ayant recouru à de tels termes de démontrer la véracité de tels
jugements alors même que le groupe ne se présente par son titre en
aucune façon comme militant en faveur de la cause des femmes, ce qui lui
donnerait un droit éventuellement d’ester en justice? En quoi cette
personne insultante est-elle habilitée tant sur sur le fond que sur la
forme à réagir de la sorte et à quel titre peut-elle décréter
qu »ici », ces propos ne sont pas recevables? On peut penser que cette
personne est ou se considére comme responsable de ce qui s’y dit, alors
même que cela ne concerne pas l’objet et le titre du dit groupe. Il
serait bon sinon de préciser que l’objet du groupe « Astrologie. Les
bases » englobe le discours sur les hommes et les femmes mais dans ce
cas, l’on peut penser qu’un tel débat devrait être traité avec un peu
plus de « sérénité », terme étrangement employé par cette dame. Ou
alors, l’on pourrait suggérer de changer l’intitulé du groupe en
conséquence.D’où la question que nous posons car ce n’est pas la
première fois qu’un tel « incident » se produit. Or, nous avons montré
que pour la plupart des groupes, il convenait de distinguer entre les
raisons affichées quant à leur existence et les motivations réelles qui
sous tendent l’existence même du groupe et le font perdurer.Prenons le
cas d’une association de pécheurs à la ligne qui réagirait
hystériquement aux attaques contre l’Islam ou contre le communisme. On
serait en droit de penser que les membres du dit groupe -du moins pour
la plupart- aurait un lien « historique » avec l’Islam ou avec le
communisme bien plus qu’avec le poisson, lequel ne serait au vrai qu’une
façade, qu’une couverture.Il serait également à noter que les débats
les plus vivaces au sein du dit groupe ne concerneraient pas l’objet
affiché du groupe mais d’autres objets jugés plus passionnants!Or, pour
notre part, d’un point de vue sociologique, ethnométhodologique, nous
faisons la différence entre ce qui constitue la véritable identité d’un
groupe et ce que le dit groupe juge bon de dire à son sujet. On
s’aperçoit notamment que les membres d’un groupe X présentent des points
communs qui n’ont en principe aucune raison d’être dans la mesure où le
sujet mis en avant n’est pans spécialement censé intéresser les
personnes présentant tel ou tel trait. Que s’est-il passé pour qu’une
telle dérivé existe?C’est ainsi que dans le cas d’un lieu géographique
précis- ce qui n’est pas le cas d’Internet en l’occurrence- un critère
de voisinage pourrait avoir joué, si les locaux sont installés dans tel
ou tel quartier et dans ce cas ce critère risque de parasiter
l’orientation du dit groupe au point que l’on finirait par y débattre
des problémes du dit quartier et plus du tout de l’activité initialement
prévue! Et l’on pourrait ainsi multiplier les cas de figure possibles
conduisant à ce que tel type de personne serait surreprésenté au sein de
tel groupe ou type de groupe.Autrement dit, le seul fait que dans une
réunion d’ »astrologie, qu’elle soit réelle ou virtuelle (et sur face
book, l’on sait si l’on a affaire à un homme ou à une femme); la très
grande majorité des participants sont des femmes, peut légitimement
susciter un certain questionnement. Il y a quelque années, lors d’un
des congrès d’astrologie tenus à la Porte Maillot (Lenoble/ Gestas), un
des intervenants avait exprimé son étonnement de voir que cette salle
de plusieurs centaines de places accueillait un public remarquablement
typé, à savoir la ménagère de plus de cinquante ans. Il serait en effet
bon qu’un groupe s’interrogeât sur sa composition car elle peut être
révélatrice de la façon dont l’objet du groupe est présenté et traité.La
question du recrutement se pose: dès lors qu’un groupe se révéle par
trop homogéne non point par son objet mais par ceux qui forment le dit
groupe, il convient en effet que le dit groupe comprenne qu’à terme, il
ne sera pas surprenant que des recrues n’ayant pas le même profil
puissent s’y sentir à l’aise. Bien plus, l’on risquera de mette le bon
fonctionnement du groupe sur la qualité de l’objet du groupe alors qu’en
réalité cela tiendra à sa composition, ce qui en fait une sorte de
lobby, de « cheval de Troie », d’agent double défendant des intérêts qui
ne sont pas ceux affichés, avançant masqué. Dès lors, la
représentativité du groupe pour défendre, en l’occurrence, les couleurs
de l’astrologie serait sérieusement hypothéquée. Même dans la
« réussite » du groupe, sur le plan pratique, du fait même que
l’astrologie passe par le langage, l’on ne peut s’empêcher de penser
qu’il convient d’aborder le rapport des femmes au langage et notamment
au fait que la façon dont on parle des choses y est plus importante et
signifiante que ce que sont les choses par elles-mêmes..Autrement dit,
la notion même de « validation »de l’astrologie a toutes les chances
d’être affectée par le mode de fonctionnement psychique et mental de
ceux et celles qui la pratiquent – sans parler ici du type d’astrologie
qui s’y pratique évidemment- Si le client attend de l’astrologue qu’il
lui parle autrement de lui-même, qu’il use d’un autre lexique, on
comprendra que la « validité » reléve d’une sorte de conseil en
marketing personnel, comment changer son image, se percevoir et se
présenter autrement. En ce sens, le savoir astrologique s’apparenterait à
la palette d’un peintre portraitiste.
Il est bon que les gens sachent les critères de valeur dont un groupe
se sert car le taux de satisfaction dépendra des dits critères. La
vraie question serait à quoi sert l’astrologie pour le groupe de
personnes considérées? Est-ce un lieu de convivialité, de complicité
pour des personnes d’une même génération, est-ce une façon d’échapper à
des typologies que l’on réprouve pour les remplacer par d’autres, jugées
plus inoffensives, moins chargées?
Se pose ici un vrai probléme de représentativité qui pése lourdement
sur l’image de l’astrologie, surtout quand on tente de faire croire que
« son » astrologie est L’Astrologie, la seule alors que cette
astrologie est souvent datée et ne correspond pas aux recherches
actuelles mais en reste à l’époque où ses partisans ont appris
l’astrologie. Car, qu’on le veuille ou non, s’il y a une question de
sexe, il y a aussi une question d’âge et l’on peut supposer qu’en sus
des accusations de sexisme et de misogynie, viennent s’ajouter celles
concernant le fait que nous en voudrions aux personnes âgées/ Or, les
faits sont tétus: oui, le milieu astrologique se caractérise par une
forte de prédominance de femmes d’un certain âge avec une crise de
renouvellement assez patente. Qu’en sera-t-il dans dix ans, dans 20 ans?
JHB
20 08 16
|
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire