par Jacques Halbronn
L’attachement des astrologues actuels à la signification traditionnelle des maisons astrologiques
pose probléme. Nous en avons débattue lors de notre colloque d’avril dernier avec Roger Héquet et récemment nous avons pris connaissance des publications de Laurence Larzul dont les 144 combinatoires associations maisons et signes zodiacaux, comme deux séries bien distinctes en ce qui concerne leur calcul sinon en ce qui tient à leurs significations respectives.
La bibliographie sur les maisons astrologiques est copieuse, de Dane Rudhyar à Hadès en passant par Ferdinand David mais elle laisse généralement dans l’ombre la question de l’origine de ces attributions. Quant à Dorsan, il avait publié,aux éditions du Rocher, en 1984 Le Véritable sens des maisons astrologique’ (Éditions du Rocher) dans lequel il proposait de numéroter autrement les maisons (ce qu’avait déjà suggéré Léon Lasson)
. En 1988, nous avions organisé à Paris un Colloque autour de la « raison des maisons » (que l’on peut suivre sur teleprovidence.com)
En régle générale, la plupart des astrologues se contentent de reprendre mécaniquement les
significations habituelles.
Sur wikipedia, on trouve un riche article intitulé le « symbolisme astrologique qui offre une sorte de synthèse entre deux traditions qui se sont succédées:
- « La première maison, dont le début est le plus souvent l’Ascendant (mais cela peut aussi ne pas être le cas selon la méthode de domification – ou construction des maisons – adoptée) est la maison de la vie, de la constitution du corps et des dispositions de l’âme. Elle décrit l’individu psychologique face à lui-même, ses tendances animatrices.
- La deuxième maison, « la Porte de l’Enfer », celle des biens et richesses. Elle décrit l’avoir et la concrétisation : acquisitions, possessions concrètes.
- La troisième maison, « la Déesse », celle des frères, de la religion, des mutations, et des voyages. Elle décrit généralement les échanges. Ce sont les relations avec l’entourage (frères, proches, voisins) ; mais également les relations dans le sens spirituel (éducation, écrits) ou matériel (déplacements).
- La quatrième maison (dont le début est le plus souvent le « Fond du Ciel »), celle des parents, de la fin de la vie et de la fin des choses. C’est la manière dont le sujet fait face à ses origines : milieu familial, parents, maison, foyer.
- La cinquième maison, « la Bonne Fortune », celle des enfants, des affections et des plaisirs. C’est la maison de la création : récréations, et procréations.
- La sixième maison, « la Mauvaise Fortune », celle de la santé, des serviteurs. Elle décrit les servitudes et tracas domestiques : travail, santé, corvées…
- La septième maison (dont le début est le plus souvent le Descendant), celle du mariage, des contrats, des discussions. C’est d’une manière générale la maison de la relation à l’autre, celle du monde complémentaire ou antagoniste : mariage, associations, collaborations et inimitiés déclarées.
- La huitième maison, « le Début de la Mort », celle de la vieillesse et de la mort, et tout ce qui a un rapport avec les crises ou les ruptures : la mort des autres (et les héritages), les crises et métamorphoses personnelles.
- La neuvième maison, « le Dieu », est le domaine du « lointain », celui de la religion, de la foi, de la sagesse et du domaine transcendant, mais également sur le plan concret des grands voyages et des entreprises lointaines.
- La dixième maison (dont le début est le plus souvent le Milieu du Ciel), est celle de la position sociale, des dignités, des honneurs. Carrière, profession, réputation…
- La onzième maison, « le Bon Daïmôn » est celle des relations sociales, celle de la fortune, des espérances, des relations et protections, des amis.
- La douzième maison, « le Mauvais Daïmôn », représente tout ce qui concerne les épreuves : maladies, embûches, exils, inimitiés cachées… c’est la maison des ennemis, des échecs, des tristesses, l’inconnu, et enfin la spiritualité. »
- On rappellera aussi que les 12 maisons bénéficiaient autrefois de représentations
- iconographiques que la plupart des astrologues méconnaissent. alors qu’à présent on se contente de les désigner par un chiffre, ce qui est évidemment moins pittoresque que les signes zodiacaux.
- Laurence Larzul dans son ouvrage Les 144 voies du thème astral révéles par les nœuds lunaires (2012) se sert systématiquement des maisons astrologiques mais ne prend pas la peine de nous en exposer l’origine. Tout comme Roger Héquet, elle prend ces attributions
- pour argent comptant ou si l’on préfére les justifie par la « pratique ». Ajoutons que l’on peut penser qu’il n’y eut au départ que 8 maisons, la huitiéme étant logiquement celle de la mort
- (cf Patrice Guinard, sur teleprovidence.com, 2011)
- Or, nous avons récemment montré qu’il y avait un probléme avec ces attributions prétendument « classiques ».
Jacques Halbronn Contribution à l’histoire des « maisons astrologiques
nofim.unblog.fr/.Contribution à l’histoire des « maisons astrologiques«
(Laurence Larzul avec Patrick Giani, Ed de Vecchi 1990 :
« Points d’intersection entre l’écliptique et l’orbite parcourue par une planéte , les nœuds constituent un axe d’évolution qui parcourt les signes du zodiaque. Cet axe nous permet non seulement de déterminer un caractère mais aussi une ligne d’évolutuion, une voie vers les vies passées etc » (Reed LEs 144 voies du thème astral révélées par les nœuds lunaires, 2012)
pour Laurence Larzul, un de ses livres serait le « manuel d’astrologie prévisionnelle du XXIe siècle’² (La prévision des échéances karmiques 2016)
Quant à Roger Héquet, il se présente ainsi: l’astrochronobiologie (…) permet de dater avec une
précision jamais atteinte jusqu’alors en astrologie les événements de notre existence » (cf Le temps sidéral vécu. Essai d’astrochronobiologie, Ed du Rocher, 2001)
En tout état de cause, ces deux auteurs s’en tiennent fidèlement aux significations ordinaires des maisons astrologiques.
Or, l’importance accordée aux significations des maisons astrologiques fait probléme depuis notamment notre travail sur les libres III et IV de la Tétrabible de Ptolémée. En effet, alors que
cet auteur n’attribue nullement aux maisons astrologiques les significations reprises par nos
auteurs( et bien d’autres), en revanche, on retrouve des têtes de chapitre qui recoupent de façon frappante les dites significations. C’est ce quie nous appelons la « check list » de Ptolémée Tout se passe comme si cette liste avait été récupérée pour déterminer les significations des maisons
astrologiques, un peu à la façon dont les activités propres aux 4 saisons avaient servi à déterminer l’iconographie des 12 mois et partant des 12 signes zodiacaux..
Or, il apparait que le Livre III concerne le thème de conception et le Livre IV le thème de naissance, le premier traitant des conditions de la naissance et le second celle de la vie de la personne, une fois sortie de l’enfance et jusqu’à la mort.. En effet, la logique de la prévision astrologique implique que l’on annonce ce qui n’est pas encore advenu. A quoi bon décrire l’enfant une fois qu’il est né et qu’on l’a en face de soi? Ce premier thème ne pouvait donc être qu’un thème horaire, dressé bien avant la naissance.
On notera cependant que selon nos auteurs le nœud sud couvre le début de la vie et et le nœud nord correspond à une période plus tardive. On retrouve ainsi le découpage en 2 volets des maisons astrologiques, celui de l’enfance et de la famille d’une part et celui de l’âge adulte et de l’intégration sociale.
Or, on retrouve dans les 12 maisons astrologiques l’addition des deux check lists, l’une qui décrit le cadre de vie des premières années et l’autre ce qui concernera le reste de la vie et dont on n’a pas encore idée au moment de la naissance. On aurait donc pu se contenter des dernières maisons astrologiques, de la maison VII à la maison XII en répartissant leur contenu entre les 12 maisons voire entre les 8 maisons, si l’on opte pour une telle division. Le client de l’astrologue connait bien sa famille de naissance, (maisons I à VI) et ce n’est pas cela qui l’intéresse Il veut connaitre son avenir.
Ces auteurs qui ont voulu renouveler l’astrologie prévisionnelle ne semblent pas avoir été en mesure d’en recalibrer les outils. Il y a peu nous avions consacré une étude aux publications de Pascal Bouriche, âgé d’une quarantaine d’années et qui représente le courant sidéraliste. Il n’est
pas le premier ( on a cité Dorsan, mais il y en a bien d’autres comme Marie Delclos, Denis Labouré etc) pas plus que Laurence Larzul n’est la première à traiter de l’astrologie karmique en
France, citons Dorothée Koechlin de Bizemont, Iréne Andrieu et Patrick Giani avec lequel Laurence Larzul publia son premier ouvrage d’astrologie karmique il y a 25 ans.
Ces deux courants, le sidéraliste et le karmique ont en commun de proposer un autre référentiel zodiacal au grand public.
C’est ainsi que Laurence Larzul nous demande de ne pas nous focaliser sur le signe solaire
car ‘il ne précise pas ce que nous devons en faire. CE sont les nœuds lunaires qui révélent le but de notre incarnation ». On se découvre donc associé à d’autres signes que ceux auxquels on s’était habitué. Déjà, dans les années cinquante, on nous mettait en garde: le signe solaire, c’est bien mais n’oublions surtout pas le signe « ascendant », ce qui faisait que les gens étaient
invités à se situer par rapport à deux signes. Quant à l’astrologie sidéraliste, elle nous priait
également de changer éventuellement de signe, du fait de la précession des équinoxes.
Dans tous les cas de figure, on nous proposait de nous voir « autrement », de ne pas nous focaliser sur tel ou tel signe.
On sait aussi que la plupart des astrologues associe une maison à un signe: maison III et troisiéme signe (Gémeaux) et ainsi de suite tant et si bien que le signe est perçu à travers la maison qui lui correspond, la planéte qui lui correspond, l’Elément qui lui correspond, s’il est en début, milieu ou fin de saison, de sorte que le poids du « symbolisme » propre au signe s’en trouve sensiblement relativisé, sans parler des planétes qui occupent le dit signe, dans le thème. ou qui ont maitrise sur lui.
Mais les maisons astrologiques ont quelque chose de plus concret que tout le reste en astrologie. C’est le fait de la check- list de la Tétrabible qui était si bien conçue qu’on l’utilisa pour préciser les significations des dites maisons. Il est vrai que le tableau que nous avons repris de
l’article Wikipédia nous montre que les anciennes signfications n’étaient guère parlantes tout comme d’ailleurs les anciens noms des planétes avant qu’on leur attribue des divinités. On sait
d’ailleurs que ce dispositif des maisons a été repris dans certains tirages du Tarot ainsi qu’en
géomancie et pourquoi pas si l’on considére qu’il ne s’agissait au départ que d’une sorte de pense- bête qui n’avait nulle vocation à se figer comme cela sera le cas par la suite.
Rien n’interdit au demeurant de consulter l’astrologue pour faire une sorte d’échographie, en dressant un thème horaire, un certain temps avant la naissance, sur la base des six premières
maisons, à caractère domestique.
Pour en revenir aux ouvrages de Laurence Larzul, on peut se demander s’il n’aurait pas été plus
heureux d’associer les significations des maisons avec celle des signes ce qui aurait évidemment diminué sérieusement le nombre de « voies ». Au lieu de 144, on n’aurait plus que
les nœuds lunaires sur les 6 axes zodiacaux, soit 12 possibilités, selon la position du nœud nord
et du nœud sud.
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