Le ghetto astrologique : des astrologues qui ne s'y connaissent
qu'en astrologie et encore.
par Jacques Halbronn
La
plupart des auteurs d'ouvrages astrologiques se caractérisent par deux
points; d'une part, ils n'écrivent que sur le seul sujet de
l'Astrologie, que ce soit sur papier ou sur Internet et de l'autre, ils
ne publient que dans des maisons d'édition spécialisées dans la
production "ésotérique".
Quand on suit, par exemple, la carrière
d'auteur de Laurence Larzul, on note que ses éditeurs auront été De
Vecchi, Jacques Granger,(à la fin des années 90) Aigle Botté éditions
(Traverses), sans parler de Lulu.com. Cela débuta en 1989; à 27 ans,
dans le cadre d'une collection sur les 12 signes du Zodiaque dirigée par
Pierre Lasalle, aux Ed. de Vecchi. Elle fut co-auteur avec Patrick
Giani d'un ouvrage sur les nœuds lunaires, en 1990 (rrédité en 2013
sous son seul nom ) et l'année suivante auteur à part entière d'un
Comprendre la Lune Noire.
. A aucun moment, elle n'est parvenue à
paraitre sur des supports plus généraux, dans des collections plus
encyclopédiques comme nous l'avons fait en 1976 avec Clefs pour
l'Astrologie, la collection (chez Seghers) Clefs étant ouverte à des
thèmes d'intérêt général ou encore comme l'a fat Suzel Fuzeau Braesch
dans son "Que sais-je"? sur l'Astrologie (PUF).
Dans le cas de
Jean-Pierre Nicola, la seule fois où celui-ci publia chez un éditeur
généraliste, ce fut en 1977 avec son ' Pour une Astrologie Moderne" (au
Seul mais cette maison avait déjà, alors, publié bien des ouvrages
astrologiques d'André Barbault, de la collection Zodiaque en passant par
de la Psychanalyse à l'Astrologie et son Traité pratique d'Astrologie,
entre autres). Les autres ouvrages de Nicola parurent aux Ed
Traditionnelles et chez Tchou, auteur très ouvert à l'Astrologie. En
1993-94, Seghers édita une édition totalement remaniée de nos Clefs
et l'Encyclopaedia Universalis notre article 'Astrologie" en
remplacement de celui de René Alleau. A la méme époque, la Bibliothèque
Nationale faisait paraitre notre catalogue d'exposition "Merveilles sans
images". En 1999, les Presses Universitaires du Septentrion publèrent
notre thèse d'Etat, le Texte prophétique en France, formation et
fortune. En 1985, notre thèse de 3e cycle était parue sous le titre "Le
monde juif et l'astrologie Formation et fortune", chez Arché, à Milan.
Il faudrait également lister tous les colloques académiques où un auteur
est intervenu, pour présenter ses travaux de recherche, qu'il s'agisse
d'astrologie ou d'autres sujets mais aussi les articles parus dans des
revues savantes comme nous l'avons fait à 4 reprises dans la Revue
Française d'Histoire du Livre (de 2011 à 2015)
On pourrait en dire
autant de Denis Labouré dont la production se limite à des maisons
d'éditions bien typées.(Guy trédaniel, Pardés, Spiritualité Orientale
etc)/
Rares sont les auteurs en astrologie qui aient publié sur
d'autres sujets que l'ésotérisme. Pour notre part, nous avons abordé
divers thèmes ne se référant pas à l'ésotérisme dans le domaine
linguistique, dans celui du masculin et du féminin, dans celui du
judaIsme et de la musique.
S'il est bon de pratiquer
l'interdisciplinarité, celle-ci ne saurait se réduire à reprendre les
travaux d'autres chercheurs, lesquels risquent fort de dater mais cela
implique d'être soi même en mesure de mener des recherches dans d'autres
domaines que l'astrologie évitant ainsi de figer les domaines que l'on
n'aborderait que de seconde main.
Ces astrologues qui avaient une certaine fraicheur quand ils
débutèrent en astrologie n'ont pas avancé depuis. Ils s'imaginent
que ce que les autres chercheurs ont à apporter est sans
importance. Ils ne connaissent pas les travaux de recherche en
cours. Ils croient que c'est l'âge qui compte: les vieux ne sont
que des dinosaures et les jeunes doivent légitimement prendre
le relais. Mais malheureusement, ils n'ont pas le niveau pour
prendre le relais, d'où leur amertume
En fait, pour beaucoup d'astrologues actuels, entrés en
astrologie depuis moins de 30 ans, l'astrologie leur tient lieu de
viatique, ils se réfugient dans ses jupes. Elle leur permet de
dire ce qu'ils sont, sur la base de leur thème astral et de
parler du monde, sans avoir à le connaitre directement.
Il est temps de comprendre que l'astrologie du XXIe siècle
ne passera plus par le thème astral et on entend encore
des astrologues déclarer que si l'on ne fait pas de thèmes, on n'est
pas astrologue. Or, l'astrologie à l'origine était un processus
de structuration de la société, avec au centre la dualité
hommes-femmes, l'astrologie, à la base, n'a aucune
vocation à se polariser sur les individus. LE thème astral
est uniquement fondé pour examiner ponctuellement une
anomalie fonctionnelle; Le public d'ailleurs ne s'y est pas
trompé qui ne veut pas entendre parler du thème mais
se situe simplement selon de grandes familles zodiacales.
Il apparait que les femmes cherchent à dévoyer l'astrologie en
mettant l'accent sur l'individuation qui leur tient à cœur alors
que le génie de l'astrologie est au contraire de nous permettre
de comprendre le monde dans sa double dualité celle des
phases successives et celle des sexes. L'astrologie se trouve
ainsi écartelée entre une astrologie individuelle qui aboutit
à une astrologie isolée du reste des sciences et une
astrologie de la société qui permet à l'astrologie de s'inscrire
dans le cadre des sciences sociales.
JHB
05 08 16
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